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Défense de la Vie - Naissance du Premier Bébé-médicament Français

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Message par Her Mer 9 Fév - 21:25

http://www.zenit.org

Naissance du premier bébé-médicament français

Une « instrumentalisation d’un être humain », dénonce le cardinal Vingt-Trois

ROME, Mercredi 9 février 2011 (ZENIT.org) - Le premier « bébé-médicament » français est né le 26 janvier 2011, à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, rapporte « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Lejeune. Pour le cardinal Vingt-Trois c'est une « instrumentalisation d'un être humain au service des autres ».

L'enfant est né après une fécondation in vitro et un double diagnostic préimplantatoire : l'un pour sélectionner un embryon exempt de la maladie grave qui touchait ses deux frères aînés, l'autre pour choisir un embryon compatible avec l'un des deux. Celui-ci, atteint de bêta-thalassémie, une grave maladie du sang, devrait être traité grâce à une greffe de sang de cordon ombilical de son petit frère. L'enfant a été prénommé Umut-Talha, ce qui signifie « notre espoir » en turc.

Cette première française est le fruit de la collaboration des équipes médicales et biologiques de l'hôpital Necker (Pr Arnold Munnich) et de l'hôpital Antoine Béclère (Pr René Frydman).

L'archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, a dénoncé « l'instrumentalisation d'un être humain au service des autres ». De son côté, Christine Boutin, présidente du Parti Chrétien Démocrate, a déclaré : « En tant que tel, il [l'enfant] se posera toujours la question de savoir : ‘est-ce que, véritablement, j'ai été voulu pour moi-même ? [...] Il y a une instrumentalisation, une sélection des embryons, ça me rappelle un certain nombre de philosophies eugéniques. On a franchi un pas extrêmement grave ».

Le Pr Frydman, qui avait déclaré utiliser la naissance de trois enfants nés d'ovocytes congelés (cf. Synthèses de presse du 04/11/10 et du 04/02/11) pour « contourner le blocage » de la France sur la vitrification d'ovocytes à l'approche de la révision de la loi, a annoncé la naissance de ce « bébé-médicament » le jour du début de la révision de la loi de bioéthique à l'Assemblée nationale.

En effet, le DPI a été autorisé en France sous certaines conditions en 1994 et son application au « bébé-médicament » en 2004.

Sources : Le Quotidien du médecin (Stéphanie Hasendahl) 08/02/11 - Direct matin 08/02/11 - L'Express 07/02/11 - Le Figaro.fr (Pauline Fréour) 07/02/11 - France Soir 07/02/11 - Cyberpresse.ca 07/02/11 - Paris Match 08/02/11 - Le JDD.fr 08/02/11 - Libération 08/02/11


Dernière édition par Hercule le Lun 28 Mar - 8:57, édité 1 fois
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Message par Her Jeu 10 Fév - 8:42

http://www.perepiscopus.org/culture-de-vie/mgr-rey-rappelle-que-la-recherche-embryonnaire-supprime-des-vies?

Mgr Rey rappelle que la recherche embryonnaire supprime des vies
Posté par Maximilien Bernard dans Culture de Vie le 02 8th, 2011 |
L’évêque de Fréjus-Toulon écrit :

Dans le secret de sa conscience, chacun sait bien, pour reprendre les mots expressifs de Benoît XVI lors la veillée mondiale de prière pour la vie, que l’embryon humain «n’est pas une accumulation de matériel biologique, mais un nouvel être vivant, dynamique et merveilleusement ordonné, un nouvel individu de l’espèce humaine (…). Il en a été ainsi pour chacun de nous dans le sein de notre mère». A ce titre, l’éthique qui revendique rationnellement le respect de l’être humain dès le début de sa vie au nom du principe cardinal de dignité doit continuer à primer sur toute autre considération.

Du fait des progrès considérables enregistrés dans le champ des cellules souches adultes et reprogrammées ainsi que l’ont rappelé récemment d’éminents scientifiques devant la commission parlementaire spéciale, la science elle-même plaide aujourd’hui pour tourner la page de la recherche sur l’embryon. Celle-ci, rappelle encore le Saint-Père, «ne se place pas véritablement au service de l’humanité. Elle passe par la suppression de vies humaines qui ont une égale dignité par rapport aux autres personnes humaines et aux chercheurs eux-mêmes. L’histoire elle-même a condamné par le passé et condamnera à l’avenir un tel type de science, non seulement parce qu’elle est privée de la lumière de Dieu, mais également parce qu’elle est privée d’humanité».
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Message par Her Jeu 10 Fév - 8:42

http://www.perepiscopus.org/culture-de-vie/le-cardinal-vingt-trois-oppose-au-bebe-medicament?

