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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 2 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Dim 8 Mai - 14:30

http://www.osservatore-vaticano.org/messages-du-pape/renouveau-liturgique-et-renouveau-de-la-vie-ecclesiale

Renouveau liturgique et renouveau de la vie ecclésiale
Posté par Vini Ganimara dans Messages du Pape le 05 7th, 2011 | pas de réponse
Recevant le 6 mai les participants au IXe Congrès international de liturgie organisé par l’Institut pontifical liturgique de St Anselme, pour le 50e anniversaire de sa fondation, le Pape leur a dit:

« Le terme prophétique [le Pape parlait alors de "mémoire et prophétie", le thème du congrès] ouvre à un nouvel horizon même si la liturgie de l’Eglise ne saurait se limiter à la simple réforme conciliaire. Elle va bien au-delà car le but principal de la réforme n’a pas été de changer textes et rites, mais de renouveler la pensée liturgique en mettant au coeur de la vie chrétienne et de la pastorale la célébration du mystère pascal. Malheureusement, souvent de la part des pasteurs et des liturgistes, la liturgie a plus été envisagée comme un objet de réforme que comme un sujet en mesure de raviver la vie chrétienne, du fait qu’il existe un lien étroit entre renouveau liturgique et renouveau de la vie ecclésiale. »

Alors que nous attendons ces jours-ci la publication de l’instruction sur l’application du motu proprio Summorum Pontificum, Benoît XVI revient sur l’une de ses idées forces: replacer la liturgie au coeur de la vie chrétienne et, pour cela, la resituer dans la grande Tradition (ce qui explique qu’il mène de front une libération du rite romain traditionnel et une « réforme de la réforme »).
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Message par Her Sam 14 Mai - 7:54

Instruction « Universae Ecclesiae » : un texte d’un grand équilibre

Le P. Lombardi décrypte l’Instruction Universae Ecclesiae publiée ce vendredi

ROME, Vendredi 13 mai 2011 (ZENIT.org) - Trois ans après la publication en 2007 du Motu Proprio Summorum Pontificum pour permettre la célébration de la forme « extraordinaire » du rite romain, le Vatican rend publique ce vendredi l'Instruction Universae Ecclesiae, destinée à préciser et à faciliter l'application du Motu Proprio.

Dans une note synthétisant cette Instruction, le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, évoque un texte « d'un grand équilibre », qui entend favoriser « l'usage serein » de la forme extraordinaire du rite romain pour les prêtres et les fidèles « qui en ressentent le sincère désir pour leur bien spirituel ».

Ce texte insiste aussi sur « l'esprit de communion ecclésiale qui doit être présent chez tous - fidèles, prêtres, évêques » et ce afin que « la finalité de réconciliation, ainsi présente dans la décision du Saint-Père, ne soit pas empêchée ou freinée, mais favorisée et atteinte ».

Ce document, qui émane de Commission Pontificale « Ecclesia Dei », a été signé de son président le cardinal William Levada, et de son secrétaire, Mgr Guido Pozzo. Il a été promulgué « en vue de garantir la correcte interprétation et la juste application » du Motu Proprio Summorum Pontificum.

Durant ces trois années qui séparent de la promulgation du Motu proprio, les évêques ont été invités à écrire au Saint-Siège si de « sérieuses difficultés » d'application de Summorum Pontificum apparaissaient. L'Instruction porte donc en soi « le fruit de la vérification triennale de l'application de la loi, qui avait été prévue depuis le début », estime le père Lombardi.

« Le document est présenté dans un langage simple et de lecture facile », précise encore le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.

Après une brève histoire du Missel romain, la finalité du Motu proprio est confirmée autour de trois points principaux : a) offrir à tous les fidèles la Liturgie Romaine dans son usage le plus ancien, considérée comme un précieux trésor à conserver ; b) garantir et assurer réellement, à ceux qui le demandent, l'usage de la forma extraordinaria ; c) favoriser la réconciliation au sein de l'Eglise (cf n. Cool.

Quelques points importants du document

Dans ce document, la compétence des évêques diocésains est confirmée pour la réalisation du Motu proprio, rappelant qu'en cas de controverses sur la célébration dans la forma extraordinaria, c'est la Commission « Ecclesia Dei » qui tranchera.

Le document apporte aussi une clarification sur le concept du « groupe de fidèles » qui souhaite assister à la messe dans sa forme extraordinaire : les personnes ne doivent pas forcément appartenir à une même paroisse et pourront même venir de différents diocèses (§ 15).

Une précision importante est toutefois ajoutée : les fidèles qui demandent la célébration du rite dans sa forme extraordinaire « ne doivent en aucune façon soutenir ou appartenir à des groupes qui se disent contraires à la validité ou légitimité de la forme ordinaire » du rite romain et/ou à l'autorité du Pape comme Pasteur Suprême de l'Eglise universelle. « Cela irait, en effet, en contradiction manifeste avec la finalité de ‘réconciliation' du Motu proprio lui-même ».

Des indications « importantes » sont aussi apportées sur l'aptitude du prêtre à célébrer dans la forme extraordinaire. « Naturellement celui-ci ne doit pas avoir d'empêchement d'un point de vue canonique, suffisamment bien connaître le latin et le rite à célébrer », précise le P. Lombardi. Les évêques sont aussi invités à encourager une « formation adéquate » dans les séminaires.

Marine Soreau
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Message par Her Sam 14 Mai - 8:00

Instruction « Universae Ecclesiae » : texte intégral

ROME, Vendredi 13 mai 2011 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral de l'Instruction Universae Ecclesiae rendue publique ce vendredi par la Salle de presse du Saint-Siège. Le Vatican précise ici l'application du Motu Proprio Summorum Pontificum, promulgué en 2007 pour permettre la célébration de la forme « extraordinaire » du rite romain, selon la liturgie antérieure à la réforme de 1970.

* * *

COMMISSION PONTIFICALE ECCLESIA DEI

INSTRUCTION

sur l'application de la Lettre apostolique Summorum Pontificum

donnée motu proprio par SA SAINTETÉ LE PAPE BENOÎT XVI


I. Introduction

1. La Lettre apostolique Summorum Pontificum, donnée motu proprio par le Souverain Pontife Benoît XVI le 7 juillet 2007 et entrée en vigueur le 14 septembre 2007, a rendu plus accessible la richesse de la liturgie romaine à l'Église universelle.

2. Par ce Motu Proprio, le Souverain Pontife Benoît XVI a promulgué une loi universelle pour l'Église, avec l'intention de donner un nouveau cadre normatif à l'usage de la liturgie romaine en vigueur en 1962.

3. Après avoir rappelé la sollicitude des Souverains Pontifes pour la sainte liturgie et la révision des livres liturgiques, le Saint-Père reprend le principe traditionnel, reconnu depuis des temps immémoriaux et à maintenir nécessairement à l'avenir, selon lequel « chaque Église particulière doit être en accord avec l'Église universelle, non seulement sur la doctrine de la foi et sur les signes sacramentels, mais aussi sur les usages reçus universellement de la tradition apostolique ininterrompue. On doit les observer non seulement pour éviter les erreurs, mais pour transmettre l'intégrité de la foi, car la règle de la prière de l'Église correspond à sa règle de foi1 ».

4. Le Souverain Pontife évoque en outre les Pontifes romains qui se sont particulièrement donnés à cette tâche, notamment saint Grégoire le Grand et saint Pie V. Le Pape souligne également que, parmi les livres liturgiques sacrés, le Missale Romanum a joué un rôle particulier dans l'histoire et qu'il a connu des mises à jour au cours des temps jusqu'au bienheureux Pape Jean XXIII. Puis, après la réforme liturgique qui suivit le Concile Vatican II, le Pape Paul VI approuva en 1970 pour l'Église de rite latin un nouveau Missel, qui fut ensuite traduit en différentes langues. Le Pape Jean Paul II en promulgua une troisième édition en l'an 2000.

5. Plusieurs fidèles, formés à l'esprit des formes liturgiques antérieures au Concile Vatican II, ont exprimé le vif désir de conserver la tradition ancienne. C'est pourquoi, avec l'indult spécial Quattuor abhinc annos publié en 1984 par la Sacrée Congrégation pour le Culte divin, le Pape Jean Paul II concéda sous certaines conditions la faculté de reprendre l'usage du Missel romain promulgué par le bienheureux Pape Jean XXIII. En outre, avec le Motu Proprio Ecclesia Dei de 1988, le Pape Jean Paul II exhorta les Évêques à concéder généreusement cette faculté à tous les fidèles qui le demandaient. C'est dans la même ligne que se situe le Pape Benoît XVI avec le Motu Proprio Summorum Pontificum, où sont indiqués, pour l'usus antiquior du rite romain, quelques critères essentiels qu'il est opportun de rappeler ici.

6. Les textes du Missel romain du Pape Paul VI et de la dernière édition de celui du Pape Jean XXIII sont deux formes de la liturgie romaine, respectivement appelées ordinaire et extraordinaire : il s'agit de deux mises en œuvre juxtaposées de l'unique rite romain. L'une et l'autre forme expriment la même lex orandi de l'Église. En raison de son usage antique et vénérable, la forme extraordinaire doit être conservée avec l'honneur qui lui est dû.

7. Le Motu Proprio Summorum Pontificum s'accompagne d'une lettre du Saint-Père aux Évêques, publiée le même jour que lui (7 juillet 2007) et offrant de plus amples éclaircissements sur l'opportunité et la nécessité du Motu Proprio lui-même : il s'agissait effectivement de combler une lacune, en donnant un nouveau cadre normatif à l'usage de la liturgie romaine en vigueur en 1962. Ce cadre s'imposait particulièrement du fait qu'au moment de l'introduction du nouveau missel, il n'avait pas semblé nécessaire de publier des dispositions destinées à régler l'usage de la liturgie en vigueur en 1962. En raison de l'augmentation du nombre de ceux qui demandent à pouvoir user de la forme extraordinaire, il est devenu nécessaire de donner quelques normes à ce sujet.

Le Pape Benoît XVI affirme notamment : « Il n'y a aucune contradiction entre l'une et l'autre édition du Missale Romanum. L'histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l'improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste2 ».

8. Le Motu Proprio Summorum Pontificum constitue une expression remarquable du magistère du Pontife romain et de son munus propre - régler et ordonner la sainte liturgie de l'Église3 - et il manifeste sa sollicitude de Vicaire du Christ et de Pasteur de l'Église universelle4. Il se propose :

a) d'offrir à tous les fidèles la liturgie romaine dans l'usus antiquior, comme un trésor à conserver précieusement ;

b) de garantir et d'assurer réellement l'usage de la forme extraordinaire à tous ceux qui le demandent, étant bien entendu que l'usage de la liturgie latine en vigueur en 1962 est une faculté donnée pour le bien des fidèles et donc à interpréter en un sens favorable aux fidèles qui en sont les principaux destinataires;

c) de favoriser la réconciliation au sein de l'Église.

II. Les missions de la Commission pontificale Ecclesia Dei

9. Le Souverain Pontife a doté la Commission pontificale Ecclesia Dei d'un pouvoir ordinaire vicaire dans son domaine de compétence, en particulier pour veiller sur l'observance et l'application des dispositions du Motu Proprio Summorum Pontificum (cf. art. 12).

10. § 1. La Commission pontificale exerce ce pouvoir, non seulement grâce aux facultés précédemment concédées par le Pape Jean Paul II et confirmées par le Pape Benoît XVI (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 11-12), mais aussi grâce au pouvoir d'exprimer une décision, en tant que Supérieur hiérarchique, au sujet des recours qui lui sont légitimement présentés contre un acte administratif de l'Ordinaire qui semblerait contraire au Motu Proprio.

§ 2. Les décrets par lesquels la Commission pontificale exprime sa décision au sujet des recours pourront être attaqués ad normam iuris devant le Tribunal Suprême de la Signature Apostolique.

11. Après approbation de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, il revient à la Commission pontificale Ecclesia Dei de veiller à l'édition éventuelle des textes liturgiques relatifs à la forme extraordinaire du rite romain.

III. Normes spécifiques

12. À la suite de l'enquête réalisée auprès des Évêques du monde entier et en vue de garantir une interprétation correcte et une juste application du Motu Proprio Summorum Pontificum, cette Commission pontificale, en vertu de l'autorité qui lui a été attribuée et des facultés dont elle jouit, publie cette Instruction, conformément au canon 34 du Code de droit canonique.

La compétence des Évêques diocésains

13. D'après le Code de droit canonique5, les Évêques diocésains doivent veiller à garantir le bien commun en matière liturgique et à faire en sorte que tout se déroule dignement, pacifiquement et sereinement dans leur diocèse, toujours en accord avec la mens du Pontife romain clairement exprimée par le Motu Proprio Summorum Pontificum6. En cas de litige ou de doute fondé au sujet de la célébration dans la forme extraordinaire, la Commission pontificale Ecclesia Dei jugera.

14. Il revient à l'Évêque diocésain de prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect de la forme extraordinaire du rite romain, conformément au Motu Proprio Summorum Pontificum.

Le cœtus fidelium (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 5 § 1)

15. Un cœtus fidelium pourra se dire stable (stabiliter exsistens), au sens où l'entend l'art. 5 § 1 de Summorum Pontificum, s'il est constitué de personnes issues d'une paroisse donnée qui, même après la publication du Motu Proprio, se sont réunies à cause de leur vénération pour la liturgie célébrée dans l'usus antiquior et qui demandent sa célébration dans l'église paroissiale, un oratoire ou une chapelle ; ce cœtus peut aussi se composer de personnes issues de paroisses ou de diocèses différents qui se retrouvent à cette fin dans une église paroissiale donnée, un oratoire ou une chapelle.

16. Si un prêtre se présente occasionnellement avec quelques personnes dans une église paroissiale ou un oratoire en souhaitant célébrer dans la forme extraordinaire, comme le prévoient les articles 2 et 4 du Motu Proprio Summorum Pontificum, le curé, le recteur ou le prêtre responsable de l'église acceptera cette célébration, tout en tenant compte des exigences liées aux horaires des célébrations liturgiques de l'église elle-même.

17. § 1. Dans chaque cas, le curé, le recteur ou le prêtre responsable de l'église prendra sa décision avec prudence, en se laissant guider par son zèle pastoral et par un esprit d'accueil généreux.

§ 2. Dans le cas de groupes numériquement moins importants, on s'adressera à l'Ordinaire du lieu pour trouver une église où ces fidèles puissent venir assister à ces célébrations, de manière à faciliter leur participation et une célébration plus digne de la Sainte Messe.

18. Dans les sanctuaires et les lieux de pèlerinage, on offrira également la possibilité de célébrer selon la forme extraordinaire aux groupes de pèlerins qui le demanderaient (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 5 § 3), s'il y a un prêtre idoine.

19. Les fidèles qui demandent la célébration de la forme extraordinaire ne doivent jamais venir en aide ou appartenir à des groupes qui nient la validité ou la légitimité de la Sainte Messe ou des sacrements célébrés selon la forme ordinaire, ou qui s'opposent au Pontife romain comme Pasteur suprême de l'Église universelle.

Le sacerdos idoneus (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 5 § 4)

20. Les conditions requises pour considérer un prêtre comme « idoine » à la célébration dans la forme extraordinaire s'énoncent comme suit :

a) tout prêtre qui n'est pas empêché par le droit canonique7, doit être considéré comme idoine à la célébration de la Sainte Messe dans la forme extraordinaire ;

b) il doit avoir du latin une connaissance de base qui lui permette de prononcer correctement les mots et d'en comprendre le sens ;

c) la connaissance du déroulement du rite est présumée chez les prêtres qui se présentent spontanément pour célébrer dans la forme extraordinaire et qui l'ont déjà célébrée.

21. On demande aux Ordinaires d'offrir au clergé la possibilité d'acquérir une préparation adéquate aux célébrations dans la forme extraordinaire. Cela vaut également pour les séminaires, où l'on devra pourvoir à la formation convenable des futurs prêtres par l'étude du latin8, et, si les exigences pastorales le suggèrent, offrir la possibilité d'apprendre la forme extraordinaire du rite.

22. Dans les diocèses sans prêtre idoine, les Évêques diocésains peuvent demander la collaboration des prêtres des Instituts érigés par la Commission pontificale Ecclesia Dei, soit pour célébrer, soit même pour enseigner à le faire.

23. La faculté de célébrer la Messe sine populo (ou avec la participation du seul ministre) dans la forme extraordinaire du rite romain est donnée par le Motu Proprio à tout prêtre séculier ou religieux (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 2). Pour ces célébrations, les prêtres n'ont donc besoin, selon le Motu Proprio Summorum Pontificum, d'aucun permis spécial de leur Ordinaire ou de leur supérieur.

La discipline liturgique et ecclésiastique

24. Les livres liturgiques de la forme extraordinaire seront utilisés tels qu'ils sont. Tous ceux qui désirent célébrer selon la forme extraordinaire du rite romain doivent connaître les rubriques prévues et les suivre fidèlement dans les célébrations.

25. De nouveaux saints et certaines des nouvelles préfaces pourront et devront être insérés dans le Missel de 19629, selon les normes qui seront indiquées plus tard.

26. Comme le prévoit le Motu Proprio Summorum Pontificum à l'article 6, les lectures de la Sainte Messe du Missel de 1962 peuvent être proclamées soit seulement en latin, soit en latin puis dans la langue du pays, soit même, dans le cas des Messes lues, seulement dans la langue du pays.

27. En ce qui concerne les normes disciplinaires liées à la célébration, on appliquera la discipline ecclésiastique définie dans le Code de droit canonique de 1983.

28. De plus, en vertu de son caractère de loi spéciale, le Motu Proprio Summorum Pontificum déroge, dans son domaine propre, aux mesures législatives sur les rites sacrés prises depuis 1962 et incompatibles avec les rubriques des livres liturgiques en vigueur en 1962.

La Confirmation et l'Ordre sacré

29. La permission d'utiliser la formule ancienne pour le rite de la confirmation a été reprise par le Motu Proprio Summorum Pontificum (cf. art. 9 § 2). Dans la forme extraordinaire, il n'est donc pas nécessaire d'utiliser la formule rénovée du Rituel de la confirmation promulgué par le Pape Paul VI.

30. Pour la tonsure, les ordres mineurs et le sous-diaconat, le Motu Proprio Summorum Pontificum n'introduit aucun changement dans la discipline du Code de droit canonique de 1983 ; par conséquent, dans les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique qui dépendent de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le profès de vœux perpétuels ou celui qui a été définitivement incorporé dans une société cléricale de vie apostolique est, par l'ordination diaconale, incardiné comme clerc dans l'Institut ou dans la Société, conformément au canon 266 § 2 du Code de droit canonique.

31. Seuls les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique qui dépendent de la Commission pontificale Ecclesia Dei ainsi que ceux dans lesquels se maintient l'usage des livres liturgiques de la forme extraordinaire peuvent utiliser le Pontifical romain en vigueur en 1962 pour conférer les ordres mineurs et majeurs.

Le Bréviaire romain

32. Les clercs ont la faculté d'utiliser le Bréviaire romain en vigueur en 1962 dont il est question à l'article 9 § 3 du Motu Proprio Summorum Pontificum. Celui-ci doit être récité intégralement et en latin.

Le Triduum sacré

33. S'il y a un prêtre idoine, le cœtus fidelium qui adhère à la tradition liturgique précédente peut aussi célébrer le Triduum sacré dans la forme extraordinaire. Au cas où il n'y aurait pas d'église ou d'oratoire exclusivement prévu pour ces célébrations, le curé ou l'Ordinaire prendront les mesures les plus favorables au bien des âmes, en accord avec le prêtre, sans exclure la possibilité d'une répétition des célébrations du Triduum sacré dans la même église.

Les rites des Ordres religieux

34. Il est permis d'utiliser les livres liturgiques propres aux Ordres religieux et en vigueur en 1962.

Pontifical romain et Rituel romain

35. Conformément au n. 28 de cette Instruction et restant sauf ce qui est prescrit par le n. 31, l'usage du Pontifical romain et du Rituel romain, ainsi que celui du Cérémonial des Évêques en vigueur en 1962 sont permis.

Au cours de l'audience du 8 avril 2011 accordée au Cardinal Président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le Souverain Pontife Benoît XVI a approuvé la présente Instruction et en a ordonné la publication.

Donné à Rome, au siège de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le 30 avril 2011, en la mémoire de saint Pie V.

William Cardinal Levada Président

Monseigneur Guido Pozzo Secrétaire

_______________

1 Benoît XVI, Motu proprio Summorum Pontificum, art. 1 : AAS 99 (2007), p. 777 ; La Documentation catholique 104 (2007), pp. 702-704 ; cf. Présentation générale du Missel romain, 3e éd., 2002, n. 397.

2 Benoît XVI, Lettre aux Évêques qui accompagne la Lettre apostolique « motu proprio data » Summorum Pontificum sur l'usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 : AAS 99 (2007), p. 798 ; La Documentation catholique 104 (2007), p. 707.

3 Cf. Code de droit canonique, c. 838, § 1 et § 2.

4 Cf. Code de droit canonique, c. 331.

5 Cf. Code de droit canonique, c. 223 § 2 ; 838 § 1 et § 4.

6 Cf. Benoît XVI, Lettre aux Évêques qui accompagne la Lettre apostolique « motu proprio data » Summorum Pontificum sur l'usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 : AAS 99 (2007), p. 799 ; La Documentation catholique 104 (2007), p. 707.

7 Cf. Code de droit canonique, c. 900 § 2.

8 Cf. Code de droit canonique, c. 249 ; Conc. œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 36 ; Décr. Optatam totius, n. 13.

9 Cf. Benoît XVI, Lettre aux Évêques qui accompagne la Lettre apostolique « motu proprio data » Summorum Pontificum sur l'usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 : AAS 99 (2007), p. 797 ; La Documentation catholique 104, p. 706.
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Message par Her Sam 14 Mai - 8:00

Instruction « Universae Ecclesiae » : note du père Lombardi

ROME, Vendredi 13 mai 2011 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous une note du directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, qui synthétise la nouvelle Instruction « Universae Ecclesiae » sur l'application du Motu proprio « Summorum Pontificum » sur l'usage de la Liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970. Cette traduction française a été distribuée par la Salle de presse du Saint-Siège.

* * *

L'Instruction sur l'application du Motu proprio "Summorum Pontificum" (du 7 juillet 2007, entré en vigueur le 14 septembre 2007) a été approuvée par le Pape Benoît XVI le 8 avril dernier et est datée du 30 avril, mémoire liturgique de Saint Pie V, Pape.

L'Instruction, reprenant les premiers mots du texte latin, s'intitule "Universae Ecclesiae" et émane de la Commission Pontificale "Ecclesia Dei", à qui le Pape avait confié - entre autre - la tâche de veiller sur le respect et l'application du Motu proprio. C'est pourquoi, elle porte la signature de son Président, le Card. William Levada, et de son Secrétaire, Mgr. Guido Pozzo.

