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Marquis André de la Franquerie - Livre - La Mission Divine de la France

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Marquis André de la Franquerie - Livre - La Mission Divine de la France Empty Marquis André de la Franquerie - Livre - La Mission Divine de la France

Message par Her Jeu 27 Jan - 12:37

Marquis André de la Franquerie - Livre - La Mission Divine de la France

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Le Marquis de la Franquerie - "Le Héraut de la Mission Divine de la France"

André Le Sage de La Franquerie de La Tourre (1901-1992) (de son nom de plume Marquis de la Franquerie) était un écrivain catholique français et camérier de plusieurs papes.

En 1926, il fut nommé rédacteur en chef de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes. Il collabora à plusieurs revues dont Bloc Anti-révolutionnaire et Bloc Catholique. Il est connu pour ses opinions antimaçonniques.

Bibliographie

La mission divine de la France, éditions Saint Michel 1955, réédité aux Editions Saint-Rémi, Cadillac 2000.
La Vierge Marie dans l'histoire de France, Ed. Résiac, Montsûrs 1994.
Saint Rémi, thaumaturge et apôtre des francs, Ed. Résiac
Mémoire pour le renouvellement de la Consécration de la France à Saint Michel, préface par son excellence Monsegnieur de la Villerabel, évêque d' Annecy.
Lucifer et le pouvoir occulte, 1984.
Ascendances Davidiques des Rois de France et leur parenté avec Notre Seigneur Jésus-Christ, la Très Sainte Vierge Marie et Saint Joseph, Editions Sainte Jeanne d'Arc.
Le Caractère sacré et divin de la Royauté en France, Editions du Chiré, 1978.
Marie-Julie Jahenny, la stigmatisée Bretonne,
Le Saint Pape et le Grand Monarque d'après les prophéties,
La Consécration de la France et le drapeau du Sacré-Cœur, seule espérance de salut
De la Sainteté de la Maison Royale de France. Louis XVI, Roi et Martyr
Madame Élisabeth de France
Vendéens et Chouans sauvent l'honneur de la France
L'infaillibilité pontificale, le syllabus, la condamnation du modernisme et du sillon, la crise actuelle de l'Eglise
Le sacré-coeur et la France
St-Joseph
Jeanne d'Arc la pucelle, sa mission royale, spirituelle et temporelle
Saint Pie X, sauveur de l'Eglise et de la France
Charles Maurras, défenseur des vérités éternelles
La consécration du genre humain par Pie XII et celle de la France par le Maréchal Pétain au coeur immaculé de Marie, Documents et souvenirs.

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AVANT-PROPOS - CINQUIÈME ÉDITION

La vérité vous délivrera.
Saint JEAN.

A qui veut régénérer une Société quelconque en décadence,
on prescrit avec raison de la ramener à ses origines.
LÉON XIII (Rerum novarum, 15 mai 1891)

De parti de l'ordre, capable de rétablir
la tranquillité au milieu de la perturbation des choses,
il n'y a qu'un: Le parti de ceux
qui veulent Dieu, le parti de Dieu.
PIE X. Encycl.. (E. Supremi, 4 oct. 1903)

Il faut pour que la France soit sauvée,
que Dieu y rentre en maître pour que
j'y puisse régner en roi.
Comte de CHAMBORD.

Bien comprise, la fidélité à la Monarchie
est un hommage rendu à la majesté divine.
(Rde Mère CAMILLE DE SOYECOURT, carmélite.)

AU SACRE-CŒUR, ROI DE FRANCE.

A NOTRE-DAME, REINE DE FRANCE.

A SAINT MICHEL, ANGE GARDIEN DE LA FRANCE
ET DU ROI.

A JEANNE LA PUCELLE,
MARTYRE POUR LA FRANCE ET POUR LE ROI
ET HÉRAUT DE LA ROYAUTÉ UNIVERSELLE DU CHRIST.

A SAINTE THÉRÈSE DE L'ENFANT JÉSUS,
PATRONNE SECONDAIRE DE LA FRANCE.

A SAINT LOUIS, ROI DE FRANCE
ET A TOUS LES SAINTS PROTECTEURS DE LA FRANCE.

AU GRAND ROI
QUE DIEU VA RÉVÉLER
DONT LE RÈGNE
ASSURERA LE TRIOMPHE DU SACRE-CŒUR
ET DU
CŒUR IMMACULÉ DE MARIE

St Michel
Sauvez la France!

Nihil obstat: Parisiis, 1a die Martii 1926, D. Lallement.
Imprimatur: Parisiis, 2a Martii 1926, E. ADAM, Vic. général.
Imprimatur pour les parties ajoutées dans cette 5e édition: Auch, le 27 octobre 1955. N. LALAGUE, Vic. général.

AVANT-PROPOS CINQUIÈME ÉDITION

Le Christ, comme Dieu et même comme Homme uni à la Personne Divine, a droit de régner sur le monde. Il est libre de choisir ses instruments pour établir sa Royauté. Si donc Il a choisi la France et ses rois, qu'on le veuille ou non, il faut bien s'incliner. Mais pour accepter, il convient que cette mission soit prouvée.

Trop nombreux affirment: "Gesta Dei per Francos" qui établiraient difficilement la vérité de ce glorieux adage. Il nous a donc paru plus opportun que jamais -- en présence de l'anarchie spirituelle, intellectuelle et morale du monde moderne -- d'exposer brièvement cette mission providentielle de la France qui a valu à notre pays d'être, au dire de Jeanne d'Arc, "le plus beau Royaume après celui du Ciel".

Il faut que les Français connaissent cette mission et en pénètrent l'exceptionnelle grandeur afin qu'ils puissent être les dociles instruments de la Providence dans l'exécution des desseins divins sur le monde et, par l'élan de leur dévouement et de leur amour envers Dieu se montrent dignes de cette mission qui est la clé de voûte de l'Histoire de France, l'explication de son passé et le garant de son avenir; mission qui constitue, après celle du peuple d'Israël, le privilège le plus glorieux et le plus transcendant qui ait jamais été accordé à aucun peuple: promouvoir la Chrétienté et assurer le triomphe de la Royauté du Christ sur le monde. Non fecit taliter omni nationi...

Il importe également que les autres peuples et leurs Gouvernements se convainquent de la réalité de cette mission divine de la France -- tant de fois affirmée solennellement par Dieu à la Pucelle et par tant de papes, au nom du Christ. Alors seulement ils s'inclineront devant la volonté divine et reconnaîtront cette primauté du Roi et de la France sur tous les autres Souverains et Etats comme voulue et établie par Dieu, en vue du bien commun des peuples, afin que triomphe la Royauté Universelle du Christ, seule garante de la paix générale et de la prospérité dans la charité et l'amour ici-bas, et de la béatitude éternelle en vue de laquelle les hommes ont été créés.

Certains diront que l'auteur de cette étude fait le jeu d'un parti politique ou d'un nationalisme intransigeant, étroit et condamnable. Il s'y refuse et se situe sur un plan infiniment supérieur à toutes ces contingences humaines, sur le seul plan solide, celui de la volonté de Dieu, tant de fois affirmée. Car la seule réalité qui importe et compte, la seule qui doive dicter tous les actes des Etats comme des individus est cette volonté divine devant laquelle, tôt ou tard, de gré ou de force, il faudra bien s'incliner.

Le seul problème à résoudre est donc le suivant:

Oui ou non, Dieu a-t-Il voulu et affirmé que le Roi et la France -- inséparables l'un de l'autre -- ont une mission divine à remplir dans le monde, que la France est, par excellence, le Royaume de Dieu, et le Roi de France Son Lieutenant, en vue d'assurer le triomphe de la Royauté universelle du Christ?

Ce livre -- basé sur les documents irréfutables -- n'a pas d'autre but que d'apporter la réponse affirmative à cette question, résumée par ces deux fulgurantes et solennelles déclarations du pape Grégoire IX, écrivant à Saint Louis:

"Ainsi, Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la Foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse. Pour ce motif, LE ROYAUME DE FRANCE EST LE ROYAUME DE DIEU; LES ENNEMIS DE LA FRANCE SONT LES ENNEMIS DU CHRIST";

et de la Pucelle, proclamant au nom de Dieu:

"Vous ne tiendrez pas le Royaume de France, de Dieu le Roi du Ciel... mais le tiendra le Roi Charles, VRAI HERITIER, CAR DIEU LE ROI DU CIEL LE VEUT.
Gentil Dauphin, vous SEREZ LIEUTENANT DU ROI DES CIEUX QUI EST ROI DE FRANCE.
TOUS CEUX QUI GUERROIENT AU SAINT ROYAUME DE FRANCE, GUERROIENT CONTRE LE ROI JÉSUS, ROI DU CIEL ET DE TOUT LE MONDE."

Puisse cette étude éclairer les âmes et les intelligences et contribuer ainsi à l'accomplissement des desseins d'infinie miséricorde de Dieu sur le monde: à savoir, grâce à l'action concertée du Souverain Pontife et du Roi de France, l'instauration et le triomphe du règne conjoint du Sacré Coeur et du Coeur Immaculé de Marie.

15, 22, 25 août 1955.


Dernière édition par Hercule le Jeu 27 Jan - 13:36, édité 2 fois
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Message par Her Jeu 27 Jan - 12:38

Marquis André de la Franquerie - Livre - La Mission Divine de la France

LIVRE I

LA MISSION DIVINE DE LA FRANCE

"Chaque Nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu'elle doit accomplir" a dit Joseph de Maistre. Celle de la France est d'exécuter les gestes de Dieu, "Gesta Dei per Francos".

Et le grand Philosophe d'ajouter. "Le châtiment des Français sort de toutes les règles ordinaires et la protection accordée à la France en sort aussi; mais ces deux prodiges réunis se multiplient l'un par l'autre, et présentent un des spectacles les plus étonnants que l'œil humain ait jamais contemplés (Considérations sur la France, ch. II, p. 8 et p. 27.).

Strabon, le grand Géographe de l'Antiquité, semble l'avoir pressenti quand il écrit de la Gaule: "Personne ne pourrait douter, en contemplant cette œuvre de la providence, qu'elle n'ait disposé ainsi ce pays avec intention et non au hasard."

En effet, Dieu a toujours préparé ses voies. De toute éternité, dans Sa prescience des événements, il avait jeté son dévolu sur notre pays et choisi notre peuple pour succéder au peuple Juif et remplir, pendant l'ère chrétienne, la mission divine qui avait été assignée à ce dernier sous l'Ancien Testament.

Cette mission a été et demeure la plus glorieuse, assurément, de toutes celles qu'Il a jamais confiées à une nation. Aussi, parce que cette mission -- en raison même de son importance -- fera encourir fatalement à la France les assauts répétés de l'Enfer déchaîné, va-t-Il, dans Sa prescience des événements, lui donner un protecteur d'autant plus puissant que les attaques infernales seront plus farouches, Il choisit alors le plus puissant et le premier de tous les Anges, le Chef de toutes les Milices Célestes, le grand vainqueur de Satan: Saint Michel, qui est associé à toutes les grandes pages de notre Histoire, inspira personnellement notre Jeanne d'Arc et lui déclara: "Je suis Michel, le Protecteur de la France."(*)

(*) Voir: de la Franquerie: "Mémoire pour le renouvellement de la Consécration de la France à Saint Michel", préfacé par S. Exc. Monseigneur de la Villerabel, Evêque d'Annecy.

Déjà, les peuplades de la Gaule croyaient à l'immortalité de l'âme et méprisaient la mort et, bien avant la naissance du Christ, avaient le culte de la Vierge qui devait enfanter le Sauveur du Monde, culte que Notre-Dame de Chartres a continué en le christianisant.

Dans la lutte engagée entre Vercingétorix et César -- cinquante ans avant l'avènement du christianisme -- ne peut-on voir encore l'un des signes de la prédestination de notre pays, dont le jeune chef inflige à Rome -- c'est-à-dire au paganisme officiel -- la sanglante défaite de Gergovie? Ephémère victoire, sans doute, puisque l'héroïque chef gaulois est vaincu en définitive et que, magnanimement pour sauver son peuple des représailles romaines, il s'offre en holocauste, est traîné en esclave derrière le char de César et est égorgé à Rome dans cette prison Mamertine où, un siècle plus tard, le premier Vicaire du Christ, Saint Pierre, sera crucifié.

Autre marque de la prédestination de notre Pays: le seul être qui ait volontairement apporté un soulagement matériel au Divin Maître au cours de sa Passion, Véronique, n'était-elle pas une Gauloise, originaire de Bazas? Le premier converti du Sacré Cœur, qui fut aussi le premier à oser proclamer la divinité du Sauveur, Longin, n'était-il pas Gaulois lui aussi? N'est-il pas logique, puisque notre Patrie a une mission divine à remplir, que Dieu ait voulu que ce soit une femme de chez nous qui transmit au monde entier l'image de sa Sainte Face et qu'un soldat de notre Pays ouvrit son Cœur adorable d'où devaient jaillir tous les trésors de grâce, d'amour et de résurrection qui, depuis lors, ne cessent d'embraser les âmes droites et qui doivent les irradier davantage encore à l'approche des derniers temps.

Ajoutons encore qu'en mourant, Notre Seigneur regardait du côté de l'Occident, et que, le jour de son Ascension glorieuse en montant au ciel, Son regard se portait toujours du même côté, comme s'Il avait voulu unir dans un même geste d'amour suprême Rome et notre France, Son Église et Son Royaume de prédilection (Voir les recherches de Saint Ignace de Loyola par les Bollandistes).

Enfin, les premiers Evangélistes qui apportent à la Gaule "la bonne Nouvelle" sont Madeleine, Marthe et Lazare. Lazare, image de la résurrection de la France. Madeleine, la grande pécheresse, mais l'âme au grand repentir et au grand amour qui symbolise à l'avance notre France pécheresse d'aujourd'hui, et notre France repentante et amoureuse de demain; Madeleine, que le Christ a sauvée d'un regard et pour laquelle Il eut une toute particulière et tendre affection. En donnant à notre Pays Ses amis de dilection, le Sauveur pour la première fois lui donnait Son Cœur.

De son côté, la Vierge Immaculée voulut également manifester avec éclat l'amour dont Son Cœur débordait pour notre Pays: A ces Amis de dilection que Son Fils envoie en Gaule, Elle confie ce qu'Elle a de plus sacré au monde, le corps de Sa Mère, Sainte Anne, pour qu'ils le déposent dans notre sol, pour bien montrer qu'Elle considérait que notre Peuple était plus capable qu'aucun autre de La remplacer sur terre pour entourer cette tombe si chère de respect, de vénération et d'amour.