Le Cardinal Vingt-Trois opposé au bébé-médicament
Posté par Maximilien Bernard dans Culture de Vie le 02 8th, 2011 |
L’autorisation de créer des bébés-médicaments existe depuis la loi bioéthique de 2004. Mais ce n’est que cette année que les scientifiques ont réussi à créer in vitro (en tuant d’autres embryons, par eugénisme) le premier médicament en France. Interrogé sur LCI, l’archevêque de Paris a affirmé :

Je salue bien-sûr le prodige que constitue cette naissance [mais cela signifie qu'on va] utiliser quelqu’un au service exclusif de quelqu’un d’autre, cet enfant est un instrument pour essayer de guérir un autre enfant. Allons nous devenir des instruments? J’y suis tout à fait opposé.

Concernant la reprise du débat sur la révision des lois de bioéthique, il a répété l’opposition de l’Eglise catholique à la recherche sur les embryons.
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Message par Sylphe Jeu 10 Fév - 12:56

En réalité, l'enfant n'est pas un bébé-médicament puisque c'est son cordon ombilical qui est le médicament.
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Message par Her Mar 15 Fév - 21:59

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« Il a été appelé bébé-médicament » : Déclaration de Mgr Podvin

A propos du premier « bébé-médicament » né en France

ROME, Jeudi 10 février 2011 (ZENIT.org) - « Dans quelques années, il exprimera peut-être quelques légitimes interpellations à la communauté adulte », avertit Mgr Podvin, porte-parole des évêques de France dans cette réflexion sur la naissance en France du premier « bébé-médicament ».

http://www.zenit.org

IL A ETE APPELÉ.. « BÉBÉ-MÉDICAMENT »

Le premier « bébé-médicament » français était né depuis le 26 janvier. Comme par enchantement, sa naissance, demeurée discrète, apparut sous les projecteurs de l'actualité un certain 8 février, jour du lancement du débat parlementaire sur la bioéthique. Le destin a de troublantes intuitions calendaires ! Qui serait insensible à la vie plus forte que la souffrance ? Qui nierait la légalité d'un acte scientifique altruiste? Qui n'y verrait l'heureux dénouement de ce qui est possible quand on veut bien ne pas « entraver le cours de l'évolution » ? Piètre conception de la communication ! Tandis que les parlementaires s'apprêtaient à disserter sur des textes complexes et ennuyeux, il fallait faire savoir qu'un bébé hors du commun était né ! Dans la précipitation, il a été appelé « bébé-médicament ». Nommer quelqu'un de la sorte, c'est le lier à une destinée. Dans quelques années, il exprimera peut-être quelques légitimes interpellations à la communauté adulte. Mais ce ne seront que.. des questions d'enfant !

Mgr Bernard Podvin
Porte-parole des évêques de France
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Message par Her Mar 15 Fév - 22:00

Communiqué del'Association Catholique des Infirmières et Médecins. Le 12 février 2011.

Bébés médicaments : le double désespoir

Le Professeur René Frydman vient de mettre au monde lepremier « bébé médicament » en France qu'il ose appeler le « bébé du double espoir ». D'autres ont déjà été « fabriqués » ailleurs depuis dix ans. Il faut noter d'abord cet effet d'annonce survient comme par hasard en plein débat parlementaire durant lequel sont discutées des possibilités éventuelles de la manipulation embryonnaire.
Ce « bébé médicament », nous l'appellerons celui du double ou du quadruple désespoir.
Désespoir de savoir que la fécondation in vitro qui a permis cette naissance a supprimé d'emblée des dizaines d'embryons, ceci étant propre aux échecs de la technique. Que les survivants ont subi eux-mêmes une double sélection. La première concernant une maladie dont ils auraient pu être atteints ; et la seconde, sélectionnant les facteurs immunologiques en vue d'une implantationcompatible avec l'enfant receveur. Il s'agit bien d'une double sélection de type eugénique. Or toute sélection eugénique est réprimée lourdement par la loi (article 511.11 du code pénal) en raison de ce qui a pu être fait dans un noir passé et qui laisse un douloureux souvenir. Que font donc lesprocureurs ?
Le deuxième désespoir sera certainement celui du petit être qui vient de naître. Tôt ou tard il apprendra qu'il a été mis au monde pour servir d'objet de prélèvement destiné à guérir son frère. Evidemment personne ne connaît à ce jour les conséquences psychologiques qui en résulteront pour lui. D'autant que de prélèvement du cordon ombilical, il risque de passer en cas d'échec au prélèvement de moelle osseuse. Comment un enfant devenu réserve de cellules souches pourra-t-il se récuser ?
Ultérieurement il saura qu'il est issu d'une sélection impitoyable, et qu'il est un survivant. C'est le syndrome des « survivors » par analogie aux soldats américains qui survivaient après une embuscade alors que leurs frères d'armes gisaient sur le terrain. Ce syndrome fait des ravages chez les enfants nés par fécondation in vitro. Personne n'en parle.
Que conclure sinon par la simple question posée par une émission de télévision récente. L'homme ne se prend-il pas pour Dieu ? En attendant, nous assistons à une marchandisation, une chosification de l'être humain qui est désormais au pouvoir des biologistes.
Quant à l'addition du coût de l'exploit à la gloire du Professeur Frydman ? C'est à lui que la société doit demander des comptes. A défaut de voir la Cour du même nom lui demander.