Le document a été envoyé à tous les évêques la semaine dernière. Nous rappelons que "les instructions... explicitent les dispositions des lois, expliquent et fixent leurs modalités d'application" (CIC, can. 34). Comme il est dit au n.12, l'Instruction est promulguée "en vue de garantir la correcte interprétation et la juste application" du Motu proprio "Summorum Pontificum".

Il était naturel qu'après la loi contenue dans le Motu Proprio, suive l'Instruction sur son application. Le fait que cela advienne aujourd'hui, plus de trois ans après, s'explique facilement si l'on se souvient que dans la Lettre du Pape accompagnant le Motu Proprio, il disait explicitement aux évêques: "Je vous invite à écrire au Saint-Siège, trois ans après l'entrée en vigueur de ce Motu Proprio. Si de sérieuses difficultés apparaissent vraiment, des voies seront recherchées pour trouver une solution". L'Instruction porte donc aussi en soi le fruit de la vérification triennale de l'application de la loi, qui avait été prévue depuis le début.

Le document est présenté dans un langage simple et de lecture facile. Son Introduction (nn.1-Cool rappelle brièvement l'histoire du Missel Romain jusqu'à la dernière édition de Jean XXIII, en 1962, et au nouveau Missel approuvé par Paul VI en 1970, suite à la réforme liturgique du Concile Vatican II, et confirme le principe fondamental selon lequel il s'agit de "deux formes de la Liturgie Romaine, définies respectivement ordinaria et extraordinaria : il s'agit de deux usages du seul Rite romain, qui se placent l'un à côté de l'autre. L'une et l'autre forme sont l'expression de la même lex orandi de l'Eglise. Par son usage vénérable et ancien, la forma extraordinaria doit être conservée avec l'honneur qui lui est dû" (n. 6).

La finalité du Motu proprio est aussi confirmée, s'articulant sur les trois points suivants: a) offrir à tous les fidèles la Liturgie Romaine dans son usage le plus ancien, considérée comme un précieux trésor à conserver; b) garantir et assurer réellement, à ceux qui le demandent, l'usage de la forma extraordinaria; c) favoriser la réconciliation au sein de l'Eglise (cf n. Cool.

Une Section du document (nn. 9-11) rappelle brièvement les devoirs et les pouvoirs de la Commission "Ecclesia Dei", à qui le Pape "a conféré le pouvoir ordinaire vicarial" en la matière. Cela implique, entre autre, deux conséquences très importantes. D'abord, celle-ci peut décider des recours qui lui sont présentés contre d'éventuelles mesures d'évêques ou d'autres ordinaires, qui semblent contraires aux dispositions du Motu proprio (avec toujours la possibilité de faire ensuite un recours contre les décisions de la Commission près le Tribunal suprême de la Signature Apostolique). En outre, il revient à la Commission, avec l'approbation de la Congrégation pour le Culte Divin, de s'occuper d'une éventuelle édition des textes liturgiques pour la forma extraordinaria du Rite romain (dans la suite du document on espère, par exemple, l'insertion de nouveaux saints et de nouvelles préfaces).

La partie proprement normative du document (nn. 12-35) contient 23 brefs points sur les différents thèmes.

La compétence des Evêques diocésains est confirmée pour la réalisation du Motu proprio, rappelant qu'en cas de controverses sur la célébration dans la forma extraordinaria, c'est la Commission "Ecclesia Dei" qui tranchera.

Clarification est apportée quant au concept de coetus fidelium (c'est-à-dire "groupe de fidèles") stabiliter existens ("stable") qui désirent pouvoir assister à la célébration dans sa forma extraordinaria. Laissant toutefois à la sage évaluation des pasteurs le nombre de personnes nécessaires pour le constituer, il est précisé que celui-ci ne doit pas être nécessairement constitué de personnes appartenant à une seule paroisse, mais peut être composé de personnes provenant de différentes paroisses voire de différents diocèses. L'Instruction, tenant toujours compte du respect des exigences pastorales plus larges, propose un esprit d'"accueil généreux" envers les groupes de fidèles qui demandent la forma extraordinaria ou des prêtres qui demandent de célébrer occasionnellement dans cette forme avec quelques fidèles.

Une précision très importante est apportée (n. 19) selon laquelle les fidèles qui demandent la célébration dans sa forma extraordinaria "ne doivent en aucune façon soutenir ou appartenir à des groupes qui se disent contraires à la validité ou légitimité de la forma ordinaria" et/ou à l'autorité du Pape comme Pasteur Suprême de l'Eglise universelle. Cela irait, en effet, en contradiction manifeste avec la finalité de "réconciliation" du Motu proprio lui-même.

D'importantes indications sont aussi données sur le "prêtre idoine" à célébrer dans la forma extraordinaria. Naturellement celui-ci ne doit pas avoir d'empêchement d'un point de vue canonique, suffisamment bien connaître le latin et le rite à célébrer. C'est pourquoi les évêques sont encouragés à permettre, dans les séminaires, une formation adéquate à cette fin, et il est possible de recourir, en cas de manque de prêtres idoines, à la collaboration des prêtres des Instituts érigés par la Commission "Ecclesia Dei" (qui utilisent normalement la forma extraordinaria).

L'Instruction confirme que tout prêtre séculier ou religieux a l'autorisation de célébrer la Messe "sans peuple" dans la forma extraordinaria s'il le souhaite. Ainsi, s'il ne s'agit pas de célébration avec le peuple, les religieux individuels n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs supérieurs.

Suivent - toujours en ce qui concerne la forma extraordinaria - des normes relatives aux règles liturgiques et à l'usage des livres liturgiques (comme le Rituel, le Pontifical, le Cérémonial des évêques), à la possibilité d'utiliser la langue locale pour les lectures (en complément de la langue latine, ou aussi comme alternative dans les "Messes lues"), à la possibilité pour les clercs d'utiliser le Bréviaire d'avant la réforme liturgique, à la possibilité de célébrer le Triduum Sacré dans la Semaine Sainte pour les groupes de fidèles demandant l'ancien rite. En ce qui concerne les ordinations sacrées, l'usage des livres liturgiques plus anciens est permis seulement dans les Instituts qui dépendent de la Commission "Ecclesia Dei".

Ce texte, une fois lu, donne l'impression d'un grand équilibre, qui entend favoriser - selon l'intention du Pape - l'usage serein de la liturgie précédant la réforme de la part de prêtres et de fidèles qui en ressentent le sincère désir pour leur bien spirituel; et qui entend garantir la légitimité et l'effectivité d'un tel usage dans la mesure du possible. En même temps, le texte est animé par la confiance en la sagesse pastorale des évêques, et insiste fortement sur l'esprit de communion ecclésiale qui doit être présent chez tous - fidèles, prêtres, évêques - afin que la finalité de réconciliation, ainsi présente dans la décision du Saint-Père, ne soit pas empêchée ou freinée, mais favorisée et atteinte.
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Message par Her Sam 14 Mai - 22:27

http://www.perepiscopus.org/conference-episcopale/silence-assourdissant-de-la-conference-episcopale-et-desinformation-de-la-croix

Silence assourdissant de la Conférence épiscopale et désinformation de La Croix
Posté par Maximilien Bernard dans Conférence épiscopale, Opposition au Pape, Summorum Pontificum le 05 13th, 2011 |
Les évêques ont reçu depuis une semaine l’instruction sur le motu proprio Summorum pontificum. Ce texte a été publié à midi. Ce soir, le site internet de la CEF reste toujours muet et vide. Symptomatique d’une opposition épiscopale qui ne veut pas s’affirmer comme telle : plutôt que de refuser les textes du pape, on préfère les ignorer.

Du côté du quotidien officieux de la CEF, Nicolas Senèze se risque à l’analyse du texte pour le triturer et lui faire dire ce qui ne s’y trouve pas. A le lire, on a l’impression d’un texte plus restrictif, voire d’un autre texte. Voici quelques citations qui forment son tissu d’âneries :

Un message direct à la Fraternité Saint-Pie-X et à ses fidèles, mais aussi à tous ceux qui, même au sein de l’Église catholique, contestent de fait la légitimité du Missel de Paul VI
Cela exclut donc les prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X, semble-t-il toujours suspens
Et si les évêques « peuvent demander la collaboration des prêtres » des instituts traditionalistes (n° 22), c’est avec ce même esprit que ceux-ci acceptent le Missel de Paul VI
contrairement aux craintes de certains évêques, il n’y a aucune obligation d’enseigner la forme extraordinaire dans les séminaires, mais une « possibilité » qui doit être offerte « si les exigences pastorales le suggèrent » (n° 21)
Bref, rien de nouveau sous le soleil : l’épiscopat de France est bien décidé à empêcher que la forme extraordinaire soit offerte « à tous les fidèles la liturgie romaine ». Nicolas Senèze vient de leur fournir les arguments qui leurs serviront à opposer une fin de non-recevoir aux demandes :

Pas de lien avec la Fraternité Saint Pie X (ce que ne dit pas le texte…)
les prêtres Ecclesia Dei doivent « accepter » le Missel de Paul VI (ce point, inventé par Nicolas Senèze, n’existe pas dans le texte)
les évêques n’enseigneront pas l’usus antiquor dans les séminaires (or « on demande aux Ordinaires d’offrir au clergé la possibilité d’acquérir une préparation adéquate aux célébrations dans la forme extraordinaire. Cela vaut également pour les séminaires. »
Ainsi, il est à craindre que l’objectif de cette instruction, qui est de « garantir » et « assurer réellement l’usage de la forme extraordinaire à tous ceux qui le demandent », reste lettre morte. A moins que la Commission Ecclesia Dei, dotée de nouveaux pouvoirs ait réellement le moyen de faire plier les évêques récalcitrants.
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Message par Her Sam 14 Mai - 22:29

http://www.perepiscopus.org/summorum-pontificum/les-eveques-doivent-garantir-le-respect-de-la-forme-extraordinaire

Les évêques doivent garantir le respect de la forme extraordinaire
Posté par Maximilien Bernard dans Summorum Pontificum le 05 13th, 2011 |
Aujourd’hui est publiée l’instruction sur l’application du motu proprio Summorum Pontificum, lequel a donné lieu à divers affrontements en France, pour ne pas parler d’une réelle opposition épiscopale quant à son application. Dans les « normes spécifiques de cette instruction, on trouve un passage sur le rôle des évêques diocésains (n.13&14). Le voici :

D’après le Code de droit canonique, les Évêques diocésains doivent veiller à garantir le bien commun en matière liturgique et à faire en sorte que tout se déroule dignement, pacifiquement et sereinement dans leur diocèse, toujours en accord avec la mens du Pontife romain clairement exprimée par le Motu Proprio Summorum Pontificum. En cas de litige ou de doute fondé au sujet de la célébration dans la forme extraordinaire, la Commission pontificale Ecclesia Dei jugera.

Il revient à l’Évêque diocésain de prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect de la forme extraordinaire du rite romain, conformément au Motu Proprio Summorum Pontificum.

Plus loin, l’instruction précise le rôle des évêques sur la formation des prêtres (n.21 à 23):

On demande aux Ordinaires d’offrir au clergé la possibilité d’acquérir une préparation adéquate aux célébrations dans la forme extraordinaire. Cela vaut également pour les séminaires, où l’on devra pourvoir à la formation convenable des futurs prêtres par l’étude du latin, et, si les exigences pastorales le suggèrent, offrir la possibilité d’apprendre la forme extraordinaire du rite.

Dans les diocèses sans prêtre idoine, les Évêques diocésains peuvent demander la collaboration des prêtres des Instituts érigés par la Commission pontificale Ecclesia Dei, soit pour célébrer, soit même pour enseigner à le faire.

La faculté de célébrer la Messe sine populo (ou avec la participation du seul ministre) dans la forme extraordinaire du rite romain est donnée par le Motu Proprio à tout prêtre séculier ou religieux. Pour ces célébrations, les prêtres n’ont donc besoin, selon le Motu Proprio Summorum Pontificum, d’aucun permis spécial de leur Ordinaire ou de leur supérieur.
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Message par Her Sam 14 Mai - 22:34

http://www.osservatore-vaticano.org/actes-du-pape/parution-de-linstruction-dapplication-sur-summorum-pontificum

Parution de l’instruction d’application sur Summorum Pontificum
Posté par Vini Ganimara dans Actes du Pape le 05 13th, 2011 | 2 réponse
La nouvelle du jour – aucun internaute catholique ne doit l’ignorer -, c’est la promulgation de l’instruction d’application du motu proprio Summorum Pontificum.
Nous en avons un peu parlé ces derniers mois, cette instruction a fait l’objet d’uncombat homérique entre les différentes factions de la curie.
Le texte qui sort finalement est un texte mesuré, confirmant pleinement le motu proprio lui-même (au lieu d’en faire un privilège révocable à la demande et d’application impossible, comme certains le souhaitaient).
Je vous conseille vivement de lire les commentaires de mon confrère Christophe S-Placide:
- qui rappelle notamment que le motu proprio est une loi universelle.
- qui ajoute joliment:

« Il semble donc que l’on veuille à Rome « rompre avec la rupture » ».

- qui constate que l’instruction reparle du « Missel romain » (et non plus seulement de la forme extraordinaire du rite romain).
- qui s’interroge sur la notion de « formes juxtaposées ».
- qui insiste sur les droits du souverain pontife.
- qui constate que les pouvoirs de la commission Ecclesia Dei sont renforcés, mais s’interroge sur la volonté des membres de la commission d’utiliser ces pouvoirs…
- qui rappelle que le fameux « groupe stable » n’a ni chiffre minimum, ni besoin d’avoir existé avant la promulgation du motu proprio. Il est paroissial mais « peut peut aussi se composer de personnes issues de paroisses ou de diocèses différents qui se retrouvent à cette fin dans une église paroissiale donnée, un oratoire ou une chapelle. » (article 15). Ce qui devrait faire tomber bon nombre d’objections cléricales à l’application de Summorum pontificum.

Beaucoup d’autres aspects mériteraient d’être mis en lumière. Nous y reviendrons dans les prochains jours.
En attendant, nous pouvons prier pour que ce texte serve l’unité de l’Eglise et la paix liturgique.
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Message par Her Sam 14 Mai - 22:58

http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1005112_mgr_burke

Benoît XVI, l'amour du Bon Pasteur

Le 10 mai 2011 - (E.S.M.) - Le Cardinal Raymond Leo Burke est préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique. Très proche de Benoît XVI, il présidera les 28 et 29 mai un pèlerinage de l’Institut du Christ Roi à Lourdes en ce mois de Marie.

Mgr Raymond Leo Burke
Benoît XVI, l'amour du Bon Pasteur

Mgr Raymond Leo Burke

Le 10 mai 2011 - E. S. M. - Le Cardinal Raymond Leo Burke est préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique. Très proche de Benoît XVI, il présidera les 28 et 29 mai un pèlerinage de l’Institut du Christ Roi à Lourdes en ce mois de Marie. Il nous parle ici du pontificat et de la question liturgique.

La Nef – Après plus de trois années, quel bilan tirez-vous de l’application du motu proprio Summorum Pontificum ?
Cardinal Burke – Dans sa mise en application, j’ai constaté un intérêt et une appréciation toujours plus grands pour la forme extraordinaire du rite romain chez les fidèles en général et chez les jeunes catholiques en particulier. D’excellentes initiatives ont eu lieu pour promouvoir la connaissance du Motu proprio et son but, prévu par notre Saint-Père lorsqu’il l’a promulgué. Je songe à plusieurs discours personnels ainsi qu’à des congrès sur la sainte liturgie, qui ont accordé une attention particulière à la forme extraordinaire du rite romain et à son rapport à la forme ordinaire. D’ailleurs, plusieurs livres et articles ont été publiés, qui se sont donné pour but une étude approfondie du Motu proprio.
Il est évident que l’application de Summorum Pontificum n’a pas été faite de façon uniforme dans l’Église universelle. Dans certains endroits, son application a même rencontré des résistances de la part de ceux qui prétendent ne pas bien comprendre ses buts ou qui soutiennent que le Motu proprio ne peut pas être appliqué avant la publication de l’Instruction concernant la mise en application de celui-ci. J’espère que l’Instruction sera publiée prochainement, afin que le Motu proprio puisse être appliqué de façon plus universelle et plus uniforme, selon la profonde sollicitude pastorale de notre Saint-Père pour la sainte liturgie. À ceux qui clament ne pas comprendre les intentions de Summorum Pontificum, je suggère de relire la Lettre aux Évêques, écrite par notre Saint-Père lors de sa promulgation, ainsi que les nombreux écrits du Saint-Père sur la sainte liturgie, publiés avant et après son élection au Siège de Pierre. Je pense, par exemple, à son chef-d’œuvre : L’Esprit de la Liturgie (Ad Solem, 2001).
En ce qui me concerne, la mise en œuvre du Motu proprio m’a permis de faire grandir et d’approfondir grandement la connaissance et l’amour de la sainte liturgie, expression la plus haute de la foi et de la vie de l’Église. Relisant la lettre apostolique elle-même et la Lettre aux Évêques du pape l’accompagnant, je vois comment le Saint-Père a été inspiré en donnant cette nouvelle discipline liturgique à l’Église universelle. J’ai été moi-même témoin personnel des bons fruits de cette nouvelle discipline.
Quant à l’avenir, je suis convaincu que l’application fidèle de Summorum Pontificum contribuera au renouveau véritable de la sainte liturgie. Tel a été le désir des Pères du Concile Vatican II, mais celui-ci a été plus ou moins trahi par la façon dont son enseignement a été mis en œuvre après sa clôture. Le cardinal Joseph Ratzinger, à l’époque, avait préconisé à plusieurs reprises une « réforme de la réforme », afin de permettre la correction plénière des interprétations floues et erronées de l’enseignement conciliaire sur la sainte liturgie et la réception de l’authentique enseignement magistériel, pour la plus grande gloire de Dieu et la sanctification des fidèles.

Vous êtes considéré comme un « proche » de Benoît XVI : qu’est-ce qui caractérise selon vous son pontificat ?
Tout d’abord, je suis heureux d’être considéré comme un proche du pape Benoît XVI et me considère tel en effet, au sens où j’essaie de comprendre aussi profondément que possible sa vision pastorale pour l’Église et de suivre celle-ci fidèlement. Il y a de nombreux aspects frappants du pontificat du pape Benoît XVI. Surtout, le plus évident est la bonté remarquable du Saint-Père. Le visage même du pape irradie cette bonté, particulièrement dans ses rencontres avec les fidèles, reçus soit individuellement soit en groupe. Il nous rappelle souvent le mystère de l’amour de Dieu pour nous dans le Christ, se souvenant du passage de l’Évangile selon saint Jean, qui relate la dernière fois que Notre Seigneur célébra la fête de la Pâques, devenue celle de sa Passion, sa Mort et sa Résurrection : « [Quand] Jésus sut que l’heure était venue où il devait quitter ce monde pour aller à son Père, ayant aimé ceux qui étaient les siens dans ce monde, il les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1). Dans la personne du pape Benoît XVI, nous apercevons l’amour du Bon Pasteur, qui donne sa vie pour ses brebis, les aimant « jusqu’au bout ».
Son enseignement de la foi, marqué par une grande profondeur et facilement accessible aux fidèles, est véritablement remarquable. Par ses homélies, ses messages lors de l’angélus dominical, ses discours lors des audiences du mercredi ainsi qu’à des groupes divers et variés, ses lettres encycliques et autres documents magistériels, le pape Benoît XVI transmet efficacement la foi catholique dans son intégralité à une culture devenue de plus en plus sécularisée, de plus en plus oublieuse de Dieu et hostile à sa loi. Il le fait avec un courage et un amour paternels. Je pense, par exemple, à la façon dont il a conquis le cœur de tant de personnes lors de sa visite pastorale au Royaume-Uni, sans en aucune manière compromettre la vérité de l’enseignement de l’Église et le défi de vivre en accord avec une telle vérité dans l’époque qui est la nôtre.
Il a accordé une priorité évidente et juste à la sainte liturgie, l’expression la plus haute et la plus parfaite de notre vie dans le Christ. Avant tout, il a montré l’exemple à tous les évêques et à tous les prêtres par sa propre manière de célébrer la sainte liturgie. Sa ré-introduction de certains usages liturgiques traditionnels, comme, par exemple, la réception de la sainte communion à genoux et sur les lèvres, a aidé les fidèles à voir plus clairement la réalité de la sainte liturgie, c’est-à-dire la rencontre du ciel et de la terre ; l’action du Christ au milieu de nous afin de nous donner sa grâce par les signes sacramentaux.
La promulgation de Summorum Pontificum était un signe éloquent du profond souci du pape Benoît XVI pour le renouveau authentique de la sainte liturgie. Son insistance sur l’interprétation de l’enseignement du Concile Vatican II à travers une herméneutique de réforme et de continuité, particulièrement en ce qui regarde la sainte liturgie, portera des fruits, j’en suis certain, pour l’enrichissement mutuel des deux formes de l’unique rite romain, et fera croître une plus grande révérence dans la célébration de la sainte liturgie, rendant plus fortes la foi et la pratique de la foi dans l’Église universelle.
En lien avec l’enseignement profond et insistant du Saint-Père sur la sainte liturgie se place son enseignement ferme sur l’éthique, la norme morale, qui doit guider toute action humaine. À plusieurs reprises, surtout lors de ses visites apostoliques, le Saint-Père a demandé une nouvelle obéissance au droit moral naturel. En symbiose avec la manière dont il a constamment souligné le rapport entre foi et raison, il enseigne, de façon extraordinairement claire et convaincante, la loi inscrite par Dieu dans chaque cœur humain et, par conséquent, connue par la raison, tandis qu’elle est enseignée, dans toute sa richesse, par la foi. De cette façon, il a été un fidèle héraut de la vérité de l’inviolable dignité de la vie humaine innocente et de l’intégrité du mariage en tant qu’union fidèle d’un seul homme et d’une seule femme, union qui est ouverte à la vie et indissoluble jusqu’à la mort d’un des époux.
Il y a de nombreux autres aspects marquants de son ministère pétrinien, son œuvre en faveur d’un rapport toujours plus proche avec les Églises Orthodoxes de l’Orient, ses efforts généreux pour assister un grand nombre d’anglicans désireux d’entrer en pleine communion avec l’Église catholique, et l’initiation d’un dialogue officiel avec la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X en voie de réconciliation avec l’Église catholique. Le peu de temps dont nous disposons m’oblige à me limiter à un petit nombre d’éléments.