Puis, si l'on en croit le Martyrologe Romain, le Pape Saint Clément envoie dans notre pays Denys de l'Aéropage, converti par Saint Paul et qui a assisté la Vierge à ses derniers moments. Denys s'installe à Lutèce et fait de nombreuses conversions.

Après plusieurs arrestations et supplices, il est décapité avec quelques autres Chrétiens, sur la Colline de Mars, appelée depuis lors Mons Martyrum ou Montmartre (a l'endroit même où a été édifié le Sacré-Cœur), et enseveli à Saint-Denis. Ses restes furent, de tous temps, l'objet d'une vénération particulière, et il y a bien peu d'événements de notre Histoire auxquels l'Abbaye de Saint-Denis ne soit mêlée. La Basilique est le sanctuaire où sont enterrés tous nos Rois et où est déposée la vieille Bannière qui nous a si souvent conduits à la victoire au cri de "Mont-joye Saint-Denis". Aussi n'est-on pas surpris de voir un Allemand, l'auteur de "la Mystique divine, magique et diabolique" (Voir Santo. "Les crimes allemands". -- "La chaine infernale et ses 33 anneaux".) s'écrier:

"Détruisez la basilique de Saint-Denis: dispersez au vent les ossements de leurs Rois; abattez, réduisez en cendres cette Basilique de Reims, où fut sacré Klodowig, où prit naissance l'Empire des Francs, faux frères des nobles Germains; incendiez cette Cathédrale". Il avait bien compris, le misérable, ce que sont Reims et Saint-Denis: les deux symboles de notre Histoire Nationale.

Il ne faisait, il est vrai, que continuer les traditions sauvages de sa race. Déjà, au début des invasions barbares, le général romain Cérialis disait très justement aux Gaulois:

"Les mêmes motifs de passer en Gaule subsistent toujours pour les Germains: l'amour des plaisirs, celui de l'argent, et le désir de changer de lieu. On les verra toujours, quittant leurs solitudes et leurs marécages, se jeter sur les Gaules si fertiles, pour asservir vos champs et vos personnes..." (P. Champion "Galerie des Rois", page 22.)

Cérialis avait dit vrai. Pendant plusieurs siècles, les tribus germaniques ne cessèrent de ravager la Gaule. C'était le temps où nos Evêques prenaient la tête de la résistance aux envahisseurs et méritèrent de s'appeler les défenseurs de la cité; le temps où les Monastères étaient les refuges de la civilisation et où les moines défrichaient non seulement le sol de notre France, mais son âme et y semaient à profusion toutes les vertus qui devaient y germer en une éclosion magnifique et nulle part égalée. Comment ne pas citer Saint Martin, le grand apôtre de nos campagnes et le fondateur de Ligugé...? Déjà, à cette époque, la foi rayonnait de la Gaule sur les autres Pays: Saint Patrick qui convertit l'Irlande n'était-il pas un disciple de l'Evêque de Tours...?

Au milieu du Ve Siècle, pour châtier le monde tombé dans l'arianisme, Dieu permit qu'Attila ravageât, avec ses Huns, les peuples hérétiques. Redoutable par son génie et par sa cruauté, il mit tout à feu et à sang sur son passage, égorgeant les populations terrifiées. Quand le châtiment eut été assez grand, Dieu suscita alors un autre Chef pour vaincre celui qui s'appelait justement "le fléau de Dieu" et sauver son Église: Mérovée, le Roi des Francs. Mérovée était païen, mais il avait l'âme généreuse et le cœur droit; il souffrait de voir les tortures des populations chrétiennes et résolut d'arrêter l'envahisseur. Il le rencontra aux Champs Catalauniques, non loin de Reims, où son petit-fils, Clovis, devait être baptisé et sacré. Il tailla en pièces les Huns qui s'enfuirent de l'autre côté du Rhin, laissant au vainqueur un immense butin. Mérovée avait sauvé le monde chrétien et magnifiquement inauguré les gestes de Dieu par les Francs. Aussi Dieu permit-il qu'il donnât son nom à la première branche de nos Rois.

***

Comme s'il voulait que notre Pays ne fut étranger à aucun des grands événements chrétiens, Dieu permit qu'il fut mêlé au triomphe de l'Eglise sur l'Empire Romain. L'homme choisi par le Christ pour être le sauveur de la chrétienté fut Constantin l'Empereur des Gaules. Et c'est sur notre sol, à la tête de ses légions, composées en partie d'hommes de chez nous que la croix lumineuse lui apparût avec cette fulgurante promesse de victoire; In hoc signo vinces! et qu'il se convertit (*)

(*) La tradition bourguignonne place l'apparition de la Croix dans la région de Paray-le-Monial (cf. le musée du Hiéron à Paray-le-Monial), d'autres disent que ce fut lorsqu'il traversait les Alpes.

"Quand le temps fut arrivé, que l'Empire Romain devait tomber en Occident, Dieu, qui livra aux Barbares une si belle partie de cet Empire, et celle où était Rome, devenue le Chef de la Religion, destina à la France des Rois qui devaient être les défenseurs de l'Eglise. Pour les convertir à la Foi, avec toute la belliqueuse Nation des Francs, Il suscita un Saint Rémi, homme apostolique, par lequel Il renouvela tous les miracles qu'on avait vus éclater dans la fondation des plus célèbres Eglises, comme le remarque Saint Rémi lui-même dans son testament.
Ce grand Saint et ce nouveau Samuel, appelé pour sacrer les Rois, sacra ceux de France, en la personne de Clovis, comme il dit lui-même, pour être les perpétuels défenseurs de l'Eglise et des pauvres", qui est le plus digne objet de la Royauté. Il les bénit et leurs successeurs, qu'il appelle toujours ses enfants, et priait Dieu, nuit et jour, qu'ils persévérassent dans la Foi: prière exaucée de Dieu avec une prérogative bien particulière, puisque la France est le seul Royaume de la Chrétienté qui n'a jamais vu sur le trône que des Rois enfants de l'Eglise (Bossuet: "Politique tirée de l'Ecriture Sainte" L. v. VII, art. 6, 14e prop.).

Le savant Cardinal Baronius écrit dans ses "Annales ecclésiastiques" (Caesar Baronius, Annales ecclesiastici, 1593-1607, tome IV, pages 420. Bibli. Nat. H. 106.):

"A la chute de l'Empire d'Occident, trois races de barbares occupaient les Gaules: les Goths, les Burgondes et les Francs.
Tout marchant à la dérive, la Divine Providence destina à survivre et à s'épanouir dans les âges futurs, le seul de ces peuples où devait s'épanouir aussi, au plus haut degré, le culte de la piété, de cette piété dont Childéric fut la fleur et Clovis le fruit (*)

(*) "Deproratis penitus rebus Divina Providentia factum est ut ejus tantum modo gentis regnum ad posteros feliciter propagaretur, penes quam cultus pietatis foret excellentius effulsurus, cujus in Childerico ut dictum est flores apparuerunt, in Clodoveo autem collecti sunt fructus."

Pour protéger son Eglise naissante contre les flots envahissants de l'hérésie (L'Arianisme.) et de la barbarie qui régnaient sur tous les trônes d'Orient et d'Occident...
... Dieu paraît avoir institué les Rois de France et les a fait s'élever sur les ruines des peuples non Catholiques disparus.
C'est pour cela que tous les peuples entachés d'hérésie... furent expulsés ou absorbés par les Francs, suivant la parole de Notre Seigneur: tout arbre que n'a point planté mon Père sera arraché".
C'est pour cela que le Royaume des Francs s'est épanoui dans une riche et luxuriante végétation arrosée par sa piété...
Tout cela est d'une évidence qui se touche du doigt.
... Il ne fallait rien moins qu'un tel Saint (Rémi), d'une telle vertu, d'une telle inspiration divine pour amener des ténèbres de la gentilité à la lumière de l'Evangile, la noble Nation des Francs et son très illustre Roi.
Comme il ne fallait rien moins qu'un tel Roi (Clovis), pour illustrer le premier de tous et à jamais, son royaume de l'impérissable éclat de la religion du Christ, pour entourer d'un amour sans défaillance, d'une protection perpétuelle, cette même religion du Christ".

C'est ce que reconnaissait le Pape Pélage II:

"Ce n'est pas en vain, ce n'est pas sans une admirable disposition que la Providence a placé la catholique France aux portes de l'Italie et non loin de Rome, c'est un rempart qu'Elle ménageait à toutes deux (Migne. -- Patrologiae cursus completus, patres latini, tome LXXII, page 706, Bibl. Nat. A, de 112 à 329.)".

Mission providentielle de la France, proclamée par Grégoire IX écrivant à Saint Louis (Labbe. -- Tome XI, p. 366 et 367. Lettre rappelée par Saint Pie X le 13 décembre 1908 lors de la béatification de Jeanne d'Arc (actes de Pie X, t. V, p. 204 et 205.)):

"De même qu'autrefois la tribu de Juda reçut d'en haut une bénédiction toute spéciale parmi les autres fils du Patriarche Jacob; de même le ROYAUME DE FRANCE EST AU-DESSUS DE TOUS LES AUTRES PEUPLES, COURONNÉ PAR DIEU LUI-MÊME DE PRÉROGATIVES EXTRAORDINAIRES.
LA TRIBU DE JUDA ÉTAIT LA FIGURE ANTICIPÉE DU ROYAUME DE FRANCE".
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Message par Her Jeu 27 Jan - 12:39

Marquis André de la Franquerie - Livre - La Mission Divine de la France

LE PACTE DE TOLBIAC

Trois grands Saints de France se trouvent participer à la Conversion de Clovis: Saint Rémi, dont nous allons voir les principaux miracles en faveur de ce prince et des Rois ses successeurs: Sainte Clotilde qui, par son exemple, a une grosse influence sur le Roi, son époux; et la patronne de Paris(*),

(*) "A sa mort en 512, Sainte Geneviève avait été inhumée, par ordre de la Reine (Sainte Clotilde), avec les membres de la famille royale... Tous nos souverains eurent en grande vénération la mémoire de la Patronne de Paris; beaucoup se plurent à enrichir son tombeau. En 1757, Louis XV fit construire, par Soufflot, sur un plan grandiose, une basilique nouvelle qui devait remplacer la vieille église mérovingienne.
On sait que la Révolution Française (cette entreprise satanique, disait Pie IX) fit brûler publiquement, puis jeter à la Seine, en novembre 1793, les reliques de Sainte Geneviève. La châsse fut envoyée à la Monnaie et un décret de la Convention transforma la basilique en Panthéon pour la sépulture des grands hommes. Marat fut l'un des premirs hôtes de l'église profanée.
Le gouvernement tutélaire de la Restauration rendit la basilique au culte de Sainte Geneviève... En 1885, la 3e République a de nouveau désaffecté la basilique et en a fait un Panthéon dans lequel, à côté de Voltaire et de Rousseau, elle a placé Zola le pornographe, le coeur du métèque Gambetta, complice de Bismarck, et les cendres de Jaurès le mauvais Français." (Commandant Dublaix: A. F., Chronique religieuse, 26 août 1925).

l'amie de la Reine, Sainte Geneviève qui 30 ans auparavant avait sauvé la ville des hordes d'Attila (451), et lui évita la famine au moment où, encore entre les mains des Romains, elle était assiégée par Clovis, dont elle avait préparé la conversion dès le règne de Childéric, sans être parvenue, malgré sa très grande influence, à amener ce dernier prince aux lumières de la foi; Sainte Geneviève qui voulait reconstruire un temple magnifique en l'honneur de Saint Denis.

Comme tout se tient dans notre Histoire de France! Il semble qu'un lien mystique unit tous ceux que Dieu a envoyés pour nous sauver miraculeusement; Saint Denis, qui aurait approché la mère du Sauveur, et Sainte Madeleine inspirent à notre pays un culte tout spécialement confiant à la Vierge qui, en retour, lui marque sa prédilection par ses nombreuses apparitions. Sainte Geneviève revivifie le culte de Saint Denis; Jeanne d'Arc -- que Dieu fait naître à Domrémy (c'est-a-dire la Maison de Rémi) -- renouvelle le pacte de Clovis et de Saint Rémi, et dépose en hommage ses armes à l'Abbaye de Saint-Denis, etc.... Comme si chacun d'eux voulait faire toucher du doigt au peuple de France, qu'il n'est qu'un des artisans du même édifice; qu'il ne fait que continuer l'œuvre du précédent missionnaire divin; et cela de par la volonté du Tout-Puissant!

Sur le point de succomber sous les forces ennemies à Tolbiac, Clovis invoque le Dieu de Clotilde, le Christ, et promet de se convertir au Catholicisme s'il est vainqueur. Il obtient une victoire éclatante contre les Allemands.

"C'est dans toute l'exaltation de sa victoire surnaturelle qu'il dicta, dans un magnifique élan de foi et de reconnaissance, le superbe décret, vibrant d'enthousiasme et d'amour, qui voue la France à jamais, aussi longtemps qu'elle existera au règne de Jésus-Christ, exigeant qu'il fut placé comme loi constitutionnelle du Royaume des Francs (De Maricourt et de la Morlière; "La vraie Histoire de France".)", la loi salique (Traduction de l'abbé Lemann d'après les Leges Salicae illustratae de Godefroy Wandelin (Anvers 1649).) que complétèrent ses successeurs et dont voici quelques passages:

"LA NATION DES FRANCS, ILLUSTRE, AYANT DIEU POUR FONDATEUR, FORTE SOUS LES ARMES, FERME DANS LES TRAITÉS DE PAIX, HARDIE, AGILE ET RUDE AU COMBAT, DEPUIS PEU CONVERTIE A LA FOI CATHOLIQUE, LIBRE D'HÉRÉSIE.
ELLE ÉTAIT ENCORE SOUS UNE CROYANCE BARBARE.
MAIS AVEC L'INSPIRATION DE DIEU, ELLE RECHERCHAIT LA CLÉ DE LA SCIENCE, SELON LA NATURE DE SES QUALITÉS, DÉSIRANT LA JUSTICE, GARDANT LA PIÉTÉ.
ALORS LA LOI SALIQUE FUT DICTÉE PAR LES CHEFS DE CETTE NATION QUI EN CE TEMPS COMMANDAIENT CHEZ ELLE...
PUIS LORSQUE AVEC L'AIDE DE DIEU, CLODWIGH LE CHEVELU, LE BEAU, L'ILLUSTRE ROI DES FRANCS EUT REÇU, LE PREMIER, LE BAPTÊME CATHOLIQUE, TOUT CE QUI DANS CE PACTE ÉTAIT JUGÉ PEU CONVENABLE FUT AMENDÉ AVEC CLARTÉ PAR LES ILLUSTRES ROIS CLODWIGH, CHILDEBERT ET CLOTAIRE.
ET AINSI FUT DRESSÉ CE DÉCRET:
VIVE LE CHRIST QUI AIME LES FRANCS!
QU'IL GARDE LEUR ROYAUME ET REMPLISSE LEURS CHEFS DES LUMIÈRES DE SA GRACE!
QU'IL PROTÈGE L'ARMÉE!
QU'IL LEUR ACCORDE DES SIGNES QUI ATTESTENT LEUR FOI, LEUR JOIE, LA PAIX, LA FÉLICITÉ!
QUE LE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST DIRIGE DANS LE CHEMIN DE PIÉTÉ CEUX QUI GOUVERNENT!
CAR CETTE NATION EST CELLE QUI, PETITE EN NOMBRE, MAIS BRAVE ET FORTE, SECOUA DE SA TÊTE LE DUR JOUG DES ROMAINS ET QUI, APRÈS AVOIR RECONNU LA SAINTETÉ DU BAPTÊME, ORNA SOMPTUEUSEMENT LES CORPS DES SAINTS MARTYRS QUE LES ROMAINS AVAIENT CONSUMÉS PAR LE FEU, MUTILÉS PAR LE FER, OU FAIT DÉCHIRER PAR LES BÊTES..."

