Le GRAND PAPE, le GRAND MONARQUE et HENRI V de la CROIX, le NOUVEAU ROI de FRANCE
Inscrivez-vous afin de lire et répondre plus facilement Smile

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Le GRAND PAPE, le GRAND MONARQUE et HENRI V de la CROIX, le NOUVEAU ROI de FRANCE
Inscrivez-vous afin de lire et répondre plus facilement Smile
Le GRAND PAPE, le GRAND MONARQUE et HENRI V de la CROIX, le NOUVEAU ROI de FRANCE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mer 9 Fév - 12:23

http://www.hommenouveau.fr/index.php?id_categorie=2

La liturgie, Mystère du salut
par Mgr Guido Marini

préface de Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes
prix : 6,90 euros. A commander aux éditions Artège, 11 rue du Bastion St François, 66 000 Perpignan
Mgr Guido Marini est d'autant mieux placé pour en parler qu'il est cérémoniaire de Benoît XVI : à travers ce petit livre de poche de 68 pages il justifie les choix liturgiques mis en application au Vatican par le Pape... et qui sont peu suivis en France, où l'on est très désobéissants, souvent par ignorance de ce que veut le Pape : on croit bien faire et l'on est aux antipodes du vrai progrès liturgique que l'on croit promouvoir.

Ce livre est donc à offrir à vos prêtres... pour qu'ils éduquent leurs fidèles en conséquence au lieu de garder les attitudes liturgiques « gallicanes » : il faut suivre le Pape avant toute commission liturgique ou expériences locales.
http://www.lunivers.info a déjà traité du néo gallicanisme ambiant dans l'Eglise de France à travers plusieurs articles :
* sur les « vêpres pour la vie naissante » du 27 novembre demandée par Benoît XVI et refusée par les néo gallicans : http://www.lunivers.info/articles.php?lng=fr&pg=1339 * sur un exemple de gallicanisme : Mgr Planet déraille : http://www.lunivers.info/articles.php?lng=fr&pg=1338 * Mgr Planet, suite : où est la haine, où est l'amour (par rapport aux musulmans) http://www.lunivers.info/articles.php?lng=fr&pg=1340 * Pour en finir avec les gallicans, le détournement de Vatican II : http://www.lunivers.info/articles.php?lng=fr&pg=1341 * Pour en finir avec les gallicans, suite 1 : cérémonial de la Ste Messe à l'usage ordinaire des paroisses : http://www.lunivers.info/articles.php?lng=fr&pg=1342 * Pour en finir avec les gallicans, suite 2 : Cantate Domino : http://www.lunivers.info/articles.php?lng=fr&pg=1343 * Pour en finir avec les gallicans, suite 3 : 27 novembre : la France se réveille gallicane :http://www.lunivers.info/articles.php?lng=fr&pg=1344 * Pour en finir avec les gallicans, suite 4 : le CRCF : http://www.lunivers.info/articles.php?lng=fr&pg=1345 * Pour en finir avec les gallicans, suite 5 : les évêques et la contraception : http://www.lunivers.info/articles.php?lng=fr&pg=1346

Ce petit livre permet de comprendre par exemple pourquoi, il faut « affirmer le caractère sacré de la liturgie » :
* en nous tournant tous vers le Seigneur, célébrant et fidèles lors de la Messe (le prêtre ne dit-il pas : « Elevons notre coeur » et les fidèles ne répondent-ils pas : « Nous le tournons vers le Seigneur »): cela oblige à être tous tournés vers le Seigneur, vers l'Orient, un Orient entendu comme symbole cosmique du Seigneur qui vient, le sol invictus, ce qui implique que le prêtre et le peuple ne peuvent prier l'un vers l'autre. Mgr Marini est clair : « Ce serait une grave erreur d'imaginer que l'action sacrificielle soit principalement orientée vers la communauté ». La Messe face au peuple est une « grave erreur » !
* en s'agenouillant pendant la consécration (sauf infirmités bien sûr) pour témoigner de notre adoration de Dieu sous les apparences du pain et du vin qui sont transsubstantiés par le prêtre en Corps, Sang, me et Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ ;
* en communiant, dans la même logique : à genoux et sur la langue ;
* en faisant que tout, dans l'action liturgique aille dans le sens de la noblesse, de la beauté et de l'harmonie afin de conduire à l'adoration et à l'union avec Dieu : la musique, le chant, le silence,


Dernière édition par Hercule le Ven 1 Avr - 9:14, édité 1 fois
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mer 9 Fév - 22:23

http://www.salve-regina.com/Liturgie/benoit_16_et_la_crise_liturgique_actuelle.htm

La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle

par l'abbé Q. Sauvonnet

Il suffit de regarder la quantité d’ouvrages dans lesquels le Pape Benoit XVI aborde des questions relatives à la liturgie pour comprendre que c’est un sujet qui lui tient à cœur.

En raison du lien qui existe entre la liturgie et la Foi, l’ancien préfet pour la congrégation pour la doctrine de la Foi n’a pas manqué d’analyser l’importance de la liturgie : « Il est apparu de plus en plus clairement qu'il en va dans la liturgie de notre compré hension de Dieu et du monde, de notre relation au Christ, à l'Eglise et à nous-mêmes : dans notre rapport avec la liturgie se joue le destin de la foi et de l'Eglise[1] ».

La crise que l’Eglise connaît aujourd’hui, quant à l’expression de la Foi, ne peut donc manquer pour le cardinal Ratzinger d’avoir un écho en liturgie. Contrairement à la nature pre mière du mouvement liturgique, explique le cardinal Ratzinger, « la réforme liturgique, dans sa réalisation concrè­te, s'est éloignée toujours davantage de cette origine. Le résultat n'a pas été une réanimation, mais une dévastation. D'un côté, on a une liturgie dégénérée en show, où l'on essaie de rendre la religion intéressante à l'aide de bêtises à la mode et de maximes morales aguichantes, avec des succès momen tanés dans le groupe des fabricants liturgiques, et une attitu de de recul d'autant plus prononcée chez ceux qui cherchent dans la liturgie, non pas le showmaster spirituel, mais la ren contre avec le Dieu vivant devant qui tout "faire" devient insi gnifiant, seule cette rencontre étant capable de nous faire accéder aux vraies richesses de l'être[2] ». Cette liturgie dégé nérée résulte d'une nouvelle conception de la liturgie, concep tion plus ou moins consciente, dont les lignes directrices « peuvent se résumer à l’aide de formules telles que créativi té, liberté, célébration, communauté. Selon cette conception, le rite, les contraintes, l'intériorité, l'ordonnance générale de l'Église apparaissent comme (les notions négatives qui carac térisent une étape à dépasser de l'ancienne liturgie.[3] »



I. Une analyse de la crise liturgique actuelle



S'inspirant de Romano Guardini, pionnier du mouvement liturgique, le cardinal Ratzinger rappelait dans son livre Un Chant nouveau pour le Seigneur les trois dimensions ontologiques dans lesquelles se déploie la liturgie : le cosmos, l'histoire et le mystère. Si le cardinal a formulé des réserves sérieuses sur la réforme liturgique, c’est que ces aspects en sont absents.

La nouvelle liturgie, en effet :

a) n'est pas cosmique, étant limitée au groupe.

b) Elle n'a pas d'histoire, puisqu'elle affirme son émancipation par rapport, à toute donnée extrinsèque et à tout héritage.

c) Elle ne connaît pas le mystère, tout s'y expliquant et devant être expliqué.



a) La nouvelle liturgie et la dimension cosmique

« Il s'agit bien plutôt pour les participants de s'assurer de leur communauté mutuelle et de sortir ainsi de leur isolement, dans lequel l'existence moderne enferme l'individu. Il s'agit de nourrir des senti­ments de libération, de joie, de réconciliation, de dénoncer ce qui est nuisible et de donner des impulsions pour l'action. C'est pourquoi il revient à la communauté de créer elle-même sa liturgie et non de la recevoir de traditions devenues incom préhensibles : la communauté se représente et se célèbre elle-même.[4] »

« Le groupe s'oppose ainsi à l'Eglise, la communauté à l'institution. La communau té est le lieu de l'espérance, tandis que l'institution est l'expression de la menace des puissants.[5] »

« Non seulement des prêtres, mais des évêques ont l'impression qu'ils ne sont pas fidèles au concile s'ils repren nent les prières telles qu'elles figurent dans le missel ; il faut y glisser au moins une formule "créative", si banale qu'elle soit. Et les souhaits de bienvenue aux assistants, éventuelle ment aussi un au revoir amical, sont déjà devenus des élé ments obligatoires de l'action sainte, auxquels personne n'oserait se soustraire.[6] »

« La liturgie sans Eglise porte la contradiction en elle-même. Là où tous sont acteurs, pour que tous deviennent sujets, celui qui agit réellement dans la liturgie disparaît lui aussi, en même temps que le sujet commun, l'Église. On oublie, en effet, qu'elle devrait être opus Dei, que c'est d'abord Dieu qui agit et que c'est par son agir que nous sommes sau vés. En se célébrant lui-même, le groupe ne célèbre rien du tout. Il n'est pas motif à célébration. C'est pourquoi l'activité commune sécrète l'ennui. Rien ne se passe, en effet, si reste absent celui que le monde entier attend. (...) On n'est même plus en droit de parler de liturgie, qui présuppose l'Église ; il ne reste que des rituels de groupe.[7] »

« Les conséquences d'une telle valorisation de la com munauté vécue au détriment de la réalité sacramentelle sont graves : c'est elle-même que la communauté célèbre.[8] »

Il invite à ce « que la liturgie soit à nouveau une activité communautaire de l'Eglise et qu'elle soit arrachée à l'arbitraire des curés et de leurs équipes liturgiques ».[9]

« La créativité des liturgies autofabriquées se meut dans un cercle restreint, nécessairement misérable, comparée à la richesse d’une liturgie dont la croissance couvre des siècles et même des millénaires.[10] »



b) La réforme face à l’histoire de la liturgie

« La constitution sur la liturgie du concile a certes posé les fondements pour la réforme ; mais la réforme elle-même a été ensuite mise en œuvre par un conseil post-conciliaire et, dans ses détails concrets, elle ne peut pas être simplement ramené au concile.[11] »

« D'innombrables exposés donnent l'impression que, depuis Vatican II, tout a changé et que tout ce qui l'a précédé est dépourvu de valeur, ou dans le meilleur des cas, n'en acquiert qu'à sa lumière. Le second concile du Vatican n'est pas abordé comme une partie de l'ensemble de la Tradition vivante de l'Eglise, mais comme la fin de la Tradition et un redémarrage à zéro. La vérité est que le Concile n'a défini aucun dogme et a voulu consciemment s'exprimer à un niveau plus modeste, simplement comme un concile pastoral. Pourtant, nombreux sont ceux qui l'interprètent comme s'il était presque le superdogme qui ôte toute importance au reste. Cette impression est surtout renforcée par certains faits courants. Ce qui était autrefois considéré comme le plus sacré - la forme transmise de la liturgie - apparaît d'un seul coup comme ce qu'il y a de plus défendu et la seule chose que l'on puisse rejeter en toute sûreté. -On ne tolère pas la critique des options de la période post-conciliaire ; mais, là où les antiques règles sont en jeu, ou bien les grandes vérités de la foi - par exemple la virginité corporelle de Marie, la résurrection corporelle de Jésus, l'immortalité de l'âme, etc. - on ne réagit même plus, ou alors avec une modération extrême. […]Tout cela conduit de nombreuses personnes à se demander si l'Église d'aujour d'hui est réellement celle d'hier, ou si on l'a remplacée par une autre sans les en aviser. La seule manière de rendre crédible Vatican II est de le présenter clairement pour ce qu'il est: une partie de l'entière et unique Tradition de l'Église et de sa foi.[12] »

« Il faut constater que le nouveau missel, quels que soient tous ses avantages, a été publié comme un ouvrage réélaboré par des professeurs, et non comme une étape au cours d'une crois sance continue. Rien de semblable ne s'est jamais produit sous cette forme, cela est contraire au caractère propre de l'évolution liturgique.[13] »

« Ce qui s'est passé après le concile signifie tout autre chose : à la place de la liturgie fruit d'un développement continu, on a mis une liturgie fabriquée. On est sorti du processus vivant de croissance et de devenir pour entrer dans la fabrication. On n'a plus voulu continuer le devenir et la maturation orga niques du vivant à travers les siècles, et on les a remplacés - à la manière de la production technique - par une fabrication, produit banal de l'instant[14] ». Il avait écrit précédemment « La liturgie ne naît pas d'ordonnances, et l'une des insuffi sances de la réforme liturgique post-conciliaire est sans aucun doute à chercher dans le zèle de professeurs qui, de leur bureau, ont construit ce qui aurait dû relever d'une crois sance organique. Un exemple caractéristique à nos yeux de cette manière de faire est la réforme du calendrier... ».[15]

« La crise de la liturgie ne repose que pour une très faible part sur la différence qui existe entre les anciens livres et les nouveaux. Il devient de plus en plus clair qu'à l'arrière-plan de toute la querelle, de profondes divergences de vue se sont fait jour, (...) deux conceptions fondamentalement différentes.[16] » Mais il n'innocente pas pour autant les livres liturgiques officiels, à la différence de certains catholiques qui, par souci d'obéissan ce, se contentent d'incriminer leurs applications malencon­treuses. Il écrit par exemple : « La prédominance exclusive de la parole, que malheureusement les livres liturgiques officiels eux-mêmes suggèrent quelque peu, est critiquable[17] ». Ailleurs, il critique sans bienveillance le nouveau rituel bap tismal.[18]

C’est une idée récurrente chez le cardinal : la liturgie appartenant à l'Eglise, personne n'a le droit de la changer à sa guise. D'où cette exclamation remplie de nostalgie : « Elle était si belle, cette continuité qui faisait que l'on ne dépendait ni du curé ni même des autorités romaines ! »[19]



c) La nouvelle liturgie et la présence du mystère

« Le terme de participatio actuosa (participation active, dans le Concile) a très vite été pris dans le sens extérieur et superficiel d'une activité nécessaire, généralisée, comme s'il fallait que le plus grand nombre des personnes, et le plus souvent possible, soit manifestement actives. Certes, le mot participation implique une action à laquelle chacun est associé. Mais pour définir le type d'activité dont il s'agit, il faut d'abord établir ce qu'est l' actio centrale à laquelle tous les membres de la communauté sont censés prendre part... La véritable action liturgique, l'acte liturgique par excellence est l'oratio, la grande prière qui forme le noyau de l'Eucharistie, laquelle, pour cette raison, fut appelée oratio par les Pères... L'oratio - la Prière eucharistique, le canon - est actio au sens le plus élevé... Les actions extérieures de la liturgie (lectures, chants, collecte des dons) peuvent, bien entendu, être réparties de façon appropriée, mais en marquant bien la différence entre participation au service de la parole (lecture, chant) et célébration sacramentelle proprement dite. L'aspect secondaire de ces actions extérieures devrait être clairement manifestée ; l'évidence doit s'imposer : l' oratio ouvre l'espace à l'actio de Dieu. »[20]

« La liturgie n'est pas un show, un spectacle qui ait besoin de metteurs en scène géniaux, ni d'acteurs de talent. La liturgie ne vit pas de surprises sympathiques, de trouvailles captivantes mais de répétitions solennelles. Elle ne doit pas exprimer l'actualité et ce qu'elle a d'éphémère, mais le mystère du sacré. »[21]

« Il en est ressorti qu'on n'avait une participation active que s'il y avait activité extérieure tangible : discours, paroles, chants, homé lies, lectures, poignées de mains... Mais on a oublié que le concile place aussi dans l'actuosa participatio le silence, qui favorise une participation vraiment profonde, personnelle, nous permettant d'écouter intérieurement la parole du Seigneur. Or, de ce silence, il n'y a plus trace dans certains rites. »[22]

« La prière communautaire de la liturgie doit, elle aussi, tendre à ce qu'on ne parle pas seulement les uns aux autres, mais bien à Dieu. C'est alors que nous parlerons le mieux et le plus pro fondément ensemble. »[23]

« Nous devons redonner à la liturgie la dimension du sacré. La liturgie n'est pas un festival, elle n'est pas une réunion de détente. Ce qui importe, ce n'est pas que le curé réussisse à produire de son cru des idées suggestives ou des élucubrations. La liturgie, c'est Dieu trois fois saint se rendant présent parmi nous, c'est le buisson ardent, c'est l'alliance de Dieu avec l'homme, en Jésus-Christ, celui qui est mort et ressuscité. La grandeur de la liturgie ne se fonde pas sur le fait qu'elle offre un passe-temps intéressant, elle consiste bien plutôt dans l'acte de se rendre tangible du Totalement -Autre que nous ne sommes pas en mesure de faire venir. Il vient parce qu'Il le veut. Autrement dit, l'essentiel dans la liturgie est le mystère, qui se réalise dans le rite commun de l'Eglise ; tout le reste la réduit. Les gens le ressentent vivement, et se sentent trompés, lorsque le mystère se transforme en distraction, quand l'auteur principal dans la liturgie n'est pas le Dieu vivant mais le prêtre ou l'animateur liturgique. »[24]

« Le silence, cheminement en commun vers l'homme intérieur ... est indispensable à une véritable participatio actuosa... Un discours ininterrompu à haute voix étouffe l'exigence intrinsèque des paroles... La proclamation du canon constamment à haute voix appelle à grands cris une variété à laquelle la multiplication des prières eucharistiques, si grande soit-elle, ne saurait suffire ... La variété elle aussi devientà la longue ennuyeuse, […] d'autant plus que leur qualité et leur convenance théologique sont parfois à la limite du suppor table »[25], note de façon incisive le cardinal.