Quel sens donnez-vous à votre présence à Lourdes pour le pèlerinage de l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre ?
A la fin du mois de mai, je partirai en pèlerinage avec les membres et amis de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre afin d’honorer de façon particulière la bienheureuse Vierge Marie durant le mois que l’Église lui consacre. Lors de ce pèlerinage à Lourdes, j’aurai l’occasion, en compagnie des membres de l’Institut et de leurs amis, d’exprimer une fois de plus ma foi profonde au mystère de l’Immaculée Conception de Marie, et de sa totale appartenance au Christ et à l’œuvre de son Incarnation rédemptrice. Comme pour tout pèlerinage à Lourdes, Notre-Dame nous invitera à imiter la pureté et le désintéressement de l’amour du Christ à travers de fréquents actes de prière et de pénitence. Elle nous attirera, de façon toute particulière, au Christ, son Fils, présent – Corps, Sang, Âme et Divinité – au sacrement de la sainte Eucharistie, spécialement lors du Salut du Très Saint Sacrement.
Accompagnant l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre en pèlerinage, je prierai tout spécialement pour l’Institut et pour sa mission dans l’Église universelle, qui s’exerce, entre autres, à travers la digne célébration de la sainte liturgie et, de façon particulière, celle de la forme extraordinaire du rite romain, selon l’esprit du pape Benoît XVI. Au fil des ans, j’ai pu bien connaître l’Institut, ayant le privilège de témoigner de son développement et de sa croissance. Des chanoines de l’Institut ont effectué un ministère sacerdotal extrêmement efficace dans le diocèse de La Crosse ainsi que dans celui de Saint-Louis aux États-Unis, que j’ai eu le privilège de servir respectivement comme évêque et archevêque, de 1995 à 2004 et de 2004 à 2008. Leurs apostolats dans ces deux diocèses continuent à être une force spirituelle pour de nombreux fidèles catholiques. J’ai une profonde affection paternelle pour l’Institut et c’est donc avec grand plaisir que je me joindrai à ses membres pour ce pèlerinage, tout en invoquant l’intercession de Notre-Dame de Lourdes pour leurs intentions et, en union avec son Cœur Immaculé, j’unis mon propre cœur au Cœur Sacré de Jésus, Fils unique de Dieu et de Marie.
propos recueillis par
Christophe Geffroy

– Pèlerinage à Lourdes, avec l’Institut du Christ Roi (www.icrsp.com), sous la présidence du Cardinal Burke, les 28 et 29 mai. Rens. et insc. : Agence Clio, Manuella Valet, 27 rue du Hameau, 75015 Paris, 01 53 68 82 74, manuella.valet@clio.fr
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Message par Her Sam 14 Mai - 22:59

http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1305113_note

Instruction Universae Ecclesiae : Note du directeur de la salle de presse du Saint-Siège

Le 13 mai 2011 - (E.S.M.) - Voici la note rédigée par le P. Federico Lombardi, SJ, Directeur de la Salle-de-Presse du Saint-Siège, à propos de la nouvelle Instruction Universae Ecclesiae, qui règle l'application du Motu Proprio Summorum Pontificum:

Instruction Universae Ecclesiae : Note du directeur de la salle de presse du Saint-Siège

Le 13 mai 2011 - E. S. M. - Voici la note rédigée par le P. Federico Lombardi, SJ, Directeur de la Salle-de-Presse du Saint-Siège, à propos de la nouvelle Instruction Universae Ecclesiae, qui règle l'application du Motu Proprio Summorum Pontificum:

"'Instruction sur l'application du Motu proprio du 7 juillet 2007, entré en vigueur le 14 septembre suivant, a été approuvée par Benoît XVI le 8 avril dernier. Reprenant les premiers mots du texte latin, elle s'intitule Universae Ecclesiae et émane de la Commission pontificale Ecclesia Dei, à qui le Pape avait confié notamment la tâche de veiller sur le respect et l'application du Motu proprio. C'est pourquoi, elle porte la signature de son Président, le Cardinal William Joseph Levada, et de son Secrétaire, Mgr.Guido Pozzo.

Le document a été envoyé à tous les évêques la semaine dernière. Nous rappelons que les instructions...clarifient les dispositions de la loi et développent et déterminent les processus de son application (CIC, canon 34). Comme il est dit à l'article 12, l'Instruction est promulguée en vue de garantir la correcte interprétation et la juste application du Motu proprio Summorum Pontificum. Il était naturel qu'après la loi contenue dans le Motu Proprio, suive l'Instruction sur son application. Le fait que cela advienne aujourd'hui, à plus de trois ans de distance, s'explique facilement si l'on se souvient que dans sa lettre accompagnant le Motu Proprio, le Pape disait explicitement aux évêques les inviter à écrire au Saint-Siège, trois ans après l'entrée en vigueur de ce Motu Proprio. Si de sérieuses difficultés apparaissent vraiment, des voies seraient recherchées pour trouver une solution. L'Instruction porte donc aussi en soi le fruit de la vérification triennale de l'application de la loi, qui avait été prévue depuis le début.

Le document est présenté dans un langage simple et de lecture facile. Son introduction rappelle brièvement l'histoire du Missel Romain jusqu'à la dernière édition de Jean XXIII, en 1962, et au nouveau Missel approuvé par Paul VI en 1970, suite à la réforme liturgique du Concile Vatican II, et confirme le principe fondamental selon lequel il s'agit de deux formes de la liturgie romaine, définies respectivement extraordinaire et ordinaire. Il s'agit de deux usages du seul rite romain. L'une et l'autre forme sont l'expression de la même Lex Orandi de l'Eglise. Par son usage vénérable et ancien, la forme extraordinaire doit être conservée avec l'honneur qui lui est dû.

La finalité du Motu proprio est exposé en trois points suivants:

a) offrir à tous les fidèles la liturgie romaine dans son usage le plus ancien, considérée comme un précieux trésor à conserver,

b) garantir et assurer réellement, à ceux qui le demandent, l'usage de la forme extraordinaire,

c) favoriser la réconciliation au sein de l'Eglise.

Une section du document rappelle brièvement les devoirs et les pouvoirs de la Commission Ecclesia Dei, à qui le Pape a conféré le pouvoir ordinaire vicarial en la matière. Cela implique, entre autre, deux conséquences très importantes. D'abord, celle-ci peut décider des recours qui lui sont présentés contre d'éventuelles mesures d'évêques ou d'autres ordinaires, qui semblent contraires aux dispositions du Motu proprio (avec toujours la possibilité de faire ensuite un recours contre les décisions de la Commission près le Tribunal suprême de la Signature apostolique). En outre, il revient à la Commission, avec l'approbation de la Congrégation pour le culte divin, de s'occuper d'une éventuelle édition des textes liturgiques pour la forme extraordinaire du rite romain (dans la suite du document on espère, par exemple, l'insertion de nouveaux saints et de nouvelles préfaces).

La partie proprement normative du document contient 23 points sur différents thèmes:

a) la compétence des évêques diocésains pour la réalisation du Motu proprio est confirmée, rappelant qu'en cas de controverses sur la célébration dans la forme extraordinaire, c'est la Commission Ecclesia Dei qui tranchera.

b) clarification est apportée quant au concept de Coetus Fidelium (groupe de fidèles) stable, dont le désir de pouvoir assister à la célébration dans sa forme extraordinaire est accueilli avec disponibilité par les pasteurs. Laissant toutefois à la sage évaluation des pasteurs le nombre de personnes nécessaires pour le constituer, il est précisé que celui-ci ne doit pas être nécessairement constitué de personnes appartenant à une seule paroisse, mais peut être composé de personnes provenant de différentes paroisses voire de différents diocèses. Tenant toujours compte du respect des exigences pastorales plus larges, l'Instruction propose un esprit d'accueil généreux envers les groupes de fidèles qui demandent la forme extraordinaire ou des prêtres qui demandent de célébrer occasionnellement dans cette forme avec quelques fidèles.

c) une précision très importante est apportée à propos des fidèles qui demandent la célébration de la messe dans sa forme extraordinaire: Ils ne doivent en aucune façon soutenir ou appartenir à des groupes qui se disent contraires à la validité ou légitimité de la forme ordinaire et/ou à l'autorité du Pape comme Pasteur suprême de l'Eglise universelle. Cela irait, en effet, en contradiction manifeste avec la finalité de réconciliation du Motu proprio lui-même.

d) d'importantes indications sont aussi données sur le prêtre idoine à célébrer dans la forme extraordinaire. Naturellement celui-ci ne doit pas avoir d'empêchement d'un point de vue canonique, suffisamment bien connaître le latin et le rite à célébrer. C'est pourquoi les évêques sont encouragés à permettre, dans les séminaires, une formation adéquate à cette fin, et il est possible de recourir, en cas de manque de prêtres aptes, à la collaboration des prêtres des instituts érigés par la Commission Ecclesia Dei (qui utilisent normalement la forme extraordinaire).

e) l'Instruction confirme que tout prêtre séculier ou religieux a l'autorisation de célébrer la messe sans assemblée dans la forme extraordinaire. Ainsi, s'il ne s'agit pas de célébration avec assemblée, les religieux seuls n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs supérieurs.

Toujours en ce qui concerne la forme extraordinaire, suivent des normes relatives aux règles liturgiques et à l'usage des livres liturgiques (comme le Rituel, le Pontifical, le Cérémonial des évêques), à la possibilité d'utiliser la langue locale pour les lectures (en complément de la langue latine, ou aussi comme alternative dans les messes lues), à la possibilité pour les clercs d'utiliser le Bréviaire d'avant la réforme liturgique, à la possibilité de célébrer le Triduum sacré dans la semaine sainte pour les groupes de fidèles demandant l'ancien rite. En ce qui concerne les ordinations sacrées, l'usage des livres liturgiques plus anciens est permis seulement dans les instituts qui dépendent de la Commission Ecclesia Dei.

Ce texte, une fois lu, donne l'impression d'un grand équilibre, qui entend favoriser selon l'intention du Pape l'usage serein de la liturgie précédant la réforme de la part de prêtres et de fidèles qui en ressentent le sincère désir pour leur bien spirituel; ou mieux, qui entend garantir la légitimité et l'effectivité d'un tel usage dans la mesure du possible. En même temps, le texte est animé par la confiance en la sagesse pastorale des évêques, et insiste fortement sur l'esprit de communion ecclésiale qui doit être présent chez tous, fidèles, prêtres et évêques, afin que la finalité de réconciliation, ainsi présente dans la décision du Saint-Père, ne soit pas empêchée ou freinée, mais favorisée et atteinte".

► Instruction relative à l'application du Motu Proprio de Benoît XVI Summorum Pontificium - 13.05.11
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Message par Her Ven 27 Mai - 10:42

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MONSEIGNEUR AILLET AUX CÔTÉS DES CARDINAUX KOCH ET CAÑIZARES POUR LE TROISIÈME COLLOQUE ROMAIN SUR LE MOTU PROPRIO
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En 2008, le premier colloque romain sur le Motu Proprio Summorum Pontificum avait été marqué par l'accusation portée par Mgr Perl, alors secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, contre les évêques italiens, coupables de s'opposer à l'application du texte pontifical. Une déclaration qui avait défrayé la chronique transalpine, de nombreux journaux la relayant auprès de leurs lecteurs. En 2009, la seconde édition de ce colloque avait eu pour point d'orgue le salut adressé aux participants par le Saint-Père au terme de l'Angélus, place Saint-Pierre, à l'issue de la messe célébrée dans la basilique par Mgr Burke. Que faut-il attendre de la troisième édition de ce colloque qui se tiendra la semaine prochaine dans les murs de la prestigieuse université pontificale de l'Angelicum ?


I - UN PROGRAMME SUBSTANTIEL

Dom Folsom, supérieur des bénédictins de Nursie (lettre de Paix liturgique n°186), Mgr Schneider, évêque auxiliaire d'Astana (lettres de Paix liturgique n°249, 250 et 251), Mgr Pozzo, secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, Don Nicola Bux, consultant du Saint-Siège (voir notamment lettres de Paix liturgique n°211 et 258), les Franciscains de l'Immaculée (voir lettres de Paix liturgique n°171 et 223), la Fraternité Saint-Pierre qui assurera une grande partie du service liturgique en l'église de la Trinité des Pèlerins, l’Institut du Christ-Roi intervenant lors de la messe à Saint-Pierre : voici les ingrédients du troisième colloque sur le Motu Proprio Summorum Pontificum qui se tiendra à Rome la semaine prochaine (du 13 au 15 mai) sous la houlette du père Nuara, officiel de la Commission Ecclesia Dei.

Le colloque est organisé en trois temps. Le premier temps, le vendredi 13 mai après-midi, est réservé aux prêtres, séminaristes et religieux. Il comprendra une conférence de Dom Folsom sur la place de la liturgie dans la vie sacerdotale et se conclura par les vêpres pontificales célébrées par Mgr Schneider.

La journée de colloque elle-même, se déroulera le samedi 14 dans un cadre beaucoup plus institutionnel que celui des deux premières éditions puisque les participants se retrouveront dans les murs de l'université pontificale Saint-Thomas-d'Aquin, le fameux “Angelicum”. Les conférences principales seront tenues par le cardinal Cañizares, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements (sur le thème “La liturgie sacrée, vie de l'Église”) ; par Mgr Aillet, évêque de Bayonne (“Esprit de la liturgie, liturgie de l'Esprit”) ; et par le cardinal Koch, Président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens (“La liturgie traditionnelle de l'Église, pont œcuménique”). Si le cardinal Cañizares et Mgr Aillet sont connus pour leur adhésion à la réforme de la réforme voulue par le Saint-Père, c'est néanmoins la première fois comme évêque, depuis son livre écrit alors qu’il était encore vicaire général de Toulon, Un événement liturgique ou le sens d’un Motu Prorio (Tempora, 2007), que l'évêque de Bayonne affiche aussi publiquement son intérêt pour la liturgie traditionnelle de l'Église. Quant au cardinal Koch, sa conférence est très attendue car elle va donner un imprimatur romain à un argument méconnu en faveur de la liturgie extraordinaire : sa capacité à rapprocher de l'Église catholique un certain nombre de frères séparés, demeurés fidèles à une liturgie digne et théocentrée, comme les orthodoxes et les luthériens notamment. Ce sera aussi la première fois que le prélat helvétique s'exposera aussi clairement en défense du texte pontifical, ce qui n'est pas rien eu égard aux tensions qui traversent l'Église suisse (voir lettre de Paix liturgique n°279).

Le dernier temps du colloque sera constitué par la messe au faldistoire (c'est-à-dire au « fauteuil », le trône était réservé à l’évêque du lieu, qui est ici le Pape) que célébrera le cardinal Cañizares le dimanche matin en la basilique Saint-Pierre du Vatican. Le cardinal célébrera de bonne heure (8 heures) mais sur l'autel de la Chaire de Saint-Pierre. Ce sera donc la première messe traditionnelle célébrée publiquement dans la nef principale de la basilique depuis le Concile (l’historien Luc Perrin se plaît à rappeler aussi souvent qu’il le peut que la « messe du Concile », de 1962 à 1965, était la messe de Saint-Pie-V, puisque la messe de Paul VI ne date que de 1969). En 2009, c'est seulement dans la chapelle fermée du Saint-Sacrement que le cardinal Burke, qui n'était encore qu'archevêque avait officié. Soulignons que l'ensemble des officiels de la Commission Ecclesia Dei seront ministres liturgiques lors de la cérémonie, tel Mgr Descourtieux, chargé de la section francophone. Le cérémoniaire sera le chanoine Guitard de l'Institut du Christ-Roi et le chœur sera dirigé par le cardinal Bartolucci, ancien directeur du Chœur de la Chapelle Sixtine. Et on remarquera aussi la présence, comme « familiers » (c'est-à-dire membres de la « famille » liturgique) du Pontife, de Mgr Nicolas Thèvenin, protonotaire apostolique et de Mgr Marco Agostini, l’un des cérémoniaires pontificaux.


II – LES REFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE


1°) Ce colloque Summorum Pontificum est désormais un rendez-vous obligé dans le paysage romain. Et c'est une bonne chose. D'autant plus que sa non-tenue à l'automne dernier, consécutive à la confirmation de l'entrée de son animateur principal, le père Nuara (dominicain), au sein de la Commission Ecclesia Dei avait alimenté quelques inquiétudes quant à son avenir.


2°) La présence de Mgr Aillet est un signe encourageant pour les catholiques de France sensibles à la liturgie traditionnelle de l'Église. Elle confirme que le texte de Benoît XVI a bel et bien fait tomber un tabou et réparé une longue injustice. Nous ne pouvons que réaffirmer une nouvelle fois notre reconnaissance sincère envers le Saint Père et lui renouveler toute notre affection dévouée.


3°) Le samedi 30 mars, le quotidien officiel de la conférence épiscopale italienne, Avvenire, a accepté de publier une pleine page de publicité pour le colloque. Certes, une pleine page de rédactionnel eut été préférable et moins onéreuse pour les organisateurs, cependant, là encore, Rome nous donne une leçon d'ouverture et de banalisation. Même si l'épiscopat italien est encore majoritairement réticent quant à l'enrichissement mutuel des deux formes du rite romain, il ne considère plus la liturgie traditionnelle comme hors de l'Église. C'est bien la moindre des choses depuis le 7 juillet 2007 et la publication du Motu Proprio, mais ce n'est pas encore, malheureusement, le cas de ce côté-ci des Alpes.


4°) Quel sera le temps fort médiatique de ce troisième colloque ? En 2008, l'intervention inopinée du cardinal Castrillón, président de la Commission Ecclesia Dei, et les propos de son secrétaire, Mgr Perl sur l'opposition épiscopale avaient retenu l'attention. En 2009, la publication des résultats du sondage réalisé par l'institut Doxa pour Paix Liturgique et le salut pontifical avaient marqué le colloque et ses participants. Cette année, c’est très officiellement que Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, parlera de : « Motu Proprio Summorum Pontificum bilan et perspective » Quant à Mgr Nicola Bux, il abordera un sujet brûlant, à l’heure où l’on s’interroge sur l’intégration principale ou seulement subsidiaire du sacrement de l’ordre selon la forme traditionnelle dans le cadre du Motu Proprio : « Le Sacrement de l'Ordre Sacré dans le Pontifical Romain (ed. ty. de 1961-1962) Une réflexion de théologie liturgique ».
Gageons donc sans risque que cette édition 2011 aura aussi son “momentum” et que la forme extraordinaire y gagnera en visibilité.


Dernière édition par Hercule le Ven 27 Mai - 10:45, édité 1 fois
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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 2 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Ven 27 Mai - 10:42

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LE PAPE POSE DES JALONS LITURGIQUES POUR L'AVENIR
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Vatican Information Service a donné tout récemment cette très intéressante information :

CITE DU VATICAN, 6 MAI 2011 (Vatican Information Service). Benoît XVI a reçu ce matin les participants aux IX Congrès international de liturgie organisé par l'Institut pontifical liturgique de St. Anselme, pour le 50 anniversaire de sa fondation. Le Pape a rappelé que Jean XXIII, "répondant juste avant le Concile aux attentes du mouvement liturgique, avait voulu relancer cette prière de l'Église en chargeant la Faculté bénédictine de l'Aventin de constituer un centre de recherche pour assurer une base solide à la réforme de la liturgie". Rappelant le titre du congrès, Entre mémoire et prophétie, il a dit que la première appartenait à l'histoire d'un institut qui a offert pendant cinquante ans d'activité et d'enseignement sa contribution à une Église engagée dans l'actualisation de Vatican II. "Le terme prophétique ouvre à un nouvel horizon même si la liturgie de l'Église ne saurait se limiter à la simple réforme conciliaire. Elle va bien au-delà car le but principal de la réforme n'a pas été de changer textes et rites, mais de renouveler la pensée liturgique en mettant au cœur de la vie chrétienne et de la pastorale la célébration du mystère pascal. Malheureusement, souvent de la part des pasteurs et des liturgistes, la liturgie a plus été envisagée comme un objet de réforme que comme un sujet en mesure de raviver la vie chrétienne, du fait qu'il existe un lien étroit entre renouveau liturgique et renouveau de la vie ecclésiale". La liturgie, a poursuivi Benoît XVI, "vit du rapport constant et précis entre une sainte tradition et un légitime progrès, ainsi que l'expose clairement la constitution conciliaire" Sacrosanctum Concilium. "Trop souvent on oppose maladroitement tradition et progrès alors que les deux concepts se complètent intégralement. La tradition est une réalité vivante, qui inclut en quelque sorte tout principe de développement, de progrès... Puisse votre institut poursuivre avec élan le service qu'il rend à l'Église, en pleine fidélité à sa riche tradition liturgique comme à la réforme voulue par le Concile Vatican II selon les critères édictés par la Sacrosanctum Concilium et les indications du Magistère". AC/VIS 20110506 (350)



Plusieurs précisions s’imposent :


1°/ Le Saint-Père s’adresse aux participants du IXe Congrès international de liturgie organisé par l'Institut pontifical liturgique de Saint-Anselme, pour le 50ème anniversaire de sa fondation, autrement dit le gratin du gratin de la science liturgique actuelle, si on nous permet cette expression familière.
L’Athénée pontifical Saint-Anselme (qui fut d’abord « Institut Pontifical liturgique Saint-Anselme », fondé en 1961, dans la vue de préparer activement la réforme liturgique), situé sur ce lieu merveilleux qu’est l’Aventin, à Rome, est confié à l’ordre bénédictin. Y est délivré un enseignement universitaire de philosophie, de théologie, d’études monastiques, de théologie sacramentaire, d’histoire de la théologie. Mais cet établissement est particulièrement spécialisé dans les matières liturgiques. D'un excellent niveau, il fut longtemps très « progressiste », mais il s’est aujourd’hui relativement « recentré ».

2°/ Sous Jean-Paul II, lorsque le Pape recevait les participants d’un colloque ou les membres d’une institution romaine – ce qui arrivait parfois plusieurs fois par semaine – il était d’usage que le discours qu’il prononçait ait été rédigé par les récipiendaires eux-mêmes (par exemple, les jésuites de la Civita Cattolica, ou les membres de la Rote Romaine, etc.). Le secrétariat du Pape revoyait le discours, introduisait éventuellement quelques corrections et le donnait à lire au Pontife qui le découvrait en même temps que ceux auxquels il s’adressait.
Il n’en est pas de même sous Benoît XVI, qui fait préparer ses interventions par son entourage le plus rapproché, voire même en certaines matières – c’est le cas pour la liturgie – se charge lui-même de la première rédaction. L’inconvénient que l’on met souvent en avant en Curie peut se trouver dans le fait que les propos du Pape ne sont pas visés par divers spécialistes qui pourraient donner leur avis. L’avantage est qu’on sait que c’est la pensée personnelle du Pape qui est exprimée, surtout dans un discours comme celui-ci.