Voilà notre première Constitution!

Elle repose sur l'Evangile! Deux phrases la résument:

VIVE LE CHRIST, QUI EST ROI DE FRANCE!
VIVE LE ROI DE FRANCE, QUI EST LIEUTENANT DU CHRIST!

Ainsi, "la France a eu ce bonheur inespéré, unique au monde, d'avoir la première bâti sa civilisation non pas sur une vérité philosophique ou religieuse quelconque, sur une vérité plus ou moins diminuée ou discutée, mais sur la vérité totale, intégrale, universelle, sur le catholicisme qui signifie "la religion universelle".
Qu'en est-il résulté?
C'est que la France a fondé une civilisation merveilleuse comme le monde n'en a jamais vu, qu'elle est devenue cet astre lumineux qui a couvert le monde de sa lumière, de sa chaleur et de ses bienfaits.
On dit "La civilisation française" et on a raison, mais cette civilisation n'est pas autre chose que la civilisation catholique, apostolique et romaine et elle n'est dite française que parce que c'est la France qui en a tenu le flambeau!
Aujourd'hui encore, dans tout l'Orient, malgré les Combes, les Clemenceau, les Briand, catholiques et français sont synonymes et tous les catholiques, fussent-ils espagnols, anglais ou italiens, etc.... sont désignés sou le nom générique de Francs!
Ah! la France avait pris pour base la pierre angulaire même de l'Eglise: le Christ; quoi d'étonnant qu'elle ait bénéficié de l'universalité du Christ et de l'Eglise?
Et voilà, pour le dire en passant, le véritable internationalisme de la France! Mais c'est celui de l'Evangile, non celui du Talmud ou de la libre pensée, celui de l'Eglise romaine, non celui de la synagogue de Jérusalem, du temple de la rue Cadet ou de l'Eglise de Genève! Mais cet internationalisme loin de détruire la personnalité de la France, la suppose! Comment le flambeau de la Vérité catholique rayonnera-t-il, si vous supprimez le porte-flambeau?" (Abbé Vial: "Jeanne d'Arc et la Monarchie", chapitre II, p. 26 et 27.)
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Message par Her Jeu 27 Jan - 12:40

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LE BAPTISTÈRE DE REIMS

Le miracle auquel on ne veut plus croire existe à l'état permanent: c'est notre HISTOIRE. On peut dire avec l'Abbé Vial (Abbé vial, op. cit. page 62, sans oublier les apparitions de la rue du Bac et de Pellevoisin.) que "Lourdes, La Salette, Pontmain, Notre-Dame des Victoires, etc... ne sont que les avant-derniers anneaux d'une longue chaîne de miracles qui va du Baptistère de Reims, où est née la France, à la Basilique du Sacré-Cœur où elle ressuscitera, en passant par les cycles bénis de Saint Bernard, de Saint Louis, de Jeanne d'Arc, du Curé d'Ars"; nous ajouterons aussi de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.

SAINT RÉMI ET LE BAPTISTÈRE DE REIMS SONT POUR LA FRANCE CE QUE MOÏSE ET LE SINAÏ FURENT POUR LE PEUPLE JUIF.

Le 19 décembre 1907, à l'Archevêque de Reims, Monseigneur Luçon, nouvellement promu Cardinal, Saint Pie X déclarait (Bulletin du Diocèse de Reims, 28 déc. 1907, p. 621.):

"Reims conserve la source baptismale d'où est sortie toute la France Chrétienne, et elle est justement appelée pour cela le Diadème du Royaume. C'était une heure ténébreuse pour l'Eglise de Jésus-Christ. Elle était d'un côté combattue par les Ariens, de l'autre assaillie par les Barbares; elle n'avait plus d'autre refuge que la prière pour invoquer l'heure de Dieu. Et l'heure de Dieu sonna à Reims, en la fête de Noël 496. Le baptême de Clovis marqua la naissance d'une grande nation: la tribu de Juda de l'ère nouvelle, qui prospéra toujours tant qu'elle fut fidèle à l'orthodoxie, tant qu'elle maintint l'alliance du Sacerdoce et du Pouvoir public, tant qu'elle se montra, non en paroles, mais en actes, la Fille aînée de l'Eglise."

Dans la nuit de Noël 496, à minuit, au jour anniversaire et à l'heure même de sa naissance, le Christ -- lors de la naissance spirituelle de notre France et de nos Rois -- voulut par un miracle éclatant affirmer la mission divine de notre Pays et de la Race Royale de Mérovée, au moment même où Saint Rémi va proclamer cette mission au nom du Tout-Puissant, pour sanctionner solennellement les paroles divinement inspirées de Son ministre. A minuit, alors que le roi, la Reine et leur suite sont là, "SOUDAIN, raconte Hincmar, Archevêque de Reims (Migne. Patr. lat. Tome CXXV, p. 1159 et 1160. Hincmar. Vita Sancti Remigii, Cap. XXXVI et suivants. Bibl. Nat. A. 112 à 329.), UNE LUMIERE PLUS ÉCLATANTE QUE LE SOLEIL, INONDE L'EGLISE! LE VISAGE DE L'EVÊQUE EN EST IRRADIÉ! EN MÊME TEMPS RETENTIT UNE VOIX: "LA PAIX SOIT AVEC VOUS! C'EST MOI! N'AVEZ POINT PEUR! PERSÉVÉREZ EN MA DILECTION!"
Quand la voix eut parlé, ce fut une odeur céleste qui embauma l'atmosphère.
Le Roi, la Reine, toute l'assistance épouvantés, se jetèrent aux pieds de Saint Rémi qui les rassura et leur déclara que c'est le propre de Dieu d'étonner au commencement de ses visites et de réjouir à la fin.
Puis soudainement illuminé d'une vision d'avenir, la face rayonnante, l'oeil en feu, le nouveau Moïse s'adressant directement à Clovis, Chef du nouveau Peuple de Dieu, lui tint le langage -- identique quant au sens -- de l'ancien Moïse à l'Ancien Peuple de Dieu:

"APPRENEZ (Migne. Patr. lat. CXXXV, p. 51 et suivantes Flodoard. Historia Ecclesiae Remensis. Lib. I, cap. XIII. Bibl. Nat. A. 112 à 329.), MON FILS, QUE LE ROYAUME DE FRANCE EST PRÉDESTINÉ PAR DIEU À LA DÉFENSE DE L'EGLISE ROMAINE QUI EST LA SEULE VÉRITABLE EGLISE DU CHRIST.
CE ROYAUME SERA UN JOUR GRAND ENTRE TOUS LES ROYAUMES.
ET IL EMBRASSERA TOUTES LES LIMITES DE L'EMPIRE ROMAIN!
ET IL SOUMETTRA TOUS LES PEUPLES À SON SCEPTRE!
IL DURERA JUSQU'À LA FIN DES TEMPS!
IL SERA VICTORIEUX ET PROSPÈRE TANT QU'IL SERA FIDELE À LA FOI ROMAINE.
MAIS IL SERA RUDEMENT CHATIÉ TOUTES LES FOIS QU'IL SERA INFIDÈLE À SA VOCATION."

Au IXe siècle, Raban Maur, Archevêque de Mayence, a rendu public le passage suivant qui aurait été prononcé également par Saint Rémi à la fin de son allocution:

"VERS LA FIN DES TEMPS, UN DESCENDANT DES ROIS DE FRANCE RÈGNERA SUR TOUT L'ANTIQUE EMPIRE ROMAIN.
IL SERA LE PLUS GRAND DES ROIS DE FRANCE ET LE DERNIER DE SA RACE.
APRÈS UN RÈGNE DES PLUS GLORIEUX, IL IRA À JERUSALEM, SUR LE MONT DES OLIVIERS, DÉPOSER SA COURONNE ET SON SCEPTRE, ET C'EST AINSI QUE FINIRA LE SAINT EMPIRE ROMAIN ET CHRÉTIEN. (Voir: "Bloc Catholique", mars-avril 1923, no 187, p. 51: Les Francs, peuple élu de Dieu, par le Marquis de la Vauzelle.)

Commentant cette mangifique vision d'avenir, l'Abbé Vial écrit:

"La prophétie comprend quatre points:

1° La vocation de la France: elle est le Soldat de Dieu!
2° Sa gloire future: elle sera sans égale!
3° Sa durée: celle de l'Eglise.
4° La sanction divine: récompense ou châtiment unique au monde, comme sa gloire."
Et il ajoute en note:

"Bien remarquer que la prophétie est faite directement à la race, à la postérité, à la famille royale, «semini, generi regio, posteritati» comme si la race était aussi inséparable de la France que la France est inséparable de l'Eglise."
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Message par Her Jeu 27 Jan - 12:41

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LA SAINTE AMPOULE

Un nouveau miracle devait se produire le jour même au Baptistère; laissons parler Hincmar. (Hincmar, "Vita Sancti Remigii", cap. XXXVIII (Migne t. 125, p. 1160).)

"Dès qu'on fut arrivé au baptistère, le clerc qui portait le chrême, séparé par la foule de l'officiant, ne put arriver à le rejoindre.
Le saint Chrême fit défaut.
Le Pontife alors lève au ciel ses yeux en larmes et supplie le Seigneur de le secourir en cette Nécessité pressante.
SOUDAIN APPARAIT, VOLTIGEANT À PORTÉE DE SA MAIN, AUX YEUX RAVIS ET ÉTONNÉS DE L'IMMENSE FOULE, UNE BLANCHE COLOMBE TENANT EN SON BEC UNE AMPOULE D'HUILE SAINTE DONT LE PARFUM D'UNE INEXPRIMABLE SUAVITÉ EMBAUMA TOUTE L'ASSISTANCE.
DÈS QUE LE PRÉLAT EUT REÇU L'AMPOULE, LA COLOMBE DISPARUT!"

C'est avec le saint chrême contenu dans cette ampoule, qu'ont été sacrés tous nos Rois.

(La sainte ampoule fut brisée en 1793 par le révolutionnaire Ruhl, mais:
"Un ecclésiastique et un magistrat de cette ville qui, dans ces temps affreux craignirent de compromettre un grand nombre de gens de bien, s'ils enlevaient ce précieux vase, avaient eu le soin d'en retirer une partie du baume qu'il contenait. Partagé entre cet eclésiastique et ce magistrat, ce baume a été gardé religieusement. En 1819, les parcelles en ont été réunies dans le tombeau de Saint Rémi, sous la garde du Curé de Saint-Rémi de Reims, et des preuves authentiques, constatées dans un procès-verbal, lequel a été déposé au greffe du Tribunal de Reims, ne laissent aucun doute sur la fidèle conservation de ce précieux monument du sacre de Clovis." Clausel de Coussergues. "Du Sacre des Rois de France", mai 1825, p. 127.)

Comme au baptême du Christ, c'est "le Saint Esprit qui par l'effet d'une grâce singulière apparut sous la forme d'une colombe et donna ce baume divin au pontife" (Cérémonial du Sacre des Rois de France. Prière à Saint Rémi.) voulant assister visiblement au sacre du premier de nos Rois pour marquer ainsi d'un signe sacré de toute spéciale prédilection notre Monarchie, consacrer tous nos Rois et imprimer sur leur front un caractère indélébile qui leur assurerait la primauté sur tous les autres Souverains de la terre; enfin les munir de ses sept dons pour qu'ils pussent accomplir leur mission providentielle dans le monde.

Ainsi, pour le Sacre de nos Rois, Dieu a voulu non d'une huile terrestre, mais d'une huile céleste afin que le Roi de France -- tout comme le Christ -- fut non pas fictivement mais très réellement et véritablement "l'oint" du Seigneur. Ce privilège UNIQUE était reconnu dans le monde entier. Dans toutes les cérémonies diplomatiques, en effet, l'ambassadeur du Roi de France avait le pas sur ceux de tous les autres Souverains parce que son Maître était "sacré d'une huile apportée du ciel" ainsi que le reconnaît un décret de la République de Venise daté de 1558. Hommage universel rendu au miracle de la Sainte Ampoule et reconnaissance éclatante de la prééminence du Roi Très Chrétien sur tous les autres princes de la terre.

Sur l'authenticité de tous ces faits, voir l'étude que nous avons publiée dans le «Bloc Anti-Révolutionnaire» n° de janvier-février 1933 sous le titre: «Dom Mabillon, défenseur des privilèges miraculeux des Rois de France».
Clausel de Coussergues: op. cit.
Abbé de Vertot. Dissertation sur la Sainte Ampoule. (Hist. de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, II, p. 619, 1736.)
Annales Benedict: toutes les études de Dom Mabillon sur ces questions.
Chanoine Dessailly: «L'authenticité du grand testament de saint Rémi», Dumoulin à Paris.

C'était pour commémorer toutes ces merveilles que le peuple, à chaque sacre ou dans chaque grande réjouissance publique, criait:

Noël! Noël! Vive le roi! Noël! Noël!

A l'occasion de son baptême et de son sacre, Clovis reçut des félicitations de nombreux évêques gaulois et étrangers; il est deux lettres qui, entre toutes, méritent d'être mentionnées, celle de Saint Avit, évêque de Vienne.