Le cardinal Ratzinger évoque avec tristesse « l'appauvris sement. effrayant résultant de la mise à la porte de l'Eglise de la beauté gratuite, remplacée par une soumission exclusive à l'utilitaire », « le froid que fait passer sur nous la morne litur gie post-conciliaire », « l'ennui que provoque son goût pour le banal et sa médiocrité artistique ».[26]

« La banalité et le rationalisme enfan tin de liturgies autobricolées, avec leur théâtralité artificielle, laissent de plus en plus apparaître leur grande pauvreté : leur inconsistance saute aux yeux. Le pouvoir du mystère s'est évanoui et les petites autosatisfactions qui prétendent compenser cette perte ne peuvent plus satisfaire à la longue les fonctionnaires eux-mêmes. »[27]

« L'exigence aujourd'hui vraiment répandue n'est pas celle d'une liturgie sécularisée, mais au contraire d'une nouvelle rencontre avec le Sacré au moyen d'un culte qui permette de reconnaître la présence de l'Eternel. »[28]



II. La valeur du rit tridentin



En préliminaire, rappelons que le cardinal a toujours esti mé qu'un véritable pluralisme devait reconnaître que la litur gie traditionnelle a une place.[29] On sait aussi sa bienveillance concrète envers les prêtres et communautés religieuses qui en assurent la pérennité. I1 écrivait dès 1982 à propos de ses défenseurs : « Tous leurs reproches sont-ils injustifiés ? Par exemple, n'est-il pas vraiment singulier qu'on n'ait jamais entendu, à l'égard des destructions faites au cours même de la liturgie, de réactions épiscopales semblables à celles qui s'expriment aujourd'hui contre l'emploi d'un missel de l'Eglise dont l'existence remonte bien plus haut que Pie V ? »[30]

Il développe la même idée d’un droit à l’existence au milieu du pluralisme actuel : « Je suis certes d'avis que l'on devrait accorder beaucoup plus généreusement à tous ceux qui le souhaitent le droit de conserver l'ancien rite. On ne voit d'ailleurs pas ce que cela aurait de dangereux ou d'inacceptable. Une communauté qui déclare soudain strictement interdit ce qui était jusqu'alors pour elle ce qu'il y a de plus sacré et de plus haut, et à qui l'on présente comme inconvenant le regret qu'elle en a, se met elle -même en question. Comment la croirait-on encore ? Ne va-t -elle pas interdire demain ce qu'elle prescrit aujourd'hui ?... Des centres où la liturgie est célébrée sans affectation, mais avec respect et grandeur, attirent, même si l'on ne comprend pas chaque mot. C'est de tels centres, qui peuvent servir de critères, que nous avons besoin. Malheureusement, la tolérance envers des fantaisies aventureuses est chez nous presque illimitée, mais elle est pratiquement inexistante envers l'ancienne liturgie. On est sûrement ainsi sur le mauvais chemin ».[31]

C’est par respect pour la Tradition qu’il faut garder ce rit : « Pour souligner qu'il n'y a pas de rupture essentielle, que la continuité et l'identité de l'Eglise existent, il me semble indispensable de maintenir la possibilité de célébrer selon l'ancien Missel comme signe de l'identité permanente de l'Eglise. C'est pour moi la raison fondamentale : ce qui était jusqu'en 1969 LA liturgie de l'Eglise, la chose la plus sacrée pour nous tous, ne peut pas devenir après 1969 -avec un positivisme incroyable- la chose la plus inacceptable ».[32]

Contrairement au N.O.M., le missel de Trente ne tombe pas sous la critique d’un missel fabriqué de toute pièce : « Il n'y a pas en effet de liturgie tridentine et, jusqu'en 1965, personne n'aurait su dire ce que recouvrait cette appellation. Le concile de Trente n'a fabriqué aucune liturgie. Et, au sens strict, il n'y a pas non plus de missel de saint Pie V. Le missel qui parut en 1570 sur l'ordre de saint Pie V ne se différenciait que par d'infimes détails de la première édition imprimée du Missale romanum publiée juste cent ans plus tôt ».[33]

Le cardinal ne se fait cependant pas d’illusion sur l’accueil reçu dans bons nombre d’endroit par les fidèles attachés au rit tridentin : « il ne serait pas très réaliste de vouloir passer sous silence les moins bonnes choses : qu'en maints endroits les difficultés persistent et continuent à persister, parce que tant les évêques que les prêtres et les fidèles considèrent cet attachement à la liturgie ancienne comme un élément de division, qui ne fait que troubler la communauté ecclésiale et qui fait naître des soupçons sur une acceptation du concile « sous réserve seulement », et plus généralement sur l'obéissance envers les pasteurs légitimes de l'Eglise. »[34]

Il exprime une des raisons de cet acharnement contre la liturgie tridentine : « C'est seulement à partir de la disqualification pratique de Trente, que l'on peut comprendre l'exaspération accompagnant la lutte contre la possibilité de célébrer encore, après la réforme liturgique, la messe selon le missel de 1962. Cette possibilité est la contradiction la plus forte et dès lors la moins tolérable par rapport à l'opinion de qui estime que la foi en l'Eucharistie formulée par Trente a perdu sa validité. »[35]

La liturgie tridentine conserve aux yeux de notre pape toutes les qualités d’une bonne liturgie : elle permet aux fidèles de participer à l’action sainte tout en préservant le mystère :

« De nombreuses raisons peuvent avoir induit beaucoup de gens à chercher refuge dans l'ancienne liturgie. La principale est qu'ils y trouvent conservée la dignité du sacré. Après le Concile, beaucoup ont élevé consciemment la "désacralisation" au rang de programme d'action »[36]

Il s'ensuit que la participation active des fidèles est pos sible dans le rite romain d'avant 1969. C'est sans paradoxe aucun que le cardinal écrivait, dans sa préface au missel édité par le Barroux, que cette réédition, en aidant les fidèles « à participer activement à la célébration de la sainte Messe (...) contribuera à sa manière au renouveau liturgique deman dé par le concile Vatican II ». Dans La célébration de la foi, il a ces mots splendides : « Comparée à l'activisme uniquement extérieur qui s'est installé çà et là, l'ancienne manière de par ticiper en silence au déroulement de la messe était beaucoup plus réaliste et dramatique : participation à l'action essentiel le, percée de la communauté de foi hors des profondeurs et par-dessus les abîmes du silence ».[37]

Une dernière citation, tirée du hors-série de l’homme nouveau, enquête sur l’esprit de la liturgie p.56 : « HN : Une question, Éminence, en marge de votre livre mais en rapport, quand même avec la liturgie. Elle concerne les catholiques vivant selon les dispositions du Motu pro prio Ecclesia Dei. Ils ont été fortement secoués par des dis positions qui les ont inquiétés sur leur place dans l'Église aujourd'hui. Est-ce que la liturgie qu'ils célèbrent a une place et est-ce qu'elle peut être utile à l'Église ?

Cal J. R. : Oui, assurément, elle a une place. Il me semble très important de montrer l'identité fondamentale qui existe entre l'un et l'autre rite. II n'y a pas de rupture. Et, donc, cette liturgie, dans la dernière forme codifiée en 1962, doit être conservée. Elle a une longue histoire de piété. Tant de saints ont vécu avec cette liturgie, avec cette forme très vénérable, ce trésor de l'Église. J'estime donc que les auto rités de l'Église doivent être larges et généreuses, afin de permettre aux fidèles d'y avoir accès. La crainte d'une déchirure de l'Église, si l'on accorde généreusement cette liturgie, me semble vraiment exagérée. En étant généreux, nous nous apercevrions que ces catholiques veulent être fidèles à l'Église, aux évêques et que dès lors, ils vivront en paix avec la nouvelle liturgie. »





Il semble évident que pour notre pape, le maintien de la liturgie traditionnelle est nécessaire pour que soit maintenu vivante dans l’Eglise une façon de s’approcher de Dieu qui dévoile et qui voile en même temps, une façon de cultiver le mystère : « Nous avons connu tant d'inquiétudes que je suis favorable, pour le moment, à un peu de paix liturgique. Et à une maturation qui conduira sûrement demain - mais cela, laissons-le à la Providence - à une réforme de la réforme.[38] »



[1] Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 7
[2] La réforme liturgique en question, préface, p. 6
[3] La célébration de la Foi, p. 61
[4] Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 49
[5] Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 49
[6] Un chant nouveau pour le Seigneur, pp. 153-154
[7] Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 156
[8] Ibid., p. 103
[9] La réforme liturgique en question, préface, p. 07
[10] La célébration de la Foi, p. 67
[11] Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 175
[12] Discours aux évêques chiliens, in La Pensée Catholique, n°237
[13] La célébration de la Foi, p. 84
[14] La réforme liturgique en question, préface, p. 08
[15] La célébration de la Foi, p. 79
[16] La célébration de la Foi, p. 61
[17] La célébration de la Foi, p. 71
[18] Les principes de la théologie catholique, Téqui, 1985, pp. 44 et 113
[19] 30 jours n°5, 1993
[20] L’esprit de la liturgie
[21] Entretien sur la Foi, p. 151
[22] Entretien sur la Foi, p. 151
[23] La célébration de la Foi, p. 70
[24] Discours aux évêques chiliens, in La Pensée Catholique, n°237
[25] La célébration de la Foi, p. 71
[26] La célébration de la Foi, p. 96
[27] Un chant nouveau pour le Seigneur, pp. 49-50
[28] La célébration de la Foi, p. 56
[29] Entretien sur la Foi, p. 146
[30] Les principes de la théologie catholique, Téqui, 1985, pp. 436
[31] Le sel de la terre, p. 172
[32] La théologie de la liturgie, conférence donnée à Fontgombault, 22-24 juillet 2001
[33] La célébration de la Foi
[34] Discours pour le 10e anniversaire du motu proprio Ecclesia Dei.
[35] La théologie de la liturgie, conférence donnée à Fontgombault, 22-24 juillet 2001
[36] Discours aux évêques chiliens, in La Pensée Catholique, n°237
[37] La célébration de la Foi, p. 87
[38] 30 jours n°5, 1993

http://www.salve-regina.com/Liturgie/benoit_16_et_la_crise_liturgique_actuelle.htm
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Dim 6 Mar - 7:23

http://www.perepiscopus.org/art-sacre/mgr-aillet-ressuscite-la-maitrise-pour-la-fete-patronale-du-diocese?

Mgr Aillet ressuscite la maîtrise pour la fête patronale du diocèse
Posté par Maximilien Bernard dans Art sacré le 03 5th, 2011 |
Dimanche à 16h30, en la cathédrale Sainte-Marie, les vêpres solennelles célébrées à l’occasion de la fête de saint Léon, patron de Bayonne, seront rehaussées par la présence d’une maîtrise. Créée il y a quelques mois, elle est composée de 40 enfants, élèves de l’école primaire et du collège Notre-Dame, et d’une dizaine d’adultes (pour s’inscrire). Il s’agit, en fait, d’une résurrection, puisque cette maîtrise, qui formait des enfants, dès l’âge de 8 ans, avait disparu il y a quarante ans. Tout un symbole pour ce diocèse.

Cette maîtrise a pour vocation de magnifier un lieu et une fête religieuse. Au programme des vêpres de dimanche a été inscrit un motet de Thomas Luis de Victoria, un des principaux compositeurs du XVIe siècle. La maîtrise est dirigée par Luc Terrieux, âgé d’une quarantaine d’années et père de 4 enfants. Il a été lui-même maîtrisien, petit chanteur à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, a enseigné 9 ans au conservatoire d’Albi.

Le projet qui lui tient à cœur est de donner à la cathédrale de Bayonne un statut d’école cathédrale, c’est-à-dire un lieu de référence spirituelle et artistique. C’est aussi le projet de Mgr Aillet.
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mer 13 Avr - 22:25

http://proliturgia.pagesperso-orange.fr/Informations.htm

Association Pro Liturgia
9c, avenue G. Clemenceau
-F-67560 ROSHEIM
Mél : info@proliturgia.org


MERCREDI, 13 AVRIL 2010

LA DESINTEGRATION DE LA LITURGIE
En France, les évêques se réclament sans arrêt de Vatican II et vont jusqu'à demander aux fidèles "traditionalistes" d'accepter la liturgie restaurée à la suite de la Constitution Sacrosanctum Concilium (forme dite "ordinaire")
Or, il suffit de voir les photos de messes mises sur les sites internet des diocèses et des paroisses pour constater que très rares sont les évêques qui célèbrent eux-mêmes cette "forme ordinaire".
Leurs connaissances au sujet de la liturgie sont généralement si faibles, que dans le meilleur des cas ils ne savent célébrer la liturgie que de façon très approximative quand ce n'est pas de manière ouvertement blasphématoire, c'est-à-dire sans respect pour le Corps et le Sang du Seigneur. Il est devenu manifeste qu'ils ne respectent plus rien, ni la liturgie, ni le missel, ni les orientations données par le Saint-Père et se plaisent à remplacer la pratique reçue de l'Eglise par des mises en scène favorisant l'autocélébration des communautés devant lesquelles ils cherchent à se donner en spectacle.
C'est une constatation que chacun peut facilement faire: il n'y a, chez la majorité des évêques de France, aucune volonté de respecter la liturgie, aucun désir de corriger ce qui devrait l'être, aucune envie de mettre en oeuvre le missel romain "conciliaire", aucune intention de suivre la direction indiquée par le Souverain Pontife, aucune attention portée à la dignité... Dans les paroisses, on ne donne plus aux fidèles que des formes déviées de la liturgie qui, au lieu de célébrer la foi et de développer une authentique vie ecclésiale, créent des confusions, donnent naissance à des chapelles, entravent une authentique vie ecclésiale, multiplient et officialisent des pratiques erronées, blessent les fidèles jusqu'à parfois les convaincre que pour continuer à aimer et à respecter l'Eglise, mieux vaut ne plus aller à messe.
En ayant depuis longtemps choisi de ne rien faire pour corriger ce qui doit l'être et en négligeant de donner le bon exemple lorsqu'ils sont à l'autel, nos évêques participent activement à la chute de la pratique dominicale et à la crise des vocations sacerdotales.
Car, comme l'a souligné le Cardinal Ratzinger, "la crise de l'Eglise que nous vivons aujourd'hui repose largement sur la désintégration de la liturgie." Or la liturgie se désintègre parce que, tout simplement, de très nombreux pasteurs diocésains veulent qu'elle se désintègre: ne comprenant plus ce qu'elle est et ce qu'elle représente, ils restent sourds aux appels du Successeur de Pierre.


USAGE DE L'ORGUE
Le "Cérémonial des Evêques" précise que durant le Triduum pascal, l'orgue ne peut être utilisé que pour un accompagnement discret des chants (1), depuis la fin du Gloria de la Messe du Jeudi-saint jusqu'au chant solennel du Gloria de la veillée pascale. (Durant ce même temps, les cloches demeurent silencieuses.)
On nous signale qu'à la cathédrale de Strasbourg, c'est le grand-orgue qui sera utilisé pendant le Triduum (2). Il est vrai que l'Archiprêtre de la cathédrale a souvent donné la preuve qu'il se souciait assez peu de respecter la liturgie de l'Eglise...

(1) Ce qui signifie qu'il ne doit pas jouer en soliste.
(2) Il y a pourtant un orgue de choeur qui aurait été largement suffisant pour assurer - en cas de nécessité - un accompagnement discret.


L'AUTEL QUI ROULE... ET LA THEOLOGIE QUI DERAILLE
Le choeur de l'église Sainte-Marie de Mulhouse (diocèse de Strasbourg) a été restauré.
Pour mener à bien cette opération, on n'a pas suivi les normes données par l'Eglise qui veut que le sanctuaire soit un espace sacré réservé à la liturgie: on a fait en sorte que des personnes puissent s'installer dans le choeur afin de "faire communauté". Il faut toujours se souvenir, en effet, que la "communauté" locale est l'élément principal aux yeux de l' "Eglise-qui-coule-en-France". La "communauté" remplace insensiblement mais sûrement la notion d'Eglise. Exactement comme pour les "communautés" issues de la réforme luthérienne. D'ailleurs, sur le site internet de la paroisse, on découvre que le prêtre responsable de la paroisse parle "au nom de l'équipe animatrice"... Comme le pasteur protestant, il n'est plus que le délégué, le porte-parole, de la communauté locale. Si la théologie de ce prêtre est le reflet de ce qui est enseigné au séminaire diocésain, il y avraiment de quoi s'inquiéter.
Il y a aussi, dans le choeur restauré, des petites fenêtres bleues "qui disent quelque chose d'une présence". Jusqu'ici, le fidèle catholique croyait naïvement que dans une église, c'était le tabernacle qui indiquait l'endroit de la Présence réelle. Grosse erreur! Ce sont les fenêtres.
Mais le nec plus utra de cette restauration de l'église Sainte-Marie est l'autel: il est désormais monté sur roulettes afin de pouvoir être déplacé pour "moduler l'espace" et être éventuellement "mis en avant de la scène" (sic).
Un autel sur roulettes? A quand le célébrant en patins et l'animatrice en skateboard ?

SUITE... En laissant entendre que la paroisse Sainte-Marie de Mulhouse était sur la voie d'une protestantisation, nous ne pensions pas si bien dire.
Un fidèle de Mulhouse nous informe que le curé de cette paroisse du centre ville, l'Abbé Burgy, célèbre des Eucharisties qui sont de moins en moins des Messes catholiques et de plus en plus des Cènes luthériennes (Voir ici). La doctrine qui y est signifiée n'est donc plus celle de l'Eglise. Ce qui semble ne déranger personne...
L'Abbé Burgy sait non seulement célébrer n'importe comment mais aussi n'importe où (Voir ici et ici): c'est bien connu, le diocèse de Strasbourg manque cruellement de chapelles, d'oratoires, d'églises... Prêtre à tout faire, il participe également à la rédaction du calendrier interreligieux où les fêtes de toutes les confessions sont mises sur un même plan.
Le meilleur arrive à présent: Mgr Grallet, Archevêque de Strasbourg, a nommé l'Abbé Burgy membre de la Commission diocésaine de liturgie... Commision où siège déjà le Chanoine Michel Wackenheim.
Bref, le curé de Sainte-Marie de Mulhouse a tout à fait le profil qu'il faut pour devenir évêque dans l' "Eglise-qui-dérive-en-France".

Signalons que la situation affligeante décrite ici n'est pas propre au diocèse de Strasbourg: elle se retrouve dans une grande majorité des diocèses de France, donnant ainsi une preuve évidente que notre épiscopat est très gravement défaillant. Quant aux quelques messes qui sont plus ou moins correctement célébrées ici ou là (grâce à des prêtres fidèles et courageux), elles ne sont utilisées par la majorité de nos évêques que pour jeter de la poudre aux yeux mais jamais pour servir de modèle pour ce qui devrait se faire dans toutes les paroisses. Les fidèles doivent donc cesser d'êtres dupes.


SOCIETAS LAUDIS: UN SITE DE REFERENCE
Dans l'un des ses derniers livres, Mgr Nicola Bux pose indirectement une question d'une actualité brûlante: comment garder la foi quand on va à la messe?
Il est vrai qu'aujourd'hui, la liturgie - de façon générale - se présente plus comme un dédale où l'on se perd qu'à un chemin sûr menant à son but clairement fixé.
De fait, l'ignorance quasi généralisée des règles liturgiques conduit à ce que chacun s'autorise à "bricoler" les célébrations. Ainsi, dans l'espoir d'arriver à quelque chose de relativement cohérent, on pioche ici et là, mélangeant les genres, les styles, l'ancien, le nouveau... ce qui, à plus ou moins long terme, n'aboutit à rien de très satisfaisant, à rien de stable et de permanent. Parfois même à rien de très édifiant.
C'est ainsi, pour ne prendre que cet exemple, qu'aux vêpres habituellement chantées à Notre-Dame de Paris, on mélange des antiennes qui se veulent "à la page" avec un Magnificat d'avant Vatican II... Ça ne dérange personne - pas même les célébrants! - puisque personne ne sait plus rien en matière de liturgie...
Il est pourtant certain qu'on ne pourra rien construire de durable à partir de bricolages permanents.
Il faut donc, pour que la prière liturgique issue de la restauration conciliaire puisse être durablement "captivante" et édifiante, qu'elle apparaisse à nouveau comme la mise en oeuvre actualisée de ce qui a été reçu de la tradition vivante de l'Eglise. Et pour cela, il faut que disparaisse cet "esprit de bricolage" (selon l'expression du Cardinal Ratzinger) qui fait que d'une église à l'autre, d'un prêtre à l'autre, les célébrations ne sont jamais exactement ce qu'elles devraient être et comme elles devraient être.
Comment faire?
Prenons plus particulièrement l'exemple des Vêpres: elles sont chantées -lorsqu'elles existent encore - ici en français, là en latin selon le cursus d'avant le Concile, ailleurs encore en latin mais avec l'hymne au début de l'office parce que l'on a vaguement entendu dire qu'il fallait faire ainsi dorénavant, mais en gardant 5 psaumes parce que les gens qui chantent les connaissent bien et que ceux qui écoutent seraient peut-être désorientés... etc. Peu de personnes ont entendu parler du nouveau cursus des Vêpres (et quand on dit "nouveau" cela remonte tout de même au Concile!): hymne au début, deux psaumes et un cantique, textes "corrigés" pour les psaumes et le Magnificat.
Pour la défense de "ceux qui ne savent pas" (mais moins pour celle de ceux qui n'ont jamais voulu savoir), il faut rappeler que jusqu'à une date assez récente, il n'existait aucun livre "latin-français et musique", donnant la possibilité de chanter ces Vêpres en grégorien.
Mais ces livres existent à présent, grâce au travail remarquable de la Communauté Saint-Martin, qui ne demandent qu'à être utilisés. Et en tout premier lieu, utilisés par ceux qui pratiquent déjà le chant des Vêpres grégoriennes et donc qui les connaissent, les aiment: ils auront à coeur de mettre leur pratique et leurs compétences en accord avec les avancées de la "science" liturgique et grégorienne. Cela demande, certes, un petit effort, mais qui est indispensable pour rendre leur mission crédible et fructueuse auprès de tous ceux qui se sont éloignés de la liturgie.
De plus, si l'on veut aujourd'hui transmettre la joie de chanter les Vêpres à ceux qui ne les connaissent pas, il est impensable de commencer par une version "ancienne" de la chose!
Il existe un site internet d'une grande qualité qui peut apporter une aide substantielle dans ce domaine: c'est "Societas Laudis".
On y trouvera exactement ce que l'Eglise nous demande de faire pour célébrer "sa" liturgie dans laquelle le fidèle est invité à "plonger": les textes latin-français, et les mélodies entendues sont totalement conformes aux usages et aux normes liturgiques d'aujourd'hui. On peut aussi y consulter le texte intégral de l'office divin romain (et particulièrement des Vêpres), et y écouter au jour le jour ces mêmes offices chantés. De quoi acquérir une bonne connaissance du nouveau cursus, avant de le mettre soi-même en pratique.
"Societas Laudis" est un site dont tous les fidèles qui se veulent en phase avec l'Eglise universelle doivent abuser en gardant en mémoire cet enseignement de Don Diradourian, prêtre de la Communauté Saint-Martin: "Une large part du message chrétien n'est plus audible par celui qui, relativiste, n'admet que ce qu'il comprend ou ressent. Or la liturgie déjoue cette prétention. Elle fait connaître Dieu en shuntant le circuit usé de la connaissance sceptique ou sensuelle. Elle dérive la capacité divine du coeur de l'homme, tenue en respect par le relativisme, pour la connecter directement au mystère de Dieu qui ne se révèle pas "aux sages et aux intelligents" mais qui se fait "sensible au coeur". Ainsi la liturgie est-elle la théologie des humbles."
Merci encore à "Societas Laudis" de nous permettre d'entrer dans cette authentique théologie des humbles.
Petit bémol cependant: le site indiqué ici n'est pas non plus la panacée puisqu'il ne donne le chant qu'au jour le jour, et pas de partition.