3°/ Les écrits du cardinal Ratzinger sur le sujet de la liturgie, et notamment de la réforme liturgique de Paul VI, on été très nombreux. Entre beaucoup d’autres lieux, il s’était exprimé sur ce sujet dans : l’Entretien sur la foi, Fayard, 1985 ; La célébration de la foi, Téqui, 1985 ; Ma vie (autobiographie), Fayard, 1998 ; L’Esprit de la liturgie, Ad Solem, 2001 ; Un chant nouveau pour le Seigneur, Desclée, 2002. Les critiques de la réforme de Paul VI, spécialement sous l’angle de sa radicalité, avaient été parfois extrêmement sévères : « J’étais consterné de l’interdiction de l’ancien missel […]. On démolit le vieil édifice pour en construire un autre, certes en utilisant largement le matériau et les plans de l’ancienne construction » (Ma vie, pp. 132, 134).
Son ultime intervention sur le thème avait été publiée quelques mois avant son élévation au souverain pontificat, sous la forme d’une recension qu’il avait donnée de l’ouvrage du P. Alcuin Reid, The Organic Development of the Liturgy (Saint Michael’s Abbey Press, Londres, 2004), recension publiée notamment par le mensuel 30 Giorni (décembre 2004). Le cardinal Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi en appelait, contre la réforme à laquelle on avait assisté à la fin des années 60, à une autre réforme liturgique qui représenterait un vrai « développement organique » par rapport au Mouvement liturgique tel qu’il s’est développé jusqu’en 1948 et tel qu’il avait pris corps dans les réformes de Pie XII, essentiellement celle de la Semaine Sainte.
En revanche, depuis son accession au souverain pontificat, en dehors du Motu Proprio Summorum Pontificum de juillet 2007 et de la Lettre aux évêques qui l’accompagnait, les propos de Benoît XVI concernant la liturgie sont devenus extrêmement rares. D’où l’intérêt particulier du discours que nous évoquons.


4°/ Enfin, il est extrêmement probable que le discours s’adressant aux participants du colloque de Saint-Anselme dévoile des thèmes qui doivent se trouver dans l’introduction du Motu Proprio annoncé depuis pas mal de temps, et dont la sortie est toujours retardée, lequel serait destiné à redonner psychologiquement du lustre à la Congrégation pour le Culte divin, en consacrant son rôle de promotion, non de textes organisant une « réforme de la réforme », mais d’un « esprit » allant dans le sens de cette correction de la réforme de Paul VI.


Les thèmes développés par le Pape :

1°/ Autres temps, autres perspectives : le Pape relève habilement que le congrès à pour thème : « mémoire et prophétie ». Il saisit le second terme : « prophétie ». « Le terme prophétique ouvre à un nouvel horizon même si la liturgie de l'Église ne saurait se limiter à la simple réforme conciliaire. Elle va bien au-delà car le but principal de la réforme n'a pas été de changer textes et rites, mais de renouveler la pensée liturgique en mettant au cœur de la vie chrétienne et de la pastorale la célébration du mystère pascal ». Thème classique chez Benoît XVI : la vraie réforme liturgique, comme le vrai Concile n’ont pas été compris. C’est donc vers ce vrai esprit qu’il faut désormais se tourner.


2°/ Ce qui n’a pas fonctionné dans la réforme de Paul VI : le thème précédent reste assez vague. Vient une critique relativement plus précise – mais prudente – de ce qu’on pourrait appeler une « herméneutique de rupture » du point de vue liturgique : « Malheureusement, souvent de la part des pasteurs et des liturgistes, la liturgie a plus été envisagée comme un objet de réforme que comme un sujet en mesure de raviver la vie chrétienne, du fait qu'il existe un lien étroit entre renouveau liturgique et renouveau de la vie ecclésiale ». Et puis encore : la liturgie « vit du rapport constant et précis entre une sainte tradition et un légitime progrès, ainsi que l'expose clairement la constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium ». Et puis aussi : « Trop souvent on oppose maladroitement tradition et progrès alors que les deux concepts se complètent intégralement. La tradition est une réalité vivante, qui inclut en quelque sorte tout principe de développement, de progrès ».


3°/ Ce qu’il faudrait faire pour corriger le tir : cela, malheureusement, le Pape n’en dit rien.
La partie la plus intéressante de ce discours reste implicite. On comprend que la réforme de Paul VI le laisse aussi insatisfait que lorsqu’il était cardinal Ratzinger, mais on comprend aussi qu’il ne passera vraisemblablement pas aux actes, c'est-à-dire aux textes. Au fur et à mesure qu’avance le pontificat, on voit que cette « réforme de la réforme » n’établira pas au moyen d’une série de lois et décrets, un troisième missel, à mi-chemin entre le missel tridentin et le missel nouveau (lequel est d’ailleurs bien plus un ensemble indéfini, un assemblage divers et évolutif, qu’un véritable missel au sens traditionnel). Le cardinal Ratzinger hier, le pape Benoît XVI bien plus encore aujourd’hui, répugne à mettre en œuvre un mouvement de réformes autoritaires et continues semblables – mais en sens inverse – à ce qu’a été la mise en œuvre de la réforme de Paul VI.
Il faut dire que, liturgiquement, l’Église est aujourd’hui une grande malade. Les liturgistes de Benoît XVI, et Benoît XVI lui-même, pourraient-ils agir autrement que par la médication douce de l’exemple : celui du Souverain Pontife, celui des évêques qui voudront bien eux aussi donner l’exemple à sa suite ? On voir ainsi, le Pape donner de petits coups de pouce : manière très digne des célébrations pontificales ; réutilisation par Guido Marini, le cérémoniaire pontifical, de somptueux ornements de la sacristie de Saint-Pierre ; disposition de gros chandeliers sur l’autel qui estompent l’effet théâtral de la célébration face au peuple ; distribution de la communion à genoux, sur la langue.


4°/ Des jalons pour l’avenir : en fait, pour l’essentiel, Benoît XVI pose des jalons pour l’avenir, et ceci de deux manières :
· En indiquant que le véritable esprit de la réforme conciliaire n’a pas été compris ;
· Et par le fait même, en permettant les critiques de plus en plus nombreuses, de plus en plus ouvertes, à Rome même, dans les colloques, des livres, des conférences, de la formidable révolution qu’a été la novation sans exemple dans l’histoire qu’a subie la liturgie romaine à la fin des années soixante.
En matière liturgique, comme en matière doctrinal par son fameux discours de décembre 2005 sur l’herméneutique de Vatican II, Benoît XVI s’inscrit dans l’histoire du post-concile comme le Pape qui ouvre des brèves, plus par le fait qu’il dit que par ce qu’il dit.


5°/ Le terme logique des propos du Pape : historiquement, il est, de toutes façons, inéluctable. La réforme de Paul VI, sauf les incommensurables dégâts qu’elle aura accumulés du point de vue pastoral, catéchétique, pédagogique, missionnaire, culturel, ne peut que disparaître à terme.
Cette disparition programmée, du fait de l’état de l’Église, et de la crise sans précédent de l’autorité, semble ne pouvoir être que progressive. A cet égard, le texte certainement majeur du Pontificat restera le Motu Proprio Summorum Pontificum, avec ce mécanisme – peut-être le seul concrètement possible pour revenir progressivement à une liturgique digne de ce nom dans les paroisses ordinaires – d’établissement d’une sorte de concurrence entre les deux rites, l’ancien et le nouveau, baptisés « formes » extraordinaire et ordinaire. En présentant son texte, le Pape a parlé d’« enrichissement réciproque » que pouvaient s’apporter l’une et l’autre formes.
Bien entendu, tout le monde sait que la forme la plus évidemment « riche » est celle qui bénéficiait d’une tradition ininterrompue de dix siècles, et dont la valeur doctrinale et rituelle était au moins semblable à celle des autres grandes liturgies catholiques. De sorte que personne ne songe sérieusement à nier que la forme qui doit être enrichie/transformée est d’abord cette liturgie fabriquée hâtivement il y a quarante ans. Et c’est ce projet d’enrichissement/transformation de la réforme de Paul VI, dans le but de la rendre plus traditionnelle dans son fond et dans sa forme, qu’on a pris l’habitude de qualifier de réforme de la réforme. Il est clair que la chance de réussite la plus sérieuse de ce « retour » se trouve dans la diffusion la plus large possible de la liturgie traditionnelle, dite « forme extraordinaire ».

Faire progressivement revenir la liturgie des paroisses à la tradition liturgique latine. Il est vrai que dans le discours aux congressistes de Saint-Anselme, le Pape ne dit pas cela expressément. Il est probable qu’à la différence du cardinal Ratzinger, le pape Benoît XVI ne le dira jamais expressément. Mais c’est bien cela, pour l’avenir, que prépare toutes et chacune de ses interventions en ce domaine.


Dernière édition par Hercule le Ven 27 Mai - 10:46, édité 1 fois
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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 2 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Ven 27 Mai - 10:43

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L’INSTRUCTION UNIVERSAE ECCLESIAE CONSACRE LA RENAISSANCE DE LA LITURGIE TRADITIONNELLE
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La publication d’Universae Ecclesiae le 13 mai 2011 n'est pas vraiment une surprise. Une Instruction, selon les usages curiaux, est l’équivalent du décret d’application d’une loi (ici, le Motu Proprio Summorum Pontificum). C’est un « décret » qui est édicté par l’organisme le plus compétent pour traiter de la loi dont il est question (ici, la Commission Pontificale Ecclesia Dei). Le texte vise essentiellement à préciser comment ceux qui sont en charge de l’application doivent la réaliser (toujours, pour l’essentiel, la Commission). Le « décret » est, pour finir, approuvé par le Pape. Ce processus juridique semble un peu « circulaire », mais bien entendu, l’interprétation authentique de la loi qui en découle va permettre à tous les « usagers » de la loi de s’appuyer sur elle.

C’est le cardinal Castrillón, alors Président de la Commission, qui avait annoncé dès 2007 que cette Instruction était mise en chantier. En soi, une Instruction ne change pas une virgule de la loi : elle l’explique. Mais selon la manière dont elle l’explique, elle en restreint ou élargit la portée sur tel point ou tel autre. Sans entrer dans les méandres de son histoire, qu’il suffise de dire ici que la dernière partie de son élaboration, surtout depuis février dernier, a été très agitée : jamais un texte d’aussi peu d’importance théorique n’avait suscité autant d’émotions, pressions, pétitions, interventions de conférences épiscopales, etc. C’est dire son importance symbolique, plus encore que son importance pratique, qui peut ne pas être médiocre.

Le Saint-Père avait demandé dans la lettre aux évêques qu'il avait joint à son Motu Proprio du 7 juillet 2007 de lui rendre compte au bout de trois années de l'application des mesures que préconisait ce texte important (étant précisé qu’aux rapports des conférences épiscopales se sont ajoutés bien d’autres rapports, aux dires de Mgr Pozzo, Secrétaire de la Commission). De sorte que, d’une certaine manière, la réponse au bilan réalisé, c’est précisément cette Instruction, dont le principal message peut ainsi se résumer : « Les freins à la marche du Motu Proprio doivent être desserrés ».

Car nul n’ignore que Benoit XVI a été largement informé des réticences ou même de l’hostilité aux préconisations développées dans son Motu Proprio, y compris par les évêques opposants qui ont exercé auprès de lui et des organes de la Curie depuis trois ans, une pression continue. En vain.


UN TEXTE DOUBLEMENT ESSENTIEL

Car l'Instruction, promulguée par le cardinal Levada et approuvée par le Pape, confirme l'attachement constant de ce dernier, comme cela avait déjà été le cas pour le bienheureux Jean-Paul II, à la Paix et à la réconciliation ainsi qu'au rétablissement dans l'Eglise d'une forme liturgique présentée à nouveau comme un trésor à conserver précieusement.

D'autre part, si le Motu Proprio avait cette particularité tout à fait singulière dans les textes pontificaux d’appuyer l’action de groupes de fidèles (attachés en l’espèce à la forme ancienne de la liturgie), l’Instruction confirme, après trois ans d’usage de la loi, l’attention au nombre de plus en plus important de fidèles qui souhaitent bénéficier de ce trésor liturgique et vivre leur foi au rythme de la forme extraordinaire de l'unique rite romain.

Nous vous proposons cette semaine un premier commentaire de ce texte, du point de vue des groupes de fidèles demandeurs de la forme extraordinaire.


1 - RAPPEL DE LA PUBLICATION DE CES INSTRUCTIONS

C'est le vendredi 13 mai 2011, anniversaire de l'apparition de Notre-Dame à Fatima, que le Saint-Siège a publié la très attendue Instruction concernant l'application du Motu Proprio Summorum Pontificum. Intitulé “Universae Ecclesiae”, ce texte est signé du 30 avril, jour de la fête de saint Pie V. À cette bienheureuse double protection s'ajoute le fait que ce texte a été rendu public (ce ne peut être un hasard) au moment précis où s'ouvrait à Rome le troisième colloque sur le Motu Proprio dont on peut désormais clairement dire qu'il est le colloque officiel de la Commission pontificale Ecclesia Dei. Si Rome a choisi avec autant de soin la date de parution de cette Instruction, c'est tout simplement pour lui donner le plus large écho possible, comme le confirment la place qu'y a consacrée L'Osservatore Romano, pour en faire un évènement (toutes choses égales comme le Concile : les textes importent, certes, mais bien plus encore la portée symbolique, laquelle ne va pas dans le même sens).

Plus personne ne peut feindre de l'ignorer : la liturgie traditionnelle de l'Église est “un trésor à conserver précieusement” (art. Cool offert “à tous les fidèles” et pas seulement à ceux attachés à l'usus antiquior.


2 - DES POUVOIRS DE LA COMMISSION ECCLESIA DEI

Le 10 mars 2011, par une supplique adressée au Cardinal Bertone, Secrétaire d'État du Saint-Siège, le Mouvement pour la Paix liturgique et la réconciliation des catholiques dans l'Église attirait l'attention sur l'insuffisance de pouvoir de la Commission pontificale Ecclesia Dei pour faire appliquer le Motu Proprio Summorum Pontificum (voir lettre de Paix Liturgique n°273). Il n'est pas exagéré de dire que le point fort de l'instruction Universae Ecclesiae est précisément de répondre, dans sa seconde partie ("Les missions de la Commission pontificale Ecclesia Dei"), à cette demande.

La commission Ecclesia Dei explique qu’elle est en fait dotée du pouvoir vicaire (art. 10.1) – comme représentant le Pape – “pour veiller sur l’observance et l’application des dispositions du Motu Proprio”. Elle précise qu’elle a de ce fait un pouvoir de « supérieur hiérarchique » sur les “ordinaires” (évêques ou supérieurs de communautés religieuses) pour leur faire appliquer les dispositions généreuses du Motu Proprio. Ce pouvoir s'exprimera – ce qui est de droit, mais la Commission souligne qu’elle détient ce droit, ce qui n’apparaissait pas jusqu’à présent – par des “décrets” (art. 10.2). Et comme il s’agit de décrets administratifs du degré le plus élevé (ils émanent d’un organe du Saint-Siège), les recours contre ces décrets relèvent de la « Cour de Cassation » du Siège Apostolique, le "Tribunal Suprême de la Signature Apostolique” que dirige le cardinal Burke.

Au-delà du langage canonique, il faut retenir qu'est explicité un cadre juridique clairement défini pour les fidèles ou les prêtres victimes d'un refus épiscopal. L’Instruction est censée ne rien ajouter à la loi (le Motu Proprio). Il faut convenir que l’explicitation des pouvoirs de la Commission a toutes les apparences d’une très heureuse dotation d’un pourvoir vraiment exécutif. On espère qu’elle sera en mesure de l’exercer.

C'était l'une des attentes des groupes de demandeurs confrontés aux blocages ecclésiastiques et c'est une excellente chose qu'elle soit aujourd'hui satisfaite.


3 - UNE LOI UNIVERSELLE POUR L'ÉGLISE POUR LE BIEN DES FIDÈLES

Les juristes auront remarqué que l’Instruction souligne que le Motu Proprio est une loi universelle (introduction, n. 2), et donc pas un indult. S’appuyant sur un état de la liturgie romaine avant les réformes conciliaires, c’est en outre, une « loi spéciale », qui déroge par conséquent à toutes les dispositions liturgiques (mais pas aux dispositions purement canoniques, telles les règles de l’incardination des clercs) postérieures à cet état liturgique (n. 28). On reviendra plus bas sur les conséquences liturgiques.

Très remarquable est aussi l’insistance sur la qualité absolue et universelle du droit reconnu par le Motu Proprio (Instruction, n. 23) : si les célébrations paroissiales sont encadrées par certaines normes, le droit en soi d’user des livres anciens et spécialement du missel et du bréviaire est reconnu à tout prêtre, séculier ou religieux, sans qu’il ait à demander la permission à quelque supérieur.

Cette expression de « loi universelle », reprise dans une note de la commission Ecclesia Dei publiée par L'Osservatore Romano, confirme “d'en-haut” ce que les sondages scientifiques régulièrement commandés par Paix liturgique démontrent “d'en-bas” : le fait que la “messe en latin” n'est ni une affaire franco-française ni un privilège concédé à quelques nostalgiques.

Rien d'étonnant donc à ce que la commission Ecclesia Dei conclue son commentaire sur l'Instruction par une “espérance” : celle que “l'observation des normes et des dispositions de l'Instruction” contribue à la réconciliation et à l'unité souhaitées par le Saint Père dans sa lettre aux évêques du 7 juillet 2007. Pour ce faire, la commission compte sur “la charité pastorale et la vigilance prudente” des pasteurs de l'Église.

Les groupes de demandeurs, eux aussi, attendent de leurs pasteurs – et notamment de ceux qui, jusqu'ici, ont refusé de faire une place à la forme extraordinaire dans leur diocèse ou leur paroisse – qu'ils fassent preuve de “charité pastorale” et de “vigilance prudente”. Une attente d'autant plus légitime que le point 8 (alinéa b) de l'Instruction précise que “l’usage de la liturgie latine en vigueur en 1962 est une faculté donnée pour le bien des fidèles et donc à interpréter en un sens favorable aux fidèles qui en sont les principaux destinataires”.


4 - PAS DE « BRICOLAGE » DE LA FORME EXTRAORDINAIRE

Dans son article 6, l'Instruction stipule qu'en “raison de son usage antique et vénérable, la forme extraordinaire doit être conservée avec l’honneur qui lui est dû”. À l'article 14, elle indique qu'il “revient à l’Évêque diocésain de prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect de la forme extraordinaire du rite romain, conformément au Motu Proprio Summorum Pontificum”.

Dans la partie consacrée à “La discipline liturgique et ecclésiastique” (articles 24 à 28), il est rappelé que les “livres liturgiques de la forme extraordinaire seront utilisés tels qu’ils sont” et que, “en vertu de son caractère de loi spéciale, le Motu Proprio Summorum Pontificum déroge, dans son domaine propre, aux mesures législatives sur les rites sacrés prises depuis 1962 et incompatibles avec les rubriques des livres liturgiques en vigueur en 1962”. Cela signifie simplement que nul ne peut se prévaloir d'une innovation survenue depuis 1962 pour modifier les rubriques et l'ordonnancement du Missel de 1962.

Les groupes de demandeurs auxquels on a infligé des célébrations mêlant liturgie traditionnelle et liturgie moderne (usage du lectionnaire de Paul VI par exemple) peuvent donc légitimement demander à leur évêque d'intervenir pour obtenir le respect du missel de Jean XXIII.


5 - L'OUVERTURE À LA FORME EXTRAORDINAIRE DES PORTES DES SANCTUAIRES...

Dans notre lettre n°263, nous avons dénoncé le refus arbitraire fait à un prêtre d'une communauté Ecclesia Dei de célébrer la forme extraordinaire en la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Les articles 16 et 18 de l'Instruction règlent définitivement ce cas de figure.

L'article 16 indique que si “un prêtre se présente occasionnellement avec quelques personnes dans une église paroissiale ou un oratoire en souhaitant célébrer dans la forme extraordinaire”, alors “le curé, le recteur ou le prêtre responsable de l’église acceptera cette célébration, tout en tenant compte des exigences liées aux horaires des célébrations liturgiques de l’église elle-même”. “Dans les sanctuaires et les lieux de pèlerinage, complète l'article 18, on offrira également la possibilité de célébrer selon la forme extraordinaire aux groupes de pèlerins qui le demanderaient, s’il y a un prêtre idoine.”


6 - … ET DES SÉMINAIRES !

Aux articles 20 à 23, l'Instruction définit justement ce qu'est un prêtre “idoine” et pose deux critères : qu'il ne soit pas empêché par le droit canonique et qu'il ait “du latin une connaissance de base” tout en précisant que “la connaissance du déroulement du rite est présumée chez les prêtres qui se présentent spontanément pour célébrer dans la forme extraordinaire et qui l’ont déjà célébrée”.

Voilà qui pose une limite à l'inventivité répressive des évêques qui, à l'image du cardinal Rosales à Manille ou de la conférence épiscopale allemande, avaient abusivement requis des gages de latinisme ou de liturgisme des prêtres désireux de célébrer la forme extraordinaire.

D'autant plus que l'Instruction pourvoit, à l'article 21, au problème du latin en demandant “aux Ordinaires d’offrir au clergé la possibilité d’acquérir une préparation adéquate aux célébrations dans la forme extraordinaire. Cela vaut également pour les séminaires, où l’on devra pourvoir à la formation convenable des futurs prêtres par l’étude du latin, et, si les exigences pastorales le suggèrent, offrir la possibilité d’apprendre la forme extraordinaire du rite”.

Comme Paix liturgique a eu l'occasion de l'illustrer à plusieurs reprises, une part significative des séminaristes diocésains (au minimum, 15% en France, osent l’exprimer) souhaite pouvoir vivre son sacerdoce au rythme de la forme extraordinaire du rite romain et un nombre encore plus important souhaite tout simplement connaître cette liturgie pour enrichir sa pratique de la forme ordinaire, conformément à l'invitation du Souveain Pontife. Désormais, ces séminaristes pourront s'appuyer sur l'instruction Universae Ecclesiae pour demander le retour du latin au programme de leurs années d'études et, au minimum, une découverte de la forme extraordinaire.

Cette disposition de l'Instruction, associée à l'article 22 – qui prévoit que "dans les diocèses sans prêtre idoine, les évêques diocésains peuvent demander la collaboration des prêtres des instituts érigés par la Commission pontificale Ecclesia Dei, soit pour célébrer, soit même pour enseigner à le faire" –, est une garantie pour les groupes de demandeurs de pouvoir compter, certes à moyen terme, sur des prêtres dûment préparés à la célébration de la forme extraordinaire. Le mouvement de réconciliation initié par Benoît XVI le 7 juillet 2007 ne s'arrêtera plus.


Dernière édition par Hercule le Ven 27 Mai - 10:48, édité 1 fois
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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 2 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Ven 27 Mai - 10:44

http://www.paixliturgique.com/

MGR HOUSSET, ENTENDREZ-VOUS L'APPEL DES SILENCIEUX DU DIOCÈSE DE SAINTES - LA ROCHELLE ?