"Le Noël du Seigneur, écrit Saint Avit (Acta Sanctorum, 13 Octobris, Sanctus Remigius.), est aussi le Noël des Francs; vous êtes né au Christ, le jour où le Christ est né pour nous... Votre foi est notre victoire, et nous sommes les vainqueurs partout où vous combattez" (Cité par Zeller. -- Les Francs Mérovingiens: Clovis et ses fils p. 34.)

Et celle du Pape Anastase II: "Glorieux Fils, nous nous félicitons que votre avènement à la foi inaugure notre pontificat. Un si grand événement fait tressaillir de joie le siège de Pierre...
Que la joie de votre Père vous fasse croître dans les saintes œuvres. Comblez nos désirs, soyez notre couronne et que notre mère l'Eglise s'applaudisse des progrès du grand Roi qu'elle vient d'enfanter à Dieu.
Illustre et glorieux Fils, soyez sa gloire, SOYEZ POUR ELLE UNE COLONNE DE FER!
Nous louons Dieu, qui Vous a retiré de la puissance des ténèbres, pour faire d'un si grand Prince LE DÉFENSEUR DE SON EGLISE et opposer votre gloire aux attaques des pervers.
Continuez donc cher et glorieux Fils, afin que le Dieu tout-puissant entoure votre sérénité et votre royaume de sa protection et commande à ses anges de vous protéger dans toutes vos voies et vous donne la victoire sur tous vos ennemis" (Anast. II, ép. II ad Clod. tom. VI. Conc. col. 1282 cité par Bossuet: Politique tirée de l'Ecriture Sainte, tome I, livre VII. Page 529, ed. Delestre Boulage 1822, et par Zeller: op. cit. p. 38.)
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Message par Her Jeu 27 Jan - 12:42

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LES ARMES DE FRANCE

Le Christ allait encore accomplir de nouveaux prodiges en faveur de Clovis:

"On lit... en auculnes escriptures qu'en ce temps avoit un hermite, prudhomme et de saincte vie qui habitoit en un bois près d'une fontaine, au lieu qui de présent est appelé Joye-en-Val, en la chastellenie de Poissy, près Paris: auquel hermite ladicte Clotilde, femme dudict Roy Clovis avoit grande fiance et pour sa saincteté le visitoit souvent et luy administroit ses nécessitez.
Et advint un jour que ledict hermite estant en oraison, un ange s'apparut à luy en luy disant qu'il feist raser les armes des trois croissans que ledict Clovis portoit en son escu (combien qu'aucuns disent que c'estoient trois crapeaux) et au lieu d'iceux portast un escu dont le champ fust d'azur, semé tout de fleurs de liz d'or, et luy dict que Dieu avoit ordonné que les Rois de France portâssent doresnavant telles armes.
Ledict hermite revela à la femme dudict Clovis son apparition; laquelle incontinant feit effacer lesdicts trois croissans ou crapeaux et y feit mettre lesdicts fleurs de liz et les envoya audict Clovis son mari qui, pour lors, estoit en guerre contre le Roy Audoc, sarrazin qui estoit venu d'Allemagne à grande multitude de gens, es parties de France et avoir son siège devant la place de Conflans Saincte Honorine, près Pontoise.
Clovis se combattit et eut victoire: et combien que la bataille commençast en la ville, toutefois fut achevée en la monteigne, en laquelle est à présent la tour de Montjoye.
Et là fut pris premièrement et nommé le cry des François et les armes, c'est à savoir Montjoye et depuis y a été adjousté Sainct Denis.
Et, en la révérence de la mission desdictes fleurs de liz, fut illec en la vallée fondée un monastère de religieux qui fut et encore est appelée l'abbaye de Joye-en-Val, pour la mission de la saincte Ampolle et desdictes fleurs de liz qui furent envoyées à ce grand roy Clovis, premier roy chrestien.
Enquoy appert avidemment que Dieu notre père et Sauveur a singulièrement aimé les Rois de France et les a voulu décorer et garnir de singulières grâces et préeminances pardessus tous autres rois et princes terriens et d'iceux faire les deffenseurs de la saincte Foy et Loy de Jésus-Christ" (Nicolle Gilles: Histoirede France (1492).)

Et Guillaume de Nangis, dans la chronique de Saint Louis, explique ainsi la signification symbolique des armes de France:

"Puisque Notre Père Jhésus-Christ veut espécialement sur tous autres royaumes, enluminer le royaume de France de Foy, de Sapience et de Chevalerie, li Roys de France accoustumèrent en leurs armes à porter la fleur de liz paincte par trois fueillées (feuilles), ainsi come se ils deissent à tout le monde: Foi, Sapience et Chevalerie sont, par la provision et par la grâce de Dieu, plus habondamment dans nostre royaume que en ces aultres. Les deux fueillées qui sont oeles (ailes) signifient Sapience et Chevalerie qui gardent et défendent la tierce fueillée qui est au milieu de elles, plus longue et plus haute, par laquelle Foy est entendue et segneufiée, car elle est et doibt estre gouvernée par Sapience et deffendue par Chevalerie. Tant comme ces trois grâces de Dieu seront fermement et ordénement joinctes ensemble au royaume de France, li royaume sera fort et ferme, et se il avient, que elles soient ostées et desseurées (séparées), le royaume cherra (tombera) en désolaction et en destruiement" (Cité par Monseigneur Delassu. L'Esprit familial, p. 225, note 1.)

Les trois fleurs de lys du blason donné par Dieu à nos Rois ont d'autres significations plus belles encore que l'histoire, la science héraldique et les révélations nous enseignent: Charles V fixa définitivement à trois les fleurs de lys des armes de France qui souvent, étaient nombreuses et en semis. Il prit cette décision en l'honneur et pour représenter les trois personnes de la Sainte Trinité.

Voir l'acte d'enregistrement des lettres de fondation du Couvent et de la chapelle des Célestins de Limay (Seine-et-Oise) par le Roi Charles V, en l'honneur de la Sainte Trinité. -- L'original de la charte de fondation existe aux Archives Départementales de Seine-et-Oise et ce document a été publié intégralement par Antoine Becquet dans "l'Histoire des Célestins de France".

Elles représentent également la Sainte Famille et aussi le triangle symbolique manifesté à la vénérable Philomène de Sainte Colombe: le Christ, Sa Divine Mère et Saint Michel, les trois grands vainqueurs de Lucifer. (Voir: Comte de Place: "Problèmes héraldiques". Père Pie de Langogne: "Vie de la Vénérable Philomène de Sainte Colombe".)
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Message par Her Jeu 27 Jan - 12:43

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LE TESTAMENT DE SAINT RÉMI

Le testament de Saint Rémi a une importance capitale pour nous Français; c'est une véritable vision d'avenir qui prend une autorité toute particulière du fait que le grand Pape Saint Hormisdas écrivit à Saint Rémi lorsqu'il l'institua en ces termes Légat pour toute la France (Migne, t. 125, p. 1168. Hincmar - Vita Sancti Remigii cap. LIV. Baronius, Annales Ecclesiastici -- Tome VI, p. 635.)

"Nous donnons tous nos pouvoirs pour tout le Royaume de notre cher Fils spirituel Clovis, que par la grâce de Dieu vous avez converti avec toute sa Nation, par un apostolat et des miracles dignes du temps des Apôtres."
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Message par Her Jeu 27 Jan - 12:45

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LE SACRE DES ROIS DE FRANCE

Origine du Sacre des Rois
Considérations générales

Jésus-Christ, Roi des Rois, est le principe de toute Royauté, puisque tout pouvoir émane de Lui, comme Dieu; Il est le modèle parfait des Rois de la terre. Il est Roi par droit héréditaire, comme Fils de Dieu et sa Souveraineté est infinie, son pouvoir absolu. Il est Roi par le sacre, par l'onction: "Dieu Vous a oint d'une huile de joie au-dessus de ceux qui ont été sacrés comme Vous". (Ps. XLIV) et "c'est Dieu, son Père qui le consacre de sa propre main" personne n'étant digne de sacrer le Christ.

C'est la Royauté Universelle du Christ, c'est son sacre qui ont été l'occasion de la chute de Lucifer et des mauvais anges. C'est aussi cette Royauté et ce Sacre qui ont été pour Saint Michel et les bons anges l'occasion de leur victoire. Il est donc logique que Satan poursuive d'une haine inextinguible tous les oints du Seigneur dont le rôle est d'être des images du Christ-Roi, mais aussi, que ceux-ci jouissent de la spéciale protection de Saint Michel, le chef de toutes les milices célestes.

C'est par le Sacre du Verbe que Lucifer a été vaincu, c'est par celui des Rois et des Evêques -- représentants spirituels et temporels de la Royauté du Christ -- qu'il continuera de l'être. Aussi "Satan qui veut anéantir le bonheur de l'homme et qui tend par tous les moyens dont il dispose à détruire le règne de Dieu pour mettre le sien à sa place n'a pas trouvé de plus sûr moyen pour arriver à son but que de faire disparaître LE POUVOIR PONTIFICAL ET LE POUVOIR ROYAL: le pontife et le roi qui sont les deux colonnes de l'édifice social sont l'objet des attaques particulières et constantes de l'enfer; le pontife et le Roi qui sont les canaux des grâces spirituelles et temporelles dont le Seigneur veut combler les peuples; les témoins de Sa Providence à travers les âges; les deux fils de l'huile sainte qui sont devant le Seigneur de la terre (Apoc. XI). Satan s'efforce de les supprimer (Zach. IV, 14)". (42).

(42) Dans ce chapitre nous nous sommes inspiré de la remarquable étude "Dieu, la Royauté et le salut de la France", malheureusement épuisée.

Mais le Christ ne pouvait descendre que d'une Famille Royale, aussi Dieu le Père établit-il la Royauté sur Israël, comme étant la forme du Gouvernement "la plus naturelle, la plus parfaite et celle qui pouvait le mieux assurer la paix et la durée de l'Etat".

Non seulement Dieu établit la Royauté, mais il choisit la Race Royale qui devait donner naissance à son Fils: "Vous établirez celui que le Seigneur votre Dieu aura choisi du nombre de vos frères." Et Dieu fait choix de la Maison d'Isaïe. Mais avant de faire monter sur le trône cette maison il veut que les exemples et les fautes d'un Roi d'une autre race lui servent d'exemple, aussi ordonne-t-il au Grand Prêtre Samuel de sacrer Saül.

Pour bien montrer à quel point la grâce du sacre est efficace, Il choisit un simple pâtre sans instruction et sans intelligence:

"Samuel prit une petite fiole d'huile qu'il répandit sur la tête de Saül et il le baisa et lui dit: C'est le Seigneur qui par cette onction vous sacre prince sur son héritage." (I, Rois, X, 1).

Le sacre est le lien qui unit le Roi à Dieu et le canal par lequel la puissance, l'assistance et le rayonnement de la majesté divine se communiquent au Roi au moment où il devient l'oint du Seigneur "personne sainte et sacrée". (I Rois, IX, 15 à 17 et X, 1 etc...)

Samuel ajoute à Saül "En même temps l'esprit du Seigneur se saisira de vous et vous serez changé en un autre homme". (I Rois, X, 6).

Et le Live des Rois (I. ch. X, 9) constate "Dieu lui changea le cœur et lui en donna un autre."

Ainsi, "par l'onction Dieu créa en lui une personne morale douée d'une grande supériorité. De cet israélite simple, timide, irrésolu, Dieu fit un roi sage, prudent, plein de fermeté et d'énergie, capable de conduire dans sa voie la nation choisie" (43).

(43) "Dieu, la Royauté et le salut de la France", p. 54.

Et Samuel termine son allocution au nouveau Roi par cette recommandation: "Faits hardiment tout ce qui se trouvera à faire, parce que le Seigneur sera avec vous." (I Rois, X, 7).

Il n'est donc pas nécessaire que le Roi soit un homme de génie puisque Dieu supplée aux qualités qui lui manquent par la vertu du sacre. Aussi, Saül est-il vainqueur en toutes circonstances, réalisant cette grande prophétie d'Isaïe vraie pour tous les temples:

"LE JOUG TOMBERA EN POURRITURE EN PRÉSENCE DU SACRE" (X, 17).

Mais Saül s'étant arrogé les droits du sacerdoce, il est rejeté. Dieu donne l'ordre à Samuel "de prendre l'huile sainte et d'aller à Bethléem où Il s'est choisi un Roi parmi les enfants d'Isaïe (I Rois, XVI, 1): le plus jeune, David. Sacrez-le présentement car c'est lui que j'ai choisi". (I Rois, XVI, 12).

Ainsi, du vivant même de Saül, David est le seul Roi légitime, et pourtant il est inconnu de Tous, -- hors Dieu, le Grand Prêtre et sa Famille -- Roi caché que Dieu ne veut pas faire connaître encore afin de le préparer à sa mission future, et de la mettre à l'abri des ennemis jusqu'au jour fixé par Sa Providence pour l'accomplissement de cette mission (44).

(44) David est la préfiguration parfaite du grand Roi que Dieu va révéler et qui va monter sur le Trône de France. Roi qui, pour les mêmes raison, restera caché jusqu'au dernier moment.

Par le sacre Dieu constitue donc un homme son représentant officiel et le munit d'une armature divine pour défendre la société contre les attaques de l'enfer.

Après la mort de Saül, toutes les tribus d'Israël vinrent trouver David à Hébron et lui dirent:

"Nous sommes vos os et votre chair". (II, Rois, V, 1).

"Paroles remarquables qui rappellent celles qu'Adam applique à Eve: Voilà maintenant l'os de mes os, la chair de ma chair."

"Comme l'homme doit être uni à son épouse, ainsi le peuple doit être uni au Roi. Comme l'homme est le chef de la femme, ainsi le Roi est le chef et la tête du peuple et ne fait qu'un avec lui.

C'est par la tête que la bénédiction de Dieu descend sur le corps tout entier: par le Roi qu'elle descend sur la société. Ainsi, le Roi devient par le sacre la source et le canal des faveurs multiples de Dieu sur le peuple" (46).

(46) "Dieu, la Royauté et le salut de la France", pp. 74 et 75.

Cette étude sur le Sacre sous l'Ancien Testament n'était pas inutile pour mieux éclairer celle du Sacre de nos Rois, car les leçons qui s'en dégagent s'appliquent également à l'ère chrétienne.