COMMENT ALLER À LA MESSE SANS PERDRE LA FOI
Mgr Nicola Bux, Professeur de liturgie à Bari (I) et proche collaborateur du pape Benoît XVI, a fait paraître un ouvrage au titre éloquent: "Come andare a Messa e non perdere la fede (Comment aller à la messe sans perdre la foi)".
Son étude paraîtra en français courant avril, aux éditions Artège, sous le titre: "La foi au risque des liturgies".
Un véritable vademecum pour réussir à se frayer un chemin dans le chaos des célébrations actuelles labélisées "conformes au Concile" mais qui ne le sont plus véritablement.
Mgr Bux permettra ainsi à de nombreux fidèles de ne pas perdre la foi lorsqu'ils assistent ou participent à certaines messes paroissiales sympathiques aux yeux d'une minorité mais peu catholiques aux yeux de l'Eglise... et donc peu édifiantes.


POUR (AIDER À) METTRE FIN AUX ABUS DANS LA LITURGIE
Notre Association reçoit régulièrement des quantités de témoignages montrant que les célébrations liturgiques sont très loin d'être conformes à ce que demandent l'Eglise. Presque partout on constate des abus plus ou moins graves: certains fidèles ne s'en offusquent plus tandis que d'autres, qui demandent à temps et à contretemps que la liturgie soit respectée, se heurtent à des fins de non-recevoir. Pour tous les fidèles qui refusent que la liturgie soit blessée, défigurée, et pour tous ceux qui souffrent de ne pouvoir trouver, le dimanche, une messe digne de ce nom, nous redonnons ci-dessous des extraits utiles de l'Instruction Redemptionis Sacramentum dont le texte complet se trouve ici.

"(...) on ne peut passer sous silence les abus, même très graves, contre la nature de la Liturgie et des sacrements, et aussi contre la tradition et l'autorité de l'Eglise, qui, à notre époque, affligent fréquemment les célébrations liturgiques dans tel ou tel milieu ecclésial.
Dans certains lieux, le fait de commettre des abus dans le domaine liturgique est même devenu un usage habituel; il est évident que telles attitudes ne peuvent être admises et qu'elles doivent cesser.
(...) En effet, de tels abus contribuent à obscurcir la foi droite et la doctrine catholique concernant cet admirable Sacrement. (...) La sainte Liturgie est intimement liée aux principes doctrinaux; aussi, l'usage de textes et de rites qui ne sont pas approuvés a pour conséquence que le lien nécessaire entre la lex orandi et la lex credendi s'affaiblit ou vient à manquer.
Le Mystère de l'Eucharistie est trop grand pour que quelqu'un puisse se permettre de le traiter à sa guise, en ne respectant ni son caractère sacré, ni sa dimension universelle. Au contraire, quiconque se comporte de cette manière, en préférant suivre ses inclinations personnelles, même s'il s'agit d'un prêtre, lèse gravement l'unité substantielle du rite romain, sur laquelle il faut pourtant veiller sans relâche. Des actes de ce genre (...) n'ont rien de commun avec le zèle pastoral authentique (...) mais ils ont plutôt pour conséquence de priver les fidèles de leur patrimoine et de leur héritage. (...) De plus, ils introduisent des éléments d'altération et de discorde dans la célébration de l'Eucharistie elle-même [et] provoquent l'incertitude doctrinale, le doute et le scandale dans le peuple de Dieu.
(...) En revanche, tous les fidèles du Christ disposent du droit de bénéficier d'une véritable liturgie - et cela vaut tout particulièrement pour la célébration de la sainte Messe - qui soit conforme à ce que l'Eglise a voulu et établi, c'est-à-dire telle qu'elle est prescrite dans les livres liturgiques et dans les autres lois et normes.
De même, le peuple catholique a le droit d'obtenir que le Sacrifice de la sainte Messe soit célébré sans subir d'altération d'aucune sorte, en pleine conformité avec la doctrine du Magistère de l'Eglise.
(...) Les fidèles ont le droit d'obtenir que l'autorité ecclésiastique gouverne la sainte Liturgie totalement et d'une manière efficace, afin que celle-ci n'apparaisse jamais comme la propriété privée de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans laquelle les Mystères sont célébrés .
(...) Il appartient à l'Evêque diocésain, en matière liturgique, de porter, pour l'Eglise qui lui est confiée et dans les limites de sa compétence, des règles auxquelles tous sont tenus. (...) Il a le devoir d'expliquer le véritable sens des rites et des textes liturgiques, et c'est à lui que revient la charge de nourrir les prêtres, les diacres et les fidèles laïcs de l'esprit de la sainte Liturgie, pour qu'ils soient tous conduits à une célébration active et fructueuse de l'Eucharistie. (...) L'Evêque diocésain a donc le droit et le devoir d'exercer une surveillance attentive sur la liturgie. (...) Pour sa part, le peuple chrétien a le droit d'obtenir que l'Evêque diocésain veille à ce que des abus ne se glissent pas dans la discipline ecclésiastique, surtout en ce qui concerne le ministère de la parole, la célébration des sacrements et des sacramentaux, le culte de Dieu et des saints.
(...) Depuis 1970, le Siège Apostolique a fait savoir que toutes les expérimentations liturgiques relatives à la célébration de la sainte Messe, doivent cesser, et il a réitéré cette interdiction en 1988. Par conséquent, chaque Evêque en particulier, de même que les Conférences des Evêques, n'ont en aucun cas la faculté de permettre des expérimentations concernant les textes liturgiques et les autres choses, qui sont prescrites dans les livres liturgiques. Pour pouvoir faire des expérimentations de ce genre à l'avenir, il sera nécessaire d'obtenir l'autorisation de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements; celle-ci l'accordera par écrit, à la demande des Conférences des Évêques. Une telle concession ne sera accordée que pour une cause grave.
(...) Dans la célébration eucharistique, la grande responsabilité incombe surtout aux prêtres (...). Il faut malheureusement déplorer que, surtout à partir des années de la réforme post-conciliaire, en raison d'un sens mal compris de la créativité et de l'adaptation, les abus n'ont pas manqué, et ils ont été des motifs de souffrance pour beaucoup. En se conformant à l'engagement pris dans le rite de la sainte Ordination, qui est renouvelé chaque année pendant la Messe Chrismale, les prêtres (...) ne doivent pas évacuer la signification profonde de leur propre ministère, en défigurant d'une manière arbitraire la célébration liturgique par des changements, des omissions ou des ajouts. (...) Au contraire, [ils] doivent veiller fidèlement, sous l'autorité de l'Evêque, à ce que des actes de ce genre, qui défigurent la liturgie, ne soient pas commis par d'autres. (...) Pour préparer d'une manière satisfaisante les célébrations liturgiques, en particulier la sainte Messe, il convient que le curé se fasse aider par différents fidèles; toutefois, il ne doit en aucun cas leur céder ce qui relève en propre de son office en matière liturgique. (...)"


BONNE NOUVELLE DE POLOGNE
Une religieuse du Carmel de Wroclaw (Pologne), membre de Pro Liturgia depuis la création de notre Association (la religieuse était alors à Saint-Raphaël, au diocèse de Fréjus-Toulon, où elle rendait service aux prêtres de la Communauté Saint-Martin), vient de nous écrire:
"En écoutant la Messe retransmise par notre radio catholique de Pologne, j'ai pu constater que les séminaristes de Torun' et de Radom célébraient la liturgie strictement selon la volonté de notre Sainte Eglise et comme le demande notre Saint-Père: au commencement, il y a le Confiteor qui est suivi du chant du Kyrie. La liturgie de la Parole de Dieu est en polonais. Puis, de l'Offertoire jusqu'à la fin, tout est en latin. Les chants sont en grégorien. Le Missel romain est respecté, y compris pour ce qui est des moments de silence prévus par la liturgie. Espérons que l'Esprit-Saint va agir afin que d'autres séminaires aient envie de suivre ce bon exemple..."
Une preuve de plus que la "réforme de la réforme" de la liturgie souhaitée par Benoît XVI - ainsi que par de très nombreux fidèles lassés par bien des messes paroissiales actuelles - sera sera le fait des jeunes générations de prêtres et de laïcs plus que des responsables déjà en place.



LA LITURGIE EST LA THEOLOGIE DES HUMBLES
Le P. Thomas Diradourian, Vicaire à Saint-Raphaël (Var) et Professeur de liturgie au sein de la Communauté Saint-Martin, est interrogé dans la revue "Sub Signo Martini" (n°30, mars 2011). Il montre que le meilleur antidote au relativisme actuel réside dans la beauté de la liturgie:

- Vous semble-t-il juste de dire que la liturgie est missionnaire?
Don Thomas Diradourian: Le concile Vatican II l'affirme avec force! "C'est de la liturgie - dit-il - qu'on obtient avec le maximum d'efficacité cette sanctification des hommes dans le Christ et cette glorification de Dieu que recherchent toutes les autres oeuvres de l'Eglise." Si l'on ne dénature pas la mission en une sorte de marketing de l'Evangile, mais si on la tient pour une proclamation efficace du salut dans le Christ, la liturgie est assurément l'activité missionnaire primordiale de l'Eglise.

- La liturgie est-elle un mystère trop grand pour une conscience marquée par le relativisme?
- Don Thomas D. : En 1964 déjà, le théologien Romano Guardini se demandait: l'acte liturgique est-il capable d'atteindre l'homme contemporain? Beaucoup pensent que l'univers symbolique et les conceptions religieuses véhiculées par la liturgie ne sont plus lisibles par l'esprit moderne (1). La liturgie serait ainsi un obstacle à la mission, a fortiori quand elle est célébrée dans une langue ancienne que personne ne comprend plus! Ces objections sont pertinentes si l'on restreint "l'esprit" à la manière naturelle de connaître, au seul intellect, ou à la sensibilité. Mais le langage liturgique s'adresse à l'oreille mystique de l'homme, à son âme "capable de Dieu". Or tout homme en est doté et peut donc entendre le langage de la liturgie. (2)

- Voulez-vous dire que la liturgie sollicite l'intériorité de l'homme, que le relativisme tiendrait captive?
- Don Thomas D. : Exactement. Une large part du message chrétien n'est plus audible par celui qui, relativiste, n'admet que ce qu'il comprend ou ressent. Or la liturgie déjoue cette prétention. Elle fait connaître Dieu en shuntant le circuit usé de la connaissance sceptique ou sensuelle. Elle dérive la capacité divine du coeur de l'homme, tenue en respect par le relativisme, pour la connecter directement au mystère de Dieu qui ne se révèle pas "aux sages et aux intelligents" mais qui se fait "sensible au coeur". Ainsi la liturgie est-elle la théologie des humbles.

-La liturgie serait donc irrationnelle?
- Don Thomas D. :La liturgie est plus que rationnelle: elle est divinement logique, car elle est l'oeuvre du Logos, le "Verbe" par lequel le Père a créé et sauvé l'humanité. Dans le culte chrétien, Dieu, par le doigt de l'Esprit, fait infailliblement vibrer les cordes qu'il a tendues dans le coeur de l'homme en le créant à son image, et qu'il a accordées en le recréant à l'image de son Fils. (3)

- N'est-ce pas une vue trop mystique?
- Don Thomas D. : La liturgie démystifiée, rendue plus humaine et rationnelle, a-t-elle sur ramener le monde moderne à la foi?



Notes

(1) C'est pourtant ce qui a été officiellement enseigné dans les séminaires et qui a servi d'argument pour justifier les liturgies "bricolées" qui se veulent plus proches de la mentalité contemporaine (n.d.l.r.)
(2) Il ne faut donc pas confondre le "langage de la liturgie" avec la "langue employée dans la liturgie" (n.d.l.r.)
(3) voilà pourquoi la multiplication des "messes adaptées" pour un public donné (enfants, jeunes, familles... etc.), telle qu'elle se pratique actuellement pour des raisons pastorales, est une pratique... anti-liturgique: le coeur de tout homme, quel que soit son âge ou sa culture, est rendu capable par Dieu de vibrer à l'unisson de la liturgie de l'Eglise célébrée dans son intégralité et son intégrité (n.d.l.r.)


MESSE DU JEUDI-SAINT
Dans un certain nombre de paroisses, l'habitude a été prise de célébrer la Messe du Jeudi-saint (ou parfois les Messes de Première Communion) sur une vaste table dressée dans la nef centrale de l'église. Un prêtre nous a demandé si cette façon de faire était licite ou si elle pouvait être autorisée. Nous avons posé en son nom la question à la Congrégation romaine compétente, laquelle nous a renvoyé au document magistériel faisant autorité. Dans ce document, la réponse à la question posée est très clairement "non". Il n'est pas licite de célébrer l'Eucharistie sur une table dressée dans l'église et autour de laquelle se placent les fidèles.
Explication donnée:
Les normes liturgiques actuelles insistent sur l'importance qui doit être donnée à l'autel dont la position doit permettre d'attirer l'attention des fidèles: "L'autel, où le sacrifice de la croix est rendu présent sous les signes sacramentels, est aussi la table du Seigneur à laquelle, dans la messe, le peuple de Dieu est invité à participer; il est aussi le centre de l'action de grâce qui s'accomplit pleinement par l'Eucharistie.
Dans un lieu destiné au culte, la célébration de l'Eucharistie doit s'accomplir sur un autel; en dehors d'un lieu sacré, elle peut s'accomplir même sur une table convenable, où l'on mettra toujours la nappe et le corporal, la croix et les chandeliers.
Il convient que dans toutes les églises il y ait un autel fixe, qui signifie, de manière claire permanente le Christ Jésus, Pierre vivante (1P 2, 4; cf. Ep 2, 20); mais dans les autres lieux destinés aux célébrations sacrées, l'autel peut être mobile. L'autel est appelé fixe s'il est construit de telle sorte qu'il adhère au pavement et qu'il ne puisse donc pas être déplacé; on l'appelle mobile s'il peut être déplacé." (Cf. Présentation générale du Missel romain, nn. 296-298)
Il s'ensuit qu'il est nécessaire d'avoir un autel unique placé dans le choeur de telle manière à ce qu'il puisse favoriser la participation des fidèles à la liturgie: "Dans la construction des églises nouvelles, il faut n'élever qu'un seul autel, qui soit le signe, au milieu de l'assemblée des fidèles, de l'unique Christ et de l'unique Eucharistie de l'Eglise.
Dans les églises déjà construites, lorsque la situation de l'ancien autel rend difficile la participation du peuple et qu'on ne peut le déplacer sans porter atteinte à sa valeur artistique, on édifiera un autre autel fixe, bâti avec art et qui sera dédicacé; et c'est seulement sur cet autel que s'accompliront les célébrations liturgiques. Pour éviter que l'attention des fidèles ne soit distraite du nouvel autel, on ne donnera pas à l'ancien d'ornementation particulière." (Id. nn. 303-304)
Ainsi donc, l'usage de dresser une table au milieu de la nef pour célébrer la dernière Cène (Jeudi-saint) ou la Messe de Première Communion des enfants relève d'une pratique dont le symbolisme ainsi que la valeur éducative et pastorale est incohérente: cette façon de faire détourne l'attention des fidèles de l'autel, perturbe le sens premier de la liturgie et, contrairement à ce que l'on croit, ne favorise pas la participation des fidèles à ce que représente réellement l'Eucharistie.
Source: Notitiae, Vol. 38, p. 492.

Association Pro Liturgia
9c, avenue G. Clemenceau
-F-67560 ROSHEIM
Mél : info@proliturgia.org
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mer 13 Avr - 22:27

http://proliturgia.pagesperso-orange.fr/Informations.htm

Association Pro Liturgia
9c, avenue G. Clemenceau
-F-67560 ROSHEIM
Mél : info@proliturgia.org


LES PRINCIPALES DATES DE L'HISTOIRE CONTEMPORAINE DE LA LITURGIE

22 novembre 1903 : S. Pie X publie le Motu proprio Tra le sollecitudini sur la musique sacrée et le chant grégorien dans la liturgie.

20 novembre 1947 : Pie XII fait paraître l'Encyclique Mediator Dei dans laquelle sont définis les caractères essentiels de la liturgie. Ce document est considéré comme marquant le début de la restauration de la liturgie romaine.

22 février 1962 : Jean XXIII promulgue la Constitution Veterum Sapientia soulignant le rôle joué par la langue latine dans les actions liturgiques.

11 octobre 1962 : Paul VI promulgue la Constitution Sacrosanctum Concilium. L'Eglise y reconnaît que la liturgie est le sommet auquel tend l'action de l'Eglise et la source de laquelle émane toute sa force.

29 décembre 1966 : le Concilium pour la Liturgie, dénonce des expériences liturgiques arbitraires et la multiplication de pratiques illégitimes faites sous couvert du concile Vatican II.

30 novembre 1969 : le Missel Romain restauré à la suite du concile Vatican II doit normalement remplacer l'ancien Missel Romain utilisé jusqu'au moment du Concile.

24 février 1980 : Jean-Paul II rappelle que les rites liturgiques doivent être accomplis conformément aux directives de l'Eglise et que l'usage de la langue latine est conservée à côté de celui des langues courantes.

27 novembre 1983 : le nouveau Code de Droit canonique fournit des précisions concernant la discipline liturgique.

30 juin 1988 : Monseigneur Lefebvre consacre quatre évêques à Ecône. Accompli sans l'autorisation du Siège apostolique, cet acte est déclaré schismatique par le pape Jean-Paul II qui publie la Lettre Ecclesia Dei adflicta.

4 décembre 1988 : dans la Lettre apostolique Vicesimus quintus annus pour le 25ème anniversaire de la Constitution sur la Sainte Liturgie, Jean-Paul II insiste sur la nécessité de suivre l'enseignement conciliaire afin mettre fin aux désordres qui, en atteignant la liturgie, brisent l'unité de l'Eglise.

11 octobre 1992 : Jean-Paul II promulgue une nouvelle version du Catéchisme de l'Eglise catholique dans laquelle il est rappelé qu'aucun rite sacramentel ne peut être modifié ou manipulé par un ministre du culte ou par une communauté.

Jeudi-saint 2000 : Le pape Jean-Paul II approuve la nouvelle version de l'Introduction Générale du Missel Romain.

Le 17 avril 2003, le pape Jean-Paul II publie l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia vivit (L'Eglise vit de l'Eucharistie).

Le 25 mars 2004, à la demande du pape Jean-Paul II, le Cardinal Arinze, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, fait paraître l'Instruction Redemptionis Sacramentum où sont à nouveau précisées les règles à respecter pour toute célébration liturgique.

Le 22 décembre 2005, au cours du discours qu'il adresse à la Curie romaine, le pape Benoît XVI explique que le concile Vatican II a souvent été mal compris et mal appliqué; d'où la crise actuelle que traverse l'Eglise.

Le 22 février 2007, le pape Benoît XVI fait publier l'Exhortation post-synodale Sacramentum Caritatis dans laquelle sont prises en compte les demandes des évêques du monde entier concernant la célébration de la liturgie.