Dans notre lettre n°274, nous rendions compte de l’incroyable refus d’application du Motu Proprio Summorum Pontificum à Royan. Un curé et son équipe pastorale justifiaient leur opposition à l’introduction de la forme extraordinaire de la liturgie romaine dans la vie paroissiale au nom de la “démocratie” et de la “communion ecclésiale” et sur le fait - tout à fait inexact - que le demandeur ne serait qu'un paroissien "occasionnel". Après être revenus sur l’application martienne du Motu Proprio dans le diocèse de Mgr Housset – une seule messe mensuelle en alternance à 70 km de distance –, nous concluions notre lettre par l’annonce de notre décision de reprendre notre campagne de sondages diocésains. Et de la reprendre en commençant, précisément, par le diocèse de Saintes - La Rochelle.

Chose promise, chose faite grâce à la générosité de nos donateurs.

Nous vous proposons cette semaine les résultats de ce sondage, premier sondage diocésain de Paix liturgique en zone rurale.


I – LES RÉSULTATS

Du 22 au 29 mars 2011, le cabinet JLM Études a réalisé pour le compte de Paix liturgique une enquête auprès d’un échantillon de 964 personnes représentatives de la population de 18 ans et plus du diocèse de La Rochelle. Sur ces 964 personnes interrogées, 416 ont déclaré se considérer “catholique”, soit 43%. Moins de 50% de catholiques déclarés dans un diocèse rural français, c’est une première donnée affligeante qui confirme que la crise de l’Église de France est générale.

Les résultats qui suivent sont établis sur les réponses des "sondés" qui se sont déclarés "catholiques".

a) Assistance à la messe

14,3% des sondés déclarent assister à la messe chaque semaine ;
7,9% une à deux fois par mois ;
20,3% pour les grandes fêtes ;
39,8% occasionnellement ;
16,1% jamais ;
1,7% ne répondent pas.

b) Connaissance du Motu Proprio

50,4% de l’ensemble des catholiques du diocèse disent connaître le Motu Proprio Summorum Pontificum contre 48,7% qui n’en ont jamais entendu parler (1% ne répond pas).

Chez les catholiques qui pratiquent au moins une fois par mois, le résultat est néanmoins plus tranché puisque 76,5% sont au courant de l’existence du Motu Proprio contre seulement 23,5% qui l’ignorent.

c) Perception du Motu Proprio

51,9% des sondés trouvent normale la coexistence des deux formes du rite romain au sein de leur paroisse ; 34,4% n’ont pas d’avis et seulement 13,7% la trouvent anormale. En dépit de leur méconnaissance du texte, les catholiques du diocèse de Saintes - La Rochelle démontrent ainsi leur propension à adhérer au Motu Proprio et, plus largement, aux textes pontificaux. Parmi les pratiquants, ils sont mêmes 61,4% à juger normale la célébration régulière des deux formes du rite au sein de leur paroisse.

d) Participation à la forme extraordinaire

À la question « Si la messe était célébrée en latin et grégorien sous sa forme extraordinaire dans votre paroisse, sans se substituer à celle dite “ordinaire” en français, y assisteriez-vous ? »

Chez les pratiquants, 40,3% déclarent vouloir assister à la liturgie extraordinaire chaque semaine et 16,1% à un rythme mensuel. Soit 56,4% des pratiquants actuels du diocèse qui iraient au moins une fois par mois participer à une messe en latin et en grégorien selon le missel de 1962, à la condition que celle-ci leur soit proposée dans leur paroisse.

II – LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1°) Que nos sondages soient internationaux ou diocésains, les résultats se répondent d’une enquête à l’autre et confirment l’existence d’une forte population de catholiques désireux de marcher dans les pas du Saint-Père et de faire la paix liturgique et la réconciliation des fidèles au sein des paroisses. À Saintes et La Rochelle, ils sont 56,4% des les pratiquants à se dire prêts à participer au moins une fois par mois à la liturgie millénaire de l’Église si celle-ci était célébrée dans leur paroisse, soit 1 catholique pratiquant du diocèse de Mgr Housset sur 2 ! C’est un résultat considérable qui s'incrit tout à fait dans l'affirmation (Paragraphe 7) de la dernière instruction "Universae Ecclesiae" : "En raison de l'augmentation du nombre de ceux qui demandent à pouvoir user de la forme extraordinaire, il est devenu nécessaire de donner quelques normes à ce sujet".

2°) 56,4%, c’est donc bien une majorité des catholiques fréquentant encore les églises de Charente-Maritime qui est ouverte à l’enrichissement mutuel des deux formes du rite romain tel que le souhaite Benoît XVI. Le problème c’est que les portes des paroisses demeurent fermées à cette coexistence pacifique des deux formes du rite puisque la forme extraordinaire n’y est pas célébrée.

3°) Ce résultat est même étonnant, tant il est fort. Il invite à ouvrir un certain nombre de pistes d’analyses :

- Ce résultat montre-t-il que les diocèses de l’Ouest seraient nettement plus favorables au retour dans les paroisses de l’usus antiquior ? Ou bien, plus généralement, le mouvement lancé par le Motu Proprio, augmenté par le bouche à oreille (duquel participent les blogs Internet et nos sondages) est-il en augmentation très significative ? De prochains sondages pourront nous donner des éléments de réponse.

- Ce résultat peut aussi présenter une lointaine mais certaine analogie avec le phénomène politique électoral actuel : les élus de nos démocraties sont de plus en plus en décalage avec leurs électeurs, d’où une montée continue de l’abstention, et des votes sanctions (la plupart des élections en Europe aujourd’hui se font contre les hommes au pouvoir). Toutes choses égales, le décalage entre les hiérarques catholiques et le « nouveau catholicisme » français, prêtres des nouvelles générations, séminaristes, communautés traditionnelles, familles, mouvements pro-vie, scoutismes, trouve dans les sondages liturgiques une occasion de manifester un ras-le-bol, il n’y a pas d’autre terme, certain.

- Enfin, il y a peut-être une dimension personnelle dans le résultat de ce sondage qui tient à la figure particulièrement représentative d’une non-représentation, si l’on ose dire, du catholicisme réel, qu’est Mgr Bernard Housset, homme d’appareil conciliaire s’il en est depuis l’origine (dans le diocèse de Bayonne, puis dans les bureaux de la CEF). Homme au reste « modéré » (il lui est arrivé, étant évêque de Montauban, de célébrer la messe traditionnelle pour remplacer le prêtre désigné empêché), il est un des derniers Mohicans de ceux qui « ont fait le Concile », et que le monde ancien, qu’il a connu en sa jeunesse, agace comme tel au dernier degré. Bernard Housset est le type même de ces prélats français postconciliaires transparents, qui se suivent, se cooptent, se ressemblent, et qui, tout figures d’un théâtre d’ombres qu’ils soient, occupent tout le terrain depuis 40 ans. On a l’impression qu’aussi longtemps qu’il restera de ces hommes d’appareil, c’est eux que l’on nommera à la tête des diocèses de France. Une réaction particulière de récusation par « peuple de Dieu » réel peut donc aussi s’expliquer à son égard, à l’occasion de ce sondage.

4°) Le père Delage, curé de Royan, a refusé la messe dans sa paroisse car la demande faite par un groupe de fidèles ne rencontrait pas le “large consensus des acteurs de la mission”. Mot d’anthologie d’une langue de la tribu qui brave le ridicule ! Le « large consensus des acteurs de la mission »… Comme nous n’imaginons pas que le père Delage soit un menteur, nous ne pouvons que pointer du doigt la non-représentativité de ces “acteurs de la mission”. En fait c’est un problème souvent vérifié : les laïcs qui peuplent les conseils paroissiaux et derrière lesquels se cachent les curés réticents ou craintifs pour justifier leurs refus d’application du Motu Proprio, ne représentent pas la réalité des pratiquants.

Célibataires, veuves, veufs et personnes âgées y sont surreprésentés, au détriment des familles, faute de disponibilité des parents ayant des enfants à la maison. Et c’est le cas à Royan.

5°) 51,9% de l’ensemble des sondés trouvant donc normale la coexistence des deux formes du rite dans leur paroisse, soit là encore une majorité de catholiques, ni le père Delage ni Mgr Housset ni aucun autre prêtre du diocèse ne devraient craindre pour la “communion ecclésiale”. S’ils brandissent cet empêchement pour motiver leurs oppositions à la forme extraordinaire, ce ne peut-être du fait de la majorité pacifique qui souhaite pouvoir en bénéficier. Qui, alors, menace la “communion ecclésiale” ? Les catholiques qui trouvent “anormale” la coexistence des deux formes du rite, donc l’enrichissement mutuel voulu par le pape ? Mais ceux-ci ne sont que 14% à La Rochelle et ils n’étaient pas plus de 20% en Seine-Saint-Denis (voir notre lettre n°255). Il serait dommage, et absurde, que nos pasteurs privent la majorité des fidèles d’un droit que le pape leur a accordé en juillet 2007 et qui vient d’être rappelé dans l’instruction Universae Ecclesiae (voir notre lettre n°283) sous prétexte qu’une minorité surreprésentée s’y oppose. Et ce d’autant plus que le droit à la forme extraordinaire ne s’exerce pas, rappelons-le, au détriment de la forme ordinaire. Oserons-nous ajouter que les chances qu’a la forme ordinaire de survivre à un désintérêt de plus en plus grand, résident dans un « enrichissement » qui la rapprocherait de la forme extraordinaire ?

6°) Thierry Rogister, porteur de la demande de messe à Royan, soulève d’ailleurs cette question de la “communion ecclésiale” dans un courrier récemment envoyé au père Delage pour renouveler sa requête :

“Ma demande, bien que non limitée à la période estivale puisque la paroisse de Royan est devenu ma paroisse régulière, risquerait d’aller à l’encontre de la communion ecclésiale locale ? J’ai le regret d’observer que c’est votre décision qui génère la division. Au nom de l’unité, vous proposez à ma famille et sans doute à tous ceux de notre sensibilité de devenir des "S.E.F. "(sans église fixe) entre La Rochelle et Saintes avec des offices à périodicité aléatoire, alors que mon église de Pontaillac est à 100 mètres de ma maison.” Comment ne pas lui donner raison ?

7°) En ce mois de Marie, nous nous tournons vers la Sainte Vierge et lui demandons avec confiance d’ouvrir les cœurs du père Delage et de Mgr Housset au désir de liturgie digne et traditionnelle qui anime tant de leurs fidèles. Il est temps que le Motu Proprio soit appliqué dans le diocèse de La Rochelle. Un premier geste serait de rendre hebdomadaire la messe mensuelle actuellement célébrée en alternance aux deux extrémités du département. Un second pourrait être d’annoncer la célébration de la forme extraordinaire à Royan le 15 août et lors des grandes fétes, comme le demandent les fidèles qui s’y retrouvent en vacances… ou pendant l'année !.

8°) Ce sondage a coûté la somme de 5 500 € TTC. Si vous souhaitez participer à son financement et nous permettre de continuer notre travail d’information, vous pouvez adresser votre don à Paix liturgique, 1 allée du Bois Gougenot, 78290 CROISSY-SUR-SEINE en libellant votre chèque à l’ordre de Paix liturgique ou par virement : IBAN : FR76 3000 3021 9700 0500 0158 593 - BIC : SOGEFRPP.
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Message par Her Ven 27 Mai - 14:26

http://www.perepiscopus.org/culte-divin/3816

La lecture biaisée du quotidien La Croix
Posté par Maximilien Bernard dans Culte divin, Summorum Pontificum le 05 26th, 2011 |
Dans Présent du 20 mai, Jean Madiran conteste la lecture farfelue par les journalistes de La Croix de l’instruction sur le motu proprio Summorum pontificum :

Selon La Croix, le « point essentiel » de l’Instruction sur l’application de la Lettre apostolique Summorum Pontificum du 07.07.07 « apparaît au numéro 19 ». Citons donc à nouveau ce dix-neuvième paragraphe de l’Instruction :

« Les fidèles qui demandent la célébration de la forme extraordinaire ne doivent jamais venir en aide ou appartenir à des groupes qui nient la validité ou la légitimité de la Sainte Messe ou des sacrements célébrés selon la forme ordinaire, ou qui s’opposent au pontife romain comme pasteur suprême de l’Eglise universelle. »

C’est là un des morceaux choisis de l’Instruction cités par La Croix qui, à la différence de Présent, n’a pas jugé utile d’en publier l’intégralité : ainsi se sent-elle peut-être plus libre dans ses commentaires. Elle n’omet pas de dénoncer « les exclus » frappés, dit-elle, par ce paragraphe 19. Selon elle ce sont « les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X ». La vue perçante de Frédéric Mounier aperçoit en outre au paragraphe 22, qui pourtant n’en dit rien, l’obligation faite aux « instituts traditionalistes » : ils « doivent accepter le Missel de Paul VI ». Je n’ai évidemment aucun mandat des instituts traditionalistes en général ni de la FSSPX en particulier pour répondre en leur nom. Mon seul titre à énoncer un avis sur ces questions tient à plus de quarante années militantes pour la messe traditionnelle et, aussi résolument, contre la messe nouvelle.

Il y a un quiproquo qui frise l’abus de confiance quand Isabelle de Gaulmyn parle de « l’insistance du texte à demander aux fidèles du rite ancien le respect de la liturgie actuelle ». Sans doute (interprétation, comme il se doit, la plus bienveillante) ne voit-elle aucune différence entre ce qu’elle appelle la « liturgie actuelle » et ce que, dans la même page de La Croix, Frédéric Mounier appelle le « Missel de Paul VI ». Mais dans la réalité la différence est tout à fait visible. Pour la plupart des catholiques pratiquants, en effet, la visibilité immédiate et évidente de la différence entre la messe traditionnelle et la messe nouvelle tient à deux choses : le célébrant face à l’assistance, la communion debout et dans la main. Or ni la communion dans la main ni le célébrant face à l’assistance ne sont imposés par le Missel de Paul VI. Ces deux insupportables anomalies appartiennent à la « liturgie actuelle » de l’Eglise de France : son épiscopat et son clergé, dans leur quasi unanimité, s’y montrent indéracinement attachés.

Quand l’évêque d’un diocèse ou le curé d’une paroisse exigent d’un prêtre qu’il célèbre la messe nouvelle, ils n’admettent dans la plupart des cas ni qu’elle soit célébrée tourné vers Dieu, ni que la communion debout et dans la main y soit refusée.

Tel demeure en France l’état de la « réforme de la réforme » et de l’« enrichissement réciproque » des deux rites. On aperçoit, certes, une tendance à faire un peu le ménage des plus scandaleuses niaiseries et grossièretés, il y a même l’esquisse d’un recul des gesticulations et logorrhées du célébrant. Mais celui-ci continue à peu près partout à ne pas se tourner vers Dieu et à ne pas demander l’agenouillement des fidèles au moins pour la consécration et pour la communion. La coutume vicieuse s’est bien installée. [...] Je ne vois donc rien dans l’Instruction qui m’interdirait ou me détournerait de continuer à militer contre la « liturgie actuelle ». L’accepter ne serait même pas adopter la messe de Paul VI, mais une messe issue de la messe de Paul VI.
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Message par Her Ven 27 Mai - 14:27

http://www.perepiscopus.org/diocses/versailles-le-rapport-de-synthese-a-oublie-le-motu-proprio

Versailles : le rapport de synthèse a oublié le motu proprio
Posté par Maximilien Bernard dans Diocèses, Summorum Pontificum le 05 26th, 2011 |
Le rapport de synthèse du synode de Versailles, de 54 pages, est accessible ici. La forme extraordinaire est mentionnée à la page 15, comme l’une des préoccupations des fidèles. Mais elle n’est pas retenue parmi les sujets devant être soumis à l’évêque (page 46-47) :

La mise en oeuvre de ces critères aboutit à identifier 12 sujets susceptibles d’être soumis au travail de l’assemblée. Parmi eux, il nous semble raisonnable que l’évêque en retienne 6, en fonction des enjeux de conversions propre à chacun :
1. la formation chrétienne, des jeunes et des adultes
2. liturgie & formation
3. les synergies pastorales (dont la situation particulière des villages)
4. le service de la vie
5. vie économique et monde du travail
6. vivre avec l’Islam
7. pauvretés & solidarités (incluant les personnes âgées)
8. l’accueil dans la vie communautaire (incluant les personnes âgées & la proximité)
9. ressourcement & prière
10. la Parole de Dieu
11. La Nouvelle Évangélisation (incluant le langage, la visibilité & la communication)
12. Vivre le dimanche autrement

Puis le rapport indique :

Que faire des sujets non retenus pour le travail de l’assemblée ? Selon les cas :
o Ils doivent tous être au minimum mentionnés par l’évêque comme ayant été entendus : jeunes & interreligieux ; dialogue interreligieux & oecuménisme ; jeunes & liturgie ; la vie religieuse ; jeunes & solidarités ; relations intergénérationnelles ; autres ; forme extraordinaire du rite (renvoi au Motu Proprio)

C’est bien, c’est mentionné. Et cela restera lettre morte. Il est également dommage que l’important thème de l’enseignement catholique soit passé à la trappe.
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Message par Her Ven 27 Mai - 14:28

http://www.perepiscopus.org/summorum-pontificum/lapplication-de-summorum-pontificum-dans-le-diocese-de-versailles

L’application de Summorum pontificum dans le diocèse de Versailles
Posté par Maximilien Bernard dans Summorum Pontificum le 05 26th, 2011 |
Mon confrère Christophe Saint-Placide, celui qui sait tout ce qui concerne l’actualité du motu proprio Summorum pontificum, rapporte que le diocèse de Versailles vient de publier un rapport de synthèse sur les 3.141 propositions déposées à l’occasion du Synode organisé par Monseigneur Eric Aumonier.

Ce rapport s’articule autour de 36 thèmes, déclinés en fiches, dont l’une d’entre elles traite de la forme extraordinaire du rite. Cette fiche est riche d’enseignements et souligne en premier lieu la forte implication des personnes attachées à la forme extraordinaire dans le diocèse. En effet, près de 50 propositions ont abordés le thème de la réintroduction dans les paroisses de la forme extraordinaire du rite. Certes, ce chiffre ne représente qu’1,5 % sur la totalité des propositions, mais, sachant que chaque proposition a été formulée par une équipe de 5 à 9 personnes, la proportion n’est pas négligeable. Elle l’est d’autant moins que de nombreux baptisés attachés à la forme extraordinaire ont préféré intervenir sur d’autres thèmes importants comme le catéchisme, les écoles, la formation, les séminaristes, la visibilité des prêtres, ou la langue de l’Eglise et le Grégorien, leurs propositions n’étant pas comptabilisées dans ce chiffre. Les rédacteurs de la synthèse (qui seuls connaissent la localisation des propositions) font eux-mêmes le constat que les propositions provenant de communautés traditionnelles n’ont pas abordé exclusivement le sujet de la forme extraordinaire. Bien au contraire, il semble que ces demandes proviennent essentiellement de paroisses « moins immédiatement concernées », selon les termes du rapport à l’exemple de Sartrouville. Cette observation est très intéressante car elle souligne que les aspirations à la forme extraordinaire dépassent la seule question des communautés traditionnelles. Ceci montre bien que dans le diocèse de Versailles, l’application du Motu proprio est un enjeu, non pas tant pour les fidèles des chapelles traditionnels que pour l’ensemble des baptisés qui pourraient ainsi bénéficier des richesses de l’ancienne liturgie. De nombreux paroissiens souhaitent en effet vivre dans leur paroisse la pratique de la forme extraordinaire du rite. Le cas de la paroisse Notre Dame n’est pas explicitement cité mais, selon nos informations prêt de 25 propositions synodales ont été présentées sur la question de la forme extraordinaire, soit près de 30 % des propositions de cette paroisse. Par ailleurs, trois (sur cinq) des représentants élus de cette paroisse au conseil synodal sont attachés à la forme extraordinaire du rite et pratiquent dans une communauté traditionnelle le Dimanche.

Les rédacteurs listent d’abord une série de constats tirés des propositions synodales sur la question de la forme extraordinaire dans le diocèse :

Le diocèse n’applique pas assez le Motu Proprio ; demande de fidèles non acceptée (Notre Dame de Versailles, Saint Germain en Laye)
Point d’appui de la nouvelle évangélisation, la forme extraordinaire attire des jeunes.
De nombreuses vocations quittent le diocèse, faute d’accueil.
Perte du sens du sacré. Négligence de la dimension sacrificielle de l’Eucharistie ; manque de respect du saint Sacrement.
Mauvaise cohabitation des communautés qui ne se connaissent pas

Le rapport souligne ensuite les objectifs poursuivis par ces propositions

Répondre à l’attente des fidèles
Obéir au saint Père
Développer la confiance et la connaissance mutuelle, désirer l’unité.
Nommer des curés favorables
Que chaque prêtre puisse dire les deux formes
Que le séminaire diocésain puisse accueillir des candidats attachés à la FER.
Orientation des autels pour les deux formes.
Enfin, les rédacteurs sélectionnent un certain nombre d’actions suggérées par les équipes synodales

Créer un groupe de travail pour actions communes entre deux communautés.
Promouvoir réunification des calendriers et lectures (ce qui n’est pas du ressort du diocèse ou d’une paroisse, mais de Rome seule qui a écarté ce projet alors qu’il avait été envisagé pour faire partie des dispositions de l’instruction d’application qui vient de paraître).
Promotion par l’évêque d’une célébration dominicale dans toutes les paroisses
Célébration annuelle d’une messe selon la FER par l’évêque à la cathédrale
Apprentissage de la FER au séminaire diocésain
Inviter les prêtres ‘traditionnels’ à intervenir davantage dans le diocèse.
Expérience de liturgie « tournée vers le Seigneur » dans les deux formes
Laisser les curés libres de répondre favorablement
Il reste à savoir quelle suite sera donnée à ce rapport.
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Message par Her Lun 30 Mai - 12:57

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/05/le-droit-des-groupes-demandeurs-de-la-forme-extraordinaire.html

29 mai 2011

Le droit des groupes demandeurs de la forme extraordinaire

L'abbé Claude Barthe est interrogé dans Présent de samedi à propos de l'instruction Universae Ecclesiae. Extrait :

"Le plus fort du texte n’est-il pas dans la défense des droits des groupes de demandeurs ?

C’est certain. C’est même le morceau de bravoure de l’Instruction : aucune mention de chiffre minimum pour le groupe de fidèles demandeurs, qui peuvent même se rassembler sur une paroisse en venant de plusieurs autres, voire d’autres diocèses (n. 15), demander la célébration du Triduum pascal à leur usage (n. 33), exister de manière ponctuelle pour une cérémonie ou un pèlerinage (n. 16).

Et surtout, la Commission explicite ses propres pouvoirs : organe du Saint-Siège, elle est le « supérieur hiérarchique » des évêques (de fide ! n. 10 § 1). Elle (dotée d’un pouvoir ordinaire vicaire du Pape) tranche en dernier ressort les litiges qui peuvent survenir (n. 13), ses décisions (des « décrets ») intervenant dans l’ordre dit « administratif » et n’étant susceptibles de recours que devant la cour de cassation/conseil d’Etat du Saint-Siège, à savoir le Tribunal de la Signature apostolique."