SA SIGNIFICATION

"Le sacre de nos Rois est la cérémonie la plus solennelle que la religion ait établie pour rendre nos Monarques respectables", dit Alletz dans son Cérémonial du Sacre". Le sacre (47) est en France la consécration nécessaire de l'autorité royale. "Gentil Dauphi" disait Jeanne d'Arc à Charles VII, tant qu'il ne fut pas sacré (48).

L'éminent Bénédictin, Dom Besse, expose la signification du sacre dans une page magistrale, qu'il est impossible de ne pas reproduire:

"Le Roi prenait possession de son trône le jour du sacre. JÉSUS-CHRIST LUI CONFÉRAIT DANS LA BASILIQUE DE REIMS L'INVESTITURE DU ROYAUME. Il recevait du prélat consécrateur, avec le caractère royal, les aptitudes au gouvernement. Nous les appelons, dans la langue chrétienne, les grâces d'état. UN CARACTERE SACRÉ S'IMPRIMAIT SUR TOUTE SA PERSONNE, IL EN FAISAIT UN ÊTRE A PART, UN CONSACRÉ. Le Peuple Chrétien le prenait pour L'ÉLU DE DIEU, L'OINT DU SEIGNEUR; il voyait en Dieu la source des droits qui lui arrivaient par la naissance. De son côté, le Souveraint acceptait sa fonction comme un mandat. IL RÉGNAIT AU NOM DU TOUT-PUISSANT, EN VERTU D'UNE DÉLÉGATION OFFICIELLE.

Il y avait plus encore: un lien religieux se formait entre le Roi et son Royaume pour s'adjoindre à celui que le droit héréditaire avait déjà formé. Leur union devenait ainsi plus forte et plus féconde. LE ROI APPARTENAIT A LA FRANCE ET LA FRANCE APPARTENAIT AU ROI. Le Roi lui devait le service d'un Gouvernement ferme, sage et chrétien. La France lui donnait toute sa fidélité et son dévouement. L'EGLISE EN CONSACRANT CETTE UNION LUI DONNAIT UN NOUVEAU DROIT AU RESPECT PUBLIC, CEUX QUI AURAIT TENTÉ DE LE ROMPRE SE SERAIENT RENDUS COUPABLES D'UN SACRILEGE. LE SACRE FAISAIT DU PRINCE UN HOMME ECCLéSIASTIQUE, SA SOUVERAINTETé APPARAISSAIT COMME UNE FONCTION SAINTE (49).

(49) Dom Besse: "Eglise et Monarchie", ch. VIII, p. 240 et 255.
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Message par Her Jeu 27 Jan - 13:04

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LA VILLE DU SACRE

«Reims est la ville du Sacre. Voilà le grand fait qui s'impose ; c'est une mission que la Providence lui donne. Elle y est
préparée par son histoire. Le baptême de Clovis l'a marquée pour cette fin. Hugues Capet y reçut l'onction royale...
Quel chef-d'oeuvre a germé de son sol sous l'influence des idées du Sacre ! Vous avez vu l'admirable Basilique de
Sainte-Marie de Reims. C'est une épopée de pierre. Elle a pour elle la majesté, la grâce, l'harmonie et la force de
résistance.

«La poussée vers le ciel de ses voûtes en fait un monument plus qu'humain. Elle est autre chose que l'Eglise-mère
d'un vaste diocèse ; force est d'y reconnaître le Sanctuaire royal, la Basilique de la Monarchie Chrétienne... L'acte de
foi en la Royauté de Jésus-Christ sur la France s'y affirme mieux qu'ailleurs... Notre-Dame de Reims est le témoin
délicat et obstiné d'un passé glorieux ; elle est, en outre, le symbole prophétique de l'avenir. Saluons en elle le signe
sensible de la France Chrétienne5».

C'est précisément parce que la Basilique incarne toute notre Histoire, parce que tout coeur passionnément Français y
respire toutes les vertus de la race, que l'Allemagne s'est acharnée, mais en vain, à faire disparaître ce monument,
impérissable témoin de nos gloires passées et futures ! Les ruines se relèvent, seul l'Ange a perdu son merveilleux
sourire comme pour rappeler aux Français la tristesse que lui cause le reniement de toutes leurs traditions. Mais le
sourire refleurira sur ses lèvres... quand reviendront les Lys.

LA CEREMONIE DU SACRE

1 Dieu, la Royauté et le salut de la France, pp, 74 et 75. 2 Toutes les prières et consécrations reproduites dans ce chapitre sont spéciales aux Rois de France, à l'exception de celles précédées d’un astérisque.

On pourra comparer les textes du Pontificale Romanum Clémentis VIII ac Urbani VIII jussu editum et a Benedicto XIV recognitum et castigatum... avec ceux de Alletz : Cérémonial du Sacre, 1775, Clausel de Coussergues : Du sacre des Rois de France, 1825. 3 Madame de Witt-Guizot Les chroniqueurs de France, t. III : Jeanne d'Arc et la guerre de cent ans, p. 714. 4 Dom Besse : Eglise et Monarchie, ch. VIII, p. 240 et 255. 5 Dom Besse, id., p. 240 et 255.

Avant le Sacre, des prières publiques sont ordonnées dans le Royaume. Le Roi jeûne pendant trois jours et se
confesse afin de communier à la Messe du Sacre. A l'Eglise, tous les Corps de l'Etat sont représentés.
«La France assiste au Sacre de son Roi. Elle a pleine conscience de ce qui se passe devant ses yeux. C'EST JESUSCHRIST QUI VA LUI DONNER SON SOUVERAIN. Sa présence est un acte de foi qui s'élève jusqu'à Dieu, source du pouvoir dans les Sociétés... LA FRANCE ENTIERE, ROI ET SUJETS, FAIT HOMMAGE D’ELLE-MEME A DIEU, JESUS-CHRIST. Tous communient à la même pensée catholique qui rayonne sur l'ordre politique et social. Les idées et les sentiments entraînent l'union des coeurs et des esprits. Cette union des âmes concourt nécessairement à l'unité Nationale1».

Quelques-unes des prières et des formules du Sacre montreront l'importance de cette cérémonie et des serments qui
y sont prononcés tant au point de vue National que Catholique, si tant est que l'on puisse séparer l'un de l'autre. A
l'arrivée du Roi :
«Voilà que Je vais envoyer Mon Ange devant vous pour vous garder. Si vous écoutez Mes paroles et si vous les
observez, Je serai l'ennemi de vos ennemis et J'affligerai ceux qui vous affligeront, et Mon Ange marchera devant
vous 2».

Le Grand Prieur de Saint-Remy, en remettant la Sainte Ampoule au Prélat consécrateur :
«Monseigneur, je remets entre vos mains ce précieux trésor envoyé du Ciel au grand saint Remy, pour le sacre de
Clovis et des Rois ses successeurs...»

L'oraison suivante est récitée par le Consécrateur :
«Prions. Dieu Tout Puissant et éternel qui par un effet de Votre bonté avez voulu que la race des Rois de France reçût
l'onction sainte avec le baume qui est ici présent et que Vous avez envoyé du Ciel au saint Évêque Remy, faites que
notre Roi, Votre Serviteur, ne s'écarte jamais de Votre service et qu'il soit délivré, par Votre miséricorde, de toute
infirmité, par Notre-Seigneur».

Puis le Roi prête les serments suivants :
«Je promets de conserver à chacun de vous (les Évêques), et aux Églises qui vous sont confiées, les privilèges
canoniques, les droits et la juridiction dont vous jouissez, et de vous protéger et défendre autant que je le pourrai,
avec le secours de Dieu, comme il est du devoir d'un Roi, dans son Royaume, de protéger chaque Évêque, et l'Eglise
qui est commise à ses soins.

Et après que le Peuple a accepté le Roi pour son Souverain, celui-ci la main sur l’Évangile :
«Je promets, au nom de Jésus-Christ, au Peuple Chrétien qui m'est soumis :
«Premièrement de faire conserver en tous temps à l'Eglise de Dieu, la paix par le peuple chrétien.
«D'empêcher les personnes de tous rangs de commettre des rapines et des iniquités de quelque nature qu'elles
soient.
«De faire observer la justice et la miséricorde dans les jugements, afin que Dieu, qui est la source de la clémence et
de la miséricorde, daigne la répandre sur moi et sur vous aussi.
«DE M'APPLIQUER SINCEREMENT, ET SELON MON POUVOIR, A EXPULSER DE TOUTES LES TERRES SOUMISES A MA DOMINATION LES HERETIQUES NOMMEMENT CONDAMNES PAR L’EGLISE.
«Je confirme par serment toutes les choses énoncées ci-dessus : Qu'ainsi Dieu et Ses Saints Évangiles me soient en
aide 3».

Et Dom Besse de conclure :
«LE SERMENT LIE LE SOUVERAIN A DIEU DONT IL EST LE REPRESENTANT SUR TERRE. DIEU LUI A DONNE LE ROYAUME ; IL
PROMET DE LE GOUVERNER CONFORMEMENT A SES VOLONTES. IL Y A ENTRE EUX UN CONTRAT. L’EGLISE EN EST LE TEMOIN».

Après le serment, le Roi se «prosterne tout de son long, les Évêques, le Clergé, tout le monde fléchit les genoux. Le spectacle est grandiose.
C'est la France entière qui est là, suppliante. Le Ciel est entrouvert au-dessus de la Basilique. Dieu, entouré de la
Cour de Ses Saints, contemple. Il bénit. C'est la France qu'il bénit en la personne de son Chef. Il lui donne tout ce qui
peut rendre son Gouvernement prospère4».
Puis, avant de procéder à l'onction sainte, le Prélat consécrateur remet l'épée entre les mains du Roi et dit :
«Prenez cette épée, qui vous est donnée avec la Bénédiction du Seigneur; afin que par elle et par la force de l'Esprit
Saint, vous puissiez résister à tous vos ennemis, et les surmonter, protéger et défendre la sainte Eglise, le Royaume
qui vous est confié et le camp du Seigneur, par le secours de Jésus-Christ, le triomphateur invincible. Prenez, dis-je,
de nos mains consacrées par l'autorité des saints Apôtres, cette épée dont nous vous avons ceint, ainsi qu'on en a
ceint les rois, et qui, bénite par notre ministère, est destinée de Dieu pour la défense de Sa sainte Eglise. Souvenez-vous de celui dont le prophète Daniel a parlé ainsi dans ses psaumes : O VOUS QUI ETES LE FORT D’ISRAËL ! PRENEZ
VOTRE EPEE ET DISPOSEZ-VOUS AU COMBAT ; AFIN QUE PAR SON SECOURS VOUS EXERCIEZ LA JUSTICE, VOUS BRISIEZ LA MACHOIRE DES INJUSTES; QUE VOUS PROTEGIEZ ET DEFENDIEZ LA SAINTE EGLISE DE DIEU et de Ses enfants ; que vous n'ayez pas moins d'horreur pour les ennemis secrets1 du nom chrétien que pour ceux qui le sont ouvertement, et que
vous travailliez à les perdre ; que vous PROTEGIEZ avec bonté les veuves et les orphelins ; que vous REPARIEZ les
désordres ; que vous CONSERVIEZ ce qui a été établi ; que vous PUNISSIEZ l'injustice ; que vous AFFERMISSIEZ tout ce qui
a été mis dans l'ordre ; afin que, couvert de gloire par la pratique de toutes ces vertus et faisant régner la justice, vous
méritiez de régner avec notre Sauveur, dont vous êtes l'image, et qui règne avec le Père et le Saint-Esprit dans les
siècles des siècles. Ainsi soit-il».

1 Dom Besse, id., p. 235. 2 Cet Ange est saint Michel, le grand vainqueur de Satan, auquel tous les Rois de France, à l'exception de Louis XV, se sont consacrés. L'Archange saint Michel est donc le spécial protecteur de nos Rois et de notre France.

Voir notre étude : Mémoire pour servir à une nouvelle consécration de la France à Saint Michel, honorée d'une préface de S. E. Monseigneur du Bois de la Villerabel, Évêque d’Annecy. 3 C’est une véritable constitution. 4 Dom Besse, op. cit, p. 261.

Et un peu plus loin, en ceignant le Roi de son épée :
«Passe le glaive autour de tes reins, ô très puissant, et souviens-toi que les saints ont vaincu les royaumes, non avec
le glaive, mais avec leur foi...»

Puis : «Seigneur, daignez le combler des bénédictions de Votre grâce spirituelle et revêtez-le de la plénitude de Votre
puissance. Que la rosée du Ciel, la graisse de la terre, procure dans ses états une abondance de blé, de vin et d'huile,
et que par Vos divines largesses la terre soit couverte de fruits pendant de longues années... afin que sous son règne
les peuples jouissent de la santé. QU'IL SOIT LE PLUS PUISSANT DES ROIS... Que pour la suite des siècles, il naisse de lui
des Successeurs à son trône».

Ensuite a lieu la préparation du Saint Chrême, pendant laquelle le choeur chante les versets suivants par lesquels
l'Eglise affirme que c'est le Saint-Esprit qui est venu en personne apporter le baume destiné au Sacre de nos Rois :
«Le bienheureux Remy, ayant pris de ce baume céleste, sanctifia d'une grâce sans fond la race illustre des Français
en même temps que leur noble Roi et LES ENRICHIT DE TOUS LES DONS DU SAINT-ESPRIT.
«QUI PAR L'EFFET D'UNE GRACE SINGULIERE, APPARUT SOUS LA FORME D'UNE COLOMBE ET DONNA CE BAUME DIVIN AU
PONTIFE2.

Enfin a lieu le sacre proprement dit :
«JE VOUS SACRE ROI AVEC CETTE HUILE SANCTIFIEE, AU NOM DU PERE, DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT».
Pendant le sacre la prière suivante est récitée :
«...Qu'il réprime tous ses ennemis visibles et invisibles ; qu'il n'abandonne pas ses droits sur les royaumes des Saxons, des Merciens, des Peuples du Nord et des Cimbres ; qu'en inspirant à ces peuples des sentiments de paix, il change leurs coeurs et qu'il les rappelle à leur ancienne fidélité ;... que sa puissance inspire de la terreur aux infidèles... »

Puis le Prélat consécrateur remet au Roi la main de justice en disant :
«Recevez cette verge de vertu et d'équité : qu'elle vous serve à pacifier les pieux, et à terrifier les méchants, à mettre
les errants dans le bon chemin, à corriger les orgueilleux et à relever les humbles».