Le 7 juillet 2007, le pape Benoît XVI signe le Motu proprio Summorum pontificum dans lequel il enseigne que "le Missel romain promulgué par Paul VI est l'expression ordinaire de la "lex orandi" de l'Eglise catholique de rite latin. Le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le B. Jean XXIII doit être considéré comme l'expression extraordinaire de la même "lex orandi" de l'Eglise et être honoré en raison de son usage vénérable et antique. Ces deux expressions de la "lex orandi" de l'Eglise n'induisent aucune division de la "lex credendi" de l'Eglise; ce sont en effet deux mises en oeuvre de l'unique rite romain." Le document est augmenté d'une Lettre que le Saint-Père adresse à tous les évêques pour leur expliquer les raisons du Motu proprio.

Association Pro Liturgia
9c, avenue G. Clemenceau
-F-67560 ROSHEIM
Mél : info@proliturgia.org
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mer 13 Avr - 22:30

http://proliturgia.pagesperso-orange.fr/LivresConseilles.htm

Association Pro Liturgia
9c, avenue G. Clemenceau
-F-67560 ROSHEIM
Mél : info@proliturgia.org


NOUS AVONS LU POUR VOUS...

POUR COMPRENDRE CE QUE NOUS FAISONS
QUAND NOUS ALLONS COMMUNIER

Dans presque toutes les paroisses et au cours de la quasi totalité des messes, la communion est aujourd'hui reçue debout et généralement dans la main. La communion est devenue quelque chose de totalement banalisé au point qu'au cours des messes de confirmations, de mariages et de funérailles, tout le monde va communier: des gens qui ne reçoivent jamais le sacrement du Pardon, des gens qu'on ne voit jamais à la messe et qu'on ne reverra plus mettre les pieds à l'église sitôt la cérémonie terminée s'avancent... pour faire comme tout le monde.
Aller communier est devenu un simple geste par lequel on exprime sa sympathie pour la famille qui marie l'un de ses enfants ou qui enterre un proche. Et il n'est plus rare qu'à l'issue de messes où tout le monde est allé communier - les liturgies banalisées et désacralisées y invitent - le prêtre ou le sacristain retrouve des hosties par terre, au milieu des bancs.
L'hostie est-elle le Corps du Christ? La désinvolture qui entoure actuellement la réception de la communion pousse à imaginer que beaucoup de fidèles ne sauraient plus quoi répondre si on leur posait brusquement la question. Il n'est pas certain non plus que tous les célébrants traitent l'Eucharistie comme elle devrait être traitée s'ils y voient le Corps du Christ: attitudes relâchées, emploi de coupes en terre cuite dans le genre mazagran, utilisation de corbeilles... etc.
La désinvolture est devenue telle et le sens de la communion s'est tellement perdu que lorsque Benoît XVI a décidé de rétablir, avec une attitude toute pastorale, le geste de recevoir l'hostie dans la bouche et en s'agenouillant, on a vu des évêques être soudain très gênés au point de devoir se confondre en explications qui ressemblaient presque à des demandes d'excuses adressées aux fidèles décontenancés. N'avait-on pas dit, à ces mêmes fidèles, que le Concile avait dit... qu'il fallait désormais rester debout pour communier et tendre la main? N'avait-on pas ôté partout les bancs de communion qui servaient aussi à délimiter le choeur des églises? N'avait-on pas été jusqu'à faire passer parmi les fidèles des corbeilles remplies d'hosties en disant: "servez-vous"? N'avait-on pas interdit aux futurs prêtres, dans les séminaires diocésains, de recevoir la communion de façon traditionnelle? N'était-on pas allé jusqu'à refuser la communion à des fidèles qui désiraient recevoir l'hostie dans la bouche et non sur les mains?
Que convient-il de faire aujourd'hui? Que nous faut-il retrouver? Comment devons-nous approcher de la table du Seigneur? C'est à ces questions que veut répondre Mgr Athanasius Schneider, Evêque au Kazakhstan. Car comme le souligne Mgr Ranjith, "aujourd'hui plus que jamais, il est nécessaire d'aider les fidèles à retrouver une foi vive en la présence réelle du Seigneur dans les espèces eucharistiques, dans le but de renforcer la vie même de l'Eglise".
A partir des textes de la Tradition et de l'enseignement récent du Magistère, en se basant aussi sur sa propre expérience de pasteur, Mgr Schneider nous livre d'enrichissantes réflexions qui devraient nous pousser à retrouver un geste de communion plus conforme à nos convictions de fidèles catholiques et qui soit le témoignage de notre foi en la Présence du Seigneur dans le pain que nous recevons.
Le travail réalisé par Mgr Schneider est publié par les éditions "Tempora" sous le titre "Dominus est". Un opuscule de 93 pages à diffuser très largement et - pourquoi pas - à offrir à nos prêtres.


QUELLE MUSIQUE SACREE POUR AUJOURD'HUI?

Les éditions "Tempora" nous livrent un opuscule intitulé "Quelle musique sacrée pour aujourd'hui?" Son Auteur est Mgr Miserach-Grau, Président de l'Institut pontifical de Musique sacrée au Vatican et aussi - ce qui n'est pas qu'un détail - ami du pape Benoît XVI.
Dès les premières pages, Mgr Miserach-Grau avertit le lecteur: ces lignes ne reflètent pas l'opinion du prélat, mais la pensée de l'Eglise en matière de musique sacrée ou, plus exactement, en matière de chant liturgique.
L'Auteur déplore en premier lieu que la musique composée initialement pour servir et orner la liturgie en sorte que soit favorisée la prière des fidèles, ne s'entend plus guère dans les église, au cours des célébrations liturgiques: pour la goûter, c'est désormais au concert ou à des sessions qu'il faut aller. Et ceci n'est absolument pas normal! Se pose ensuite la question du chant grégorien: pour Mgr Miserach-Grau, il est évident que "le chant grégorien de l'assemblée peut - mais surtout doit - être rétabli à côté de celui de la schola et des célébrants." Car "ce chant caractérise toute musique liturgique digne de ce nom".
Et l'Auteur de poursuivre: "Nous avons sous-estimé la capacité d'apprentissage [du grégorien] du peuple. Nous l'avons presque contraint à oublier les mélodies grégoriennes qu'il connaissait (...) puis nous l'avons abreuvé de banalités." Bien entendu, l'absence de formation reçue par les futurs prêtres dans les séminaires est ici épinglée...
La suite de l'opuscule signé de Mgr Miserach-Grau comprend les textes magistériels de référence pour la musique sacrée et le chant liturgique. On cite tour à tour le Motu proprio sur le Musique sacrée Tra le sollecitudini de Pie X (22 novembre 1903), la Lettre encyclique Musicae Sacrae Disciplina de Pie XII (25 décembre 1955), l'Instruction sur la Musique sacrée et la Sainte Liturgie de la Congrégation des Rites (3 septembre 1958), le passage sur la musique sacrée de la Constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium, l'Instruction Musicam Sacram de la Congrégation des Rites (5 mars 1967), le Chirographe pour le centenaire de Tra le sollecitudini de Jean-Paul II (19 janvier 2001), et enfin le Discours que le pape Benoît XVI a adressé à l'institut pontifical de Musique sacrée (13 octobre 2007).
Mgr Miserach-Grau nous encourage vivement à travailler pour redonner au chant grégorien toute sa place et au chant liturgique sa vraie forme et son véritable sens. Mais ce travail pourra-t-il aboutir s'il n'est pas encouragé par les évêques? Pourra-t-il aboutir là où un clergé et des équipes liturgiques peu formés mettent des entraves au renouveau liturgique véritable?
Quelle musique sacrée pour aujourd'hui? (125 pages, 12,90 euros + frais de port): un ouvrage que se doivent de posséder tous les fidèles soucieux de la qualité de la liturgie: prêtres, maîtres de choeurs, choristes, organistes... Ils y puiseront de précieuses indications qui les aideront à remplir au mieux leur tâche au service de l'Eglise.


LA LITURGIE AU RISQUE DE LA MODERNITE

Le Père Jonathan Robinson, Professeur de théologie et fondateur de l'Oratoire de Toronto (Canada), nous livre aux éditions Tempora une étude de très grande importance sur "La liturgie au risque de la modernité".
L'ouvrage de 345 pages, très dense et d'un abord qui pourra sembler un peu ardu pour qui n'a pas fait d'études de philosophie, comporte trois grandes parties.
Dans la première, l'Auteur rappelle en quoi consistent les différents aspects de cette crise liturgique contemporaine que plus personne ne peut nier: "La liturgie de l'Eglise s'est gravement fourvoyée. Pour n'être pas universelle, cette conviction - il est important de le comprendre - est néanmoins partagée par des traditionalistes et par bien des gens que l'on ne saurait en aucune manière qualifier de conservateurs ou traditionnels. Le Cardinal Danneels, primat de Belgique, dont on pourrait certainement dire qu'il appartient à l'aile progressiste de l'Eglise, écrivait dans son bulletin diocésain: "Dans l'ancien droit canon, les rubriques dominaient tout: faute d'être éclairés, les prêtres se conformaient à leurs prescriptions avec une obéissance parfois puérile. Aujourd'hui, la situation est inverse: c'est la liturgie qui doit obéir et s'adapter à nos préoccupations, au point qu'elle ressemble plutôt à un meeting politique ou à un happening. Nous allons célébrer la vie telle que nous la connaissons!" Je pense que le cardinal a raison, et je crois aussi qu'il a mis le doigt sur la déviation fondamentale: la liturgie n'est plus, avant tout, le culte de Dieu mais une célébration de nos besoins et de la vie telle que nous la connaissons. Il est vrai que cela ne gêne pas particulièrement un bon nombre - sinon même la plupart - des gens qui vont encore à la messe; mais pour contrebalancer cette satisfaction (ou autosatisfaction si le cardinal Danneels a raison), il y a quand même deux choses que l'on peut constater.
D'une part, au plus haut niveau de l'Eglise, on admet qu'il faut véritablement quelque chose comme une réforme de la réforme, et cela montre, à tout le moins, que les critiques portées contre les dispositions liturgiques actuelles ne se réduisent pas à refuser de changer ou d'accepter les dispositions de l'autorité légitime. D'autre part, il y a le fait que, si la situation actuelle peut bien satisfaire ceux qui continuent à aller à la messe, on constate que le nombre de pratiquants et l'influence de l'Eglise ont connu une baisse catastrophique. Les catholiques non pratiquants sont bien plus nombreux encore - sans parler de tous les gens qui ne pratiquent aucune religion - à ne rien trouver qui les attire dans nos rites, du moins tels que nous les célébrons actuellement." Voilà la réalité brièvement mais clairement résumée. Le Lecteur trouvera dans l'ouvrage du P. Robinson de nombreux textes ou exemples venant étayer cette analyse.
Dans la deuxième partie, l'Auteur se plaît à remonter à la source de la crise actuelle: une source qu'il situe aux XVIIIème siècle et au XIXème siècle. C'est la partie la plus dense, la plus complexe, mais incontestablement la plus riche de l'ouvrage: on y voit que la question des rites est, au fond, secondaire, car le vrai problème est d'ordre philosophique, théologique, ecclésial. Au fond, si notre façon de traiter la liturgie - et ses rites - a conduit à faire un peut tout et n'importe quoi, c'est d'abord parce que notre vision de Dieu, de l'Eglise et de la foi chrétienne a été en partie faussée par l'introduction dans notre façon de penser, d'idées fausses, héritières des Lumières.
Dans la troisième partie, assez brève, le P. Robinson propose les solutions qu'il faudrait adopter pour enrayer la crise actuelle. Pour lui, il est évident que la restauration liturgique voulue par l'Eglise au moment de Vatican II était une nécessité car, avant le Concile, "pour un oeil non averti, la messe latine était du théâtre kabuki: statique et incompréhensible. Voir des millions de gens s'agenouiller sans protester tout au long de la messe, dimanche après dimanche, confirmait les sécularistes dans leurs convictions que les catholiques étaient des masses inertes. Mais pour quelqu'un qui avait été catholique toute sa vie, les détails du latin n'avaient guère d'importance. Les cadences majestueuses de la messe empruntaient des connexions neuronales bien établies et possédaient une structure dramatique claire (...). Globalement - les lumières tamisées, le scintillement des vêtements liturgiques, l'incandescence des vitraux, le murmure du latin récité comme un mantra -, cette expérience purifiait l'esprit; elle calmait l'âme, ouvrait les esprits à d'intenses Présences et de vastes Desseins que l'on saisissait mal. Chaque semaine ou même chaque jour s'il le désirait, le temps d'un tremblement, l'homme de la rue avait le Divin à portée de main."
C'est ce genre de célébrations que les liturgistes entreprirent de réformer, et c'était nécessaire. Mais au lieu que les choses s'améliorent - écrit l'Auteur - on a perdu quelque chose: par là fut réduite cette capacité à avoir le Divin à portée de main, ce qui constituait précisément le coeur même de la liturgie.
Faut-il alors revenir en arrière, se demande le P. Robinson? S'il reconnaît que cette demande possède une certaine validité face aux célébrations liturgiques actuelles dont certaines peuvent difficilement être qualifiées de chrétiennes, il affirme sans détour qu'un retour à l'ancien rite ne serait ni pratique ni même sain. "L'ancien rite n'occupe plus une place centrale dans la mentalité de la plupart des catholiques pratiquants actuels; en fait, la plupart du temps, lorsque des catholiques assistent pour la première fois à une messe dans l'ancien rite, elle leur apparaît bizarre et étrangère. Ce qui ne veut pas dire que certains ne l'apprécieront pas; mais là n'est pas la question. Le fait essentiel est que, pour la plupart des catholiques, l'ancien rite ne constitue plus le point de référence spirituel central; il faut les amener à l'ancien rite. Lorsqu'ils réfléchissent sur le culte de Dieu, ce n'est pas lui qui constitue leur point de départ."
Mais que faire alors? L'Auteur fait plusieurs propositions bien argumentées. Pour lui, il est urgent:
- de favoriser une participation à la liturgie qui soit d'ordre contemplatif;
- d'éliminer de la liturgie tout ce qui est création personnelle et locale; car plus une liturgie devient personnelle et locale, moins elle peut correspondre à l'objet premier de l'Eucharistie;
- conserver la dimension "illuminative" de la célébration, par laquelle toute liturgie enseigne et reflète la foi catholique sur laquelle elle se fonde;
- fonder toute prédication sur les Ecritures telles que l'Eglise les comprend;
- veiller à ce que la liturgie puisse faire son oeuvre seule, sans qu'interviennent en permanence les préoccupations particulières ou la personnalité propre du célébrant ou de l'animateur;
- veiller à un usage plus intensif du latin dans toutes les paroisses afin de rappeler que ce ne sont pas nos paroles qui sont importantes en liturgie, mais que c'est Dieu qui est au coeur de toute célébration;
- revoir très sérieusement la question de la musique et du chant en ayant conscience que les bonnes intentions ne suffisent pas pour composer ce qui doit pouvoir trouver sa place dans la liturgie;
- sortir la liturgie de sa routine d'autosatisfaction en réintégrant dans les sanctuaires le mouvement ordonné - "rituel" - des acteurs de la liturgie, mouvement qui aide le fidèle à sortir de lui-même en lui rappelant que la liturgie est d'abord une action initiée par Dieu qui nous invite à répondre à son amour.

Oui, l'ouvrage du Père Jonathan Robinson mérite grandement d'être lu, étudié, offert, diffusé... Il trouve incontestablement une place de choix dans le grand débat actuel autour de la liturgie.
P. Jonathan ROBINSON, La liturgie au risque de la modernité, Ed. Tempora (25 euros + frais de port).


LES HEURES GREGORIENNES VONT PARAÎTRE

Préparées par les soins de la communauté Saint-Martin, Les Heures Grégoriennes vont paraître en novembre prochain. Elles mettent à la disposition des fidèles le trésor du chant grégorien et de la Liturgie des Heures dans une édition pratique et de qualité.
Cette publication fait figure de nouveauté, quarante ans après la réforme liturgique de Vatican II, offrant un double accès à la liturgie latine actuelle et à sa traduction française, permettant sa célébration aisée dans l'une et l'autre langue.
L'ouvrage présentera les textes liturgiques de façon synoptique: à gauche, le texte latin de Liturgia Horarum et les notations grégoriennes de toutes les pièces de l'Office choral. A droite, le texte français de la Liturgie des Heures et une traduction des hymnes et des prières d'intercession approuvée et conforme au latin.
Les trois volumes présenteront plus de 1700 pièces grégoriennes: hymnes, antiennes, répons, ainsi que de nombreuses pièces anciennes nouvellement restituées dans une édition musicale de grande qualité préparée par l'Atelier de paléographie de l'Abbaye Saint-Pierre de Solesmes.
Le contenu des volumes sera le suivant:
- Volume I: Avent; Temps de Noël; Temps ordinaire; Solennités.
- Volume II: Temps du Carême; Temps pascal.
- Volume III: Sanctoral; Communs des Saints.
N. B. : Les Heures Grégoriennes comportent tous les Offices du jour, à l'exception de l'Office des Lectures laissé au soin des différentes communautés.


UNE OEUVRE D'EGLISE...

... approuvée par le Saint-Siège: "La Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements vous remercie pour l'envoi du livre choral intitulé Les Heures Grégoriennes, réalisé par la communauté Saint-Martin (...). Après avoir étudié attentivement ce livre de la Liturgie des Heures bilingue latin-français, elle estime que ce livre, qui est digne d'intérêt, constitue sans nul doute un grand apport pour l'Eglise; c'est pourquoi, elle ne peut qu'apprécier une telle initiative, qui vise à promouvoir la prière de l'Office Divin, spécialement chanté en grégorien. La Congrégation désire manifester à la Communauté Saint-Martin son approbation à l'égard du projet qui lui a été présenté, en lui adressant l'autorisation requise sous la forme d'un décret (Prot. N. 1102/04/L du 9 juillet 2004)."
+ Francis Card. Arinze
Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin

... et par l'épiscopat français: "Il est heureux que soit offert aux prêtres (aux évêques), aux religieux et religieuses, aux laïcs qui le souhaitent, de célébrer la Liturgie des Heures dans la tradition latine de l'Eglise romaine; les volumes que prépare la communauté Saint-Martin se prêtent à une utilisation très souple qui permet de passer facilement du latin au français (hymnes, antiennes, psalmodie). Ainsi pouvons-nous rester en lien avec nos racines liturgiques vivifiantes, pour mieux contribuer aujourd'hui à l'enrichissement de la musique sacrée et prier sur de la beauté, selon la recommandation du pape saint Pie X et du deuxième concile du Vatican."
+ Mgr Robert Le Gall, Archevêque de Toulouse
Président de la Commission épiscopale pour la liturgie

Pour des renseignements complémentaires et la commande de cet ouvrage capital pour le renouveau de la liturgie souhaité par le Souverain Pontife, cliquer ici.


LA MESSE TRIDENTINE

En à peine 120 pages, Michael Kunzler, offre au lecteur dans "La messe tridentine: avancée ou retour en arrière?" un vaste état des lieux de la controverse actuelle à propos de la forme de la célébration eucharistique libéralisée après la parution du Motu Proprio "Summorum Pontificum".
Non seulement Michael Kunzler présente au lecteur un large panorama historique depuis la genèse de l'Ordo de la messe jusqu'au Missel de Paul VI, mais il s'applique aussi à relever les mots et les expressions particulièrement liés au sujet traité tels que "réforme" ou "orientation de la célébration", ou encore "latin liturgique", afin de les éclairer au-delà de tout esprit polémique.
Dans un style très technique, concis et pourtant très exhaustif, il met une fois encore en lumière l'idée centrale qui animait Benoît XVI lorsqu'il a décidé d'élargir les possibilités de célébrer la messe selon le Missel de 1962. Et ce n'est certes pas l'idée d'un retour en arrière généralisé, avant le Concile Vatican II, comme l'affirment toujours et encore certains groupes soutenant la tradition de Mgr Lefebvre, mais bien plutôt celle d' "une guérison et d'un accomplissement de tout ce qui, dans la pratique de la liturgie rénovée, est encore malade et imparfait.
Particulièrement éclairantes et efficaces sont, dans ce but, les explications concernant l'Ars celebrandi. Ainsi par exemple, les expressions "avancée" et "retour en arrière", prises dans un sens qui les oppose l'une à l'autre, ne peuvent-elles servir de catégorie pour désigner la célébration de la messe sous sa forme "ordinaire" ou "extraordinaire". Ce petit ouvrage voudrait plutôt, d'après son auteur, "détruire les préjugés et servir la paix et l'unité dans l'Eglise", selon le principe qui dit que: "Tout ce que fait l'Eglise au cours des célébrations, est fait pour la plus grande gloire de Dieu: et cette gloire est l'homme vivant".