DrJean-Pierre Dickès
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Message par Sylphe Mer 16 Fév - 10:52

Dans la précipitation, il a été appelé « bébé-médicament ». Nommer quelqu'un de la sorte, c'est le lier à une destinée.
Qui est ce "il" qui l'a nommé ainsi sinon un journaliste ?

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/02/15/l-enfant-du-double-espoir-n-est-pas-un-bebe-medicament_1480262_3232.html

Le fait d'être voulu pour un autre n'exclut pas d'être voulu en même temps pour soi. L'impératif moral qui a été énoncé par le philosophe Emmanuel Kant ne demande pas que la personne soit uniquement traitée comme une fin et jamais comme un moyen. Sa formulation est plus subtile : "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen". En appliquant cette maxime de morale à la situation qui nous préoccupe, nous postulons que concevoir un enfant dans l'espoir qu'il puisse guérir quelqu'un n'est pas en soi immoral, pourvu qu'il ne soit pas conçu exclusivement dans ce but. Nous pouvons raisonnablement espérer que des parents aimant leur enfant au point de tout essayer pour le sauver sauront aimer pour lui-même celui par qui leur premier enfant a été sauvé.
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Message par Her Ven 27 Mai - 14:02

http://www.slate.fr/story/36799/onfray-frydman-philosophe-obstetricien

Le philosophe qui veut étriper l’obstétricien
Michel Onfray, le célèbre philosophe libertaire, accuse René Frydman, le gynécologue-obstétricien d’avoir créé un «bébé médicament». Affaire d’éthique ou d’ego? Tentative de décryptage.

- «Big Baby» de Ron Mueck. REUTERS -
L'AUTEUR
Jean-Yves Nau Journaliste et docteur en médecine, Jean-Yves Nau a été en charge des questions de médecine, de biologie et de bioéthique au Monde pendant 30 ans. Il est notamment le co-auteur de «Bioéthique, Avis de tempête». Ses articles
TOPICS
bébé médicament
bioéthique
Freud
Michel Onfray
obstétrique
philosophie
René Frydman

Mères porteuses de polémique
A quelles sources indomptables Onfray (Michel) puise-t-il son énergie? Quelle est sa logique et comment le suivre dans ses objurgations? Après Freud (Sigmund), voici qu’il s’attaque aujourd’hui à Frydman (René). A peine en avait-il fini avec sa tentative d’assassinat post mortem du père de la psychanalyse que ce célèbre et libertaire philosophe prend pour cible celui qui depuis trente ans a, en France, joué un rôle notable dans l’histoire de l’assistance médicale à la procréation. Et René Frydman de renvoyer dans les cordes ce «penseur lumineux» avançant sur les terres de la génétique et de la médecine. Affrontement inattendu et quelque peu baroque.

En 2011 on ne présente plus, depuis longtemps, Michel Onfray. L’homme, 52 ans, est né d’un père ouvrier agricole et d’une mère femme de ménage. Depuis bientôt un quart de siècle il ne cesse de parler de lui, de sa vie, de son œuvre.

Qui ignore encore que cet adepte de l’«ascèse hédoniste» se proclame –notamment– l’héritier intellectuel de Nietzsche, La Mettrie, ou Aristippe de Cyrène? Il y a les innombrables ouvrages de ce «postanarchiste», son «université populaire» (de Caen) d’où ses prêches sont régulièrement diffusés sur les ondes laïques de France Culture. Il y a encore son blog, Les ressorts du divan, les innombrables polémiques qu’il déclenche et entretient, son célèbre échange avec Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, publié par Philosophie magazine…

Un parcours hors norme et pas toujours immédiatement compréhensible; parcours qui vit par exemple –c’était il y a cinq ans– cet athée d’airain recevoir (à son corps défendant) le titre de «prêtre honoraire» du Mouvement raëlien. Michel Houellebecq avait également reçu cette distinction l’année précédente.