Ensuite, c'est le couronnement :
«RECEVEZ LA COURONNE DE VOTRE ROYAUME, AU NOM DU PERE, DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT».
«Comprenez qu’elle symbolise la gloire de la Sainteté, l'honneur et la force de la puissance. N'oubliez point que par elle, vous participez à notre ministère. Si nous sommes les Pasteurs et les Recteurs des âmes, chargés de leurs besoins intérieurs, soyez dans les choses extérieures le véritable serviteur de Dieu. ASSISTEZ VAILLAMMENT LA SAINTE EGLISE CONTRE TOUTES LES ADVERSITES : ACQUITTEZ-VOUS UTILEMENT DE LA FONCTION ROYALE, QUE VOUS AVEZ REÇUE DE DIEU ET QUI VOUS EST REMISE PAR LE MINISTERE DE NOTRE BENEDICTION AU NOM DES APOTRES ET DE TOUS LES SAINTS».

«Qu'Il établisse autour de vous Ses bons anges pour vous garder, vous accompagner et vous suivre toujours et en
tous lieux... Qu'Il tourne le coeur de vos ennemis vers la paix et la douceur, qu'Il couvre d'une confusion salutaire ceux
qui vous persécuteraient et vous haïraient avec obstination... Qu'Il vous fasse toujours triompher de vos ennemis
invisibles...».

Puis, s'adressant à Dieu :
«Soyez son aide et sa protection dans toutes les occasions, ainsi que de ceux en faveur de qui il vous implorera».
Dom Besse écrit :
«On ne peut célébrer avec plus de force l'union des Représentants de l'Église et de celui qui personnifie l'Etat...
L’Évêque en intronisant le Souverain dans l'Église, lui assigne SA FONCTION ECCLESIASTIQUE. Il n'appartient pas au Clergé, mais le Sacre le met au-dessus des simples Fidèles ; sa place est entre la hiérarchie qui gouverne et la masse du Peuple Chrétien qui est gouvernée. ON COMPREND DES LORS LES HONNEURS LITURGIQUES DECERNES AUX ROIS ET LE CARACTERE RELIGIEUX DE LEUR AUTORITE ET AUSSI DE LEUR PERSONNE... LE ROI EST UN ENFANT PRIVILEGIE DE L'EGLISE. ELLE VEUT ETRE POUR LUI UNE AUXILIAIRE...1»

1 Un peu plus loin une autre oraison dit : «Qu'Il vous fasse triompher de vos ennemis invisibles».
Une autre encore : «Qu’Il éloigne de vous tous ceux qui voudraient vous nuire».
Ainsi, par la répétition réitérée de ces formules, Dieu semble vouloir mettre nos Rois en garde à l'avance contre les agissements des sociétés secrètes et notamment de la judéo-maçonnerie.
La chose est d'autant plus certaine que Notre Seigneur Lui-même au cours de ses apparitions à Marguerite-Marie réemploie à dessein la même formule : «Ce Divin Coeur se veut rendre protecteur et défenseur de sa sacrée personne (celle du Roi) contre tous ses ennemis visibles et invisibles». 5è lettre, du 28 août 1689. 2 «Gentem Francorum inclytam, simul cum Rege nobili, beatus Remigius sumpto coelitus Christmate, sacra sanctificavit gurgite atque Spiritus Sancti, plene ditavit munere. Qui dono singularis gratiæ, in columba apparuit et divinum Christma coelitus pontifici ministravit».

Nous ne pouvons passer sous silence ce que dit du Sacre de nos Rois l'un des Théologiens les plus estimés,
Monseigneur Delassus.
«L'onction sainte donnait la personne du Roi à la France, de telle sorte que LE ROI APPARTENAIT PLUS AU PAYS QU'IL NE
S'APPARTENAIT A LUI-MEME. APRES LES ETATS DE L’EGLISE, C'EST EN FRANCE QUE LA ROYAUTE ETAIT LA PLUS DEGAGEE DES LIENS TERRESTRES, LA PLUS SPIRITUALISEE, PEUT-ON DIRE, LE ROI ETAIT PLUS VERITABLEMENT LE PERE DE SON PEUPLE QUE DE SES PROPRES ENFANTS. Il devait sacrifier ceux-ci à celui-là ; et il savait le faire, comme les tables de marbre de Versailles en font foi. Ou plutôt ses enfants n'étaient plus à lui, c'étaient les «FILS DE FRANCE».
«L'ONCTION SAINTE DONNAIT AU ROI UN CERTAIN CARACTERE DE SAINTETE2, non point de cette sainteté qui rend l'homme capable de voir Dieu tel qu'Il est dans les splendeurs éternelles, mais de CELLE QUI ETABLIT DES RAPPORTS PARTICULIERS ENTRE DIEU ET TELLE OU TELLE DE SES CREATURES, C'EST SAINT THOMAS D'AQUIN QUI LES A QUALIFIEES DE CE NOM :
SAINTETE. Et il donne en preuve de leur existence ce qui s'est passé au Baptême de Clovis et ce que Dieu a renouvelé
de siècle en siècle jusqu'à nos jours3».
L'éminent théologien ajoute :
«Le sacre de ses rois a longtemps été un privilège réservé à la France. Aucun empereur romain, ni Constantin, ni
Théodose n'avait demandé à l'Eglise de consécration religieuse. Quand le moment vint où la Providence voulut avoir
en France des rois protecteurs du Saint-Siège et propagateurs de la Foi catholique, saint Remy, comme un nouveau
Samuel, donna l'onction sainte au fondateur de la monarchie française.
Ce ne fut que bien plus tard que l'Espagne voulut avoir, elle aussi, un roi oint de l'Huile sainte. L'Angleterre, puis les
autres nations de l’Europe, exprimèrent ensuite le même désir.

Mais le sacre des rois de France a conservé un cérémonial particulier...
«Le roi de France était sacré avec le Saint Chrême, la plus noble des Huiles Saintes, celle qui est employée au sacre des évêques (auquel on mélangeait une parcelle de l’huile apportée du Ciel par le Saint-Esprit et conservée dans la Sainte Ampoule). Lorsque d'autres rois demandèrent à l'Eglise de les sacrer eux aussi, elle ne voulut leur appliquer que l'huile des catéchumènes.
«Le roi était oint à la tête d'abord, comme l'évêque, pour montrer que de même que l'évêque a la première dignité dans le clergé, le roi de France avait la prééminence sur tous les souverains...4»
Les prières suivantes compléteront bien l'idée que les Français doivent se faire du sacre de leurs Rois
«QU'IL SOIT HONORE PLUS QUE LES ROIS DES AUTRES NATIONS : qu'il règne heureusement sur ses peuples :
QUE LES NATIONS LE COMBLENT DE LOUANGES ET CELEBRENT TOUTE SA MAGNANIMITE ».
«Bénissez, Seigneur, la force de notre Prince et coopérez à toutes ses oeuvres ; et que par Votre bénédiction le pays
de sa domination soit rempli des fruits de la terre, des fruits du ciel, de la rosée des vallées, des fruits du soleil et de la
lune, de ceux du haut des montagnes et des collines éternelles ; de ceux que la terre donne en abondance de son sein... »

Et celle-ci que récite le prélat consécrateur, après avoir conduit le Roi sur son trône et en le tenant par le bras droit :
«Tenez-vous debout et restez ainsi jusqu'à ce que vous teniez la succession paternelle qui vous est déléguée en vertu du droit héréditaire, par l'autorité du Dieu tout-puissant et dont nous vous mettons en possession, nous et tous les Évêques et tous les serviteurs de Dieu ; et COMME VOUS VOYEZ LE CLERGE PLUS PRES DES SAINTS AUTELS QUE LE RESTE DES FIDELES, PLUS VOUS DEVEZ AVOIR ATTENTION A LE MAINTENIR DANS LA PLACE LA PLUS HONORABLE, ET EN TOUS LIEUX CONVENABLES, AFIN QUE LE MEDIATEUR DE DIEU ET DES HOMMES VOUS ETABLISSE LE MEDIATEUR DU CLERGE ET DU PEUPLE».

Le Roi s'assied sur son trône et cette dernière :
«Prions : Dieu, Auteur ineffable du monde, créateur du genre humain, qui consolidez les trônes, qui avez choisi dès le
sein de Votre fidèle ami, notre Patriarche Abraham, le Roi qui devait venir dans la suite des siècles, par l'intercession
de la bienheureuse Marie toujours vierge et de tous les saints, enrichissez de Votre féconde bénédiction ce Roi insigne et son armée ; fixez-le sur son trône inébranlablement, visitez-le, comme Vous avez visité Moïse dans le buisson ardent... répandez sur lui cette bénédiction céleste et cette rosée de sagesse que le bienheureux David reçut... SOYEZ-LUI CONTRE L'ARMEE DE SES ENNEMIS UNE CUIRASSE, UN CASQUE QUI LE GARANTISSE DE L'ADVERSITE, la sagesse qui le modère dans la prospérité, le bouclier QUI LE PROTEGE SANS CESSE. Faites que ses peuples lui restent fidèles, que les grands vivent en paix, qu'ils s'attachent à la charité et s'éloignent de la cupidité, qu'ils observent la justice et la vérité dans leurs discours. Que ce peuple, chargé de la bénédiction éternelle, se multiplie sous son gouvernement. Que tous tressaillent dans la paix et la victoire. Que Celui qui vit et règne avec Vous dans l'unité du Saint Esprit, Dieu, dans tous les siècles des siècles, daigne nous exaucer. Ainsi soit-il».

1 Dom Besse, op. cit., p. 266 à 270. 2 «Nous trouvons, écrit saint Thomas d'Aquin, une preuve de cette sainteté dans les gestes des Francs et du Bienheureux Remy. Nous la trouvons dans la Sainte Ampoule apportée d'en haut par une colombe pour servir au sacre de Clovis et de ses successeurs, et dans les signes, prodiges, et diverses cures opérées par eux». (De Regimine Principum, II 16.) 3 Mgr Delassus : Le Problème de l'heure présente, t. II, p. 604. 4 Mgr Delassus, op. cit, pp. 602 et 604.

A la fin du sacre l'Officiant s'écrie :
VIVAT REX IN ÆTERNUM !
VIVE LE ROI POUR L'ETERNITE !
«La messe continue. Le Roi fait la Sainte-Communion1. Il s'associe de la sorte au Sacrifice Eucharistique. Ses énergies divines descendent en son âme et le pénètrent tout entier pour confirmer I'oeuvre Sainte qui vient de s'accomplir. Quand l'office liturgique est terminé, les Évêques laissent le Roi au peuple. Il lui appartient sans réserve 2 et c'est pour faire des miracles en sa faveur. Alors la Basilique résonne des ovations de ceux qui ont le bonheur d'assister à cette grandiose cérémonie ; les cloches mêlent leurs joyeux sons à l'enthousiasme général et le peuple, dehors, ne cesse d'acclamer son Roi au cri mille fois répété par nos Pères et que bientôt, espérons-le, nous crierons, nous aussi :
NOËL ! NOËL ! VIVE LE ROI ! NOËL ! NOËL !

Après le festin royal, le Roi, accompagné de la Reine, se promène sans garde au milieu de son peuple et s'entretient
avec les uns et les autres, comme un père au milieu de ses enfants ; le peuple peut l'approcher, lui parler sans protocole.
Ainsi, à chaque changement de règne, à chaque sacre, la France demandait à Dieu, et l'Eglise ratifiait sa demande, si
le Roi, qu'Elle reconnaissait l'aîné de tous les Princes de la terre, et le peuple, restaient fidèles à leur mission privilégiée
de Protecteurs de l'Eglise : la bénédiction et le secours divins ; des Héritiers pour la Couronne ; une population toujours
plus nombreuse et forte ; la force pour l'Armée ; la victoire, en cas de guerre ; la prospérité dans la paix ; la justice, la
charité, la concorde entre tous ; l'abondance de tous les biens.
Aussi, la Protection Divine était-elle manifeste et toujours plus abondante sur la France que sur les autres Peuples.
On ne connaissait ni la haine entre citoyens, ni la crise de la natalité, ni la dégénérescence de la race, ni la pauvreté, ni la
famine, etc... Toutes ces malédictions s'abattaient sur notre Pays, s'il venait à s'écarter de la route à lui tracée par Dieu
Lui-même pour l'expiation de ses péchés.
Dans tous les domaines, la France l'emportait sur les autres Empires.
C'est qu'alors, Roi et Peuple demandaient leur pain quotidien au Dieu Tout-Puissant. Comme ils cherchaient d'abord
le royaume de Dieu, Dieu leur donnait tout le reste par surcroît.
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Message par Her Jeu 27 Jan - 13:24

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LES MIRACLES DES ROIS DE FRANCE - LA GUÉRISON DES ÉCROUELLES

Les marques de la faveur divine ne s'arrêtèrent pas là ; à tant de miracles, Dieu en ajouta un qu'Il accorda à tous les
Rois de France : LE POUVOIR DE GUERIR MIRACULEUSEMENT LES ECROUELLES.

Comme le montre très bien Claude de Seyssel, Archevêque de Turin, ce privilège n'est pas accordé à tel ou tel de nos Rois à titre personnel, mais exclusivement à la fonction de Roi de France, quel qu'en soit le détenteur, dès qu'il est l'héritier légitime de la couronne et qu'il a été sacré.
«Quant à l'origine de ce don, écrit M. Frantz Funck-Brentano, d'après la croyance générale, dont on trouve trace jusque dans les écrits de saint Thomas d'Aquin3, elle se serait également rattachée à l'onction par la Sainte Ampoule4».

Certains auteurs la font remonter à "Saint Marcoul5".
Ce miracle n'était possible au Roi qu'autant qu'Il était en état de grâce et venait de recevoir la Sainte Communion. Le Roi touchait les malades, puis les embrassait, en disant : «DIEU TE GUERISSE, LE ROI TE TOUCHE».
Non seulement nos Rois pouvaient accomplir ce miracle en France, mais encore à l'étranger ; c'est ainsi que l'on vit Jean II, après la bataille de Poitiers, prisonnier à Londres, et François Ier, après Pavie, à Madrid, guérir «bien des malheureux atteints de semblables maladies6».
«Marie-Thérèse, la femme de Louis XIV, avait fait disposer une maison à Poissy où étaient reçus et logés les malheureux qui venaient souvent de contrées lointaines afin de se faire toucher par le Roi : ils y attendaient le jour fixé pour la cérémonie».
On cite même des Jésuites qui furent envoyés de Portugal, d'Espagne, etc., dans notre pays par leur Compagnie, pour être guéris par le Roi de France.
Les derniers miracles, enregistrés avec le plus grand soin, se produisirent au sacre de Charles X en 18257.