Michael Kunzler, La messe tridentine: avancée ou retour en arrière? Editions Bonifacius, Paderborn (D), 2008.


POUR CHANTER LA MESSE EN LATIN

Dom Jacques-Marie Guilmard, moine de Solesmes, nous livre un "Guide pratique de chant grégorien" destiné aux fidèles et aux prêtres qui veulent participer à la Messe ou à l'Office en chantant sur les textes latins.
L'opuscule, qui compte 130 pages, est divisé en quatre parties: les récitatifs, la prononciation, la psalmodie, et les chants du prêtre à la messe. Après avoir rappelé brièvement quelques points de l'Exhortation Sacramentum caritatis sur le sens de la liturgie et le rôle du chant grégorien, l'Auteur nous "invite au chant" en expliquant pourquoi la liturgie, en tant que "grande impression de l'Eglise", doit être habituellement chantée.
Vient alors l'étude des récitatifs, base du chant grégorien qui possède une efficacité incontestable bien qu'étant apparemment pauvre sur le plan musical. Dom Guilmard nous rappelle qu'un récitatif est musicalement bien exécuté à deux conditions seulement: que les mots latins soient correctement prononcés, et que l'ensemble chante.
Nous passons ensuite à l'étude du texte latin, de sa prononciation. Tour à tour sont analysées les voyelles, les diphtongues, les consonnes, le phrasé, et le rythme des récitatifs, ces derniers étant ce qui constitue la base des chants du célébrant.
On passe ensuite à la psalmodie: les tons sont étudiés les uns après les autres, et cette partie de l'ouvrage s'achève avec quelques "conseils pratiques" où il est rappelé qu' "un prêtre doit aimer chanter la Messe et savoir la faire aimer ans craindre de se donner de la peine, puisque la liturgie est la forme de culte envers Dieu la plus élevée et, pour les fidèles, la plus riche d'édification". Dom Guilmard ajoute ici quelques conseils pour contrôler une éventuelle tension nerveuse et pour respirer correctement... autant de principes qu'il convient de rappeler aussi aux membres de nos chorales paroissiales.
L'opuscule s'achève avec de nombreux conseils donnés aux prêtres qui devront chanter une Messe en latin alors que très souvent ils n'y sont plus habitués. On y apprend comment chanter les formules initiales de la liturgie, comment introduire le Pater noster, comment chanter une oraison... etc.
Et, chose importante: tous les exemples écrits sont repris sur les différentes pistes d'un CD livré avec l'ouvrage du R.P. Dom Guilmard. On peut donc écouter puis répéter docilement ce qu'on a sous les yeux...
Il est certain que le "Guide pratique de chant grégorien" s'inscrit pleinement dans le renouveau liturgique vivement souhaité par le pape Benoît XVI et attendu par des fidèles de plus en plus nombreux. Voilà donc une réalisation qui vient à point et qui ne devrait pas manquer d'intéresser de très nombreux prêtres et choristes.

Dom Jacques-Marie GUILMARD, Guide pratique de chant grégorien, éditions Téqui, 82 rue Bonaparte, 75006 Paris (Prix: 11,50 euros + frais de port).


CELEBRER LA SAINTE EUCHARISTIE

par le Cardinal Francis ARINZE
Préfet de la Congrégation pour le Culte divin
"Célébrer la Sainte Eucharistie; pour un renouveau de la pratique liturgique de l'Eglise", tel est le titre d'une étude de 150 pages que publie le Cardinal Francis Arinze aux éditions du Forum (Perpignan). Il s'agit d'une traduction de "Celebrating the Holy Eucharist", paru chez Ignatius Press (San Francisco).
L'opuscule se compose de 13 chapitres. L'Auteur commence par nous rappeler l'enseignement de l'Eglise au sujet de l'Eucharistie, tout en montrant que les documents du Magistère font une référence aux textes du Nouveau Testament. Il explique ce qu'est véritablement la "célébration de la messe", dont la dimension verticale doit demeurer première.
Le Cardinal Arinze montre ensuite que l'Eucharistie possède une dimension cosmique trop souvent oubliée de nos jours bien qu'elle soit clairement mentionnée dans l'Apocalypse: par sa portée eschatologique, la célébration eucharistique unit le Ciel et la Terre.
Le chapitre III aborde la question de la vénération due à l'Eucharistie et explique en quoi doit consister la dévotion eucharistique.
Le chapitre suivant rappelle les rôles liturgiques que doivent tenir les fidèles durant la célébration eucharistique. Tour à tour, l'Auteur montre quel doit être le rôle des laïcs - qu'il faut éviter de cléricaliser -, le rôle de l'évêque diocésain, "intendant des mystères de Dieu dans l'Eglise particulière, ou diocèse, qui lui est confiée", le rôle du prêtre célébrant qui ne peut construire ou inventer chaque semaine une nouvelle façon de célébrer.
Le chapitre V traite de la "participation active" à la liturgie, laquelle ne doit pas être transformée en "activisme" mais doit nous inviter à nous tourner vers l'au-delà, vers le Ciel. Il est rappelé, en passant, que la danse n'a pas sa place en liturgie...
Les chapitres VI et VII traitent tour à tour des changements (légitimes) en liturgie et de la question de l'inculturation. Reprenant les propos de Paul VI et de Jean-Paul II, le Cardinal Arinze souligne combien le Missel romain actuel témoigne d'une foi inchangée et manifeste une tradition ininterrompue et vivante.
Le chapitre VIII rappelle l'importance des normes liturgique et pose la question de la "créativité". L'Auteur insiste sur le fait que la liturgie est un élément constitutif de la tradition vivante de l'Eglise qui, à ce titre, ne peut être manipulé ou modifié par qui que ce soit. "Ce qui est prioritaire à la Messe et dans les autres actes liturgiques, c'est le culte rendu à Dieu. La liturgie n'est pas un lieu pour l'expression personnelle, la libre création et l'étalage de ses propres goûts. [Car] en mettant en avant des comportements individuels, on attire l'attention sur la personne plutôt que sur les mystères du Christ qui sont l'objet de la célébration."
Le chapitre IX souligne combien la liturgie est directement reliée à la mission spécifique de l'Eglise: l'Eucharistie renvoie à la nécessaire évangélisation qui commence au sein de la famille chrétienne et s'étend au-delà.
Les chapitres X et XI abordent la question du rôle essentiel de l'adoration eucharistique et de la place que doit avoir la célébration de la messe au coeur de la vie ecclésiale: l'Eucharistie dominicale en paroisse conserve toute son importance et doit toujours être recherchée en priorité.
Le chapitre XII insiste sur l'importance d'une formation liturgique "convenable" greffée sur une bonne connaissance de l'Ecriture sainte.
Le chapitre XIII, qui conclut l'ouvrage, rappelle le rôle que peut jouer Marie pour nous apprendre à entrer toujours plus profondément dans le mystère eucharistique. C'est une idée chère à Jean-Paul II qui est ici reprise par le Cardinal Arinze.
Voici donc un opuscule dont il faut vivement conseiller l'étude. Il sera d'une grande utilité pour tous les fidèles qui souhaitent des liturgies comme le demande l'Eglise, et qui sont impliqués dans la vie de leurs paroisses: prêtres en premier lieu, mais aussi organistes, maîtres de choeurs, animateurs liturgiques. Tous en tireront le plus grand bénéfice.

Cardinal Francis ARINZE, Célébrer la Sainte Eucharistie; pour un renouveau de la pratique liturgique de l'Eglise, éd. Le Forum, 2006, 150 pages, Prix: 17 euros.


Denis CROUAN: "LA MESSE EN LATIN ET EN GREGORIEN"

Le concile Vatican II n'a jamais interdit ou limité l'usage du latin et du chant grégorien dans la liturgie. La dernière édition du Missel romain rappelle d'ailleurs, en son article 41, qu' "il est nécessaire que les fidèles sachent chanter ensemble, en latin (...) au moins quelques parties de l'Ordinaire de la messe (...)". C'est le minimum demandé.
Aujourd'hui, des signes encourageants conduisent à penser que la Constitution Sacrosanctum Concilium devrait pouvoir enfin être totalement et fidèlement appliquée: les récents documents de la Congrégation pour le Culte divin, ainsi que les enseignements du pape Benoît XVI, vont dans le sens d'un mouvement en faveur de l'expression de la liturgie rénovée qui soit véritablement conforme à l' "ancienne norme des Pères", tant pour ce qui concerne la dignité des actions rituelles que pour ce qui touche à la qualité du chant sacré.
Ce désir d'une "réforme de la réforme" - selon l'expression du Cardinal Ratzinger - est encore accentué par le fait que, lors du dernier synode sur l'Eucharistie, des évêques du monde entier ont souhaité que, pour mieux exprimer l'unité et l'universalité de l'Eglise au cours des rencontres internationales, la messe soit célébrée en latin et accompagnée de chants grégoriens; ils ont en outre demandé "que les prêtres se préparent dès le séminaire à comprendre et à valoriser la messe en latin par l'utilisation de prières latines et du chant grégorien, et à ne pas abandonner la possibilité d'éduquer les fidèles dans ce sens." (Proposition 36).
Le nouvel ouvrage de Denis Crouan va totalement dans le sens de ces orientations, en dépassant les débats stériles qui se sont élevés au cours de l'immédiat après-concile et qui ont divisé ou meurtri bien des fidèles.
Il s'agit maintenant, pour l'Auteur, d'aborder en toute liberté la question du statut liturgique de la langue latine et du chant grégorien, toujours dans une totale fidélité aux enseignements de Vatican II. Voici la préface de l'ouvrage signée du T.R. Père Dom Michel Jorrot, Abbé de Saint-Maurice et Saint-Maur de Clervaux (Gd. Duché de Luxembourg):

"Ce nouvel ouvrage de Denis Crouan ne manquera pas de surprendre. On peut le souhaiter! En effet, il faut savoir gré à l'Auteur d'aborder un sujet qui attend encore une réponse au-delà des positions extrêmes que l'on sait. L'Auteur ne fait pas que les réfuter. Il s'efforce de reprendre la réponse équilibrée qui fut celle du Concile Vatican II. Y a-t-il meilleure approche? Dès les premières pages apparaissent, à grands traits, les phases essentielles du développement de la liturgie en Occident. Sous le double rapport de la langue et du chant (inséparables en grégorien), c'est plus qu'un problème d'actualité qui est abordé: il s'agit de l'analyse d'une situation d'ensemble.
Le latin et le grégorien ont été et sont encore des lieux d'interprétations divergentes sur la signification de la liturgie. N'est-on pas amené avec l'Auteur à reconnaître qu'après le Concile Vatican II, un style de rupture s'est mis en place à l'égard de l'héritage des siècles antérieurs? L'Auteur se demande si l'on n'a pas faussé l'esprit de restauration prôné par l'Eglise.
L'aggiornamento prévu par Jean XXIII avait providentiellement devancé la crise de 1968. Cependant, l'impression reste que ce raz de marée culturel et sociologique s'est durement fait sentir "sur le terrain". Les fidèles ne parvinrent plus à se situer dans la lumière de la grande Tradition catholique. Une créativité sans limites parut érigée en critère d'efficacité pastorale. Or, les indications du Concile étaient aussi audacieuses que sages. Mais - est-ce une constatation pertinente? - des expressions comme celles-ci méritaient plus d'attention: "On ne fera des innovations que si l'utilité de l'Eglise les exige vraiment et certainement, et après s'être bien assuré que les formes nouvelles sortent des formes déjà existantes par un développement en quelque sorte organique" (Constitution sur la Liturgie, n°23). Les livres liturgiques publiés par le législateur autorisé ne sont pas en cause. C'est au plan des applications concrètes que l'Auteur relève, non sans regrets, les anomalies. Aussi, l'analyse proposée ici se présente-t-elle comme un bilan objectif. Certes, il fallait permettre aux langues nationales et aux différents genres de musique de prendre place dans la prière officielle de l'Eglise - le Concile de Trente en voyait le bien-fondé mais ne pouvait en admettre l'opportunité - mais le pourquoi d'une abrogation quasi systématique du latin et du chant grégorien surprend encore. Dès lors, "questions et réfutations" n'omettent rien, pour ouvrir la conclusion qui situe, une fois de plus, l'enjeu au niveau le plus haut: quelle conception a-t-on de la liturgie? N'est-elle pas l'expression de la vitalité profonde de l'Eglise dans une unité établie sur le ministère apostolique?
C'est l'amour de l'Eglise qui fait de ce livre militant un appel au respect de l'Opus Dei, don de Dieu."

La Messe en latin et en grégorien, éd. Téqui, 82, rue Bonaparte -F-75006 PARIS (210 pages. Prix: 14,50 euros + frais de port)


Sr. Marie-Emmanuel PIERRE: "CANTABO DOMINO: COURS DE CHANT GREGORIEN"
C'est un magnifique présent que nous fait Soeur Marie Emmanuel Pierre, de l'abbaye Saint-Michel de Kergonan (Morbihan) en publiant "Cantabo Domino - cours de chant grégorien -". En près de 345 pages, la Moniale bénédictine nous introduit avec une facilité peu commune dans les richesses spirituelles et musicologiques du chant grégorien.
Son ouvrage, très accessible, richement illustré de photographies et d'exemples musicaux, se distingue par ses réelles qualités au nombre desquelles:
- la clarté: le langage, précis mais simple, permet d'aborder toutes les notions de base du chant grégorien;
- le sens de la synthèse: le meilleur de ce qui a été découvert et publié sur le chant grégorien est ici présenté avec une clarté peu commune;
- la diversité: la Moniale a pris le parti d'alterner des chapitres consacrés au chant proprement dit avec des chapitres abordant des questions historiques, ou avec d'autres chapitres encore présentant les grandes figures ayant contribué, essentiellement depuis Dom Guéranger, à restaurer de façon vivante le "chant propre de la liturgie romaine";
- la justesse de ton: les différentes approches possibles du grégorien sont présentées, chacune avec ses limites et ses avantages, en montrant elles contribuent à leur manière à donner une vision globale du "fait grégorien".

L'étude de Soeur Marie Emmanuel Pierre est sûrement l'une des meilleures de celles qui ont été publiées ces dernières années. Il faut la conseiller, la faire connaître, la diffuser largement non seulement auprès des musicologues, mais aussi et surtout auprès de ceux qui ont un rôle actif à jouer dans le domaine liturgique.
Ce livre est une référence!

Cantabo Domino, abbaye Saint-Michel de Kergonan, -F-56340 PLOUHARNEL (Prix: 33 euros + frais de port)

Association Pro Liturgia
9c, avenue G. Clemenceau
-F-67560 ROSHEIM
Mél : info@proliturgia.org
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Lun 30 Mai - 12:26

http://www.perepiscopus.org/culte-divin/la-croix-au-centre-de-lautel

La croix au centre de l’autel
Posté par Maximilien Bernard dans Culte divin le 05 29th, 2011 |
Autre extrait trouvé dans l’ouvrage de Mgr Nicola Bux, à l’usage de nos épiscopes :

Une croix « bien visible pour le peuple assemblé » doit trôner sur l’autel. Sur un autel « face au peuple » elle doit donc se trouver devant le prêtre. Elle ne cache pas la perspective et donne sens à l’autel comme lieu du sacrifice du Christ en même temps qu’elle rappelle l’orientation de tous ad Dominum. Le regard du prêtre doit, fréquemment, chercher le visage de Jésus sur le crucifix de l’autel. Il est là pour être regardé ! C’est ainsi que les fidèles apprennent à contempler. La croix n’est pas une option décorative mais une icône qui fait intégralement partie de la dimension contemplative de la messe. La croix est l’échelle qui conduit au Paradis, sans laquelle on ne peut monter. Pourquoi alors la mettre de côté, ne pas la placer au centre, face à notre regard comme le font les saints ?

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

Commentaire d'Hercule : Saint Padre Pio de Pietrelcina indiquait que pour bien vivre sa messe, il fallait imaginer la Croix du Calvaire érigée au centre de l'autel, et Notre Dame et Saint Jean de part et d'autre...
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mar 31 Mai - 7:32

http://www.spiritualite-chretienne.com/eucharistie/eucharistie-08.html

Normes et respect de la Liturgie

La liturgie est le sommet auquel tend l'action de l'Eglise, et en même temps la source d'où découle toute sa vertu.
Dans les célébrations liturgiques chacun, ministre ou fidèle, en s'acquittant de sa fonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature de la chose et des normes liturgiques.
On recommande fortement cette parfaite participation à la messe qui consiste en ce que les fidèles, après la communion du prêtre, reçoivent le corps du Seigneur dans le même sacrifice.
Constitution Conciliaire Sacrosanctum Concilium, sur la Sainte Liturgie, 4 décembre 1963 (10, 28, 55).
Texte intégral

Les nouvelles normes ont simplifié les formules, les gestes et les actions liturgiques, selon ce principe établi par la Constitution sur la Liturgie : « Les rites manifesteront une noble simplicité, seront d'une brièveté remarquable et éviteront les répétitions inutiles ; ils seront adaptés à la capacité des fidèles et, en général, n'exigeront pas de nombreuses explications » (Sacrosanctum Concilium, n.34). Mais dans ce domaine, il ne faut pas aller au-delà des limites fixées. Ceux qui le font dépouillent la liturgie des signes sacrés et de la beauté propre qui lui sont nécessaires pour que le mystère du salut puisse vraiment s'accomplir dans l'assemblée chrétienne et que, sous le voile des rites visibles et avec l'aide d'une catéchèse adaptée, il soit correctement compris.
La réforme liturgique, en effet, ne vise absolument pas et d'aucune manière à la « désacralisation », et elle ne veut apporter aucun argument au phénomène appelé « sécularisation ». Il faut donc conserver aux rites leur dignité, leur gravité et leur caractère sacré. […]
Puisque le ministère du prêtre est celui de toute l'Église, il ne peut être exercé que dans l'obéissance et la communion à la hiérarchie, et dans le zèle au service de Dieu et des frères. Il est clair que ce caractère hiérarchique de la Liturgie, sa valeur sacramentelle et le respect dû à la communauté des fidèles, exigent que le prêtre remplisse sa fonction cultuelle comme un serviteur fidèle, un « intendant des mystères de Dieu » (cf. 1 Cor 4, 1), n'introduisant aucun rite qui ne soit établi et approuvé dans les livres liturgiques.
Sacré Congrégation pour le Culte Divin, Liturgicae instaurationes, 5 septembre 1970.
Texte intégral

Lorsqu'ils communient à genoux, il n'est pas requis un autre signe de révérence envers le Saint Sacrement, puisque la génuflexion elle-même exprime l'adoration. Mais lorsqu'ils communient debout, il est vivement recommandé que, s'avançant en procession, les fidèles fassent un acte de révérence avant la réception du Sacrement, au lieu et moment opportun pour que l'accès et le départ des fidèles ne soient pas troublés.
Sacrée Congrégation des Rites, Eucharisticum mysterium, Instruction sur le culte de l’Eucharistie, 25 mai 1967, n.34.
(reprise dans l'instruction Inestimabile donum, 3 avril 1980, n.11.)