Posté le 29 mai 2011 à 13h00 par Michel Janva
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Message par Her Mer 1 Juin - 5:49

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UNIVERSAE ECCLESIAE : LA PAROLE AUX LAÏCS

Nous remercions la rédaction du quotidien Présent de nous avoir donné l'autorisation de reproduire cet entretien de l'Abbé Claude Barthe avec Olivier Figueras, au sujet de la dernière Instruction publiée par le Saint-Siège à propos de la forme extraordinaire du rite romain.


QUELLE ANALYSE GLOBALE FAITES-VOUS SUR L’INSTRUCTION UNIVERSAE ECCLESIAE, PUBLIÉE LE 13 MAI DERNIER ?

— Il faut, en effet, avoir une vision très globale. D’une part, en se souvenant que l’on vit un effacement sans précédent de l’Église en Occident, de sorte que tout ce qui favorise le relèvement du sacrifice de la messe, et donc du sacerdoce catholique, est pastoralement et du point de vue missionnaire très bénéfique, le Motu Proprio de 2007 et cette instruction d’application étant de cet ordre. Et d’autre part, une vision globale, en replaçant ce texte au sein d’une période de l’histoire de l’Église tout à fait atypique, celle qui a commencé avec Vatican II, où les textes valent désormais plus par le message qu’ils délivrent dans un sens d’« ouverture » ou inversement dans un sens de « restauration » (c’est le cas de ce texte), que par l’autorité réelle de leur contenu, dont tout le monde sait qu’elle est très faible. Cette Instruction, publiée le premier jour du 3e colloque romain consacré à la « forme extraordinaire », qui s’est tenu à l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin, dite Angelicum, à Rome, vaut surtout – l’Instruction mise en valeur par le colloque – par l’« événement » qu’elle constitue.


D’AUTANT QUE SON ÉLABORATION, DIT-ON, A ÉTÉ TRÈS DIFFICILE.

— Et très longue. Une instruction, canoniquement, est le décret d’application d’une loi (ici le Motu Proprio) destiné à aider ceux qui doivent appliquer le texte (la Commission Ecclesia Dei essentiellement). Il est publié par l’organisme compétent pour ce texte (généralement le même : ici la Commission présidée par le cardinal Levada) et approuvé ensuite par le Pape. Théoriquement, rien ne doit se trouver dans l’Instruction qui n’était déjà dans la loi. Mais la manière qu’a un décret de préciser peut, on le sait, élargir ou rétrécir la loi.
En l’espèce, il y a eu trois grandes étapes d’élaboration de cette petite souris de texte qui a accouché des montagnes de pressions et d’interventions :
a. Le « schéma » élaboré sous l’autorité du cardinal Castrillón, à partir de 2007, texte qui, malgré la très bonne volonté du cardinal, était un vrai pas en arrière.
b. Le schéma Pozzo-1, commencé dès que l’équipe très homogène du nouveau Secrétaire et patron réel de la Commission, Mgr Guido Pozzo, a été en place. Texte particulièrement extensif.
c. Et le texte Pozzo-2, le texte actuel, qui a eu lui-même toute une histoire : le schéma Pozzo-1, présenté devant la plenaria de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, en novembre 2010, a été un peu malmené pour diverses raisons qu’il serait trop long d’expliquer, repris, amendé dans le détail dans un sens, puis dans un autre. A partir de la mi-février 2011, lorsqu’un des blogs anglo-saxons traditionnels les plus lus dans le monde, Rorate Coeli, a sonné l’alarme sur les risques de rétrécissements, la fièvre a été maximale et a duré jusqu’à la sortie du texte et jusqu’aux ultimes retouches.
L’ensemble ou chaque détail ayant toujours, j’y insiste, une importance plus psychologique qu’effectivement normative. Et comme il faut toujours s’élever à une vue générale, je pense que le plus important à retenir est, qu’au cours de toutes ces vicissitudes, la Commission Pozzo s’est calée, comme on dit, sur une position qui, de norme implicite, est devenue explicite (nn. 24, 25) : les livres en usage en 1962 ne seront modifiés en rien, sauf l’ajout futur de nouveaux saints et l’usage possible de nouvelles préfaces. L’usus antiquior, « enrichissable » à la marge, restera inchangé en tout le reste, par exemple dans son lectionnaire dominical, invariable depuis pratiquement mille ans.


VOUS DOUTEZ DE LA PORTÉE EFFECTIVEMENT NORMATIVE DU TEXTE : N’EST-CE PAS UN TEXTE JURIDIQUE ?

— Bien sûr que si ! Sa forme montre même que ses maîtres d’œuvre – on pourrait le montrer dans le détail – sont plus à l’aise dans le domaine canonique que dans le domaine liturgique. Le plus important, à cet égard, est dans l’explicitation pointue que fait l’Instruction de ce montage très ingénieux et très particulier qu’est Summorum Pontificum : c’est une loi universelle (n. 2 de l’introduction), et non pas un indult, un privilège ; c’est en outre une loi spéciale qui fait que la liturgie qu’il rétablit en plein droit (celle en usage en 1962) ne peut être atteinte par les innovations postérieures qui lui sont incompatibles (n. 28), du moins lorsqu’elles sont purement liturgiques et non « disciplinaires » (l’incardination des clercs, n. 30, le jeûne eucharistique et autres, n. 27) ; c’est un droit général couvrant tous les livres liturgiques en usage avant les réformes de Paul VI (nn. 32, 35), et tous les livres propres aux religieux (n. 34 – avec un silence prudent sur les rites latins non romains) ; c’est enfin un droit radical qui est reconnu, car si la célébration publique de la liturgie ancienne doit répondre à certaines normes, la célébration privée est toujours permise à tout prêtre séculier ou religieux sans qu’il ait à demander quelque permission que ce soit (n. 23).


TOUT EST-IL AUSSI NET ?

— Non. Inutile de revenir sur la question du n. 19, dont Jean Madiran a déjà magistralement traité . En matière d’enseignement dans les séminaires, du latin, de la forme extraordinaire, la Commission prend beaucoup de gants (n. 21), quitte à ne formuler que des vœux pieux. Mais de cette piété les séminaristes pourront se saisir.
Quant aux ordinations diocésaines en forme extraordinaire, elles n’étaient pas expressément exclues par le Motu Proprio. L’Instruction opère ici un recul en les réservant, par le n. 31, aux instituts et sociétés usant des livres liturgiques anciens (sauf à préciser la définition de cet « usage », voire à discuter la légalité de cette novation de l’Instruction, sachant que de toute façon – c’est de droit commun – l’évêque diocésain pourra toujours demander un indult ponctuel ou général). Lors du colloque à l’Angelicum, des intervenants de poids, Mgr Schneider, Mgr Bux, ont d’ailleurs fortement manifesté l’attachement théologiquement fondé de toute une tendance, au sein des partisans officiels de la forme extraordinaire, vis-à-vis des ordinations selon l’usage traditionnel.


LE PLUS FORT DU TEXTE N’EST-IL PAS DANS LA DÉFENSE DES DROITS DES GROUPES DE DEMANDEURS ?

— C’est certain. C’est même le morceau de bravoure de l’Instruction : aucune mention de chiffre minimum pour le groupe de fidèles demandeurs, qui peuvent même se rassembler sur une paroisse en venant de plusieurs autres, voire d’autres diocèses (n. 15), demander la célébration du Triduum pascal à leur usage (n. 33), exister de manière ponctuelle pour une cérémonie ou un pèlerinage (n. 16). Et surtout, la Commission explicite ses propres pouvoirs : organe du Saint-Siège, elle est le « supérieur hiérarchique » des évêques (de fide ! n. 10 § 1). Elle (dotée d’un pouvoir ordinaire vicaire du Pape) tranche en dernier ressort les litiges qui peuvent survenir (n. 13), ses décisions (des « décrets ») intervenant dans l’ordre dit « administratif » et n’étant susceptibles de recours que devant la cour de cassation/conseil d’État du Saint-Siège, à savoir le Tribunal de la Signature apostolique.
Mais ne vous réjouissez pas trop vite en imaginant que la Commission va fulminer sur des évêques ou cardinaux terrassés des quantités de « décrets », que le cardinal Burke, Préfet de la Signature apostolique, s’empressera de confirmer si on le lui demande ! Je me garderais bien de dire que tout cela est un tigre de papier, mais il est clair que dans la période postconciliaire dont nous sommes loin d’être sortis, les hommes restent ce qu’ils sont (conciliaires et restaurateurs), et l’exercice de l’autorité ce que nous savons. Mais il y aura des avancées. En outre, l’Instruction, telle qu’elle se présente, constitue une affirmation supplémentaire de l’impossibilité d’un retour en arrière. Cependant, concrètement, ce sont les « groupes stables », l’ensemble des fidèles demandeurs, tous les clercs attachés à l’usage traditionnel, qui auront encore et toujours à agir, à presser, à demander… tout simplement leur droit. Jusqu’au jour où les évêques serviront d’eux-mêmes le meilleur vin sans qu’on ait à les implorer de le faire.


EN SOMME : « PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS ! »

— Vous voulez me faire dire bien plus que… Mais au fond, il y a de cela. En fait, si la messe traditionnelle, et « ce qui va avec », les catéchismes, la formation des prêtres, la prédication, etc., a été maintenue depuis 40 ans, c’est parce que, paradoxalement, Vatican II a été parfaitement entendu par ces « prolétaires » de l’Église conciliaires que sont les traditionnels : on a donné la parole aux laïcs, et… voilà qu’ils l’ont prise ! Et pas en faveur du fameux « esprit du Concile », mais pour restaurer la messe traditionnelle. A vrai dire, ils ont pris la parole de façon très « moderne ». Sans parler de la récente montée en puissance des médias internet que les mêmes traditionnels ont parfaitement investis. C’est ainsi. Et le Motu Proprio, dopé par l’Instruction, consacre étrangement, mais bien réellement, la légitimité du très moderne groupe de pression, sous l’appellation délicieusement surannée de coetus fidelium.

Au total, il y a désormais – notamment dans les nouvelles générations de clercs – un « esprit Motu Proprio », comme il y avait (mon usage de l’imparfait est volontariste !) un « esprit du Concile ». Je ne suis pas prophète, en tout cas pas davantage que les météorologues qui avouent leur incompétence à prévoir la pluie ou le beau temps à trois jours. Mais il me semble qu’on peut dire que le présent pontificat, qualifiable de « pontificat de transition », laissera surtout le souvenir d’avoir ouvert de fait et d’intention (fortement de fait, timidement d’intention) des brèches dans ce fameux « esprit du Concile » (le discours sur l’herméneutique du Concile, le recadrage pratique du dialogue œcuménique, le Motu Proprio). Sous cet aspect, l’affirmation apparemment modeste, mais définitive, que la liturgie antérieure à la réforme de Vatican II n’a jamais été abolie, est un des germes les plus précieux de la revitalisation à venir du catholicisme.

Propos recueillis par Olivier Figueras
Article extrait du n° 7359 du journal Présent du samedi 28 mai 2011


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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 2 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Jeu 9 Juin - 9:47

http://www.ndf.fr/la-une/08-06-2011/entretien-avec-mgr-pozzo-secretaire-de-la-commission-pontificale-ecclesia-dei

NOUVELLES DE FRANCE

Exclusif | Entretien avec Mgr Pozzo, Secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei
Par Pierre de Bellerive le 08 juin 2011 dans Culture, La une, Religion avec 3 Commentaires
Mgr Pozzo, Secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei a reçu les Nouvelles de France au Vatican. Il explique les intentions de Benoît XVI envers la messe traditionnelle et la Fraternité Saint Pie X.

Monseigneur, quelle est la finalité du Motu Proprio Summorum Pontificum ?

Le Motu proprio Summorum Pontificum entend offrir à tous les fidèles catholiques la liturgie romaine dans l’usus antiquior, en la considérant comme un trésor précieux à conserver. Dans ce but, il entend garantir et assurer à tous ceux qui le demandent l’usage de la forme extraordinaire et ainsi, favoriser l’unité et la réconciliation dans l’Église.


Pourquoi ce succès de la messe de saint Pie V chez les jeunes catholiques ?

Je pense que le recueillement intérieur, le sens de la messe comme sacrifice est particulièrement valorisé par la forme extraordinaire. C’est ce qui explique en partie l’augmentation du nombre de fidèles qui la réclament.

La lettre du Pape accompagnant le Motu Proprio indique qu’il y avait une augmentation du nombre de fidèles demandant l’usage de la forme extraordinaire. Quelle en est la raison selon vous ?

La lettre d’accompagnement du Motu Proprio présente les raisons et les explications qui clarifient les finalités et le sens du Motu Proprio. Il est fondamental de souligner que les deux formes de l’unique rite romain s’enrichissent mutuellement et doivent donc être considérées comme complémentaires. Le rétablissement de l’usus antiquior du Missel romain avec son cadre normatif propre est dû à l’augmentation des demandes venues de fidèles qui souhaitaient pouvoir participer à la célébration de la Sainte Messe dans sa forme extraordinaire. Il s’agit en substance de respecter et de valoriser un intérêt particulier de certains fidèles pour la Tradition et pour la richesse du patrimoine liturgique mis en évidence par le rite romain antique. Il est intéressant que cette sensibilité soit présente aussi dans les jeunes générations, c’est-à-dire chez des personnes qui n’ont pas été formées autrefois à ce genre de liturgie.

On dit que les mouvements traditionnels suscitent plus de vocations qu’ailleurs. Est-ce vrai ? Si oui, pourquoi ?

Dans les Instituts qui dépendent de la Commission pontificale Ecclesia Dei et qui suivent les formes liturgiques et disciplinaires de la Tradition, il y a une augmentation de vocations sacerdotales et de vocations à la vie religieuse. Je crois pourtant qu’une reprise des vocations sacerdotales est aussi constatée dans les Séminaires. Surtout là où l’on offre une formation et une éducation au ministère sacerdotal et à une vie spirituelle sérieuse et rigoureuse, sans les réduire face à la sécularisation, laquelle a malheureusement pénétré dans la mentalité et dans les formes de vie chez certains clercs et dans certains séminaires eux-mêmes. Cela constitue selon moi la cause principale de la crise des vocations au sacerdoce, crise de qualité bien entendu, plutôt que de quantité. Présenter la figure du prêtre dans son identité profonde, comme ministre du Sacré, c’est-à-dire comme alter Christus, comme guide spirituel du peuple de Dieu, comme celui qui célèbre le sacrifice de la Sainte Messe et remet les péchés dans le sacrement de la confession, en agissant in persona Christi capitis, telle est la condition essentielle de mise en place d’une pastorale des vocations qui soit fructueuse et permette la reprise des vocations au sacerdoce ministériel.

Savez-vous si le Pape est satisfait de l’application du Motu Proprio ?

La Commission pontificale Ecclesia Dei tient le Saint-Père constamment informé sur l’évolution de l’application du Motu Proprio et sur la croissance de sa réception, malgré les difficultés d’application que nous constatons ici ou là.

Quelles sont concrètement les difficultés d’application que vous rencontrez ?

Il y a encore des résistances de la part de certains évêques et membres du clergé qui ne rendent pas assez accessible la messe tridentine.

L’Instruction Universae Ecclesiae semble plutôt favoriser encore davantage la célébration de la forme extraordinaire. Est-ce le cas ?

L’Instruction a pour but d’aider à appliquer de manière toujours plus efficace et correcte les directives du Motu Proprio. Elle offre certaines précisions normatives et certaines clarifications d’aspects importants pour la mise en œuvre pratique.

On a l’impression que c’est surtout en France que les réactions sont les plus épidermiques sur ce sujet. Quelle en est la raison selon vous ?

Il est peut-être trop tôt pour donner une évaluation suffisamment complète des réactions à l’Instruction, et cela ne vaut pas seulement pour la France. Mais il me semble qu’en pensant à la situation de l’Église en France, il faut tenir compte du fait qu’il existe une tendance à polariser et à radicaliser les jugements et les convictions en la matière. Cela ne favorise pas une bonne compréhension et une réception authentique du Document. Il faut de plus dépasser une vision principalement émotive et sentimentale. Il s’agit – et c’est un devoir – de récupérer le principe de l’unité de la Liturgie, qui justifie précisément l’existence de deux formes, toutes deux légitimes, qui ne doivent jamais être vues en opposition ou en alternative. La forme extraordinaire n’est pas un retour au passé, et ne doit pas être comprise comme une mise en cause de la réforme liturgique voulue par Vatican II. De même, la forme ordinaire n’est pas une rupture avec le passé, mais son développement au moins sur quelques aspects.

Sollicitude des Souverains Pontifes et Église universelle sont les titres respectifs du Motu Proprio et de son Instruction. Cela veut-il dire que le but est une réconciliation avec les « traditionalistes » ?

L’Instruction, comme je l’ai dit au début, entend favoriser l’unité et la réconciliation dans l’Église. Le terme « traditionaliste » est souvent une formule générique utilisée pour définir des choses très différentes. Si, par « traditionalistes », on entend les catholiques qui reproposent avec force l’intégrité du patrimoine doctrinal, liturgique et culturel de la foi et de la tradition catholique, il est clair qu’ils trouveront réconfort et soutien dans l’Instruction. Le terme « traditionaliste » peut aussi être compris différemment et désigner celui qui fait un usage idéologique de la Tradition, pour opposer l’Église avant le Concile Vatican II et l’Église de Vatican II, qui se serait éloignée de la Tradition. Cette opinion est une manière déformée de comprendre la fidélité à la Tradition, parce que le Concile Vatican II fait, lui aussi, partie de la Tradition. Les déviations doctrinales et les déformations liturgiques qui se sont produites après la fin du Concile Vatican II n’ont aucun fondement objectif dans les documents conciliaires compris dans l’ensemble de la doctrine catholique. Les phrases ou les expressions des textes conciliaires ne peuvent pas et ne doivent pas être isolées ou arrachées, pour ainsi dire, du contexte global de la doctrine catholique. Malheureusement, ces déviations doctrinales et ces abus dans l’application concrète de la réforme liturgique constituent le prétexte de ce « traditionalisme idéologique » qui fait refuser le Concile. Un tel prétexte s’appuie sur un préjugé sans fondement. Il est clair qu’aujourd’hui il n’est pas suffisant de répéter le donné conciliaire, mais qu’il faut en même temps réfuter et refuser les déviations et les interprétations erronées qui prétendent se fonder sur l’enseignement conciliaire. Cela vaut aussi pour la liturgie. C’est la difficulté avec laquelle nous sommes aujourd’hui aux prises.

« Les fidèles qui demandent la célébration de la forme extraordinaire ne doivent jamais venir en aide ou appartenir à des groupes qui nient la validité ou la légitimité de la Sainte Messe ou des sacrements célébrés selon la forme ordinaire, ou qui s’opposent au Pontife romain comme Pasteur suprême de l’Église universelle » (Instruction Universae Ecclesiae, § 19). Cette remarque vise-t-elle la Fraternité Saint Pie X ?

L’article de l’Instruction auquel vous vous référez concerne certains groupes de fidèles qui considèrent ou postulent une antithèse entre le Missel de 1962 et celui de Paul VI, et qui pensent que le rite promulgué par Paul VI pour la célébration du Sacrifice de la Sainte Messe est nuisible aux fidèles. Je veux préciser qu’il faut nettement distinguer le rite et le Missel comme tel, célébré selon les normes, et une certaine compréhension et application de la réforme liturgique caractérisée par l’ambiguïté, les déformations doctrinales, les abus et les banalisations, phénomènes malheureusement assez diffusés qui ont amené le Cardinal J. Ratzinger à parler sans hésiter dans l’une de ses publications d’« écroulement de la liturgie ». Il serait injuste et faux d’attribuer au Missel réformé la cause d’un tel écroulement. En même temps, il faut accueillir l’enseignement et la discipline que le Pape Benoît XVI nous a donnés dans sa Lettre apostolique Summorum Pontificum pour restaurer la forme extraordinaire du rite romain antique et suivre la manière exemplaire avec laquelle le Saint-Père célèbre la Sainte Messe dans la forme ordinaire à Saint-Pierre, dans ses visites pastorales et dans ses voyages apostoliques.

Aujourd’hui encore, vous pensez que l’enseignement du Concile n’est pas correctement appliqué ?

Dans l’ensemble, malheureusement oui. Il y a des situations complexes dans lesquelles on constate que l’enseignement du Concile n’est pas encore compris. On pratique encore une herméneutique de la discontinuité avec la Tradition.

Benoît XVI semble très attentif à la liturgie au cours de son pontificat. Est-ce exact ?

C’est tout à fait exact, mais la précision que je donnais concernait surtout les groupes qui pensent qu’il existe une opposition entre les deux missels.

La Fraternité Saint Pie X reconnaît-elle ce missel comme valide et licite ?

C’est à la Fraternité Saint Pie X qu’il faut le demander.

Le Saint-Père souhaite-t-il que la Fraternité Saint Pie X se réconcilie avec Rome ?

Certainement. La lettre de levée des excommunications des quatre Évêques consacrés illégitimement par Monseigneur Lefebvre est l’expression du désir du Saint-Père de favoriser la réconciliation de la Fraternité Saint Pie X avec le Saint-Siège.

Le contenu des discussions qui ont lieu entre Rome et la Fraternité Saint Pie X est secret, mais sur quels points portent-elles et de quelle manière se déroulent-elles ?

Le nœud essentiel est de caractère doctrinal. Pour parvenir à une vraie réconciliation, il faut dépasser certains problèmes doctrinaux qui sont à la base de la fracture actuelle. Dans les colloques en cours, il y a confrontation d’arguments entre les experts choisis par la Fraternité Saint Pie X et les experts choisis par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. A la fin, on rédige des synthèses conclusives qui résument les positions exprimées par les deux parties. Les thèmes discutés sont connus : le primat et la collégialité épiscopale ; le rapport entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non catholiques ; la liberté religieuse ; le Missel de Paul VI. Au terme des colloques, on soumettra les résultats des discussions aux instances autorisées respectives pour une évaluation d’ensemble.

Il ne semble pas concevable qu’il puisse y avoir une remise en cause du Concile Vatican II. Alors sur quoi peuvent porter ces discussions ? Sur une meilleure compréhension de celui-ci ?

Il s’agit de la clarification de points venant préciser la signification exacte de l’enseignement du Concile. C’est ce que le Saint-Père a commencé à faire le 22 décembre 2005 en comprenant le Concile dans une herméneutique du renouvellement dans la continuité. Toutefois, il y a certaines objections de la Fraternité saint Pie X qui ont du sens, car il y a eu une interprétation de rupture. L’objectif est de montrer qu’il faut interpréter le Concile dans la continuité de la Tradition de l’Église.

Le Cardinal Ratzinger était chargé de ces discussions il y a près de 20 ans. Suit-il toujours l’évolution de celles-ci maintenant qu’il est Pape ?