1 Sous les deux espèces. Clausel de Coussergues, p. 646. 2 Dom Besse : dito, p. 269. 3 De Regimine Principum. 4 Frantz Funck-Brentano : L'ancienne France : le Roi, p. 177. 5 Mgr Delassus, op. cit., pp. 215 et suivantes. 6 Relation Chigi : comparer également avec les témoignages de Saint-Simon, du Marquis de Sourches, d'Argenson, etc... 7 Mgr Delassus, op. cit., p. 66, et l'Esprit familial, p. 215 et suivantes.

Suite du livre aux Éditions Saint-Remi…

http://www.saint-remi.fr/
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Message par Her Jeu 27 Jan - 13:27

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PREFACE DE LA SIXIEME EDITION

"Aimons les défenseurs de la Vérité. Ils ne sont que des hommes et peuvent avoir des défauts ; mais en défendant la
Vérité, ils rendent à la Société, à l'Eglise et à Dieu Lui-même, le premier de tous les services. Plus je réfléchis, plus je
suis consterné de la masse d'idées fausses dans lesquelles nous nous noyons ; plus je comprends cette décadence
absolue de tant de peuples que nous retrace l'histoire.

"C'EST L'ERREUR PLUS QUE LE VICE QUI LES A PERDUS. Le grand mal vient des sophistes qui se font une
renommée en donnant une forme entraînante à l'erreur. Le vice et même le crime ont des limites, l'erreur n'en a pas.
"IL FAUT DONC DIRE LA VERITE SANS FINESSE, NI STRATÉGIE HABILE. Je ne connais rien de plus dangereux
que les gens qui propagent des idées fausses, sous prétexte que la nation ne voudra jamais y renoncer. Si elle n'y
renonce, elle périra ; mais ce n'est pas un motif pour accélérer la décadence en adoptant l'erreur. Il n'y a d'autre règle de
réforme que de chercher le vrai et de le confesser sans réserve quoiqu'il arrive. Je conçois qu'un homme prudent se taise
momentanément sur le vrai, bien que je condamne cette prudence, mais je repousse tout homme qui se rallie par
politique à l'erreur".

MGR DELASSUS, SEMAINE RELIGIEUSE DE CAMBRAI, 1884, P. 735

Le Marquis de La Franquerie fut pour ma génération un Maître, un exemple, un ami, un conseiller, un apôtre.
Un Maître, car ils furent peu nombreux1 ceux qui nous firent découvrir et enseigner les vérités historiques et
religieuses qui, combattues, haïes, oubliées, sauveront demain la France et l’Eglise. Il nous fit découvrir le Cardinal Pie,
Mgr Jouin, Mgr Delassus, les abbés Lémann, les Holzhauser, Barbier, Ayrolles, Dessailly, Vial, et tant d’autres dont plus
personne ne parlait. Pour lui, et pour nous maintenant, un seul voeu : que SON Règne arrive.

Un exemple de courage, d’obstination, d’humilité, de prière. Ne reniant rien, fidèle à ce qui a toujours été cru et fait,
ridiculisé, moqué, méprisé, il fut pourtant à l’origine de nombreuses et durables conversions. Je n’oublierai jamais la leçon
qu’il nous donnait en allant, malgré son grand âge, faire des conférences aux quatre coins de la France, à dix ou vingt
fidèles, lui qui avait parlé devant des assemblées où se bousculaient des centaines d’auditeurs, dont des évêques et
même des cardinaux. Il fallait transmettre le flambeau. Il fallait faire prier pour que SON Règne arrive. Il le fit. Il nous
apprit à le faire.

Un ami attentif, indulgent, chaleureux. Pendant cinq ans, en sa présence et par son enseignement nous avons pu
approfondir, lors des Universités d’été Le Christ Roi de France, tout ce que nous devions purifier dans notre mémoire,
notre intelligence, notre volonté pour que SON Règne arrive.

Il nous fut aussi un conseiller prudent, sûr, compétent, dans notre projet de recherche exhaustive et d’étude
approfondie des vrais Maîtres, ceux que nous avons appelés : L’Ecole antilibérale. Seuls, ces Maîtres ont bien compris,
expliqué l’origine du mal ; seuls ils ont donné les véritables solutions pour que SON Règne arrive.

Enfin, il restera pour nous l’apôtre qui sait enseigner, pardonner, encourager. Exemple de Foi et de vertu, de
patience, de confiance, d’amour de Dieu et du prochain, supportant avec indulgence et sourire notre fougue impétueuse,
il sut nous apprendre, à moi et mes amis, qu’Il Règnera, mais seulement quand nous aurons compris que toute Sa
Sainte Volonté sera Faite quand SON NOM sera Sanctifié.

Au Jésus hors-la-loi de la Révolution, il n’y a qu’une réponse : Jésus-Christ, Roi de France. AU NON REPOND LE
NOM.

Terminons par cette page prophétique, que l’éminent Père Ayroles en 1885, dans Jehanne d’Arc sur les autels et la
régénération de la France (p. 352), nous a transmise. Il nous confirme que ces vrais Maîtres ont enseigné avec
persévérance ce que Dieu veut :
"Prends l’Étendard de par le roi du ciel, et cela hardiment, Dieu t’aidera ; les saintes aimaient à répéter ces paroles à
la libératrice.
"Du haut des autels, elle nous les fait entendre à son tour. S’il est une parole qui puisse RESSUSCITER LA VRAIE FRANCE, c’est celle-là ; s’il est un drapeau qui puisse rallier tous ceux qui veulent voir la patrie se redresser, c’est le
DRAPEAU DE JEHANNE D’ARC. Tout le programme de la contre-révolution y est inscrit, puisqu’il signifie : JESUS-CHRIST
ROI.
"Rien de plus court, et rien de plus plein : rien de plus patriotique, rien de plus propre à remuer toute fibre française.
"On peut être divisé sur une foule d’autres points accessoires, et aimer la France ; on ne peut renier celui-là, sans se
ranger dans le parti de la fausse France et renier le pays.

1 Ne pas oublier aussi les noms des Léon de Poncins, Pierre Virion, Jean Vaquié, qui furent ses amis les plus chers et les rares défenseurs des mêmes idées.
2 "Ce programme fut celui que la France proclama au lendemain de son baptême, c’est-à-dire de sa naissance. On lit
en tête de la loi salique : «Vive Jésus-Christ qui aime les Francs», et encore : «Quand par la grâce de Dieu Clovis eut
reçu le premier le baptême, tout ce qui se trouva de contraire au christianisme dans le PACTE (code) fut amendé
excellemment et corrigé ainsi qu’il suit».
"La France n’a jamais abjuré ce pacte et ceux qui en son nom en inscrivirent un tout contraire agissaient sans
mandat, ou plutôt au rebours de leur mandat.
"Jésus-Christ roi ! Ce programme, la vieille France nous le lègue brûlant des ardeurs de quatorze siècles (quinze
aujourd'hui) scellé du sang de cent générations. "LA VIEILLE ET GLORIEUSE MERE
"TRESSAILLERA DANS LA POUSSIERE DU TOMBEAU ET DES SIECLES,
"LE JOUR OU DES HOMMES DE COEUR LE PUBLIERONT HAUTEMENT ;
"ELLE NOUS RECONNAITRA POUR SES FILS ;
"ELLE NOUS RECONNAITRA DE SON SANG,
"PARCE QU’ELLE RETROUVERA SES ACCENTS DANS NOTRE VOIX,
"ET SES ENTHOUSIASMES DANS LES FLAMMES DE NOTRE COEUR.
"ELLE SE SENTIRA REVIVRE.
"CE QUI FUT L’AME DE LA VIEILLE FRANCE SERA L’AME DE LA NOUVELLE ;
"ET LA CHAINE DES TEMPS SERA RENOUEE".
IL VEUT REGNER SUR LA FRANCE ET PAR LA FRANCE SUR LE MONDE
Mgr Delassus.

Le Marquis de La Franquerie aurait voulu voir le Règne du Sacré-Coeur et assister à Reims au Sacre de Son
LieuTenant. Le Bon Dieu ne le permit pas. Mais s’Il l’a rappelé à Lui , c’est pour lui faire partager du Ciel le Triomphe de
Sa Sainte Mère qui sera par Elle, le Triomphe de Son Divin Coeur. C’est certainement l’objet des prières qu’il fait avec
tous les Saints de France auprès de la Très Sainte Trinité. Unissons-nous à leur prière.
Pour nous le Marquis de la Franquerie restera dans l’histoire

L’APOTRE DE LA MISSION DIVINE DE LA FRANCE.
LE 1ER OCTOBRE 2001
EN LA FETE DE SAINT REMY, APOTRE DES FRANCS
LOUIS-HUBERT REMY
PRESIDENT DES AMIS DU CHRIST ROI DE FRANCE.

QUELQUES LETTRES REÇUES LORS DE LA PREMIERE EDITION

Rome, 23 décembre 1926.
Le Cardinal Billot offre ses meilleurs remerciements à M. de la Franquerie pour l'hommage de son livre sur La Mission
Divine de la France. On y trouve assurément beaucoup de belles pages, mais aucunes ne valent celles du dernier
chapitre : Le plus grand des châtiments : la République.

ARCHEVECHE DE ROUEN

Rouen, le 24 septembre 1926,
Votre livre, La mission divine de la France n'est, suivant votre propre expression, qu'une ébauche. Comment épuiser
en un court volume les immenses miséricordes et la complaisance de Dieu pour Son peuple ? En nous annonçant une
oeuvre puissante, cette étude nous en donne l'avant-goût. A certaines heures de notre histoire, les signes de Dieu furent
éclatants, s'ils se font plus rares aujourd’hui, nous n'oublions pas cependant les apparitions célèbres du XIXè siècle. Elles
ont été des rappels de la vocation de la France. Notre mission continue, mais notre ingratitude envers le Seigneur, depuis
la guerre, risque de la faire passer en d'autres mains. Votre livre ramène opportunément aux plus fécondes réflexions sur
les desseins de la Providence à notre endroit et les conditions de notre grandeur nationale. Prenons conscience de notre
glorieux destin,
Croyez, Monsieur, à mes félicitations et à mes sentiments dévoués.
ANDRÉ, Archevêque de Rouen.

ARCHEVECHE DE BESANÇON

Besançon, le 1er octobre 1926.
Monsieur de la Franquerie,
J'ai lu avec le plus vif intérêt votre beau livre La Mission Divine de la France.
Que Notre Seigneur Jésus-Christ ait fait de la France Son royaume, et de notre peuple, Son peuple de prédilection, il est
difficile de le nier !
Je vous félicite donc de l'avoir prouvé surabondamment, et mis en relief saisissant, les gloires ou les abaissements de
notre Nation, selon qu'elle s'est montrée, unie à ses Chefs, fidèle ou infidèle à sa mission, à sa vocation.
Veuillez agréer, Monsieur de La Franquerie, avec mes remerciements, l’assurance de mes respectueux sentiments,
LOUIS, Archevêque de Besançon.

Mgr. A. Baudrillart, de l'Académie Française, Évêque d'Himéria, Recteur de l'Université Catholique,
s'excuse de remercier si tardivement M. de la Franquerie de l'envoi de son ouvrage, arrivé pendant une de ses absences.
Il le félicite de sa haute inspiration et de ce commentaire éloquent du Gesta Dei per Francos.
Paris, le 12 décembre 1926.

ÉVECHE DE MAURIENNE

Saint-Jean-de-Maurienne, le 30 septembre 1926.
J'ai reçu en effet l'ouvrage dont vous avez bien voulu me faire gracieux hommage. Merci de tout coeur. Je l'ai parcouru
vivement et me suis laissé entraîner à le lire jusqu'au milieu. C'est vous dire l'intérêt qu'il m'a inspiré. Oui ! ce sont des
idées vraies... Il me souvient les avoir exposées, dans les grandes lignes à Gênes, en une conférence donnée à la
Jeunesse Universitaire catholique. C'était en mai 1914 ! Ces idées frappèrent l'auditoire et je me permis même
d'annoncer la prochaine guerre (je ne la croyais pas imminente !!) et son résultat avec l'Italie revenue à sa Soeur Latine...
J'avoue que ce ne fut pas accepté de même façon. Je tins bon, avec l'affirmation très nette et catégorique de ma
certitude du succès Latin... Je finis par en imposer à mon auditoire quelque peu turbulent. J'ai revu, je revois ces jeunes
hommes depuis... et nous reprenons ce thème ! Hélas : l’Italie actuelle est plus loin de nom que l'Italie de 1914 ! Et il
devrait, et si facilement il eût pu en être tout autrement. Pauvres gouvernants de notre France !
Reste l'avenir... Il est à Dieu : mais il faut y croire fermement et le préparer ; des ouvrages comme le vôtre y contribuent
surtout si au lieu de la simple esquisse qu'il est, il devient un ouvrage plus important.
Merci de tout coeur et religieux sentiments.
Auguste GRUMEL, Évêque de Maurienne.
P.S. J'oubliais de vous féliciter d'avoir bien noté et fait ressortir la différence essentielle qui vous sépare du point de vue
de Bainville, dont l'Histoire a quelque peu étonné nombre de catholiques et de prêtres. Pour nous, Français catholiques, il
y a erreur historique à démarquer l'histoire de France en y voyant seulement une suite d'éléments humains, ce qui la rend
absolument incompréhensible et inexplicable.

Le Puy, 17 novembre 1926.
L’Évêque du Puy-en-Velay vous remercie vivement de votre hommage.
Vous avez réuni dans un faisceau serré et lumineux toutes les gloires saines, parce que chrétiennes, de notre France.
C'est une heureuse et féconde idée d'établir le parallèle des fidélités et des gloires de la France, des abandons et des
humiliations de notre pays. Vous l'avez mis en relief avec une belle clarté, avec une conviction qui trahit vos nobles
sentiments de chrétien et de patriote.
Avec ses plus chaleureuses félicitations.
NORBERT, Évêque du Puy-en-Velay.

ÉVECHE DE NIMES
Nîmes, le 23 octobre 1926.
Vous avez eu la délicate attention de m'envoyer votre ouvrage : La Mission Divine de la France, qui n'est, dites-vous
qu'une ébauche et les premières pierres d'un plus bel édifice. Je vous remercie. Vos pages sont fortes et consolantes.
Les heures sombres que nous vivons risqueraient de nous faire douter de l'avenir de notre pays, si l'étude du passé,
l'action visible de la Providence ne nous avertissait pas que nous avons des promesses de vie. Votre ouvrage apportera
ce qui manque à l’histoire de France de Bainville. Les événements ont un fil conducteur que la belle intelligence de
Bainville a cherché dans une évolution fatale, tandis que c'est Dieu qui le tient dans Sa main. Je vous félicite d'avoir
complété le grand historien et d'avoir écrit l'histoire d'une France Catholique d'une plume catholique.
Veuillez agréer, Cher Monsieur, l'assurance de mes sentiments dévoués.
JEAN, Évêque de Nîmes.