L'usage de la communion dans la main doit être accompagné d'une instruction ou d'une catéchèse appropriée sur l'enseignement catholique concernant la vraie et permanente présence du Christ sous les espèces eucharistiques et la vénération appropriée envers ce sacrement. (cf. Sacrosanctum Concilium n.7 ; Sacrée Congrégation des Rites, Instr. Eucharisticum Mysterium n. 9 ; Sacrée Congrégation pour le Culte Divin, Instr. Memoriale Domini : "ils doivent empêcher tout manque possible de vénération ou de fausses opinions concernant l'eucharistie de prendre racine dans les esprits des fidèles".)
Sacrée Congrégation pour la Discipline des Sacrements, Immensae caritatis, Instruction pour rendre plus faciles les conditions d'accès à la communion sacramentelle dans certaines circonstances, 29 janvier 1973.
Texte intégral (en anglais)

Je voudrais demander pardon – en mon nom et en votre nom à tous, vénérés et chers frères dans l'épiscopat – pour tout ce qui, en raison de quelque faiblesse humaine, impatience, négligence que ce soit, par suite également d'une application parfois partielle, unilatérale, erronée des prescriptions du Concile Vatican II, peut avoir suscité de scandale et malaise au sujet de l'interprétation de la doctrine et de la vénération qui est due à ce grand Sacrement. Et je prie le Seigneur Jésus afin que désormais, dans notre façon de traiter ce mystère sacré, soit évité ce qui peut affaiblir ou désorienter d'une manière quelconque le sens du respect et de l'amour chez nos fidèles.
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Dominicae Cenae, à tous les évêques pour le Jeudi Saint, sur le mystère et le culte de la sainte Eucharistie, 24 février 1980.
Texte intégral

On doit recommander aux fidèles de ne pas omettre, après la communion, l'action de grâce qui s'impose, soit pendant la célébration en pratiquant quelques instants de silence ou en utilisant quelque hymne ou psaume ou autre chant de louange [Institutio generalis missalis romani, n. 56 j.], soit après la célébration en demeurant si possible en méditation pendant un temps convenable.
Devant le Saint Sacrement, qu'Il soit enfermé dans le tabernacle ou exposé publiquement, on conservera la coutume vénérable de faire la génuflexion, en signe d'adoration. Il faut donner une âme à ce geste. Afin que le cœur s'incline avec un profond respect devant Dieu, la génuflexion ne sera faite ni d'une manière empressée, ni d'une manière distraite. Si quelque chose a été introduit en contradiction avec les dispositions ci-dessus, on doit le corriger.
Sacrée Congrégation pour les Sacrements et le Culte Divin, Instruction Inaestimabile Donum, Sur quelques normes relatives au culte du mystère eucharistique, 3 avril 1980 (17 & 26).
Texte intégral

Qui va recevoir la très sainte Eucharistie s'abstiendra, au moins une heure avant la sainte communion, de prendre tout aliment et boisson, à l'exception seulement de l'eau et des médicaments. (Can. 919 - § 1.)
Pour célébrer et administrer l'Eucharistie, les prêtres et les diacres revêtiront les vêtements sacrés prescrits par les rubriques. (Can. 929.)
Sauf si une raison grave s'y oppose, l'église dans laquelle la très sainte Eucharistie est conservée restera ouverte aux fidèles au moins quelques heures par jour, afin qu'ils puissent prier devant le très saint Sacrement. (Can. 937)
Le tabernacle dans lequel la très sainte Eucharistie est conservée sera placé en un endroit de l'église ou de l'oratoire remarquable, visible, convenablement décoré et adapté à la prière. (Can. 938 - § 2.)
Code de Droit Canonique, 25 janvier 1983.
(La très Sainte Eucharistie : Cannons 897 à 958.)
Texte intégral

Parce que "les actions liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de l’Église, qui est le sacrement de l’unité (Sacrosanctum concilium, n.26)", leur discipline dépend uniquement de l’autorité hiérarchique de l’Église (Sacrosanctum concilium, nn.22 et 26). La liturgie appartient au Corps tout entier de l’Église (Sacrosanctum concilium, n.26). C’est pourquoi il n’est permis à personne, même au prêtre, ni à un groupe quelconque, d’y ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit de son propre chef (Sacrosanctum concilium, n.22). La fidélité aux rites et aux textes authentiques de la liturgie est une exigence de la "lex orandi", qui doit toujours être conforme à la "lex credendi". Le manque de fidélité sur ce point peut même toucher à la validité des sacrements.
Il faut reconnaître que l’application de la réforme liturgique s’est heurtée à des difficultés dues surtout à un contexte peu favorable, marqué par une privatisation du domaine religieux, un certain rejet de toute institution, une moindre visibilité de l’Église dans la société, une remise en question de la foi personnelle. On peut supposer aussi que le passage d’une simple assistance, assez souvent passive et muette, à une participation plus pleine et active a été une exigence trop forte pour certains. Il en est résulté des attitudes diverses et même opposées vis-à-vis de la réforme : certains ont reçu les nouveaux livres avec quelque indifférence ou sans chercher à comprendre ni à faire comprendre les motifs des changements ; d’autres, malheureusement, se sont repliés de manière unilatérale et exclusive sur les formes liturgiques précédentes, perçues par certains comme seule garantie de sécurité dans la foi ; d’autres enfin ont promu des innovations fantaisistes, prenant leurs distances par rapport aux normes établies par l’autorité du Siège apostolique ou des évêques, perturbant l’unité de l’Église et la piété des fidèles, heurtant même parfois les données de la foi.
Cela ne doit pas faire oublier que les pasteurs et le peuple chrétien, dans leur immense majorité, ont accueilli la réforme liturgique dans un esprit d’obéissance et même de ferveur joyeuse. […] "Le renouveau liturgique est le fruit le plus apparent de toute l’œuvre conciliaire (Relation finale de l’Assemblée extraordinaire du Synode des évêques (7 décembre 1985), II, B, b, 1)" Pour beaucoup, le message du deuxième Concile du Vatican a été perçu avant tout à travers la réforme liturgique.
À côté de ces bienfaits de la réforme liturgique, il faut reconnaître et déplorer certaines déviations, plus ou moins graves, dans son application. On constate parfois des omissions ou des ajouts illicites, des rites inventés hors des normes établies, des attitudes ou des chants qui ne favorisent pas la foi ou le sens du sacré, des abus dans la pratique de l’absolution collective, des confusions entre le sacerdoce ministériel, lié à l’ordination, et le sacerdoce commun des fidèles, qui a son fondement dans le baptême.
On ne peut tolérer que certains prêtres s’arrogent le droit de composer des prières eucharistiques ou de remplacer les textes de l’Écriture sainte par des textes profanes. Des initiatives de ce genre, loin d’être liées à la réforme liturgique elle-même, ou aux livres qui en sont issus, lui contreviennent directement, la défigurent et privent le peuple chrétien des richesses authentiques de la liturgie de l’Église.
Il appartient aux évêques d’extirper ces abus, puisque le gouvernement de la liturgie dépend de l’évêque, dans les limites du droit (Cf. Const. Sacrosanctum Concilium, n. 22, §1), et que "la vie chrétienne de ses fidèles découle de lui en quelque manière (Ibid., n. 41)".
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Apostolique Vicesimus quintus annus, 4 décembre 1988 (11 à 13).
Texte intégral

La liturgie est-elle vécue comme « source et sommet » de la vie ecclésiale, selon l'enseignement de la constitution Sacrosanctum Concilium ? Voit-on s'affermir, dans l'Église universelle et dans les Églises particulières, l'ecclésiologie de communion de la constitution Lumen gentium, en donnant la place qui convient aux charismes, aux ministères, aux diverses formes de participation du peuple de Dieu, sans pour autant se prêter à un « démocratisme » et à un sociologisme qui ne respectent pas la vision catholique de l'Église ni l'authentique esprit de Vatican II ?
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Apostolique Tertio Millenio Adveniente, sur la préparation du Jubilé de l'an 2000, 10 novembre 1994 (36).
Texte intégral

La célébration liturgique est un acte de la vertu de religion qui, de façon cohérente avec sa nature, doit se caractériser par un sens profond du sacré. En elle l’homme et la communauté doivent être conscients de se trouver d’une façon particulière devant Celui qui est trois fois saint et transcendant. Par conséquent, l’attitude requise ne peut qu’être pénétrée de respect, de ce sens de stupeur qui provient du fait de se savoir en présence de la majesté de Dieu. Peut-être était-ce ce que Dieu voulait exprimer, en commandant à Moïse d’enlever ses sandales devant le buisson ardent ? L’attitude de Moïse et d’Élie ne naissait-elle pas de cette conscience, quand ils n’osèrent pas regarder Dieu facie ad faciem ?
Le Peuple de Dieu a besoin de voir dans les prêtres et les diacres un comportement plein de révérence et de dignité, capable de l’aider à pénétrer les choses invisibles, même avec peu de paroles et d’explications. Dans le Missel Romain, dit de Saint Pie V, comme dans diverses liturgies orientales, on trouve de très belles prières avec lesquelles le prêtre exprime le plus profond sens d’humilité et de révérence face aux saints mystères : celles-ci révèlent la substance même de toute liturgie.
La célébration liturgique présidée par le prêtre est une assemblée priante, rassemblée dans la foi et attentive à la Parole de Dieu. Son premier but est de présenter à la divine Majesté le Sacrifice vivant, pur et saint, offert sur le Calvaire une fois pour toutes par le Seigneur Jésus, qui se rend présent chaque fois que l’Église célèbre la Sainte Messe pour exprimer le culte dû à Dieu en esprit et en vérité.
Jean-Paul II (1920-2005), Message à l'Assemblée plénière de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, 21 septembre 2001 (3).
Texte intégral

Il est donc nécessaire de découvrir et de vivre constamment la beauté de la prière et de la liturgie. Il faut prier Dieu non seulement avec des formules théologiquement exactes, mais également d'une façon belle et digne.
La communauté chrétienne doit faire un examen de conscience afin que revienne toujours plus dans la liturgie la beauté de la musique et du chant. Il faut purifier le culte d'erreurs de style, de formes d'expression médiocres, de musiques et de textes plats, peu adaptés à la grandeur de l'acte que l'on célèbre.
Jean-Paul II (1920-2005), Audience générale du mercredi 26 février 2003 (3).
Texte intégral

Je me sens le devoir de lancer un vigoureux appel pour que, dans la Célébration eucharistique, les normes liturgiques soient observées avec une grande fidélité. Elles sont une expression concrète du caractère ecclésial authentique de l'Eucharistie ; tel est leur sens le plus profond. La liturgie n'est jamais la propriété privée de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans laquelle les Mystères sont célébrés. L'Apôtre Paul dut adresser des paroles virulentes à la communauté de Corinthe pour dénoncer les manquements graves à la Célébration eucharistique, manquements qui avaient conduit à des divisions (schísmata) et à la formation de factions (airéseis) (cf. 1 Co 11, 17-34). À notre époque aussi, l'obéissance aux normes liturgiques devrait être redécouverte et mise en valeur comme un reflet et un témoignage de l'Église une et universelle, qui est rendue présente en toute célébration de l'Eucharistie. Le prêtre qui célèbre fidèlement la Messe selon les normes liturgiques et la communauté qui s'y conforme manifestent, de manière silencieuse mais éloquente, leur amour pour l'Église. Précisément pour renforcer ce sens profond des normes liturgiques, j'ai demandé aux Dicastères compétents de la Curie romaine de préparer un document plus spécifique, avec des rappels d'ordre également juridique, sur ce thème d'une grande importance. Il n'est permis à personne de sous-évaluer le Mystère remis entre nos mains: il est trop grand pour que quelqu'un puisse se permettre de le traiter à sa guise, ne respectant ni son caractère sacré ni sa dimension universelle.
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Encyclique Ecclesia de Eucharistia (52), 17 avril 2003.
Texte intégral

Un aspect qu'il faut cultiver avec une plus grande application au sein de nos communautés est l'expérience du silence. Nous avons besoin de celui-ci "pour accueillir dans nos coeurs la pleine résonance de la voix de l'Esprit Saint, et pour unir plus étroitement la prière personnelle à la Parole de Dieu et à la voix publique de l'Eglise" (Institutio generalis Liturgiae Horarum, n. 213). Dans une société qui vit de manière toujours plus frénétique, souvent étourdie par le bruit et distraite par l'éphémère, redécouvrir la valeur du silence est vital. Ce n'est pas un hasard si, même en dehors du culte chrétien, se diffusent des pratiques de méditation qui accordent de l'importance au recueillement. Pourquoi ne pas lancer, avec audace pédagogique, une éducation spécifique au silence au sein même des propres paramètres de l'expérience chrétienne? Nous devons avoir à l'esprit l'exemple de Jésus, qui "sortit et s'en alla dans un lieu désert, et là il priait" (Mc 1, 35). La Liturgie, dans ses divers moments et ses diverses manifestations, ne peut pas négliger celui du silence.
Le renouveau liturgique réalisé au cours des dernières décennies a révélé comment il est possible de conjuguer une norme qui assure à la Liturgie son identité et sa dignité, tout en gardant des espaces de créativité et d'adaptation, qui la rapprochent des exigences de styles des diverses régions, situations et cultures. En ne respectant pas les normes liturgiques, on en arrive parfois à des abus quelquefois graves, qui obscurcissent la vérité du mystère et qui créent un égarement et des tensions au sein du Peuple de Dieu (Ecclesia de Eucharistia, n. 52). Ces abus n'ont rien à voir avec l'esprit authentique du Concile et ils doivent être corrigés par les pasteurs, avec une attitude de fermeté prudente.
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Apostolique Spiritus et Sponsa (pour le 40e anniversaire de la Constitution Sacrosanctum Concilium), 4 décembre 2003 (13 & 15).
Texte intégral

On doit utiliser seulement les Prières eucharistiques contenues dans le Missel Romain ou légitimement approuvées par le Siège Apostolique, selon les modalités et dans les limites qu’il a fixées. « On ne peut tolérer que certains prêtres s’arrogent le droit de composer des Prières eucharistiques » (Vicesimus quintus annus, n.13) ou qu’ils modifient le texte approuvé par l’Église, ou encore qu’ils adoptent d’autres Prières eucharistiques, dues à la composition privée (Inaestimabile donum, n.5).

L’abus suivant se répand dans certains lieux : durant la célébration de la sainte Messe, le prêtre rompt l’hostie au moment de la consécration. Un tel abus est contraire à la tradition de l’Église. Il doit être expressément réprouvé et il est très urgent de le corriger.

L’usage suivant, qui est expressément réprouvé, doit cesser : ici ou là, il arrive que les prêtres, les diacres ou les fidèles introduisent, de leur propre initiative, des changements ou des variations dans les textes de la sainte Liturgie, qu’ils sont chargés de prononcer. En effet, cette manière d’agir a pour conséquence de rendre instable la célébration de la sainte Liturgie, et il n’est pas rare qu’elle aille jusqu’à altérer le sens authentique de la Liturgie.

Durant la sainte Messe, tout comme dans les autres célébrations de la sainte Liturgie, il n’est pas permis d’utiliser un Symbole ou une Profession de foi qui ne se trouve pas dans les livres liturgiques dûment approuvés.

Dans la célébration de la sainte Messe, la fraction du pain eucharistique commence après l’échange de la paix, pendant que l’on dit l’Agnus Dei ; elle est accomplie seulement par le prêtre célébrant, et, si le cas se présente, avec l’aide d’un diacre ou d’un concélébrant, mais jamais d’un laïc. En effet, le geste de la fraction du pain « accompli par le Christ à la dernière Cène et qui, depuis l’âge apostolique, a donné son nom à toute l’action eucharistique, signifie que les multiples fidèles, dans la Communion à l’unique pain de vie, qui est le Christ, mort et ressuscité pour le salut du monde, deviennent un seul corps (1 Co 10, 17) » (Missale Romanum, Institutio Generalis, n.73). C’est pourquoi il faut accomplir ce rite avec le plus grand respect (Liturgicae instaurationes, n.5). Cependant, sa durée doit être brève. Il est très urgent de corriger l’abus, qui se répand dans certains lieux, de prolonger ce rite sans nécessité, y compris avec l’aide de laïcs, contrairement aux normes, et de lui attribuer une importance exagérée (Missale Romanum, Institutio Generalis, nn. 83, 240, 321).

Il n’est pas licite d’associer la célébration de la Messe à des réalités de nature politique ou profane, ou encore à des éléments qui ne sont pas entièrement conformes au Magistère de l’Église catholique. De plus, pour ne pas priver l’Eucharistie de sa signification authentique, il faut absolument éviter de célébrer la Messe avec le seul désir d’en faire un spectacle, ou de la célébrer en adoptant le style d’autres cérémonies, spécialement profanes.

Il est certainement bien préférable que tous ceux qui participent à une célébration de la sainte Messe reçoivent la sainte Communion au cours de cette célébration, à condition qu’ils remplissent les conditions, qui leur permettent de communier. Cependant, il arrive parfois que les fidèles s’approchent de la sainte table en grand nombre et sans le discernement nécessaire. Il est du devoir des pasteurs de corriger un tel abus avec prudence et fermeté.

De plus, lorsque la sainte Messe est célébrée pour une grande foule ou, par exemple, dans les grandes villes, il faut veiller à ce que des non-catholiques ou même des non-chrétiens, agissant par ignorance, ne s’approchent pas de la sainte Communion, sans tenir compte du Magistère de l’Église tant au plan doctrinal que disciplinaire. Il revient aux pasteurs d’avertir, au moment opportun, les personnes présentes à la célébration sur la vérité et la discipline, qui doivent être observées strictement.

La première Communion des enfants doit toujours être précédée de la confession sacramentelle et de l’absolution (Code de Droit Canonique, can. 914).

« Les fidèles communient à genoux ou debout, selon ce qu’aura établi la Conférence des Évêques », avec la confirmation du Siège Apostolique. « Toutefois, quand ils communient debout, il est recommandé qu’avant de recevoir le Sacrement ils fassent le geste de respect qui lui est dû, que la Conférence des Évêques aura établi » (Missale Romanum, Institutio Generalis, n. 160).

Tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la bouche (Missale Romanum, Institutio Generalis, n. 161). Si un communiant désire recevoir le Sacrement dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie. Cependant, il faut veiller attentivement dans ce cas à ce que l’hostie soit consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne s’éloigne avec les espèces eucharistiques dans la main. S’il y a un risque de profanation, la sainte Communion ne doit pas être donnée dans la main des fidèles (Dubium : Notitiae 35).

Il faut maintenir l’usage du plateau pour la Communion des fidèles, afin d’éviter que la sainte hostie, ou quelque fragment, ne tombe à terre (Missale Romanum, Institutio Generalis, n.118).

Il n’est pas permis aux fidèles de « prendre eux-mêmes la sainte hostie ou le saint calice, encore moins de se les transmettre de main en main » (Missale Romanum, Institutio Generalis, n.160). De plus, à ce sujet, il faut faire cesser l’abus suivant : pendant la Messe de leur mariage, il arrive que les époux se donnent réciproquement la sainte Communion.

Pour administrer la sainte Communion sous les deux espèces aux fidèles laïcs, il faut tenir compte d’une manière appropriée des circonstances, dont l’évaluation revient en premier lieu aux Évêques diocésains. On doit absolument l’exclure lorsqu’il y a un risque, même minime, de profanation des saintes espèces (Missale Romanum, Institutio Generalis, n. 283).

Il n’est pas permis à celui qui reçoit la communion de tremper lui-même l’hostie dans le calice, ni de recevoir dans la main l’hostie, qui a été trempée dans le Sang du Christ.

« Le vêtement propre au prêtre célébrant, pour la Messe et pour les autres actions sacrées en liaison immédiate avec la Messe, est la chasuble, à moins que ne soit prévu un autre vêtement à revêtir par-dessus l’aube et l’étole » (Missale Romanum, Institutio Generalis, n.337). De même, lorsque, conformément aux rubriques, le prêtre revêt la chasuble, il ne doit pas omettre de porter l’étole. Tous les Ordinaires doivent veiller à ce que tout usage contraire soit supprimé.

Il faut réprouver expressément l’abus suivant, qui est contraire aux prescriptions des livres liturgiques : même avec la participation d’un seul assistant, il n’est pas permis aux ministres sacrés de célébrer la sainte Messe sans revêtir les vêtements liturgiques, ou de porter seulement l’étole sur la coule monastique ou sur l’habit commun religieux, ou encore sur un vêtement civil (Liturgicae instaurationes, n.8c). Les Ordinaires sont tenus de corriger dans les plus brefs délais des abus de ce genre, et ils doivent veiller à pourvoir toutes les églises et tous les oratoires dépendant de leur juridiction, d’un nombre suffisant de vêtements liturgiques, confectionnés selon les normes.