Il y a d’abord le rôle du secrétaire qui est d’organiser et de veiller au bon déroulement des discussions. L’évaluation de celles-ci reviennent au Saint-Père qui suit les discussions, avec le Cardinal Levada, en est informé, et donne son avis. Il en va de même d’ailleurs sur tous les points que peut traiter la Congrégation.
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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 2 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Jeu 9 Juin - 13:53

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ENQUÊTE DANS LE DIOCÈSE DE "L'IMMORTEL" MGR DAGENS , ÉVÊQUE D'ANGOULÊME

En ce mois de juin 2011, quatre ans après la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum par Benoît XVI, quatre diocèses de France demeurent totalement privés de la célébration, même mensuelle, de la forme extraordinaire du rite romain. Paix liturgique va passer en revue ces trous noirs, ces quatre diocèses – Langres, Viviers, Mende et Angoulême – dans les semaines qui viennent. C’est par le diocèse d’Angoulême, correspondant au département de la Charente, que nous allons commencer cette série qui nous portera, sans doute, à programmer de nouveaux sondages diocésains.

Angoulême est un diocèse dont l’évêque titulaire, Mgr Claude Dagens, est illustre : c’est le dernier ecclésiastique à avoir été élu pour siéger sous la Coupole de l’Institut. Mgr Dagens, un des intellectuels de l’épiscopat français, spécialiste de patristique, a appartenu au groupe modéré – il faudrait plutôt dire à la “nébuleuse” – représenté par la revue Communio. Mais Mgr Dagens est tout le contraire d’un traditionnel. Comme son confrère de Communio, le philosophe Jean-Luc Marion, venu le rejoindre à l’Académie française, le traditionalisme lui provoque des poussées de boutons. Certes, il est loin d’être un progressiste échevelé mais il est fermement convaincu que l’Église doit continuer à s’adapter à la société moderne, nonobstant l’échec patent de “l’ouverture au monde” pratiquée depuis le dernier concile. Au point qu’il se retrouve aujourd’hui “sur la gauche” de la ligne (prudemment) interventionniste du cardinal Vingt-Trois et de Mgr d’Ornellas dans les questions de législation bioéthique.

Il s’est rendu, en effet, célèbre au sein de l’épiscopat français, par ce que l’on appelle le “Rapport Dagens”, rapport de style fort plat, dont les gardiens de notre langue ont cependant jugé digne de faire accéder son auteur aux rangs des “immortels”. Il s’agit en fait de deux textes, dont l’évêque d’Angoulême, chargé alors du service “Incroyance-Foi” à la Conférence des Évêques, a dirigé la rédaction : “La proposition de la foi dans la société actuelle” (présenté à la CEF en 1994, La Documentation catholique, 4 décembre 1994, pp. 1043-1059) ; et “La proposition de la foi. Vers une nouvelle étape” (présenté à la CEF en 1996, DC du 2I janvier 1996, pp. 62-79). Le Rapport Dagens avalise le retrait social de l’Église : l'Église peut être reconnue comme le lieu de la foi “proposée à l'ensemble de notre société, sans que cette proposition n'apparaisse comme l'expression d'une volonté hégémonique”. L’Église (celle de Mgr Dagens) se propose donc, avec une insondable naïveté, d’être un “plus” spirituel pour la démocratie laïque : “La démocratie et la laïcité elle-même, pour demeurer vivantes, ont besoin d'un climat spirituel dont le christianisme est une composante essentielle, alors même qu'il ne prétend pas y détenir le monopole de la religion” ; “La pratique de la laïcité à la française peut permettre à la tradition chrétienne de jouer un rôle spécifique dans une société incertaine, en contribuant au vouloir-vivre de cette société… La foi chrétienne effectivement vécue entretient dans la société un climat spirituel qui importe à la démocratie, qu'il s'agisse de fonder la responsabilité des sujets personnels, dans une société fragile, ou bien de communiquer à des jeunes des raisons de vivre dans un environnement rempli d'incertitudes”. Cet optimisme est donc très loin de la dénonciation de la “culture de mort” de Jean-Paul II et de celle du nihilisme par Benoît XVI, qui n’a de cesse, pour sa part, de stigmatiser la sécularisation de l’Église et d’appeler à une “nouvelle évangélisation” des vieilles nations catholiques.

Prudent, ce que lui reproche d’ailleurs Golias qui ne lui décerne que deux mitres dans son dernier Trombinoscope, Mgr Dagens ne s’oppose toutefois pas au pape sur le terrain théologique mais se contente, comme bon nombre de ses confrères, de freiner l’arrivée dans son diocèse du renouveau ratzinguérien et, singulièrement, de la réforme liturgique. Le seul prêtre qui célébrait la forme extraordinaire du rite romain a, ainsi, été “prêté” au diocèse de Bayonne l’été dernier...


I – La situation de la liturgie extraordinaire avant 2007

L’un des paradoxes du diocèse d’Angoulême, c’est que la liturgie traditionnelle dans le cadre paroissial y a disparu alors qu’elle y était célébrée avant le Motu Proprio.
Sans remonter aux années 80 – quand existaient aussi une messe à Cognac et une autre à Angoulême – il y a eu en effet jusqu’en 2005 une messe dominicale dans le diocèse. Celle-ci était célébrée en alternance dans les églises de Lussac et de Suaux, villages situés entre Angoulême et Confolens, par l’abbé Hervouet.

Né en 1926, ordonné à Angoulême en 1956, l’abbé Eugène Hervouet était de ces vieux curés qui avaient continué vaille que vaille, mais avec le fidèle soutien de leurs paroissiens, à célébrer la messe comme au jour de leur ordination. Les dernières années, ce maintien fut réellement héroïque, tant l’abbé Hervouet était épuisé par la maladie. Depuis son rappel à Dieu, le 2 janvier 2006, la liturgie traditionnelle n’a plus été célébrée à Suaux ni à Lussac. Sans entrer dans des détails, on dira seulement que l’évêque du “Rapport” n’a pas hésité une seconde à user son “bras séculier” pour interdire toute reviviscence de la messe traditionnelle dans ces églises.

En dehors du cadre paroissial, la Fraternité de la Transfiguration, communauté amie de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, célèbre deux messes le dimanche à Angoulême qui rassemblent une centaine de fidèles. Fondée dans l’Indre voisine par le père Lecareux, la Fraternité de la Transfiguration a été appelée à Angoulême en 1988 pour prendre le relais d’une messe célébrée jusque là par un prêtre diocésain, l’abbé Chambaud. Cette présence témoigne, si nécessaire, de l'existence ancienne d’un important groupe stable de fidèles attachés à la liturgie traditionnelle à Angoulême même.


II – La fausse application de Genac

Dès la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum, un groupe de demandeurs s’est constitué à Angoulême. Début 2008, assez rapidement par rapport aux standards épiscopaux, la réponse de Mgr Dagens se manifesta par la concession d’une messe mensuelle dans l’église de Genac, à 20 km d’Angoulême. Une messe, oui, mais pas hebdomadaire et surtout pas à Angoulême : bref, Mgr Dagens décidait d’appliquer en 2008 le Motu Proprio de... 1988 et non celui de 2007. Et de l’appliquer modérément, Mgr Dagens étant un modéré !

Rappelons que le Motu Proprio de Jean-Paul II réservait en effet à l’évêque le pouvoir de concéder la liturgie traditionnelle dans les conditions qu’il retenait appropriées alors que celui de Benoît XVI érige un droit pour les prêtres et les fidèles. L’ironie, amère, de l’histoire, c’est que Mgr Dagens avait bien pris garde, jusque là, de ne pas appliquer le Motu Proprio de 1988, faisant bien savoir à tous que les communautés Ecclesia Dei n’étaient pas les bienvenues dans son diocèse.

La première messe à Genac, le 20 janvier 2008, fut un succès puisque plus de 70 personnes, dont plusieurs journalistes, y assistèrent. Il faut dire que les organisateurs avaient enfreint l’interdiction faite par Mgr d’Angoulême de rendre publique la cérémonie en avertissant la presse 48 heures avant la célébration. Après un instant de colère (Mgr Dagens est modéré, mais fort colérique), l’évêque s’était résigné, avec la promptitude d’esprit qui le caractérise, à reprendre le contrôle des opérations, en publiant un communiqué officiel et en intervenant à la radio. D’où la participation, outre la quarantaine de membres des familles de demandeurs, d’une vingtaine de paroissiens des environs.

Le seul point noir de cette première messe fut de révéler aux participants, comme aux téléspectateurs du journal du soir de France 3 local qui s’obligea à un reportage, l’âge avancé du célébrant désigné par l’évêque : 87 ans ! Il ne fallait pas être grand clerc, c’est le cas de le dire, au soir de cette première messe, pour comprendre que cette célébration ne disposait que d’un avenir limité et que le choix de Genac n’était pas un hasard puisque la commune abrite la maison de retraite des prêtres du diocèse, là même où le valeureux abbé Hervouet s’était retiré à la veille de sa mort.

De fait, la pseudo-application de Summorum Pontificum à Genac s’est terminée courant 2009, avec le décès du célébrant et son non-remplacement.


III – L’expérience de Saint-Yrieix-sur-Charente

Indépendamment de l’évêque, une célébration dans l’esprit du Motu Proprio Summorum Pontificum a toutefois bel et bien eu lieu en Charente depuis 2007.

De 2008 à 2010, de sa propre initiative, le père Texier, vicaire de la paroisse de Saint-Yrieix, en périphérie d’Angoulême, a en effet offert la liturgie extraordinaire chaque dimanche, rassemblant une quarantaine de fidèles. Confronté à de nombreuses pressions, dont celles particulièrement malveillantes de l'ex-vicaire général et ex-curé de la cathédrale, le père Braud, l’abbé Jean-Baptiste Texier a finalement été prêté au diocèse de Bayonne à l’été 2010. L’unique application du Motu Proprio Summorum Pontificum dans le diocèse d’Angoulême s’est donc arrêtée là, le groupe de fidèles s’étant malheureusement disloqué depuis, se reportant notamment sur les célébrations de la Fraternité de la Transfiguration.


IV – Et maintenant ?

Dans un commentaire au Motu Proprio publié en juillet 2007, Mgr Dagens affirmait croire “à l’importance des dialogues approfondis qui portent sur l’essentiel de la foi” et ajoutait que “cet essentiel n’est pas seulement de l’ordre de la foi, mais de l’ordre de la charité”.
Comment ne pas souscrire à de tels propos ? Et lui demander, aujourd’hui que l’instruction Universae Ecclesiae a rappelé avec force que la liturgie traditionnelle est un “trésor “ offert “à tous les fidèles” : Avec quelle charité, Monseigneur, entendez-vous traiter les fidèles de votre diocèse désireux de vivre leur foi au rythme de la forme extraordinaire du rite romain ?

Il y a aujourd’hui deux demandes pendantes dans le diocèse : celle d’Angoulême, qui a résisté aussi bien à l’épisode de Genac qu’à celui de Saint-Yrieix, et celle de Cognac, transmise en son temps par le curé-doyen à l’évêché, évaluée en conseil épiscopal et... restée lettre morte ! Si la situation à Angoulême est compliquée en raison des contrecoups des affaires qui ont agité la cathédrale, elle est plus simple à Cognac où le curé part en retraite en août. À Angoulême, l’application du Motu Proprio pourrait passer aisément par le recours à un institut Ecclesia Dei, ce à quoi Mgr Dagens s’est toujours refusé même si, dans le contexte actuel, cela pourrait offrir du sang neuf, bienvenu dans le doyenné. À Cognac, les demandeurs attendent en revanche avec confiance et détermination le nouveau curé, instruction d’application du Motu Proprio en mains.

N.B. Pour mieux connaître la situation du diocèse de Mgr Dagens, Paix Liturgique a décidé de lancer un sondage dans ce diocèse. Nous vous remercions par avance de l’aide que vous pourrez nous apporter pour assurer son financement.

///////////////////////////////////////////////////////////////////////////

Commentaire d'Hercule : Encore un Evêque qui aura eu sa récompense ici-bas et qui préfère plaire aux hommes plutôt que de plaire à Dieu.

Le Bon Dieu ne nous a pas promis un confortable fauteuil de velours au "Club des Immortels", mais Il a promis aux Vainqueurs la Couronne de Vie pour la vie éternelle. C'est une autre forme de récompense...

Déjà, Mgr Claude Dagens m'avait un peu contrarié, lorsque, évêque d'Angoulême, il avait publié sa "Lettre des Evêques aux Catholiques de France" (Cerf, 1996. Prix de l'Académie française), sous la forme d'un état des lieux de l'Eglise de France. Le bilan était vraiment très complet, très bien analysé, décortiqué et ficelé, et il montrait toute la profondeur de la misère et de la pauvreté actuelle de l'Eglise de France. Par contre, pour ce qui était de sa conclusion et des solutions proposées pour relever l'Eglise, Mgr Dagens souhaitait simplement que les prêtres fassent un peu plus de social... (donc sous-entendu : un peu moins de spirituel !).
Visiblement, Mgr Dagens n'avait pas encore tiré les conclusions des douloureuses expériences de l'Eglise de France comme par exemple l'hémorragie sacerdotale de l'affaire des Prêtres-ouvriers...
Compte-tenu d'un nouveau bilan, dix-sept ans plus tard, on peut affirmer Mgr Dagens n'a vraiment rien d'un prophète et tous ceux qui l'ont acclamé à l'époque ne sont guère mieux pourvus en charisme prophétique, car visiblement, il n'y a que sa situation personnelle qui se soit très nettement améliorée. Pour le reste, la décrépitude généralisée de l'Eglise de France s'est aggravée... à une exception près : C'est par un retour à la tradition et à une belle liturgie, à des discours de vérité et non à des entreprises de séduction, que l'on assiste à un sursaut et à une reprise des vocations.

Par ailleurs, je note dans Wikipédia cet extrait :
" Il (Mgr Dagens) a écrit un commentaire du Motu proprio Summorum Pontificum publié par le pape Benoît XVI en 2007, où après avoir dit comprendre les raisons qui ont guidé le pape dans son souhait de « réconciliation avec les catholiques traditionalistes », son « souci de favoriser une compréhension authentique du Concile Vatican II » et sa « volonté de mettre la liturgie au service de la foi commune au Dieu de Jésus Christ », il exprime ses inquiétudes de voir la liturgie instrumentalisée par des groupes de pression et rappelle les exigences d'une « réconciliation véritable ».

En lisant ceci, on bien obligé de reconnaître que Mgr Dagens a une belle plume, malheureusement il semble qu'un grand fossé sépare ses écrits de ses actes, je dirais même plus qu'un fossé : C'est un abîme !...
Mais comme il se sait lui-même, Dieu ne nous jugera pas sur nos écrits mais sur nos actes.
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Message par Her Ven 10 Juin - 12:42

http://www.perepiscopus.org/summorum-pontificum/diocese-de-la-rochelle-1-catholique-sur-2-veut-assister-a-la-forme-extraordinaire

Diocèse de La Rochelle : 1 catholique sur 2 veut assister à la forme extraordinaire
Posté par Maximilien Bernard dans Summorum Pontificum le 06 9th, 2011 |

Dans sa lettre 284, Paix Liturgique revient sur l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum à Royan. Aussi, l’association a fait réaliser une enquête auprès d’un échantillon de 964 personnes représentatives de la population de 18 ans et plus du diocèse de La Rochelle. Voici quelques résultats :

50,4% de l’ensemble des catholiques du diocèse disent connaître le Motu Proprio Summorum Pontificum contre 48,7% qui n’en ont jamais entendu parler (1% ne répond pas). Chez les catholiques qui pratiquent au moins une fois par mois, le résultat est néanmoins plus tranché puisque 76,5% sont au courant de l’existence du Motu Proprio contre seulement 23,5% qui l’ignorent.

51,9% des sondés trouvent normale la coexistence des deux formes du rite romain au sein de leur paroisse ; 34,4% n’ont pas d’avis et seulement 13,7% la trouvent anormale. En dépit de leur méconnaissance du texte, les catholiques du diocèse de Saintes – La Rochelle démontrent ainsi leur propension à adhérer au Motu Proprio et, plus largement, aux textes pontificaux. Parmi les pratiquants, ils sont mêmes 61,4% à juger normale la célébration régulière des deux formes du rite au sein de leur paroisse.

Chez les pratiquants, 40,3% déclarent vouloir assister à la liturgie extraordinaire chaque semaine et 16,1% à un rythme mensuel. Soit 56,4% des pratiquants actuels du diocèse qui iraient au moins une fois par mois participer à une messe en latin et en grégorien selon le missel de 1962, à la condition que celle-ci leur soit proposée dans leur paroisse.

Aussi, Paix Liturgique analyse :

À Saintes et La Rochelle, ils sont 56,4% des les pratiquants à se dire prêts à participer au moins une fois par mois à la liturgie millénaire de l’Église si celle-ci était célébrée dans leur paroisse, soit 1 catholique pratiquant du diocèse de Mgr Housset sur 2 ! C’est un résultat considérable qui s’incrit tout à fait dans l’affirmation (Paragraphe 7) de la dernière instruction « Universae Ecclesiae » : « En raison de l’augmentation du nombre de ceux qui demandent à pouvoir user de la forme extraordinaire, il est devenu nécessaire de donner quelques normes à ce sujet« . [...] Ce résultat montre-t-il que les diocèses de l’Ouest seraient nettement plus favorables au retour dans les paroisses de l’usus antiquior ? [...] Ce résultat peut aussi présenter une lointaine mais certaine analogie avec le phénomène politique électoral actuel : les élus de nos démocraties sont de plus en plus en décalage avec leurs électeurs, d’où une montée continue de l’abstention, et des votes sanctions (la plupart des élections en Europe aujourd’hui se font contre les hommes au pouvoir). Toutes choses égales, le décalage entre les hiérarques catholiques et le « nouveau catholicisme » français, prêtres des nouvelles générations, séminaristes, communautés traditionnelles, familles, mouvements pro-vie, scoutismes, trouve dans les sondages liturgiques une occasion de manifester un ras-le-bol, il n’y a pas d’autre terme, certain.

Enfin, il y a peut-être une dimension personnelle dans le résultat de ce sondage qui tient à la figure particulièrement représentative d’une non-représentation, si l’on ose dire, du catholicisme réel, qu’est Mgr Bernard Housset, homme d’appareil conciliaire s’il en est depuis l’origine (dans le diocèse de Bayonne, puis dans les bureaux de la CEF). Homme au reste « modéré » (il lui est arrivé, étant évêque de Montauban, de célébrer la messe traditionnelle pour remplacer le prêtre désigné empêché), il est un des derniers Mohicans de ceux qui « ont fait le Concile », et que le monde ancien, qu’il a connu en sa jeunesse, agace comme tel au dernier degré. Bernard Housset est le type même de ces prélats français postconciliaires transparents, qui se suivent, se cooptent, se ressemblent, et qui, tout figures d’un théâtre d’ombres qu’ils soient, occupent tout le terrain depuis 40 ans. On a l’impression qu’aussi longtemps qu’il restera de ces hommes d’appareil, c’est eux que l’on nommera à la tête des diocèses de France. Une réaction particulière de récusation par « peuple de Dieu » réel peut donc aussi s’expliquer à son égard, à l’occasion de ce sondage.

Le père Delage, curé de Royan, a refusé la messe dans sa paroisse car la demande faite par un groupe de fidèles ne rencontrait pas le “large consensus des acteurs de la mission”. Mot d’anthologie d’une langue de la tribu qui brave le ridicule ! Le « large consensus des acteurs de la mission »… Comme nous n’imaginons pas que le père Delage soit un menteur, nous ne pouvons que pointer du doigt la non-représentativité de ces “acteurs de la mission”. En fait c’est un problème souvent vérifié : les laïcs qui peuplent les conseils paroissiaux et derrière lesquels se cachent les curés réticents ou craintifs pour justifier leurs refus d’application du Motu Proprio, ne représentent pas la réalité des pratiquants.
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Message par Her Ven 10 Juin - 12:44

http://www.osservatore-vaticano.org/actes-du-pape/benoit-xvi-la-messe-traditionnelle-et-la-reforme-de-la-reforme

Benoît XVI, la messe traditionnelle et la réforme de la réforme
Posté par Vini Ganimara dans Actes du Pape le 06 9th, 2011 | une réponse
Je viens de lire une très intéressante analyse d’Universae Ecclesiae (l’instruction sur l’application du motu proprio Summorum Pontificum).
Elle est due à Jean-Marie Guénois, le vaticaniste du « Figaro ». Celui-ci conteste l’idée qu’Universae Ecclesiae ne soit qu’une nouvelle étape vers la transformation du rite romain traditionnel en « forme ordinaire » – et donc en marginalisation du rite de Paul VI:

« Or, je peux me tromper, mais la publication de l’Instruction après celle du Motu Proprio n’est pas une étape mais un terme. Rome n’ira pas plus loin dans ce sens. Benoît XVI est allé aussi loin qu’il le pouvait en cette matière. Beaucoup d’ajustements restent à faire à l’intérieur du cadre fixé par ces deux textes juridiques mais politiquement, c’est un dossier « réglé ».
Quant à la « réforme liturgique », elle avance par l’exemple. Elle ne concerne pas tant la forme de la célébration que son esprit. Benoît XVI, on l’a encore vu en Croatie, cherche sans mot dire, par sa façon de célébrer la messe, à déclencher une nouvelle culture (quand celle-ci n’existe pas) pour un respect absolu de la dimension transcendentale de la célébration eucharistique. Ce n’est pas un « combat » pour lui mais une sorte de prière. Il l’adresse à tous. »

Je crois que Guénois a parfaitement raison. Je n’imagine pas non plus que Benoît XVI prône, fût-ce par la douceur, le retour de toute l’Eglise romaine à sa liturgie traditionnelle. Qu’on le veuille ou non, Benoît XVI est un homme de la réforme. C’est profondément un homme de l’équipe « Communio ». C’est-à-dire qu’il n’est pas un révolutionnaire à la façon de la revue « Concilium », mais il n’est pas non plus un traditionaliste à la façon de la revue « Itinéraires ».
Je crois donc que Guénois voit juste (et je crois aussi que certains traditionalistes s’aveuglent sur le pontificat actuel). Mais il reste à préciser que Benoît XVI est un homme de la réforme organique – alors que la réforme liturgique a été souvent, et spécialement en France, une révolution. Ce qu’il veut montrer par l’exemple, c’est qu’il est possible (et donc souhaitable, ou plutôt impératif!…) de célébrer le rite romain rénové dans un esprit traditionnel, laissant une large place au silence, à l’adoration, rappelant par les actes liturgiques les dogmes centraux de la Présence réelle et de la réalité sacrificielle de la Messe. C’est ce que l’on appelle la « réforme de la réforme ».
Et, moi aussi, je peux me tromper, mais je pense que Benoît XVI a libéré la liturgie traditionnelle essentiellement dans le but d’offrir à tous les fidèles, et particulièrement à tous les prêtres, les « outils » nécessaires à cette réforme de la réforme, qui me semble bien davantage son objectif que la marginalisation du nouvel ordo.
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Message par Her Mer 15 Juin - 12:08

http://www.perepiscopus.org/summorum-pontificum/il-y-a-encore-des-resistances-de-la-part-de-certains-eveques-au-motu-proprio

Il y a encore des résistances de la part de certains évêques au motu proprio
Posté par Maximilien Bernard dans Summorum Pontificum le 06 14th, 2011 |
C’est Mgr Pozzo, secrétaire de la commission pontificale Ecclesia Dei qui l’affirme aux Nouvelles de France. Il déclare également :

Il est peut-être trop tôt pour donner une évaluation suffisamment complète des réactions à l’Instruction, et cela ne vaut pas seulement pour la France. Mais il me semble qu’en pensant à la situation de l’Église en France, il faut tenir compte du fait qu’il existe une tendance à polariser et à radicaliser les jugements et les convictions en la matière. Cela ne favorise pas une bonne compréhension et une réception authentique du Document. Il faut de plus dépasser une vision principalement émotive et sentimentale. Il s’agit – et c’est un devoir – de récupérer le principe de l’unité de la Liturgie, qui justifie précisément l’existence de deux formes, toutes deux légitimes, qui ne doivent jamais être vues en opposition ou en alternative. La forme extraordinaire n’est pas un retour au passé, et ne doit pas être comprise comme une mise en cause de la réforme liturgique voulue par Vatican II. De même, la forme ordinaire n’est pas une rupture avec le passé, mais son développement au moins sur quelques aspects.
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Message par Her Ven 17 Juin - 20:51

www.paixliturgique.com

AN IV DU MOTU PROPRIO : AUCUNE AVANCÉE DANS LE DIOCÈSE DE RENNES DE MONSEIGNEUR D'ORNELLAS

Dans le prolongement de nos lettres n°274, 284 et 286 consacrées aux diocèses de Saintes-La Rochelle et d’Angoulême, nous nous arrêtons aujourd’hui sur le cas symptomatique de l’archidiocèse de Rennes.