De même n’est-il point sans doute besoin de présenter René Frydman, 68 ans, gynécologue-obstétricien chef du pôle mère-enfant de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, depuis trente ans spécialiste d’assistance médicale à la procréation, membre fondateur de Médecins sans frontières et proche du Parti socialiste.

Lui aussi s’exprime aisément dans les médias, a déjà beaucoup écrit, y compris sur lui-même. Il revient notamment sur son parcours et ses convictions dans un tout récent ouvrage édité chez Bayard. Depuis la naissance, en 1982, du premier enfant conçu en France par fécondation in vitro, l’homme a mené de nombreux combats pour élargir le champ de la procréation médicalement assistée et associer cette pratique aux avancées de la génétique.

Il se bat aujourd’hui pour que la France autorise officiellement la recherche sur l’embryon humain et la possibilité de conserver les cellules sexuelles féminines via une nouvelle technique de congélation ultra-rapide.

A l’inverse, il milite haut et fort contre la dépénalisation de la pratique des «mères porteuses». Or ce n’est pas sa position sur ce sujet –à propos duquel s’entredéchirent des intellectuel(le)s de toutes les sensibilités politiques– qui a déclenché l’ire du philosophe hédoniste à son endroit.

C’est, bien étrangement, la récente annonce, hautement médiatisée, d’une nouvelle «première médicale» obtenue à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart: celle de la première naissance, en France, d’un «bébé-médicament»; une formule condamnée par la communauté médicale et scientifique spécialisée qui entend la voir coûte que coûte remplacée par celle du «bébé du double espoir».

De quoi s’agit-il? D’un procédé technique assez sophistiqué développé depuis une dizaine d’années qui ne concerne que les couples ayant donné naissance à un enfant victime d’une affection pouvant être efficacement soignée à partir de la greffe de certaines cellules sanguines.

Il s’agit en l’espèce de proposer à ces couples (naturellement féconds) d’avoir recours à l’assistance médicale à la procréation. Objectif: concevoir par fécondation in vitro plusieurs embryons, sélectionner ceux qui sont immunologiquement compatibles avec l’enfant malade, les implanter dans l’utérus de la mère et disposer ainsi, à la naissance, des cellules souches sanguines présentes dans le cordon ombilical pouvant être greffées chez le frère ou la sœur malade.

Après plusieurs tentatives infructueuses, c’est ce qu'ont réalisé les équipes de René Frydman et d’Arnold Munnich (hôpital Necker, Paris), par ailleurs conseiller de Nicolas Sarkozy pour les questions médicales et scientifiques. La naissance (survenue le 26 janvier mais rendue publique quelques semaines plus tard) devrait bientôt permettre de soigner un autre enfant du couple souffrant de bêta-thalassémie, maladie sanguine fréquente dans de nombreux pays méditerranéens.

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles quand, coup de tonnerre dans un ciel serein, vint l’attaque en piqué de Michel Onfray dans les colonnes du Monde (daté 6-7 mars 2011). Sous un titre étrange «Obscurantisme laïque, Lumières chrétiennes», le philosophe tirait à vue sur le gynécologue-obstétricien et –pourquoi?– sur lui seul.

Comme à son habitude, il plantait le décor au centre duquel il se trouvait. Il prenait soin de rappeler qu’il avait publié, en 2003, un ouvrage intitulé Féeries anatomiques et sous-titré «Généalogie du corps faustien»; un ouvrage dans lequel il proposait une «bioéthique libertaire» justifiant ce qui permet l'augmentation de la vie et lutte contre un certain goût pour la mort. Il poursuivait ainsi:

«En matière de bioéthique, notre Vieux Continent fonctionne sur des réflexes philosophiques kantiens. Nous procédons en effet à grands coups de concepts: la Vie, la Mort, le Corps, la Santé, le Normal, le Pathologique, en oubliant que les mots ne sont pas des choses et que la pensée de ces dernières exclut qu'on fasse des premiers un univers autonome. Comme dans l'art pour l'art, le risque, c'est la pensée pour la pensée (…) Dans Féeries anatomiques, je proposais, on s'en doute, une bioéthique qui n'avait pas grand-chose à voir avec le christianisme. Ma défense de l'avortement, de la contraception, du génie génétique, de la sélection des embryons, de la transgenèse, du clonage thérapeutique, du don d'organes, du suicide, de l'euthanasie, du prélèvement d'organes, de la “nationalisation des cadavres” pour utiliser l'expression de l'excellent François Dagognet, mais aussi du mariage des homosexuels, du prêt d'utérus, de la fécondation destinée aux couples homosexuels, tout cela ne pouvait plaire au Vatican.»

Jusqu’ici, en phase ou pas avec cette logique radicale, l’honnête homme –qu’il soit ou non proche du Vatican– pouvait suivre le raisonnement Mais l’affaire devient nettement plus délicate avec la suite:

«Cette bioéthique libertaire n'est pas une bioéthique libérale, autrement dit une bioéthique pour qui, si c'est techniquement faisable, c'est moralement possible –avec possibilité, au passage, de nourrir un marché (…) Voilà pourquoi je pense que “le bébé médicament” produit récemment par René Frydman, qui avait tant fait pour la biophilie en rendant possible le bébé-éprouvette, est une catastrophe qui nourrit la thanatophilie. Chacun connaît l'histoire de cet enfant créé pour servir »en l'occurrence, soigner sa soeur atteinte d'une maladie. Cette fécondation in vitro de six embryons, suivie d'un double diagnostic préimplantatoire pour choisir les embryons indemnes de maladie et compatibles comme donneurs dans le dessein d'une greffe de sang du cordon ombilical prélevé à la naissance appelée à soigner, est une débauche de technique médicale pour pallier un simple don de cellules souches qui aurait pu aussi bien soigner l'enfant! Le caprice de parents ayant déjà deux enfants d'en vouloir un troisième se paie ici d'une instrumentalisation totale d'un enfant appelé à venir au monde pour suppléer la santé défaillante de sa sœur.»

On peut, techniquement, entendre l’argument selon lequel l’enfant atteint de la maladie sanguine aurait pu être traité par d’autres cellules de sang de cordon (cellules conservées par congélation, après don à la naissance des banques spécialisées à travers le monde). Mais comment comprendre «le caprice de parents ayant déjà deux enfants d’en vouloir un troisième (…)»?

Trois semaines plus tard, violent retour de volée de l’accusé –toujours dans les colonnes du Monde– sous le titre: «Vive les bébés du double espoir! Une légitime envie d’enfants sains». «Faire appel à un don de cellules souches existant dans les banques de sang pour réaliser la greffe»? «L'affirmation est massive, aussi massive que l'ignorance de ceux qui la professent», rétorque, mandarinal, René Frydman, qui ajoute n’avoir œuvré que dans le cadre de la loi de bioéthique de 2004.

«Abstenez-vous d'avoir d'autres enfants! Voici la seule proposition faite à ces familles malmenées par nos penseurs lumineux, qui redécouvrent la rédemption par le malheur, que même le courant chrétien moderne a abandonnée. Qui sommes-nous pour juger les parents pour qui cet enfant est avant tout, comme tout enfant devrait l'être, un cadeau? L'enfant est toujours un nouveau chapitre d'une histoire familiale et personnelle. Un projet d'enfant est toujours la somme de plusieurs intentions conscientes ou pas: par exemple, exister socialement, transmettre son nom ou un héritage, donner un frère ou une sœur à un aîné, parfois compenser un vide affectif, retenir ou reconquérir un compagnon, ou désirer être enceinte, connaître l'expérience de donner la vie, sans compter mille autres raisons plus ou moins avouables.»

«Redécouvrir la rédemption par le malheur»? Après avoir rappelé que sa cible avait, dans le passé, exprimé une certaine gêne vis-à-vis de cette technique, le penseur lumineux avait de fait écrit que «Frydman 2011» renvoyait les adversaires du bébé médicament «du côté de l'obscurantisme religieux parce que Christine Boutin et Mgr Vingt-Trois sont contre». «Dans un même mouvement, il revendique la laïcité. Mais l'obscurantisme laïque existe aussi, tout autant que, parfois, un christianisme éclairé, ajoutait-il. L'athée laïque que je suis, mais qui aime par-dessus tout les Lumières, ne choisit pas le camp de la laïcité quand elle est obscurantiste, mais celui des Lumières, fussent-elles chrétiennes.»

Ces propos, on l’imagine, ont ravi certains milieux catholiques annonçant leur joie de voir un «athée rejoindre la position de l’Eglise».

En avons-nous fini avec cette étrange passe d’armes? C’est peu vraisemblable. Les sujets de bioéthique renouvellent aujourd’hui les controverses idéologiques d’avant-hier; et force est bien d’avouer que l’on attend avec une certaine gourmandise la prochaine réplique de celui qui est partisan de tout ce qui est techniquement faisable sur l’humain, à l’exception de ce qu’il décrète –du haut de sa chaire normande– être à ses yeux moralement condamnable.

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