« En fonction des données architecturales de l’église et conformément aux coutumes locales légitimes, le Saint-Sacrement doit être conservé dans un tabernacle placé dans une partie de l’église particulièrement noble, insigne, bien visible et bien décorée », et aussi dans un endroit tranquille « adapté à la prière » (Eucharisticum mysterium, n.54), comportant un espace devant le tabernacle, où il est possible de disposer un certain nombre de bancs ou de chaises, avec des agenouilloirs.

« Qu’au cours de la journée », les fidèles « ne négligent point de rendre visite au Saint-Sacrement... Car la visite est, envers le Christ Notre-Seigneur, présent en ce lieu, une marque de gratitude, un gage d’amour et un hommage de l’adoration qui lui est due » (Paul VI, Mysterium fidei). En effet, comme cela apparaît d’une manière éclatante dans l’exemple de nombreux saints, la contemplation de Jésus présent dans le Saint-Sacrement, en tant qu’elle est une communion de désir, unit étroitement le fidèle au Christ. (Ecclesia de Eucharistia, n.25). « Sauf si une raison grave s’y oppose, l’église dans laquelle la très sainte Eucharistie est conservée restera ouverte aux fidèles au moins quelques heures par jour, afin qu’ils puissent prier devant le très saint Sacrement » (Code de Droit Canonique, can. 937).

L’Ordinaire doit encourager très vivement l’adoration eucharistique, avec le concours du peuple, qu’elle soit brève, ou prolongée, ou bien perpétuelle. En effet, dans les années récentes, alors que dans beaucoup « d’endroits, l’adoration du Saint-Sacrement a une large place chaque jour et devient source inépuisable de sainteté », il y a aussi des lieux « où l’on note un abandon presque complet du culte de l’adoration eucharistique » (Ecclesia de Eucharistia, n.10).

« Là où l’Évêque diocésain le juge possible, en témoignage public de vénération envers la très sainte Eucharistie, une procession sera organisée dans les rues, surtout au jour de la solennité du Corps et du Sang du Christ » (Code de Droit Canonique, can. 944 § 1). En effet, la pieuse « participation des fidèles à la procession du Saint-Sacrement lors de la solennité du Corps et du Sang du Christ est une grâce du Seigneur qui remplit de joie chaque année ceux qui y participent » (Ecclesia de Eucharistia, n.10).

Tous les fidèles du Christ doivent participer, autant que possible, pleinement, consciemment et activement à la très sainte Eucharistie (Sacrosanctum Concilium, n.14) ; ils doivent la vénérer de tout leur cœur dans les actes de dévotion et dans la vie. Les Évêques, les prêtres et les diacres, dans l’exercice de leur ministère sacré, doivent s’interroger en conscience sur l’authenticité et sur la fidélité des actions qu’ils accomplissent au nom du Christ et de l’Église dans la célébration de la sainte Liturgie.

Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, Instruction Redemptionis Sacramentum, sur certaines choses à observer et à éviter concernant la très sainte Eucharistie, 25 mars 2004 (51, 55, 59, 69, 73, 78, 83, 84, 87, 90, 92, 93, 94, 101, 104, 123, 126, 130, 135, 136, 143, 186).
Texte intégral

Les prêtres amoureux de l'Eucharistie sont en mesure de communiquer aux enfants et aux jeunes « l'admiration eucharistique » que j'ai voulu réveiller par l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia (n.6). Ce sont eux en général qui les attirent de cette façon sur la voie du sacerdoce, comme pourrait le montrer utilement l'histoire de notre propre vocation.
C'est précisément à cette lumière, chers Frères prêtres, qu'il faut privilégier, à côté d'autres initiatives, le soin des servants d'autel, qui constituent comme un « vivier » de vocations sacerdotales. Le groupe des servants d'autel, bien accompagné par vous au sein de la communauté paroissiale, peut parcourir un vrai chemin de croissance chrétienne, formant quasiment une sorte de pré-séminaire. Éduquez la paroisse, famille de familles, à voir dans les servants d'autel ses propres enfants comme « des fils autour de la table » du Christ, Pain de vie (cf. Ps 127, 3).
Profitant de la collaboration des familles les plus sensibilisées et des catéchistes, suivez avec une profonde sollicitude le groupe des servants d'autel pour que, par le service de l'autel, chacun d'eux apprenne à aimer toujours plus le Seigneur Jésus, le reconnaisse réellement présent dans l'Eucharistie et goûte la beauté de la liturgie.
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre aux prêtres, Jeudi Saint 28 mars 2004 (5 & 6).
Texte intégral

Seule une Eglise amoureuse de l’Eucharistie enfante à son tour des vocations sacerdotales saintes et nombreuses. Et elle le fait par la prière et un témoignage de sainteté offert de façon spéciale aux nouvelles générations.
Jean-Paul II (1920-2005), Homélie de la messe du Jeudi Saint, 8 avril 2004 (4).
Texte intégral (en anglais)

« Que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers. »
(Ph 2, 6-11)

Il se peut bien que l’agenouillement soit étranger à la culture moderne – pour la bonne raison que cette culture s’est éloignée de la foi. Elle ne connaît plus Celui devant lequel l’agenouillement est le seul geste nécessaire. La foi apprend aussi à nous agenouiller. C’est pourquoi une liturgie qui ne connaîtrait plus l’agenouillement serait intrinsèquement malade. Il faut réapprendre à nous agenouiller, réintroduire l’agenouillement partout où il a disparu, afin que, par notre prière, nous restions en communion avec les apôtres et les martyrs, en communion avec le cosmos tout entier, en union avec Jésus-Christ.
Cardinal Joseph Ratzinger (Benoît XVI), extraits de L’Esprit de la liturgie, Ad Solem, 2001.

Un signe convaincant que la catéchèse eucharistique est efficace chez les fidèles est certainement la croissance, en eux, du sens du mystère de Dieu présent parmi nous. Cela peut être vérifié à travers des manifestations spécifiques de respect envers l'Eucharistie, auxquelles le parcours mystagogique doit introduire les fidèles. (190) Je pense, d'une manière générale, à l'importance des gestes et des postures, comme le fait de s'agenouiller pendant les moments centraux de la prière eucharistique. En s'adaptant à la légitime diversité des signes qui sont posés dans le contexte des différentes cultures, que chacun vive et exprime la conscience de se trouver dans toute célébration devant la majesté infinie de Dieu, qui nous rejoint de manière humble dans les signes sacramentels.
Benoît XVI, Exhortation Apostolique Post-Synodale Sacramentum Caritatis (65), 22 février 2007.
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mer 1 Juin - 7:44

http://www.perepiscopus.org/culte-divin/liturgie-des-eveques-se-considerent-comme-superieurs-au-pape

Liturgie : des évêques se considèrent comme supérieurs au Pape
Posté par Maximilien Bernard dans Culte divin, Opposition au Pape le 05 31st, 2011 |
Voici un autre extrait tiré de l’ouvrage de Mgr Bux :

Bien que la liturgie soit avant tout « ordre » (ordo pour les latins et taxis pour les plus orientaux », elle se trouve aujourd’hui dans une situation d’anomie, d’absence de règles. Il faudrait d’ailleurs plutôt dire que les règles existent sur le papier, mais que leur application est pour le moins élastique. L’anarchie est tellement diffuse que des groupes de laïcs se considèrent comme émancipés des clercs, que nombre de prêtres n’écoutent pas les évêques et qu’un certain nombre d’entre eux se considèrent comme supérieurs au législateur suprême qu’est le Pontife romain.
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mer 1 Juin - 7:45

http://www.osservatore-vaticano.org/messages-du-pape/a-quoi-sert-la-musique-sacree

A quoi sert la musique sacrée?
Posté par Vini Ganimara dans Messages du Pape le 05 31st, 2011 | pas de réponse

A l’occasion du centenaire de l’Institut pontifical de musique sacrée, Benoît XVI a adressé une lettre – dans le plus pur style des textes liturgiques du cardinal Ratzinger! – au cardinal Zenon Grocholewski, Grand Chancelier de l’Institut . On y lit notamment ces quelques lignes:

« Ses critères fondamentaux [de la musique sacré] sont le respect de la tradition, le sens de la prière, la dignité et la beauté, la pleine adhésion aux textes et séquences liturgiques, la correcte participation de l’assemblée, une légitime adaptation aux cultures particulières dans le respect du langage universel, le primat de référence du chant grégorien, une mise en valeur attentive aux diverses autres formes expressives du patrimoine culturel de l’Eglise, la polyphonie comme les chorales dans les cathédrales… On doit toujours se demander quel est le véritable sujet de la liturgie? La réponse est simple, l’Eglise. Non le groupe particulier célébrant mais l’action de Dieu dans l’Eglise, qui génère son histoire, sa tradition et sa créativité. La liturgie et la musique sacrée vivent du rapport constant entre une sainte tradition et un légitime progrès, en ayant à coeur que les deux aspects s’intègrent l’un l’autre. Comme l’ont rappelé les pères conciliaires, la tradition est une réalité vivante qui inclut le principe du développement et du progrès. »
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Dim 19 Juin - 11:24

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/06/pas-dapplaudissement-à-la-messe.html

18 juin 2011

Pas d'applaudissement à la messe

Traduction :

"Dans le respect de ces divins mystères que nous sommes en train de célébrer en communion avec S.S. le pape Benoît XVI, recueillons-nous en priant en silence ; par conséquent, qu'on n'applaudisse plus, pas même durant l'homélie, et que l'on ne fasse plus usage de drapeaux ni d'affiches". [messe de Benoît XVI à Venise lors de sa visite les 7-8 mai 2011]

Posté le 18 juin 2011 à 20h08 par Michel Janva
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mer 29 Juin - 6:38

http://www.perepiscopus.org/culte-divin/la-reforme-de-la-reforme-reformera-t-elle-le-missel-reforme

La réforme de la réforme réformera-t-elle le missel réformé ?
Posté par Maximilien Bernard dans Culte divin le 06 28th, 2011 |
Mon article de ce matin – ou plutôt la courte phrase sous la photo – a fait réagir de nombreux lecteurs, que je remercie. Au passage, sachez, chers lecteurs, que toutes vos réactions sont lues, même s’il m’est impossible d’y répondre systématiquement. Donc, suite à ma remarque sur la génuflexion du célébrant et l’inclination simultanée des concélébrants, un certain nombre de lecteurs me disent que c’est bien normal puisque c’est dans la PGMR de 2002 (Présentation Générale du Missel Romain) :

222. A Quam oblatiónem usque ad Súpplices, celebrans principalis gestus facit, omnes vero concelebrantes omnia simul proferunt, hoc modo:
a) Quam oblatiónem, manibus ad oblata extensis;
b) Qui prídie et Símili modo, manibus iunctis;
c) verba Domini, manu dextera, si opportunum videtur, ad panem et ad calicem extensa; ad ostensionem autem hostiam et calicem aspicientes ac postea profunde se inclinantes;
d) Unde et mémores et Supra quae, manibus extensis;

222. De Sanctifie pleinement à Nous t´en supplions, le célébrant principal fait seul les geste, mais tous les concélébrants disent ensemble tous les textes de la façon suivante: a) Sanctifie pleinement, les mains étendues vers les dons. b) La veille de sa passion, les mains jointes. c) Les paroles du Seigneur, en étendant la main droite, si on le juge opportun, vers le pain et le calice; à l´élévation, les concélébrants regardent l´hostie et le calice, et ensuite s´inclinent profondément. d) C´est pourquoi et Et comme il t´a plu, les mains étendues.

Pour les lecteurs, cela est donc bien normal et il n’y a pas d’abus. Certes, si l’on suit la PGMR à la lettre – ce qui est assez rare, il faut le souligner-, les concélébrants sont donc dans leur droit (en plus, ils portent tous la chasuble, ce qui est également rare en France). Mais cette indication de la PGMR est-elle réellement normale ? Pourquoi les concélébrants ne doivent-ils pas faire la génuflexion devant le Très Saint Sacrement ?

Ainsi, dans l’ouvrage monumental Cérémonial de la Sainte Messe à l’usage ordinaire des paroisses, préfacé par Mgr Aillet, on trouve cette remarque :

Les livres de la liturgie rénovée maintiennent la règle générale de la génuflexion devant le Très Saint Sacrement, sauf empêchement physique. Cependant, ils sapent cette règle en suggérant aux ministres d’omettre la génuflexion en de très nombreux cas, dont la liste manque autant de précision que de cohérence. Ainsi, il n’y a pas lieu de s’étonner si des fidèles imaginent que l’inclination est une salutation appropriée au Saint Sacrement, interchangeable ad libitum avec la génuflexion, sinon préférable, car ils ne font que prendre comme modèle le comportement, apparemment aléatoire, prescrit aux clergé et servants pendant la Messe.

Ce type de remarque est courant à propos du Missel rénové. Si la pratique liturgique traditionnelle n’a pas été abrogée, un certain nombre de suggestions sapent cette pratique (l’exemple de la communion dans la main est sans doute la plus emblématique) et font dire à certains que les abus rencontrés ça et là (et même très souvent) ne sont pas des abus, ou du moins, pas tout à fait. Si les concélébrants ne s’agenouillent pas devant Notre-Seigneur, pourquoi les fidèles s’agenouilleraient-ils ? Il me semble que la réforme de la réforme liturgique, si elle veut être cohérente, passera nécessairement par un réexamen du Missel rénové (d’où le titre de cet article) et pas seulement par une simple correction des abus.
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mer 28 Sep - 18:24

http://www.zenit.org/french

La congrégation pour la liturgie ne s’occupera plus que de liturgie

« Innovation de portée historique au Vatican »

ROME, Mercredi 28 septembre 2011 (ZENIT.org)–Le pape libère la congrégation pour la liturgie de tâches juridiques pour qu’elle assure la « promotion de la Sainte liturgie dans l’Eglise, selon le renouveau voulu par le concile Vatican II, à partir de la constitution Sacrosanctum Concilium ».

« Innovation de portée historique au Vatican », titre Radio Vatican qui explique les nouvelles normes adoptées par Benoît XVI dans un domaine juridique et technique concernant le mariage et l’ordination sacerdotale.

La lettre apostolique en forme de motu proprio “Quaerit semper” publiée hier, 27 septembre, et en date du 30 août, assigne en effet de façon exclusive au tribunal de la Rote romaine « les causes de dispense d’un mariage ratifié et non consommé » ainsi que les causes de « déclaration de nullité de l’ordination sacrée ».

Le pape modifie ainsi la Constitution apostolique « Pastor Bonus » - promulguée par Jean-Paul II en juin 1988 - en faisant passer à la Rote ces causes qui relevaient jusqu’ici de la compétence du dicastère pour le Culte divin et la Discipline des sacrements.

Ce motu proprio supprime en effet deux articles de « Pastor Bonus » (67 et 68), et il modifie l’article 126. Les nouvelles normes entrent en vigueur le 1er octobre 2011.

Benoît XVI explique la raison de ces changements : « Le Saint-Siège a toujours cherché d’adapter sa structure de gouvernement aux nécessités pastorales qui émergent dans la vie de l’Eglise à chaque époque de l’histoire, en modifiant pour cela l’organisation et la compétence des dicastères de la curie romaine ».

Le pape est en effet préoccupé de libérer la Congrégation pour la liturgie de ces tâches juridiques, dans la ligne de la réforme conciliaire: « Dans les circonstances présentes, il est apparu convenable que la congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements se consacre principalement à donner une nouvelle impulsion à la promotion de la Sainte liturgie dans l’Eglise, selon le renouveau voulu par le concile Vatican II, à partir de la constitution Sacrosanctum Concilium. »

Un nouveau bureau a donc été créé au sein de la Rote romaine :

« J’ai par conséquent considéré opportun de transférer à un nouveau bureau constitué auprès du Tribunal de la Rote romaine, la compétence de traiter les procédures pour la concession de la dispense du mariage ratifié et non consommé et des causes de nullité de l’ordination sacrée ».

Dans L’Osservatore Romano, le doyen de la Rote, Mgr Antoni Stankiewicz salue cette « innovation normative de portée historique au sein de la curie romaine ».

Anita S. Bourdin
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Lun 3 Oct - 15:52

www.paixliturgique.com

AUX ORIGINES DE LA LITURGIE : UN DOCUMENT SIGNÉ MARTIN MOSEBACH

Du 1er au 3 septembre 2010 s’est tenu à Colombo (Sri Lanka) un colloque sur la liturgie, organisé par Monseigneur Malcolm Ranjith, l’archevêque du diocèse, qui est aussi le président de la conférence épiscopale de Ceylan, qui a aussi été appelé depuis à la pourpre cardinalice par Benoît XVI. Lors de ce colloque, réunissant les prêtres de l’archidiocèse, tous en soutane, l’écrivain allemand Martin Mosebach, auteur de La Liturgie et son Ennemie (1) (Hora Decima 2005), y a prononcé une importante communication, que nous sommes heureux de vous proposer aujourd’hui dans une traduction originale à partir du texte allemand que nous a faite parvenir Gilles Banderier.

La personnalité de l’auteur, romancier et essayiste réputé outre-Rhin, - il a écrit aussi de nombreux récits, poèmes, pièces de théâtre, articles sur l’art et la littérature, scénarios de films, livret d’opéras, et a été honoré d’un certain nombre de prix littéraires-, marié à une luthérienne convertie, est importante car son parcours n’est pas sans similitudes avec celui de GK Chesterton : il ne s’agit pas d’un exégète chrétien publié pour le petit nombre, mais bien d’un écrivain de premier plan ressentant le besoin de mieux comprendre et illustrer sa foi catholique. A cause de cette personnalité, son livre sur la liturgie avait représenté un véritable événement Outre-Rhin, au point que Martin Mosebach fut invité à prononcer une conférence sur ses idées liturgiques devant l’assemblée du catholicisme allemand, de tendance très progressiste, le Katholikentag de 2004 (2) : « La crise de la liturgie n’est pas pour moi une forme de décadence : elle est quelque chose d’infiniment plus grave. Elle représente à mes yeux une catastrophe inédite, une catastrophe spirituelle et culturelle ».
En outre, dans un pays dont l’Église est malade des tensions progressistes qui ne cessent de l’affaiblir, Martin Mosebach représente l’un des principaux relais de la pensée et de la parole de Benoît XVI. Il est notoire que son livre sur la liturgie, étincelante apologie de la liturgie catholique traditionnelle, avec de piquantes invectives contre l’attitude iconoclaste qui règne aujourd’hui dans l’Église de l’après-Concile, a été très apprécié par Benoît XVI. Martin Mosebach a fait partie des artistes reçus par le Pape dans la Chapelle Sixtine, le 21 novembre 2009. Auparavant, lui-même, avec des personnalités telle que Nikos Salingaros, Steven J. Schloeder, Steen Heidemann, Duncan G. Stroik, Pietro De Marco, Martin Mosebach, Enrico Maria Radaelli, avaient signé un appel « plein de tristesse la plus poignante préoccupation quant à la terrible situation actuelle de tous les arts qui ont toujours accompagné la liturgie sacrée ».

Le texte qui suit constitue la première partie de sa conférence à Colombo et traite des origines de la liturgie, de sa singularité comme œuvre de Dieu et non comme création des hommes et, par conséquence, de la nature de la messe, avant tout révélation divine plus qu’assemblée communautaire.


LE DOCUMENT

L’histoire de la sainte Église catholique est riche de mystères, dans le domaine du bien comme dans celui du mal. Ce n’est pas sans raison que saint Paul parle du mysterium iniquitatis - Le mystère d’iniquité. À travers les siècles, la question de ce qu’on appelle la théodicée est demeurée brûlante : pourquoi le mal est-il présent au sein d’une création divine fondamentalement bonne ? Saint Paul a su condenser en une formule l’angoisse profonde que provoque l’existence du mal, mais il a refusé d’y apporter une réponse.

Le mystère dont je vous entretiendrai appartient-il au bien, au mal, ou à un mélange inextricable des deux ? Je me garderai de le dire, tant il est vrai que les conséquences de chaque événement historique se répercutent au long des siècles, en changeant sans cesse d’aspect. Ce qui apparaît comme une malédiction à une époque donnée sera plus tard perçu comme une bénédiction. Toutefois, il existe également des maladies qui traversent les âges et dont seuls les symptômes varient.