Versailles, le 3 avril 1928.
Cher Monsieur,
Je vous remercie de m'avoir fait remettre La Mission Divine de la France.
C'est avec la plus entière satisfaction que je le lis.
Il mériterait d'être entre les mains de tous les vrais Français. Ils y verraient que, de par Dieu, le salut de la France est
dans son retour à une Monarchie Chrétienne.
Veuillez croire, Cher Monsieur, à tout mon religieux dévouement.
CARON, Prélat de la Maison de Sa Sainteté, Ancien Supérieur du Petit Séminaire.
A ces lettres, nous tenons à associer le souvenir de S.G. Monseigneur Nègre, Archevêque de Tours, qui aimait à
répandre notre étude. Il nous l'a bien souvent affirmé. Nous n'oublions pas non plus l'intrépide Monseigneur Marty,
Évêque de Montauban, qui, le jour même où il avait reçu ce petit livre, avant même de le lire, avait voulu immédiatement
nous écrire: «Dès aujourd'hui, je veux vous envoyer mon affectueux merci avec mes voeux pour le plein succès de votre
ouvrage». Tous deux nous témoignaient une très affectueuse bienveillance et nous honoraient de leur confiance. Ils ont
été des guides très sûrs, un réconfort puissant et une lumière très vive pour notre âme au milieu de nos luttes pour la
défense de la vérité totale, vérité qui unit dans un même amour Dieu, la France et le Roi.

PRÉFACE POUR LA DEUXIEME EDITION.

Le temps est aux histoires et à la philosophie de l'histoire. Un récent travail de M. Jacques Bainville, par exemple, a
connu un des plus gros succès de librairie de ces dernières années. Mais on sait les lacunes de l'ouvrage. Il est d'un
royaliste d'Action Française malheureusement incroyant, et l'auteur vise, surtout à y définir I'oeuvre politique de la
monarchie capétienne : d'où l'unité, l'intérêt et aussi les limites de son remarquable essai. Car, au-dessus des desseins
même les plus sages d'un gouvernement ou d'une dynastie, plane, pour nous catholiques, l'action de la Providence.
Action permanente et visible, sinon pour nos faibles yeux dans tout le détail de la vie des peuples, du moins dans ses
lignes principales au courant des siècles. Ainsi saint Augustin, Bossuet, de Maistre ont-ils su saisir les traits de ce
gouvernement divin à travers l'histoire universelle. Et comment n'en trouverait-on pas les traces à travers nos quinze
cents ans d'histoire de France? M. A. L. de la Franquerie s'est efforcé à bon droit de les relever.
Oui, au-dessus de nos dynasties nationales, il est un Souverain qui n'a cessé de régner sur notre pays depuis les
origines. Roi Tout-Puissant, maître de la terre entière, mais qui S'est réservé d'exercer plus particulièrement sur nous
Son empire. C'est Jésus-Christ. Et ce Roi, mieux encore que Ses lieutenants en terre, a eu sur nous Ses manifestes
desseins séculaires, attentifs et persévérants, attestés par des milliers de monuments authentiques et par de glorieuses
légendes incorporées aujourd'hui à toute notre vie nationale. Il n'est pas permis à un catholique d'ignorer, de méconnaître
ou de taire cette autre Histoire de la France sur le plan surnaturel. Elle seule rend pleinement compte, plus que la
constance politique de nos princes ou la valeur militaire de nos soldats, de ces longues réussites qui ont placé, audessus
du miracle grec ou du miracle romain, ce qu'il est beaucoup plus légitime d'appeler le «miracle français», chefd'oeuvre
le plus complet de la plus haute civilisation «indivinement» irréalisable parmi les hommes, selon le grand mot de
Joseph de Maistre.
M. A. L. de la Franquerie donne excellemment les actes de cette souveraineté, très réellement exercée par le Christ
sur la France, depuis le baptême de Clovis jusqu’à nos jours ; et s'il ne se pique, dans le choix de ses documents ni de
sévérité critique ni d'érudition oiseuse, du moins a-t-il le mérite de fournir toutes les pièces importantes, susceptibles
d'être versées au procès, depuis le légendaire testament de saint Remy jusqu'au secret de la Salette. Sous ce rapport,
son travail, complet, clair, bien ordonné, peut rendre les meilleurs services au lecteur et même aux conférenciers.
Il complète et corrige ce que celui de M. Jacques Bainville avait de trop rationaliste pour des catholiques d'Action
Française1, soucieux de ne laisser laïciser ni notre passé ni notre avenir par leurs amis pas plus que par leurs ennemis.
Le rôle des Sectes est suffisamment indiqué, et nul doute que sur ce canevas facile, à force de recherches, de mises au
point et d'éloquence, le jeune écrivain n’arrive à élever peu à peu un monument de dimensions plus vastes sur des bases
consolidées, tout à fait digne de sa foi, de son zèle et de son talent.
Telle puisse être du moins sa récompense.
E. JOUIN, Protonotaire apostolique, Curé de Saint-Augustin.

AVANT-PROPOS DE LA PREMIERE EDITION

L'an dernier, nous devions prendre la parole, dans une réunion de Jeunesse au Sacré-Coeur ; à cet effet nous avions
jeté quelques pensées sur le papier ; mais une cérémonie de famille nous a empêché de réaliser notre désir. Les idées
que nous voulions développer alors résument le but de cet ouvrage : éclairer les âmes droites et servir la France. Nous
croyons donc pouvoir en transcrire ici quelques-unes à titre d'avant-propos :
MES CHERS AMIS,
Sans autre préambule, entrons dans le vif du sujet. Depuis longtemps déjà, mais plus spécialement depuis la Guerre,
nous assistons à un spectacle effrayant d'anarchie dans tous les domaines : religieux2, international, politique,
intellectuel, artistique, social, économique, financier, etc. et enfin familial. Si la Famille elle-même est atteinte, c'est la
preuve que le mal est très profond ; quand le Père n'est plus respecté, la société court aux abîmes, car la Famille est à la
base de tout l'édifice.
Pourquoi la Famille, après la société, a-t-elle été atteinte ?
La raison est simple, on a voulu rejeter Dieu de la Nation !
Le mal remonte très loin, à ces philosophes tous soudoyés par la Prusse et l'Angleterre qui pervertirent l'Ame
Française en lui inoculant, goutte à goutte, le venin maçonnique et protestant.
L'école historique actuelle tend de plus en plus à montrer que, ce que certains appellent la «grande Révolution» fut
avant tout, l'oeuvre de l'étranger... N'est-ce pas un Anglais, Robert Pigott, qui inventa le bonnet phrygien ; un autre,
Thomas Paine, qui rédigea les «Immortels Principes de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen» !
Quel intérêt avaient donc les Puissances Protestantes à provoquer la Révolution chez nous ? Le voici : En 1789, la
France était le premier Pays du Monde. Pas un coup de canon ne se pouvait tirer en Europe sans son consentement.
C'était elle qui dirigeait les autres Peuples !… Aujourd'hui nous la voyons tantôt à la remorque de l'Angleterre, tantôt à
celle de l'Allemagne ; tellement peu respectée que notre belle langue française qui avait, même après la défaite de 1870,
conservé le privilège d'être la seule langue diplomatique, l'a perdu après la victoire de 1918 !
Avant la Révolution, la France était le Pays le plus prolifique et le plus peuplé... Aujourd'hui le fléau de la dépopulation
nous ronge et s'il continue, nous fera descendre au rang de petite Puissance.
1 L’auteur tient à préciser qu'il n’appartient pas à l'Action Française et est Royaliste de droit divin. 2 Nous appliquons le terme anarchie dans le domaine religieux aux ravages causés par les hérésies et les erreurs de l'américanisme,
du sillonnisme, du modernisme et de l'immanentisme qui découlent toutes du libéralisme et ont imprégné un grand nombre d’âmes,
pleines de bonne volonté, qui le plus souvent ne se rendent pas compte de l'erreur dans laquelle elles vivent.

Hier elle était le Pays le plus prospère, le plus riche et le plus uni... Aujourd'hui, on ne veut plus travailler, on veut jouir;
la banqueroute est à nos portes et aussi la guerre civile, qui débute le plus souvent par la guerre religieuse !
Naguère on était passionné pour la gloire de la Patrie... Aujourd'hui on traîne le Drapeau dans le fumier ! Un seul mot
poignant résume la situation : la France se meurt !… La France se meurt d'avoir renié son Dieu et ses traditions
ancestrales.
Le voilà le résultat qu'ils ont recherché, nos ennemis ! C'est qu'ils avaient bien compris que tant que notre France
serait fidèle à ses traditions catholiques, elle serait forte : l'Histoire était là pour le leur prouver. Que fallait-il donc pour
nous arracher le premier rang que nous tenions ? Nous déchristianiser... Et pour nous déchristianiser... abattre tout
d'abord le Trône, pour pouvoir atteindre ensuite l'Autel, ainsi préalablement désarmé...»
Ce sont ces traditions ancestrales, c'est cette mission providentielle de la France dans le Monde, que nous voulons
exposer brièvement. Combien de Français vont répétant : «GESTA DEI PER FRANCOS», qui ne pourraient pas prouver
seulement par quelques faits l'exactitude de ce glorieux adage. Elle est trop ignorée, cette mission, et pourtant elle est la
clé de voûte de toute notre Histoire, l'explication du passé et le garant de l’avenir.
Des ouvrages importants ont été publiés sur ce sujet, mais la plupart de nos Prêtres et des Fidèles ne les connaissent
pas. Nous avons pensé qu'un petit livre pourrait être utile pour rappeler aux Catholiques le glorieux passé de notre
France, de cette France qui unissait dans un même amour les deux Architectes qui ont cimenté tous ses éléments épars
et en ont fait un bloc d'une solidité telle qu'aucune épreuve n'a pu le désagréger : DIEU ET LE ROI !
Le lecteur verra que nous nous sommes appuyés tout au long du récit sur le témoignage et les appréciations de
Prêtres, de Prélats, de Papes ; c'est à dessein, le sujet chevauchant également sur les questions politiques et religieuses.
Puisse ce petit livre, en faisant connaître un peu plus notre Histoire, faire l'union de tous les honnêtes gens «au Saint
Royaume de France». «L'histoire imparfaitement observée nous divise : c'est par l'Histoire mieux connue que l'oeuvre de
conciliation doit commencer», a dit l'un des plus grands Maîtres de la science historique Fustel de Coulanges. C'est là
tout le but de ce modeste travail.
Il soulèvera sans doute des critiques, nous serons heureux de les connaître. Mais dès maintenant nous tenons à
déclarer que nous ne répondrons pas à ceux qui nous blâmeraient de nous appuyer sur des faits surnaturels, dûment
contrôlés ; car nous faisons nôtre ce jugement de l'Abbé Darras dans son Histoire de l'Eglise1 :
«La physionomie d'une époque n'est vraie, qu'autant qu'elle est complète : la scinder, c'est la travestir et au lieu d'un
portrait il ne nous reste entre les mains qu'une caricature…
«Voilà pourquoi on peut considérer comme un crime de lèse-Nation chez les Écrivains modernes, le silence de partipris
ou de détestable respect humain, qui force les uns ou les autres à supprimer dans notre Histoire nationale tout ce
qui est profondément vital, c'est-à-dire l'intervention de Dieu ou de Ses Saints».
Nous ne voulons pas être de ceux-là ! nous souvenant, comme le dit Pierre l'Ermite, que «le plus pauvre écrit qui
défend les idées éternelles, pèse plus devant Dieu que le volume à succès que s'arrachent les mains impies du monde».
Écrit en ce jour de la Canonisation de la Petite Thérèse de l'Enfant Jésus, 17 Mai 1925.

AVANT-PROPOS DE LA DEUXIEME EDITION

Nous tenons à préciser que pour répondre au désir qui nous a été exprimé à plusieurs reprises par quelques-uns de
nos Archevêques et Évêques de France, nous avons ajouté dans cette seconde édition les chapitres sur les Croisades,
sur l'Esprit Apostolique de la Royauté et sur la Loi Salique et le choix Divin. Nous avons en outre profondément modifié et
complété ceux relatifs au Sacre, au Miracle des Écrouelles, au Caractère familial de la Royauté, à Charlemagne, saint
Louis, Jeanne d'Arc, Henri IV, Louis XVI, Napoléon, et au plus grand des châtiments : la République. Les autres
modifications sont sans importance : quelques précisions, quelques détails qui ne changent en rien le fonds de l'ouvrage.
A Bétous par Sorbets, Gers, le 15 août 1935.

CINQUIEME EDITION

AU SACRE-COEUR, ROI DE FRANCE.
A NOTRE-DAME, REINE DE FRANCE.
A SAINT MICHEL, ANGE GARDIEN DE LA FRANCE ET DU ROI.
A JEANNE LA PUCELLE,
MARTYRE POUR LA FRANCE ET POUR LE ROI
ET HERAUT DE LA ROYAUTE UNIVERSELLE DU CHRIST.
A SAINTE THERESE DE L'ENFANT JESUS,
PATRONNE SECONDAIRE DE LA FRANCE.
A SAINT LOUIS, ROI DE FRANCE
ET A TOUS LES SAINTS PROTECTEURS DE LA FRANCE.
AU GRAND ROI QUE DIEU VA REVELER, DONT LE REGNE
ASSURERA LE TRIOMPHE DU SACRE-COEUR
ET DU COEUR IMMACULE DE MARIE
La vérité vous délivrera. Saint JEAN.
1 Histoire Universelle de l'Église, t. XII, p. 387-388

A qui veut régénérer une Société quelconque en décadence,
on prescrit avec raison de la ramener à ses origines.
LÉON XIII, Rerum novarum, 15 mai 1891
De parti de l'ordre, capable de rétablir la tranquillité au milieu de la perturbation
des choses, il n'y en a qu'un : Le parti de ceux qui veulent Dieu, le parti de Dieu.
Pis X, E. Supremi, 4 oct 1903)
Il faut pour que la France soit sauvée, que Dieu y rentre en Maître pour que j'y puisse régner en Roi.
Comte de CHAMBORD.
Bien comprise, la fidélité à la Monarchie est un hommage rendu à la majesté divine.
R. Mère Camille de Soyecourt, carmélite.
Her
Her

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