L’archidiocèse de Rennes s’identifie géographiquement au département d’Ille-et-Vilaine (35). Il est peuplé d’un peu moins d’un million d’habitants, dont un peu plus de 800.000 catholiques, avec au plus 50.000 pratiquants.


I - « L’OFFRE » DE CÉLÉBRATIONS " EXTRAORDINAIRES" DANS LE DIOCÈSE DE RENNES

Dans le diocèse de Monseigneur d’Ornellas, la forme extraordinaire du rite romain n’est célébrée – en application du Motu Proprio Summorum Pontificum - que dans un seul lieu de culte, à la chapelle Saint-François de Rennes.

Pour être plus précis, il convient de dire que c’est dès 1988, en application du Motu Proprio Ecclesia Dei de Jean Paul II, que la chapelle Saint-François a ouvert ses portes aux fidèles de Rennes attachés à la forme extraordinaire du rite romain... et non pas en vertu de Summorum Pontificum.

Longtemps desservie par des prêtres diocésains, ce lieu de culte a été confié à l’Institut du Christ-Roi il y a dix ans à la demande de feu Monseigneur François Saint-Macary.
Malgré ses deux messes dominicales, la chapelle Saint-François est, de notoriété publique, trop petite pour accueillir la demande et de nombreux fidèles assistent à la messe debout (à la messe du matin), faute de places suffisantes.

Pourtant, on dit cet apostolat menacé par Monseigneur d’Ornellas qui souhaiterait « normaliser » la chapelle Saint-François en nommant un prêtre diocésain peu favorable à l’antique forme liturgique dans le but de « ramener » les fidèles à la forme ordinaire du rite romain. Si l’abbé Cristofoli (ICRSP) en charge de cet apostolat n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, plusieurs fidèles se sont largement ouverts à nous sur le caractère extrêmement fragile de la situation des familles de Rennes attachées à la forme extraordinaire du rite romain et sur le peu de chaleur de Monseigneur d’Ornelllas à leur endroit. Le très renseigné site Perepiscopus ne craignait d’ailleurs pas d’écrire il y a quelques semaines : « Mon père me dit son pessimisme quant au maintien de l’Institut du Christ Roi dans cette Ville, malgré une communauté très florissante. L’évêque avait donné deux ans à l’ICRSP… Fin de ce mandat à la rentrée prochaine. Et peut-être (c’est en tout cas ce qu’il craint), fin des haricots rennais de l’ICRSP… Un prêtre du diocèse est en train d’apprendre la messe traditionnelle à Fontgombault. Est-ce à dire qu’il remplacera l’abbé Cristofoli ? A l’heure de la publication de l’instruction concernant l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum, Mgr d’Ornellas se séparera-t-il de cet Institut ? Ce serait une façon de faire un pied de nez à Rome. Peu élégant. »

À côté de cet unique lieu de culte autorisé par l’ordinaire du lieu, la FSSPX exerce un apostolat fécond : une chapelle à Rennes, une autre à Saint-Malo et une école à Saint-Père. Les prêtres de cette Fraternité qui résident au prieuré de Lanvallay - situé dans le diocèse voisin de Saint Brieuc - rayonnent largement dans l’archidiocèse de Rennes. (L'ensemble des adresses et horaires des lieux de culte mentionnés dans cette lettre sont consultables sur le site de Paix Liturgique, et sur celui de Wikkimissa).


II - LA DEMANDE DANS LE DIOCÈSE DE RENNES

Dans le diocèse de Rennes, la promulgation du Motu Proprio Summorum Pontificum avait été source d’espoir pour de nombreuses familles.

Ainsi, dès 2007, un groupe de plusieurs familles a fait une demande d’application du Motu Proprio Summorum Pontificum à la paroisse de Chateaubourg (située à 30 kms de Rennes).
1ère étape : demande du groupe au curé : le curé de Chateaubourg a reçu quelques unes de ces familles de demandeurs pour… dire non à leur demande. Réponse négative non négociable, sans appel et sans savoir quelle est la réelle demande. A Chateaubourg, la paroisse ne souhaite donc pas tenter l’expérience de la réconciliation et de l’enrichissement réciproque des deux formes de l’unique rite romain.
Non c’est non. Les raisons du curé sont simples :
- Il ne sait pas célébrer selon la forme extraordinaire du rite romain ;
- Les familles demandeuses ne sont pas assez nombreuses ;
- Il y a déjà une telle célébration à Rennes

2ème étape prévue par le Motu Proprio : recours du groupe à l’évêque. À la suite de cette réponse négative du curé, les familles décident d’en référer à l’archevêque. Le rendez-vous avec Monseigneur d’Ornellas s'est très mal passé. Les familles ont décrit un archevêque très désagréable et nous ont confié avoir eu le triste sentiment d’être traitées avec mépris.
Et la réponse de Monseigneur d’Ornellas a également été : Non.
L’archevêque a ainsi pu répéter qu'il y avait déjà tout ce qu'il fallait à Rennes et qu'il ne voyait pas le pourquoi d'une demande à Chateaubourg.
Ces affirmations répétées de manière incantatoire par Monseigneur d’Ornellas étaient dans la ligne droite de toutes ses déclarations au terme desquelles « il n'y a pas de problème dans son diocèse car il y a une messe à Rennes, il n’y a pas de problème car la demande a été anticipée »…

3ème étape prévue par le Motu Proprio : recours du groupe à Rome. Ces familles ont écrit alors une lettre à la Commission Ecclesia Dei à la suite du refus du curé et de l’archevêque. La Commission leur a répondu ne rien pouvoir faire … Lassées mais pas découragées par le manque de dialogue et de loyauté, ces familles ont mis leur demande en suspens… dans l'attente du miracle de « conversion » des autorités, 4ème étape, non prévue, mais pas exclue par le Motu Proprio…

À Dinard (75 kms de Rennes), des familles nous ont également fait part d’une demande faite en 2009 auprès de leur curé. À la différence de Chateaubourg, l’accueil du principe de la demande par le curé a été plutôt favorable mais cette application du Motu Proprio sur la Côte d’Emeraude n’a pas été rendue possible en raison du désaccord de Monseigneur d’Ornellas.

Il y a pourtant sur toute cette zone côtière (Saint Malo, Saint Briac, Dinard…) une demande très forte lors des vacances estivales et des afflux de familles en vacances mais également une demande serieuse pour tout le reste de l'année comme le démontre la fréquentation des messes célébrées dans cette région par les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X. Mais même pour un apostolat saisonnier, Monseigneur d’Ornellas n’a pas souhaité répondre à l’invitation du Saint Père.

Nous pourrions parler dans des termes proches des demandes d’application du Motu Proprio dont nous avons aussi eu connaissance à St Méen le Grand (45 kms de Rennes), Vitré (41 kms de Rennes) ou Redon (67 kms de Rennes).

À chaque fois c’est la même réponse négative : « il n’y a pas de demande dans le diocèse de Rennes », « la messe de Rennes suffit ».


III - LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1/ Le 7 juillet 2007, jour même de la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum, Monseigneur Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, disait de ce texte du Pape « son texte a un objet limité : ouvrir la voie de l’unité pour les catholiques attachés au rite ancien de la messe et des sacrements. Selon leur demande, la possibilité de ce rite sera plus grande à partir du 14 septembre. » Force est de constater que malgré ces paroles, le Motu Proprio de Benoît XVI n’a pas trouvé à s’appliquer une seule fois dans le diocèse de Monseigneur d’Ornellas depuis son entrée en vigueur, sauf à considérer qu’un lieu de culte mis en place en 1988 est une application du texte de … 2007 ?
En quoi, depuis 4 ans, la possibilité est elle plus grande qu’avant 2007 pour les bretons d'Ille-et-Vilaine ?
S’agit-il pour l’évêque d’une possibilité toute théorique, une vue de l’esprit ?
Les faits parlent d’eux mêmes : pas de début de commencement, même timide (un dimanche par mois…) d’application du Motu Proprio dans tout l’archidiocèse près de quatre ans après la promulgation du Motu proprio malgré des demandes courtoisement exprimées. Ce bilan est particulièrement éloquent.

Au contraire, Monseigneur d’Ornellas s’était illustré en 2007 en refusant de pratiquer les confirmations à la chapelle Saint-François dans la forme extraordinaire du rite romain… de sorte que les familles se sont désistées et sont allées trouver les évêques voisins plus accueillants.

De même à l’été 2010, plusieurs familles de Rennes nous ont dit leur tristesse à la suite du refus catégorique de Monseigneur d’Ornellas que la messe d’enterrement du Père Perrero (prêtre de la Salette qui desservait Saint-François depuis des années et continuait à aider l’ICRSP) soit célébrée dans la forme extraordinaire du rite romain.
Réponse négative, manque de chaleur, menaces sur le seul lieu de culte du diocèse, la conception de l’enrichissement mutuel et de l’accueil large et généreux de Monseigneur d’Ornellas semble toute personnelle…


2/ Il faut dire que Mgr Pierre d’Ornellas a transplanté à Rennes tous les principes et tous les ukases de la « ligne Lustiger » - durcie en ce qui concerne la question de la liturgie traditionnelle par son successeur, le cardinal Vingt-Trois.

L’intellectuel Pierre d’Ornellas, appartenant - comme d’autres hauts cadres ecclésiastiques parisiens, tel Antoine Guggenheim - à l’Institut Notre-Dame de Vie, à Vénasque, a été l’un des nombreux secrétaires particuliers qui se sont succédé auprès du cardinal Lustiger. Il a ensuite été directeur de l’École cathédrale, poste d’extrême confiance, et enfin évêque auxiliaire en 1997. Dans la politique parisienne de « recentrage », il fut un des bras les plus puissants, spécialement le plus attentif à préserver les jeunes clercs de la capitale de tout virus intégriste. Les prêtres formés par Mgr d’Ornellas étaient destinés à devenir exemplairement, comme le cardinal Lustiger aimait à le leur dire, « la première génération qui aurait enfin compris le Concile ».
II devint ainsi, avec Mgr Vingt-Trois, le plus proche collaborateur de l’archevêque, mais dans un style très différent, peu amène, au point de réussir à faire l’unanimité, ce qui est rare dans le clergé, mais… contre lui. Son importance dans le haut clergé de France lui vaudra d’être nommé directement à un siège métropolitain, Rennes.
À son honneur, doit être relevé le fait que Mgr d’Ornellas a pris des positions morales fortes et publiques, qui constituent un progrès substantiel par rapport à la stratégie de « l’enfouissement » qui prévalait dans les années 1970 et qui a fait que la loi Veil a pu passer sans la moindre mobilisation épiscopale.
Au total, homme de fort (et mauvais) caractère, Mgr d’Ornellas entend faire de Rennes un pôle de la « troisième voie », ni progressiste, ni – ô grand jamais ! – traditionaliste.

3/ « Pas de demande », « il y a déjà tout ce qu’il faut à Rennes »… voilà autant de réponses « à la parisienne » répétées de manière incantatoire afin d’éviter à tous prix l’application concrète du texte de Benoît XVI dans le diocèse de Monseigneur d'Ornellas.
Pourquoi affirmer qu’il n’y a pas de demande sans tenter ici et là une expérience pour voir justement s’il y a ou non une demande ?
Il est de notoriété publique que la demande en Bretagne - et en particulier en Ille-et-Vilaine - est très largement insatisfaite.
Afin de mesurer la demande et de donner des éléments concrets aux décideurs – curés et archevêque - Paix liturgique va commanditer un sondage auprès d’un organisme professionnel et indépendant. Ce sondage sera réalisé selon les normes scientifiques habituelles auprès des habitants de l’archidiocèse de Rennes se déclarant catholiques.
Nous publierons les résultats de cette enquête dans une prochaine lettre.
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Message par Her Ven 17 Juin - 20:53

http://www.perepiscopus.org/diocses/enquete-sur-un-diocese-sinistre-celui-de-mgr-dagens

Enquête sur un diocèse sinistré : celui de Mgr Dagens
Posté par Maximilien Bernard dans Diocèses, Summorum Pontificum le 06 16th, 2011 |
Paix Liturgique a décidé d’enquêter sur les 4 diocèses de France totalement privés de célébration, même mensuelle, de la forme extraordinaire du rite romain : Langres, Viviers, Mende et Angoulême. Le diocèse d’Angoulême est le premier. Extraits :

Angoulême est un diocèse dont l’évêque titulaire, Mgr Claude Dagens, est illustre : c’est le dernier ecclésiastique à avoir été élu pour siéger sous la Coupole de l’Institut. Mgr Dagens, un des intellectuels de l’épiscopat français, spécialiste de patristique, a appartenu au groupe modéré – il faudrait plutôt dire à la “nébuleuse” – représenté par la revue Communio. Mais Mgr Dagens est tout le contraire d’un traditionnel. Comme son confrère de Communio, le philosophe Jean-Luc Marion, venu le rejoindre à l’Académie française, le traditionalisme lui provoque des poussées de boutons. Certes, il est loin d’être un progressiste échevelé mais il est fermement convaincu que l’Église doit continuer à s’adapter à la société moderne, nonobstant l’échec patent de “l’ouverture au monde” pratiquée depuis le dernier concile. Au point qu’il se retrouve aujourd’hui “sur la gauche” de la ligne (prudemment) interventionniste du cardinal Vingt-Trois et de Mgr d’Ornellas dans les questions de législation bioéthique.

Il s’est rendu, en effet, célèbre au sein de l’épiscopat français, par ce que l’on appelle le “Rapport Dagens”, rapport de style fort plat, dont les gardiens de notre langue ont cependant jugé digne de faire accéder son auteur aux rangs des “immortels”. Il s’agit en fait de deux textes, dont l’évêque d’Angoulême, chargé alors du service “Incroyance-Foi” à la Conférence des Évêques, a dirigé la rédaction : “La proposition de la foi dans la société actuelle” (présenté à la CEF en 1994, La Documentation catholique, 4 décembre 1994, pp. 1043-1059) ; et “La proposition de la foi. Vers une nouvelle étape” (présenté à la CEF en 1996, DC du 2I janvier 1996, pp. 62-79). Le Rapport Dagens avalise le retrait social de l’Église : l’Église peut être reconnue comme le lieu de la foi “proposée à l’ensemble de notre société, sans que cette proposition n’apparaisse comme l’expression d’une volonté hégémonique”. L’Église (celle de Mgr Dagens) se propose donc, avec une insondable naïveté, d’être un “plus” spirituel pour la démocratie laïque : “La démocratie et la laïcité elle-même, pour demeurer vivantes, ont besoin d’un climat spirituel dont le christianisme est une composante essentielle, alors même qu’il ne prétend pas y détenir le monopole de la religion” ; “La pratique de la laïcité à la française peut permettre à la tradition chrétienne de jouer un rôle spécifique dans une société incertaine, en contribuant au vouloir-vivre de cette société… La foi chrétienne effectivement vécue entretient dans la société un climat spirituel qui importe à la démocratie, qu’il s’agisse de fonder la responsabilité des sujets personnels, dans une société fragile, ou bien de communiquer à des jeunes des raisons de vivre dans un environnement rempli d’incertitudes”. Cet optimisme est donc très loin de la dénonciation de la “culture de mort” de Jean-Paul II et de celle du nihilisme par Benoît XVI, qui n’a de cesse, pour sa part, de stigmatiser la sécularisation de l’Église et d’appeler à une “nouvelle évangélisation” des vieilles nations catholiques.

Prudent, ce que lui reproche d’ailleurs Golias qui ne lui décerne que deux mitres dans son dernier Trombinoscope, Mgr Dagens ne s’oppose toutefois pas au pape sur le terrain théologique mais se contente, comme bon nombre de ses confrères, de freiner l’arrivée dans son diocèse du renouveau ratzinguérien et, singulièrement, de la réforme liturgique. Le seul prêtre qui célébrait la forme extraordinaire du rite romain a, ainsi, été “prêté” au diocèse de Bayonne l’été dernier…

I – La situation de la liturgie extraordinaire avant 2007
L’un des paradoxes du diocèse d’Angoulême, c’est que la liturgie traditionnelle dans le cadre paroissial y a disparu alors qu’elle y était célébrée avant le Motu Proprio.
Sans remonter aux années 80 – quand existaient aussi une messe à Cognac et une autre à Angoulême – il y a eu en effet jusqu’en 2005 une messe dominicale dans le diocèse. Celle-ci était célébrée en alternance dans les églises de Lussac et de Suaux, villages situés entre Angoulême et Confolens, par l’abbé Hervouet.
[...] Depuis son rappel à Dieu, le 2 janvier 2006, la liturgie traditionnelle n’a plus été célébrée à Suaux ni à Lussac. Sans entrer dans des détails, on dira seulement que l’évêque du “Rapport” n’a pas hésité une seconde à user son “bras séculier” pour interdire toute reviviscence de la messe traditionnelle dans ces églises. [...]

II – La fausse application de Genac
Dès la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum, un groupe de demandeurs s’est constitué à Angoulême. Début 2008, assez rapidement par rapport aux standards épiscopaux, la réponse de Mgr Dagens se manifesta par la concession d’une messe mensuelle dans l’église de Genac, à 20 km d’Angoulême. Une messe, oui, mais pas hebdomadaire et surtout pas à Angoulême : bref, Mgr Dagens décidait d’appliquer en 2008 le Motu Proprio de… 1988 et non celui de 2007. Et de l’appliquer modérément, Mgr Dagens étant un modéré ! [...] La première messe à Genac, le 20 janvier 2008, fut un succès puisque plus de 70 personnes, dont plusieurs journalistes, y assistèrent. Il faut dire que les organisateurs avaient enfreint l’interdiction faite par Mgr d’Angoulême de rendre publique la cérémonie en avertissant la presse 48 heures avant la célébration. Après un instant de colère (Mgr Dagens est modéré, mais fort colérique), l’évêque s’était résigné, avec la promptitude d’esprit qui le caractérise, à reprendre le contrôle des opérations, en publiant un communiqué officiel et en intervenant à la radio. D’où la participation, outre la quarantaine de membres des familles de demandeurs, d’une vingtaine de paroissiens des environs. Le seul point noir de cette première messe fut de révéler aux participants, comme aux téléspectateurs du journal du soir de France 3 local qui s’obligea à un reportage, l’âge avancé du célébrant désigné par l’évêque : 87 ans ! Il ne fallait pas être grand clerc, c’est le cas de le dire, au soir de cette première messe, pour comprendre que cette célébration ne disposait que d’un avenir limité et que le choix de Genac n’était pas un hasard puisque la commune abrite la maison de retraite des prêtres du diocèse, là même où le valeureux abbé Hervouet s’était retiré à la veille de sa mort. De fait, la pseudo-application de Summorum Pontificum à Genac s’est terminée courant 2009, avec le décès du célébrant et son non-remplacement.

III – L’expérience de Saint-Yrieix-sur-Charente
Indépendamment de l’évêque, une célébration dans l’esprit du Motu Proprio Summorum Pontificum a toutefois bel et bien eu lieu en Charente depuis 2007. De 2008 à 2010, de sa propre initiative, le père Texier, vicaire de la paroisse de Saint-Yrieix, en périphérie d’Angoulême, a en effet offert la liturgie extraordinaire chaque dimanche, rassemblant une quarantaine de fidèles. Confronté à de nombreuses pressions, dont celles particulièrement malveillantes de l’ex-vicaire général et ex-curé de la cathédrale, le père Braud, l’abbé Jean-Baptiste Texier a finalement été prêté au diocèse de Bayonne à l’été 2010. [...]

IV – Et maintenant ?
Dans un commentaire au Motu Proprio publié en juillet 2007, Mgr Dagens affirmait croire “à l’importance des dialogues approfondis qui portent sur l’essentiel de la foi” et ajoutait que “cet essentiel n’est pas seulement de l’ordre de la foi, mais de l’ordre de la charité”. Comment ne pas souscrire à de tels propos ? Et lui demander, aujourd’hui que l’instruction Universae Ecclesiae a rappelé avec force que la liturgie traditionnelle est un “trésor “ offert “à tous les fidèles” : Avec quelle charité, Monseigneur, entendez-vous traiter les fidèles de votre diocèse désireux de vivre leur foi au rythme de la forme extraordinaire du rite romain ? Il y a aujourd’hui deux demandes pendantes dans le diocèse : celle d’Angoulême, qui a résisté aussi bien à l’épisode de Genac qu’à celui de Saint-Yrieix, et celle de Cognac, transmise en son temps par le curé-doyen à l’évêché, évaluée en conseil épiscopal et… restée lettre morte ! Si la situation à Angoulême est compliquée en raison des contrecoups des affaires qui ont agité la cathédrale, elle est plus simple à Cognac où le curé part en retraite en août. À Angoulême, l’application du Motu Proprio pourrait passer aisément par le recours à un institut Ecclesia Dei, ce à quoi Mgr Dagens s’est toujours refusé même si, dans le contexte actuel, cela pourrait offrir du sang neuf, bienvenu dans le doyenné. À Cognac, les demandeurs attendent en revanche avec confiance et détermination le nouveau curé, instruction d’application du Motu Proprio en mains.
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