La liturgie, œuvre de Dieu

Ce n’est pas à la légère et sans un serrement de cœur que j’en viens à mon sujet. J’aimerais vous entretenir du formidable bouleversement survenu dans l’histoire de l’Église après le second concile du Vatican. Il s’agit de quelque chose d’absolument nouveau, que personne n’aurait naguère cru possible. Lorsqu’il entend le mot « nouveauté », à propos de l’Église, un catholique doit se méfier.

La seule véritable nouveauté de l’histoire universelle – l’Incarnation – s’est déjà produite. Pourtant, l’Incarnation ne cesse d’être une nouveauté si radicale que nous ne la comprendrons jamais complètement. Elle annonce la nouvelle création du monde, à la fin des temps. Mais, en attendant, l’Incarnation agit comme un aiguillon d’inquiétude et de colère, planté dans la chair du monde. Rien ne peut être considéré comme une nouveauté en comparaison du Christ, à moins d’être imprégné de Sa Présence. Bien au contraire, tout ce qui prétend modifier, augmenter, diminuer ou surpasser ce qui fut révélé une fois pour toutes ; tout ce qui – si intéressant et brillant qu’il paraisse - tente de renchérir sur la Révélation, doit être accueilli avec méfiance, voire avec crainte.

La sagesse des nations professe que seul ce qui est ancien est bon. Chaque civilisation en fait l’expérience. La culture est toujours liée à la foi dans une tradition. La culture n’est autre chose que l’insertion d’une vie humaine, si brève soit-elle, dans l’immensité du passé et de l’avenir. La culture offre à l’homme la possibilité de s’approprier l’expérience des générations qui le précédèrent et de la transmettre aux générations qui le suivront. L’expérience des générations disparues nous apprend comment planter des arbres, dont les fruits mûriront pour nos descendants. Ce qui est ancien a fourni la preuve de sa capacité à franchir plusieurs générations. Ce qui est ancien n’est pas tombé dans l’oubli, comme l’aurait fait ce qui est éphémère et dépourvu de valeur ; mais au contraire a donné du fruit au long des siècles, voire des millénaires, et comme l’a remarqué Goethe, le grand poète allemand : « Seul est vrai ce qui porte des fruits ». Ce qui est ancien et demeure une réalité vivante constitue une forme de vérité à la fois passée et à venir.

Les chrétiens ont encore une autre raison, de chérir ce qui est ancien et s’inscrit dans une tradition. La foi en la divinité du Christ n’est pas comparable à la croyance aux mythes païens, qui se déployaient dans l’éternel présent d’un monde hors de l’Histoire. Les chrétiens professent que le Créateur du ciel et de la terre s’est incarné à un moment bien précis de l’Histoire (les premières décennies de l’Empire romain), au cœur de la province la plus décriée de cet Empire. Dans un texte parmi les plus sacrés, le Credo, les chrétiens mentionnent, après les noms du Fils de Dieu et de sa sainte mère, celui d’un fonctionnaire romain obscur et médiocre, un certain Ponce Pilate, qui doit à sa lâcheté d’être devenu immortel, lorsque les Pères du concile de Nicée établirent que le Christ était un personnage historique et que cette affirmation ferait partie intégrante de la doctrine chrétienne. Dieu s’est incarné et cela s’est produit dans un pays précis, une langue donnée, des traditions précises. Le Christ est né homme dans une situation politique et culturelle donnée. Jésus était à la fois fils d’Israél et sujet de Rome. Par la suite, lorsque son Église incorpora des éléments israélite et des éléments romains, elle prolongea – au sens littéral – l’Incarnation de Dieu. Telle est, jusqu’à la fin des temps, sa mission.

Tous les chrétiens doivent donc regarder vers l’avenir, vers le retour du Seigneur, mais, pour savoir qui Il est, ils doivent regarder vers le passé : non point les ténèbres infinies de la préhistoire, mais les années pendant lesquelles vécurent Auguste et Tibère. En ces temps-là, ceux qui avaient vu de leurs yeux la gloire du Christ et en avaient porté témoignage furent suppliciés en raison de leur foi. Pour eux, toutefois, il s’agissait moins d’une croyance que d’une certitude. Aucun prêtre, aucun laïc, sommé de défendre sa foi, ne peut formuler mieux que saint Paul les raisons qui le portent à croire : « C’est du Seigneur que j’ai appris ce que je vous ai aussi enseigné » (1 Cor 11, 23).

Les chrétiens qui professent leur foi sont les maillons d’une chaîne, qui relie le passé au présent. Le geste de l’imposition des mains, qu’aucune pratique de type spiritualiste ne saurait remplacer, les rapproche des tout premiers Apôtres. Ceux-ci nous ont enseigné que la présence du Christ donne vie à son Église, non par autosuggestion, méditation ou une quelconque transmission interne, mais grâce à la figure du Christ, qui s’est incarné et a imposé les mains ; grâce au Christ, dont les vêtements irradiaient une énergie miraculeuse ; grâce au Christ, dont les pieds furent lavés par une pécheresse, puis transpercés de clous ; grâce au Christ, qui pleura Lazare et fit rôtir un poisson pour ses disciples. Le Christ ordonna aux Apôtres de sans cesse Le rendre à nouveau présent, parce que Sa présence est bien plus importante que Son enseignement, puisqu’elle inclut tout Son enseignement, et davantage encore, qu’on peut appréhender par la contemplation, et non par l’intelligence discursive.

Ses Apôtres reçurent pour mission de Le rendre à nouveau présent, dans le moment le plus intense et le plus dramatique de Son existence terrestre : Son sacrifice sur la Croix. De telle sorte que les premiers chrétiens comprirent fort bien que la célébration instituée par le Seigneur était bien plus que la répétition de la Cène ; ils savaient que cet ultime repas n’était lui-même que le signe de l’œuvre rédemptrice, dont le supplice de la Croix constituait l’accomplissement. Pour cette raison, les premiers chrétiens embellirent leur culte à l’aide des formes les plus nobles et les plus belles, que l’humanité avait élaborées pour prier et offrir des sacrifices, au cours des millénaires précédant la venue du Sauveur. Ces formes n’avaient pas d’auteur désigné ; elles ne furent pas créées par des sages, mais modelées par la sensibilité de tous les hommes qui adorèrent jamais la divinité. Un seul point distinguait ce nouveau sacrifice chrétien, des sacrifices qui existaient auparavant parmi les différentes religions : parce qu’il rendait présent Jésus en tant que victime, il n’était pas seulement l’œuvre d’hommes pieux, mais bien l’œuvre de Dieu Lui-même. Il s’agissait d’une œuvre accomplie par Dieu et pour les hommes; une œuvre que des hommes, même d’une piété exemplaire, n’eussent jamais pu accomplir eux-mêmes, sans le secours de la Grâce. Ce point forme un élément essentiel de l’adoration chrétienne. Si on le néglige, on ne peut vraiment la comprendre : elle n’est pas une œuvre humaine, et par conséquent elle ne doit pas non plus apparaître comme une œuvre humaine. Il faut considérer qu’elle ne prend pas son origine dans la volonté des hommes, mais dans celle de Dieu.

La Messe comme Révélation

Pour tous les catholiques, ce que je viens d’énoncer devrait aller de soi. Nous constatons néanmoins que, dans de nombreux endroits du monde catholique, y compris dans les pays où l’Église est établie depuis le plus longtemps, ce n’est plus évident. Après cette longue entrée en matière, je reviens aux développements qui suivirent le second concile du Vatican, lorsque se produisirent des choses nouvelles, si nouvelles que les catholiques ne purent que les contempler avec effroi.

J’ai essayé de décrire l’attitude de l’Église vis-à-vis de sa liturgie qui, pendant près de deux mille ans, fut considérée comme la présence corporelle de Jésus, de la tête et du corps visibles de l’Église. Pour un catholique, cette visibilité n’était pas une qualité secondaire, qui eût été subordonnée à un monde supérieur invisible, puisque Dieu Lui-même s’était incarné dans un corps humain et avait emmené Ses blessures dans Sa Gloire. Depuis que Dieu fait homme a vu et entendu avec les yeux et les oreilles d’un être humain, nos sens, par nature si faciles à abuser, sont devenus fondamentalement capables de percevoir la vérité. Grâce à l’Incarnation du Christ, le monde sensible n’est plus le domaine de l’illusion ; la matière peut à nouveau être envisagée comme la pensée de Dieu rendue tangible.

De cette considération découle la gravité absolue avec laquelle l’Église accomplit tous les actes de la liturgie : chaque geste de la main, chaque inclinaison du corps, chaque génuflexion, chaque baiser aux objets sacrés ; les cierges, les vases, les espèces du Pain et du Vin, mais également la langue dans laquelle les pensées divines sont exprimées, tout cela fut considéré comme faisant littéralement partie intégrante de la Révélation. Saint Basile de Césarée, un des Pères d’Orient, déclara expressément que la Messe est un aspect de la Révélation, au même titre que les Saintes Écritures.

Un exemple sera le bienvenu pour illustrer l’attitude de l’Église envers les objets dont elle se servait pour les sacrements, avant le second concile du Vatican. Au Moyen Âge, les Cisterciens gravaient sur leurs calices dorés le nom de Marie car, de la même manière que le corps de Marie avait porté Dieu fait homme, le calice contient le sang de Dieu. Toute l’histoire du salut aboutit ainsi aux objets utilisés pour célébrer l’Eucharistie. Le second concile du Vatican reprit avec clarté et énergie la théologie de la messe la plus traditionnelle. Il reconnut solennellement l’existence d’une langue sacrée, d’une musique sacrée (le chant grégorien, trait d’union entre l’Orient et l’Occident et qui n’appartient exclusivement à aucune de ces deux aires culturelles) ; il ne préconisa qu’une révision prudente des livres liturgiques, comme il convient de le faire tous les quelques siècles, pour éviter que des erreurs ne s’y glissent.

Représentons-nous à nouveau tout ce que la liturgie catholique avait à ce moment-là accompli. Venue d’Asie mineure, elle avait conquis Rome et la Grèce ; triomphé du monde païen, mais survécu à son effondrement ; subjugué les peuples païens du Nord et de l’Est. Elle fut l’outil d’une réussite missionnaire qui n’a pas d’autre exemple dans l’histoire du monde. À combien de ruptures, de bouleversements, n’a-t-elle pas survécu ? Elle a franchi les frontières de l’Europe, elle est arrivée en Asie, en Afrique, en Amérique. Elle fut partout, au commencement, un corps étranger. Elle fut portée aux Germains, aux Irlandais, aussi bien qu’aux Indiens, aux Cinghalais et aux Chinois. Les Germains ne comprenaient pas le latin et ne savaient pas davantage lire, lorsque saint Boniface, un grand évangélisateur, leur fit connaître la Messe. Cela se passa longtemps ainsi, en particulier durant les périodes les plus brillantes que connut l’Église, quand les fidèles percevaient intuitivement que, dans la célébration de la Messe, l’essentiel n’était pas de comprendre chaque mot, mais bien d’éprouver la présence du Sauveur. Celui qui comprenait chaque mot, mais qui ne ressentait pas cette présence, n’avait – strictement parlant – rien compris à la Messe.

Les révolutions bouleversèrent le monde, les dictatures apparurent et disparurent, mais la Messe demeura toujours identique à elle-même. Aux yeux du monde entier, elle symbolisait l’immuabilité de l’Église à travers les âges. Même ses adversaires reconnaissaient que son caractère intempestif, intemporel, faisait sa force ; non pas au sens où elle eût été démodée, mais dans la mesure où la liturgie ne pouvait être complètement rapportée à une époque ou à une culture particulière. À toutes les périodes, elle eut toujours un pied hors du temps. On ne la célébrait pas dans le moment présent, mais per omnia saecula saeculorum, pour toutes les époques, depuis la Création du monde jusqu’à sa consommation, et ensuite dans l’éternité, laquelle a déjà commencé et forme comme l’arrière-plan doré du tableau devant lequel se déploie le temps de l’Histoire. C’est ainsi que la liturgie – que l’Apocalypse appelle les Noces de l’Agneau » – a été célébrée et devra toujours être célébrée.

(1) . Häresie der Formlosigkeit, Liturgiereform (2002, Karolinger-Verlag).
(2) http://www.ceremoniaire.net/depuis1969/docs/mosebach_katholikentag.html
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Mer 26 Oct - 12:05

http://www.zenit.org/index.php?l=french

Benoît XVI invite à vivre le présent intensément, grâce à la musique

Concert « Bruckner » au Vatican

ROME, Mardi 25 octobre 2011 (ZENIT.org) – Benoît XVI voit dans la musique « un appel à élargir les perspectives et à penser à la vie éternelle ».

Le pape est intervenu au terme d’un concert donné en son honneur, samedi dernier, 22 octobre, en la salle Paul VI du Vatican.

C’est l’un des plus grands chefs d’orchestre du monde, Kent Nagano, qui a dirigé l’orchestre de Bavière et le chœur académique de jeunes d’Audi pour chanter en l’honneur de Benoît XVI. Au programme la symphonie n. 9 en Ré mineur d’Anton Bruckner, dédié « au Dieu bien-aimé » et son Te Deum, interprété par des solistes du chœur de l’Opéra de Bavière et par les 92 jeunes chanteurs du chœur fondé par la célèbre marque de voiture allemande.

Après l’interprétation de l’œuvre, que Benoît XVI a qualifiée de « grandiose », et qui synthétise la foi de ce grand musicien, le pape a souligné qu’Anton Bruckner est un compositeur dont la musique « élève » et « émeut » et se caractérise en particulier « par sa foi simple, solide et authentique. »

Le pape voit dans cette musique « un appel à élargir les perspectives et à penser à la vie éternelle, non pas pour fuir le présent, caractérisé par ses problèmes et ses difficultés, mais pour le vivre avec plus d’intensité et apporter à la réalité dans laquelle nous vivons un peu de lumière, d’espérance et d’amour ».

Au micro de Radio Vatican, Kent Nagano,chef d’orchestre américain d'origine japonaise,s’est exprimé ainsi juste avant le concert : « Le Vatican est un symbole et n’est pas lié à une seule religion (…), il représente beaucoup plus (…) en histoire, tradition, art et spiritualité (…) et pour toutes ces raisons c’est un grand honneur ».

Kent Nagano a expliqué qu’il avait choisi le Te Deum parce qu’il représente « un travail très exigeant pour toutes les voix, tellement exigeant en réalité qu’on a rarement la chance de l’entendre interprété ». Il a ajouté : « Je pense que nous avons tous conscience d’apporter au Vatican quelque chose de particulier ce soir ».

Sur la raison de son engagement professionnel avec de jeunes musiciens, Kent Nagano a dit rechercher « l’alliance d’un entraînement musical profond avec un engagement dans la société ». « Cela m’a donné la conviction que la génération qui arrive, grandit avec un engagement fort dans les arts », a-t-il précisé.

Anne Kurian
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Ven 4 Nov - 22:35

Message du 04/11/11 18:44
De : "Una Voce"
Objet : Développement d'Una Voce


Chers amis,

Afin de donner une assise plus forte à son action pour la sauvegarde et le développement du chant grégorien, de la liturgie latine, Una Voce a entrepris de changer son statut en passant d’association d’intérêt général à « association d’utilité publique ».
Pour cela, il nous faut présenter trois années successives de comptes ayant un résultat positif.
Nous sommes actuellement dans la troisième et dernière année et nous avons quelques difficultés à « boucler » cette année 2011. Pour que notre solde soit positif avant fin décembre 2011, nous nous permettons de faire appel à votre générosité et votre soutien.
Pensez que votre don bénéficiera d’un reçu fiscal de 66% de son montant, à déduire de vos impôts sur le revenu. Si vous devez payer 100 euros d'impôt, faites un don de 150 euros et vous ne paierez aucun impôt.

Il vous suffit d’adresser votre chèque à notre siège au 42 rue de la Procession – 75015 Paris

Voilà presque un demi-siècle qu’Una Voce est fidèle à sa mission en faveur de la musique sacrée, de la beauté de la liturgie de l’Église catholique et de son chant multiséculaire, source de tant de grâces.

Soutenez Una Voce quand elle en a besoin. Ne risquons pas de laisser les jeunes générations orphelines des trésors que l’Église nous a légués !

Merci d’avance in Christo per Mariam

Patrick Banken, Président d’Una Voce France
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Her Jeu 24 Nov - 12:54

http://www.present.fr/

La visible absence qui est une mise en garde

Les deux articles précédents sur le « consubstantiel » ont paru dans “Présent” le 18 et le 19 novembre.

L’actuelle version française du Credo de Nicée-Constantinople, celle qui figure dans le Catéchisme de l’Eglise catholique (CEC), dans son Compendium, dans le Youcat et dans le Missel des dimanches, est le résultat d’un faux en écriture qui en a arbitrairement chassé le terme décisif, et indispensable, et irremplaçable : le Fils consubstantiel au Père. Comme le disait Bossuet : « Ce terme, qui n’était pas dans l’Ecriture, fut jugé nécessaire pour la bien entendre. » Bien que le dernier concile n’en ait rien dit, mais puisque nos évêques se réclament de son « esprit » dans tout ce qu’ils font depuis un demi-siècle, il serait honnête de ne plus présenter leur version sous le titre trompeur : « Credo de Nicée-Constantinople », ils devraient annoncer : « Credo de Nicée-Constantinople-Vatican II ».

Lorsque, sans donner aucune explication, l’épiscopat français, en 1966, chassa du Credo le terme « consubstantiel », son président était le cardinal Joseph-Charles Lefebvre. Il passait pour la tête doctrinale de l’Eglise en France. Il présidait aussi l’assassinat du petit catéchisme pour enfants baptisés. Il fut le destinataire de la protestation de quelques laïcs contre l’amputation subie par le Credo. C’est à ce titre qu’il écrivit à Louis Salleron sa lettre du 27 juillet 1967, assurant qu’il y avait là « une question qui a bien perdu de son importance » (alors pourquoi tant d’acharnement négatif ?) et que d’ailleurs « on envisage de lui donner dans une nouvelle édition une traduction qui ne laisse place à aucune équivoque ».

Cela fait quarante-quatre ans qu’au moins chaque année une « nouvelle édition » succède à une autre.

Quarante-quatre ans que l’on « envisage ».

Mais en pensant toujours, peut-être, que la question de l’authenticité littérale du Credo « a bien perdu de son importance » ?

D’autre part, il faut reconnaître que le cardinal Lefebvre évoquait une mission impossible en donnant à espérer que l’on pouvait « envisager » une traduction meilleure, – mais qui ne reviendrait pas au « consubstantiel » banni.

Le texte latin du Credo dit : « Credo (…) in unum Dominum Jesum Christium (…) consubstantialem Patri. »

Imaginer que pour ce « consubstantialem » on pourrait trouver une traduction meilleure que le français « consubstantiel », c’est vraiment avoir l’esprit tordu ; ou alors, rebelle.

Rebelle ou tordue, une recherche de quarante-quatre ans n’a toujours rien trouvé.

Mais « consubstantiel » demeure frappé d’interdit.

Le clergé français est donc toujours sous le régime de l’« équivoque » qui, selon l’aveu du cardinal Lefebvre, demeure possible avec le « de même nature ».

On peut mesurer par là avec quelle opiniâtreté mauvaise la direction de l’épiscopat s’oppose en réalité à la « réforme de la réforme » liturgique.

Pas même un petit commencement, qui serait pourtant simple et facile : retourner le célébrant vers Dieu, rétablir l’agenouillement, et remettre à sa place le « consubstantiel ».

Ces amputations ne figuraient même pas dans la « messe de Paul VI », elles règnent pourtant sur la grande majorité des messes célébrées en France.

Nous ne voulons pas, nous n’avons jamais voulu, nous voulons de moins en moins ces messes sans consubstantiel, sans agenouillement, sans orientation vers Dieu. Ces suppressions visibles avertissent ceux qui ont besoin d’une telle mise en garde.

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 7482
du Vendredi 25 novembre 2011
Her
Her

Messages : 9481
Date d'inscription : 01/05/2009
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Pour une belle Liturgie Sacrée, Mystère du Salut

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum